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Histoire administrative de Sélange

Histoire administrative de la commune de Sélange

Christian Moïs

A. De la période romaine au Moyen Age

Sélange est un lieu de passage et d’habitation fort ancien. Une chaussée romaine reliant Arlon au Titelberg, reprenant le tracé d’une voie celtique, contournait Sélange.

En 1843, monsieur de Miraumont, faisant exécuter des travaux pour l’écoulement des eaux, découvre les substructions d’une villa romaine avec sol en mosaïque à proximité de Sélange nous rapporte G. Prat, « mais tout a été détruit ».[1] Il s’agit très probablement du site appelé « Penninckscheuer » car, le 19 mai 1843, le conseil communal de Hondelange a donné l’autorisation à Claude Lebrum de Miraumont de construire une ferme à cet endroit (ferme dite Kwintenhof). [2] Quel dommage de n’avoir conservé aucun élément de cette villa !

D’après l’abbé F. Loës, le site de Lösbrück (église primitive de Sélange) aurait été occupé par un camp romain.[3]

Une première mention de Sélange, datée de 819, où Ferri, duc d’Austrasie mosellane, donne son domaine (villa nostram) de Selingen aux religieux de Saint Euchère de Trèves est reproduite dans un ouvrage de François de Rosières, archidiacre de Toul, publié en 1580[4]. C’est manifestement un faux document. François de Rosières, accusé « d’avoir écrit des choses contraires à la vérité et d’avoir parlé de nos rois d’une façon peu respectueuse », fut conduit à la Bastille puis gracié par le Roi.[5] Il est légitime, cependant, de se demander pourquoi cet auteur a repris le domaine de Sélange dans ses écrits, domaine qui n’est pas une pure invention mais dont il devait connaître l’existence.

Un tesson de céramique du type « Autelbas », daté du 10ème siècle, a été retrouvé à 300 mètres de la chapelle de Lösbrück; il tend à prouver que l’endroit été habité à cette époque.[6]

Garsilius est avoué de Sélange pour l’abbaye de Bonnevoie en 1247. Jean l’Aveugle agrée la vente au prévôt d’Arlon de la dîme de Sélange dont il bénéficiait.[7]

L’abbaye de Clairefontaine y possède également une vouerie, appelée « Ewisch-gut » (1439 – 1753).[8]

Sélange (Seylenges, Seilenges) est reprise parmi les franches-villes de la châtellenie d’Arlon en 1309 et le village de Turpange dépend de Sélange[9]. Le comte Henri V y jouissait de revenus : rentes en froment, avoine, porcs, cire et chapons à valoir sur les prés, les cultures, le four et le moulin.[10] Sélange étant franche-ville devait bénéficier des dispositions de la loi de Beaumont et donc désigner un magistrat. En 1317, elle paie la rente des bourgeois, les taxes pour le pré communal, le four et le moulin (localisé à Turpange, en aval du confluent de la Messancy et du ruisseau Schweverbach).[11]

En mai 1324, Jean, roi de Bohême et de Pologne et comte de Luxembourg, fait donation à Arnouls, son prévôt d’Arlon, de sa part de la dîme de Selingen.[12]

Sélange possédait également une avouerie à Viville (1480)[13].

L’église était entretenue, à certaines époques, par un ermite. Plusieurs auteurs parlent d’un ermite issu de l’ordre des templiers, ce qui d’une part est anachronique et d’autre part se révèle contraire, au moins durant l’Ancien Régime, à l’organisation de la vie érémitique dans le diocèse de Trèves[14].

En 1495, Sélange compte 22 ménages et 13 ménages en 1501 alors qu’il n’y en a que 6 à Turpange[15].

B. Ancien Régime

Lors du dénombrement des fiefs en 1541, Georges de Waha dit Fronville, prévôt d’Arlon, fait état de rentes à Sélange.[16]

En 1570, il y a 120 communiants. La grosse dîme est divisée en 5 parts : 2/5 pour le prince régnant, 1/5 pour l’abbesse de Saint-Pierre aux Nonnains de Metz, pour le sieur Hollenfelz et pour le curé.[17]

Après les terribles années du 17ème siècle, un dénombrement de 1656 nous apprend que le village de Turpange est abandonné et que Sélange ne compte plus que 3 feux dont un soldat faisant ménage. Turpange ne figure toujours pas dans l’ « État des villes et prevotez du Pays de Luxembourg » en 1692 alors que Sélange (« Zélange ») remonte à 7 ¾ feux.[18]

Au 17ème siècle, le moulin de Turpange est engagé par les seigneurs de Hondelange (de Roben puis de Nachten puis de Monflin).

R. d’Arimont, gentilhomme de Bastogne, perçoit en 1682 1/3 de la dîme et la collation de la cure de Sélange et Turpange. Il possède une cense à Sélange.[19]

La population est estimée entre 1725 et 1792 pour Sélange à 43 maisons et 54 laboureurs et pour Turpange à 21 maisons et 26 laboureurs.[20]

En 1744, le moulin banal de Turpange est en très mauvais état. C’est la veuve du meunier Michel Schneider qui gère l’entreprise. Les banaux refusent d’effectuer les corvées et voiturages pour amener les matériaux comme il est de coutume. Finalement, les travaux ont bien avancé en octobre mais il manque les ardoises pour couvrir le bâtiment. Les habitants du ban (qui comprend Bébange, Sélange et Turpange) refusent d’aller les chercher à Herbeumont et ne veulent plus faire moudre leurs grains à Turpange. Il faut l’intervention des officiers du Domaine de Sa Majesté, qui convoquent les chefs de famille à Bébange, pour les obliger à remplir leurs obligations.[21]

Les habitants de Sélange et Turpange, comme dans d’autres villages, contestent la suprématie du siège prévôtal d’Arlon dès 1756 et portent l’affaire devant le Conseil de Luxembourg. Ils veulent nommer leurs propres juges et gens de loi. Ceux-ci, selon la tradition locale, sont nommés le jour de la Pentecôte (un mayeur, un lieutenant mayeur et un échevin) alors que les cinq forestiers qui surveillent les bois communaux sont choisis à la Saint-Rémy[22].

En 1759, la communauté est composée de 53 chefs de famille. André, baron de Marches et de Guirsch, possède divers droits à Turpange.[23]

En 1766, Sélange dépend de la prévôté d’Arlon. La population paie la 10ème gerbe pour la dîme et la 14ème gerbe pour le terrage. L’abbaye de Clairefontaine perçoit 1/9 de la dîme.

La baronne de Tornaco et la vicomtesse de La Fontaine, co-dames de Messancy, monsieur de Gaillot, receveur général à Luxembourg, la veuve de Monflin de Hondelange, le couvent de Marienthal, le couvent du Saint-Esprit à Luxembourg et les carmes d’Arlon font état de diverses possessions sur les terres de Sélange.

La communauté sélangeoise elle-même possède : 3 maisons, une chapelle, 100 journaux de terres sartables, 255 journaux de bois et 9 journaux de prairies.[24]

Les biens-fonds pour Sélange et Turpange sont estimés à 2173 journaux dont 1060 de terres labourables. Ces dernières produisent 2 ½ bichets de seigle et 3 bichets d’avoine par journal.

A la fin de l’Ancien Régime, les biens communaux ne sont plus utilisés car personne ne s’intéresse à ces parcelles. D’autre part, elles ne sont pas délimitées. Les habitants décident alors, avec l’accord de l’administration et suite à l’intervention de Jean Tockert, Jacques Schmit et Pierre Tesch, de partager ces terres entre toutes les familles. C’est l’arpenteur-juré Heuschling, de Luxembourg, qui est sollicité pour réaliser le bornage[25]. Le Conseil de Luxembourg, qui accepte ce partage, y met cependant diverses conditions dont celle de mettre en culture dans les deux ans les pâtures communes. On constate donc à cette époque la mutation des terres pâturées au profit des terres labourées.[26]

L’église paroissiale située à la Klaus est pillée et brûlée par les troupes françaises en 1793, ainsi que l’habitation de l’ermite. L’église est reconstruite au centre du village mais se dégrade rapidement et devra être remplacée par un autre bâtiment en 1823.

-          Maires et lieutenants-maires (ou échevins) :

1650 : Jean Schmit

1729 : Jacques De Meuldre

1733 : Jean Mertes ; échevin Nicolas Evrard

1741 : Georges Wagener est lieutenant-maire[27]

1742 : Jean Mertens et Nicolas Pluman

1743 : Jean Mertens et Nicolas Pluman

1744 : Jean Mertens et Wilhelm Schmit puis Wilhelm Schmit et Dominique (Sondag) Muller

1745 : ?

1746 : Wilhelm Schmit et Peter Schmit

1747 : Nicolas Evrard et Pierre Tockert

1748 : Jean Mertens et Jean Schmit

1749 : Jean Mertens et J. Tines puis Peter Schmit et Louis Niles

1750 : Peter Schmit et Nicolas Stoffel

1751 : Dominique Muller et Frantz Schvinnen (?)

1752 : Dominique Muller et Frantz Schvinnen puis Dominique Muller et Jean Tines

1753 : Dominique Muller et Jean Tines

1754 : Jean Tockert et Ludvig Muller

1755 : Jean Mertz et Nicolas Beckrig

1756 : Jean Wagener

1757 : Jean Wagener

1758 : Jean Wagener et Jean Richard (puis Thomas Conrardy)

1759 : Jean Schmit; Nicolas Stoffel échevin

1760 : Nicolas Stoffel et P. Tinnes (?)

1761 : Jean Schmit et Thomas Conrardy

1762 : Jean Schmit et Thomas Conrardy

1763 : Jean Schmit et Michel Svinnen (?)

1764 : Nicolas Stoffel et Peter Thilges (?) puis Louis Muller

1765 : Peter Thilges (?) et Peter Govert (?)

1766 : Jean Georges Wagener et Pierre Reiter échevin[28] puis Jean Tockert

1767 : Jean Schmit et Mathias Hutting[29]

1768 : Jean Schmit et Nicolas Mertz

1769 : Thomas Conrardy et Louis Muller

1770 : Thomas Conrardy et Louis Muller

1771 : Thomas Conrardy et Jacques Seyler

1772 : Thomas Conrardy et Jacques Seyler

1773 : Nicolas Mertz

1774 : Jacques Seyler et Jean Tockert

1775 : Jacques Seyler et Jean Tockert

Dans le registre des « Œuvres de loÿ de Sélange » est retranscrite une « Ordonnance du 3 mai 1775 au sujet de l’abolition de la loi de Beaumont dans la province de Luxembourg ».

L’article 22 précise : « Les œuvres de loÿ se passeront devant le juge prévôtal …. Le greffier devra tenir un registre particulier aux œuvres de loÿ pour chaque mairie. » A partir de 1775, les actes ne sont donc plus signés par le maire et son lieutenant.[30]

A l’avènement du Régime français, Jacques Seyler sera qualifié d’ « ancien maire » mais nous ne savons pas qui furent ses prédécesseurs entre 1776 et 1794.

Le maire et son lieutenant son assisté d’un notaire – greffier : Jean-Sébastien Pierret d’Arlon de 1742 à 1754 (sauf en 1743 : J.P. Bermand), de 1755 à 1758 : Nicolas Molitor, de 1758 à 1760 : le notaire Sancy, de 1761 à 1768 : J.B. Baltes, de 1769 à 1775 : N. Brosius. Ensuite c’est le greffier du tribunal prévôtal d’Arlon qui consigne les actes.

-          L’exploitation du minerai de fer

Le village de Sélange est situé sur une couche géologique riche en minerai de fer (Macigno ferrugineux d’Aubange, Jurassique inférieur).

Les tabelles du cadastre autrichien pour la localité voisine de Clémency sont particulièrement bien documentées en ce qui concerne l’exploitation du minerai de fer au 18ème siècle. Nous n’avons malheureusement rien retrouvé sur ce sujet dans les documents analogues en dépôt aux Archives de l’État à Arlon, pour la commune de Sélange.

Nous savons cependant que les maîtres de forges de la région, à la fin du 18ème siècle, tentaient d’améliorer la qualité de la fonte en utilisant un mélange de minerais de diverses provenances. Ainsi celui de Sélange, qualifié de « aigre », était mélangé à celui provenant des bois de Ruette par le sieur Henco, locataire des usines du Pont d’Oye avant 1790.[31]

En périphérie nord de Hondelange, un chemin porte le nom de « Chemin des mines ».

Ce chemin servit dès le 18ème siècle au charroi qui transportait les minerais de fer extraits à Clémency et Sélange vers les forges des vallées de la Rulles (Pont d’Oye…) et de l’Attert (Luxeroth). Comme toute voie vicinale, elle devait être entretenue par les corvées imposées aux villageois. Ceux-ci protestaient en faisant valoir que cette route n’était pas utilisée par les habitants de Hondelange mais par des « étrangers ». Le conseil communal du 29 janvier 1824 se penche encore sur ce problème en citant « le chemin nouvellement dénommé Chemin des Mines »[32].

Dans son article 7 § 7, la Convention de Limites signée en 1843 prévoit que le lit du ruisseau Munsbach (affluent du Mühlenbach ou Eisch) sera mitoyen entre Clémency et Sélange et précise : « Les habitans des deux pays pourront continuer, comme par le passé, à faire usage des lavoirs pour les minerais de fer qui sont établis le long dudit ruisseau de Munsbach ».[33]

En 1866, une nouvelle fonderie actionnée par la vapeur a été établie à Sélange.[34] Un lieu-dit porte encore le nom de « Fonderie »[35].

C. 1796 à 1822 : la première administration communale.

Sous le Régime français, la mairie de Sélange comprend les sections de Differt, Sélange et Turpange.

Le conseil communal de l’An VIII (1800) se compose du maire Jean-Bernard Marlet et des conseillers Georges Petry, Nicolas Conrardy, Jacques Valsiny, Jean-Baptiste Baltes, Pierre Hirtz, Michel Kontz et Jacques Wolff.

En février 1803, le conseil communal est composé du maire Pierre Schmit (cultivateur âgé de 42 ans), d’un adjoint, Guilleaume Lichtfous (journalier âgé de 39 ans) et de neufs conseillers dont l’âge moyen est 46 ans et la profession est cultivateur à l’exception d’un maréchal-ferrant : Nicolas Vagener. Les membres sont : Nicolas Conrardÿ, Dominique Reyter, Pierre Hirtz, Jean Baltes, Jacques Wolff, Jacques Waltzing, Michel Konst et Christophe Becher.[36]

a. Les maires successifs :

23/9/1795 au 21/9/1796 : Jacques Seyler, maire; Jean Merts, agent municipal. Jacques Seyler est qualifié d’ « ancien maire » ce qui laisse supposer qu’il occupait déjà cette fonction à la fin de l’Ancien Régime.[37]

9/1796 à 9/1797 : Georges Pétry, agent municipal et maire;  Nicolas Stéphany est également mentionné comme agent municipal

9/1797 à 9/1798 : Dominique Reuter, agent municipal

9/1798 à 9/1800 : Nicolas Conrardy, agent municipal.

3/6/1800 (14 prairial An VIII) : Antoine Briot est qualifié de « maire provisoire »[38]

1800 : Jean-Bernard Marlet, maire

1801 : Nicolas Conrardy, maire

1802 : Guilleaume Lichtfous, maire

1802 : Pierre Schmit, adjoint, devient maire en permutant de fonction avec Guilleaume Lichtfous le 17 juin

1806 : Pierre Schmit (réélu au 1er janvier 1808 après les élections communales est confirmé dans son mandat)

1808 – 1812 : Jean-Remy Hoffelt qui, le 3 juillet, succède à Pierre Schmit, décédé.

1813 : Jean Kroemmer, maire. Il continue son mandat sous le Régime hollandais, au moins jusqu’en1819.

b. État civil

An XI (1803) : 5 mariages

An XII (1804) : 8 mariages

An XIII (1805) : 5 mariages

En 1803, la population se monte à 316 habitants pour Sélange (soit 60 ménages dont la moitié est qualifiée de pauvre), 173 pour Turpange et 33 pour Differt.

Elle va augmenter constamment au cours du 19ème siècle. En 1806, nous avons déjà 342 habitants pour Sélange, 190 à Turpange et 29 à Differt.

c. Comptes et revenus municipaux

La richesse et les frais de la commune se rapportent majoritairement aux bois.

Dans les comptes de l’An IX (1801)[39], nous voyons que les centimes municipaux (taxes) rapportent 16,2 % des recettes et la vente de bois, 83,8 %. En dépenses, 58 % concernent la contribution pour les bois communaux et les salaires des gardes forestiers. Le reste sert à réparer un pont à Turpange et à payer les frais administratifs.

d. Écoles[40]

Dans un document daté du 1er nivôse An XII (23/12/1803), le maire déclare qu’à Sélange, il n’y a jamais eu d’autre école que celle tenue par le prêtre et le vicaire. En 1807, le maire écrit au préfet : « Nous tâchons d’avoir pour l’hiver un maître d’école d’enfans pour troy ou quatre moys comme nous pouvons et au meilleur marché ».

C’est à partir de 1810 que des cours sont organisés par la commune. L’instituteur est Christophe Zimmerman, âgé de 28 ans, résidant à Messancy. Il tient l’école durant les mois d’hiver et ses indemnités sont payées par les parents d’élèves à raison de 6 sols pour ceux qui savent lire et 12 sols pour ceux qui apprennent à lire et écrire. Il sera rapidement débauché par le curé de Messancy qui l’engage comme sacristain.

Il faut attendre 1825 pour voir apparaître le poste de « traitement de l’instituteur » dans les comptes communaux.[41]

e. Santé

Une épidémie de petite vérole touche la population d’octobre à décembre 1807 : 42 personnes sont atteintes.

En 1809, le sieur Gebhard (ou Gijpard), apothicaire à Arlon, vient vacciner les enfants âgés de 6 mois à 2 ½ ans.

f. Gardes champêtres [42]

Ces employés communaux portent généralement le titre de garde champêtre et forestier. Ils sont nommés par le conseil communal.

Michel Neu de Sélange et Jean Michel de Turpange sont nommés en juin 1801.

Le 29 pluviôse An X (18/2/1802), Michel Neu est révoqué car il n’a pas correctement rempli sa fonction.

En 1803, on acte la démission de Georges Lorentz (Laurant).

En 1805, ce sont Jean Michel et Martin Kirsch de Turpange qui occupent la fonction.

Philippe Hirtz est nommé en 1807 et nous le trouvons encore en 1810

De 1809 à 1813, André Kemp

g. Bâtiments communaux

La fontaine Rosenbour est réparée en 1813.

Le cimetière, établi à l’entour de l’église de Lösbrück, est alors considéré comme très vaste. Il est ceint d’un mur de pierre.

En 1793, l’église est pillée par les sans-culottes qui, ensuite, y mettent le feu et détruisent le logement de l’ermite.

h. Routes [43]

Les chemins vicinaux répertoriés en l’An VI (1798) sont jugés en bon état sauf la liaison avec Messancy. Il s’agit de :

Sélange –Clémency, Sélange – Hondelange, Sélange – Guerlange, Sélange – Turpange,

Differt – Turpange, Differt – Habergy

Le tableau de l’An XI (1803) est plus complet :

Territoire de Sélange : Sélange à Clémency, à Guerlange, à Messancy, à Turpange, à Hondelange, à Autel-bas.

Territoire de Turpange : Turpange à Sélange, à Messancy, à Differt, à Hondelange.

Territoire de Differt : Differt à Messancy, à Bébange, à Hondelange, à Turpange.

Toutes ces voies sont qualifiées de « passages très utiles » et sont jugées en bon état.

Un important dossier est ouvert en l’An X (1802) à propos de la partie sur territoire de Differt du tronçon Arlon – Longwy de la route de Strasbourg à Louvain. Le pont et une partie de la route avaient été détruits par les autrichiens pour ralentir la progression de l’armée française en 1794. En l’An IV (1796), le pont menace ruine et la route n’est plus praticable. Ce pont, aux dires d’ouvriers interrogés par les fonctionnaires, avait été construit en pierres de Differdange vers 1766. En 1802, la route a été refaite mais il est urgent de s’occuper du pont. D’autre part, les ingénieurs français sont partagés sur la largeur à donner à la route qu’ils comptent refaire.[44]

La barrière de Differt, placée entre celle d’Arlon et celle d’Aubange, est réparée en l’An VII (1799) par l’entrepreneur Briard.

i. Divers

Michel Schmit tue un loup mâle le 16 thermidor de l’An VIII (4 août 1800). Il présente la tête au maire J.B. Marlet pour obtenir la prime.

D. Période hollandaise [45]

En 1816, le maire est Jean Kroemmer.

La population de la commune se monte à 672 habitants en 1817 et en 1820[46].  Sélange dépend de l’arrondissement de Luxembourg et de la perception de Bascharage. Des soldats sont hébergés dans la commune en 1815 et 1816 car un dédommagement est prévu par l’administration centrale à cet effet.[47]

Les superficies de bois publics sont évaluées à 91 ha pour Sélange et 44 ha pour Turpange.[48]

En novembre 1818, un devis est demandé pour la réparation du bâtiment d’école. La commune compte 121 enfants en âge de scolarité mais ceux de Differt et Turpange (48 élèves) ne viennent pas à Sélange. Le conseil communal du 22 juillet 1822 décide qu’une école pour les enfants de Sélange, Turpange et Differt (âgés de 6 à 14 ans) sera ouverte dans la maison communale. Rien ne dit que ce projet a été exécuté et nous imaginons d’ailleurs mal les enfants de Differt et Turpange gravir chaque matin la Klaus pour se rendre à l’école de Sélange.

E. de 1823 à 1876 : section de la commune de Messancy.

La division administrative française est conservée jusqu’en 1822 par suite des traités de 1815. En 1822, le Grand-Duché est divisé en huit quartiers et les limites des communes sont revues. La commune de Messancy regroupe alors : Differt, Guerlange, Longeau, moulin de Longeau, Noedelange, Petit Marlet, Sélange et Turpange[49].

En 1823, Sélange et ses sections sont rattachées à la commune de Messancy. L’histoire administrative du village devient donc celle d’une section de la commune de Messancy jusqu’en 1876 bien que, comme nous le verrons au paragraphe suivant, Sélange ait toujours souhaité rester autonome.

La question de l’école est à nouveau posée le 22 juin 1826 et le conseil communal de Messancy propose d’utiliser la chapelle de Sélange à cet effet.

La barrière d’octroi de Differt, toujours en fonction, est abolie par la loi Tesch de 1860.

Les finances communales du 19ème siècle sont gérées par section. Sélange, qui est représenté par un échevin, n’est donc pas lésé par l’intégration à la commune de Messancy. Chaque année, les coupes de bois, principales ressources, sont individualisées pour chaque section. Ainsi en 1876, lorsqu’il fut décidé de construire un nouveau cimetière à Turpange, les fonds furent apportés par une coupe extraordinaire dans les bois de la section.

Suivant le souhait des habitants, la commune décide de construire une église à Turpange. Elle demande à Nicolas Lejeune, de Differt de réaliser un projet : il sera prêt en décembre 1848. Une coupe de bois extraordinaire est votée en 1850. L’architecte provincial Jamot intervient pour corriger les plans de N. Lejeune et l’adjudication a lieu le 18 juin 1851 ; elle est emportée par Pierre Mombach, d’Arlon. Jamot procède à la réception provisoire en mars 1852. Il dessine également le plan des autels en 1853. Il procède à la réception des travaux d’ameublement entre octobre 1868 et mars 1869.[50]

En 1854, un conflit, manifestement latent depuis des années, éclate entre le conseil communal de Messancy et le conseil de fabrique de Sélange. Des conseillers auraient « molesté gravement monsieur le curé en l’ayant jeté par violence et malgré lui hors de notre église ». Le conflit porte principalement sur deux faits : le conseil communal a fait remplacer les trois autels contre l’avis du conseil de fabrique et de l’évêque et refuse d’autre part de construire un nouveau presbytère alors que l’ancien a été victime de deux incendies. Un courrier, décrivant la situation et demandant une aide extérieure, est envoyé au gouverneur de la province et aux députés provinciaux le19 août 1855.[51]

Le presbytère de Turpange, comprenant la classe d’école, est construit en 1855 sur les plans de l’architecte Jamot dressés en 1851.

F. 1876 à 1976 : la seconde administration communale[52].

La séparation de Messancy

Une première demande de séparation introduite le 1 juin 1839 est rejetée par le Conseil provincial. Une nouvelle sollicitation est mise à l’instruction en 1843 et cette fois acceptée par le Conseil provincial[53].  La décision n’est cependant pas appliquée. Les habitants adressent une requête à Sa Majesté le Roi le 16 juin 1872. La demande portait sur une nouvelle commune composée des sections de Differt, Sélange et Turpange. Le commissaire d’arrondissement Jean-Pierre Nothomb émet un avis défavorable, estimant que Sélange n’a pas à se plaindre de son intégration dans la commune de Messancy et que le seul but des principaux signataires est « leur désir d’être bourgmestre et échevins ».

Le député permanent Léopold de Mathelin, domicilié à Messancy, est chargé par le gouverneur de mener une enquête. Le 9 avril 1873, il rencontre le bourgmestre de Messancy Pierre Antoine Kirsch et le secrétaire communal Jean Nicolas Kirsch. Il recueille ensuite les avis des conseillers communaux puis rencontre la population de Sélange réunie à l’école. Les habitants se prononcent massivement pour la séparation. Leurs arguments sont : l’éloignement de la maison communale de Messancy et les mauvaises liaisons routières, le projet d’une gare (« internationale » !) à Sélange, reliée au chemin de fer Prince Henri et que, par conséquent, les relations avec Messancy « cesseraient entièrement ». Seul l’échevin Wolff, prévoyant une augmentation importante des dépenses de la section, s’opposait à la séparation. De son côté, le conseil communal de Messancy avait accepté le principe de la séparation en sa réunion du 4 août 1872.

Le député de Mathelin conclut son rapport au Conseil provincial par un avis favorable, retenant notamment comme arguments positifs : la richesse relative des habitants, le bon état des bâtiments communaux (église, presbytère, école), la richesse de son sol en minerai de fer qui pourrait être chargé à la nouvelle gare Prince-Henri.

Le Conseil provincial suit l’avis et accepte la séparation par 30 voix contre 4 mais la section de Differt reste rattachée à Messancy.[54]

En 1873, Sélange comptait 654 habitants.

En 1875,  seuls 15 habitants remplissent les conditions pour voter aux élections législatives, 41 aux provinciales et 58 aux communales.

Sélange est séparée de Messancy le 28 mars 1876 et redevient donc une commune autonome.

Des élections sont organisées le 5 juin 1876. Le conseil se réunit pour la première fois le 20 août 1876.

Les élus sont :

Bivert Nicolas : 36 voix, Hirtz Henri : 34 voix, Schockmel Jean-Baptiste : 34 voix, Hoffelt Jean : 33 voix, Schmit Pierre : 31 voix, Waltzinger Servais : 30 voix, Kroemmer Jean : 29 voix (remplacé à son décès le 4/8/1877 par Pierre Kergen)

Le bourgmestre nommé est Nicolas Bivert, auparavant membre du conseil communal de Messancy; les échevins sont : Henri Hirtz et J. B. Schockmel.

Le conseil procède à la nomination du secrétaire communal. Jean Nicolas Kirsch est choisi et aussitôt prête serment. Il remplit les mêmes fonctions à Messancy et connaît donc parfaitement les dossiers de Sélange. Le receveur communal est Jean Hoffelt, cabaretier.

Le conseil procède aussi à la mise en place du bureau de bienfaisance. Il est composé de :

Klein Jean Nicolas, curé; Ney Jacques, propriétaire; Schmit Jean-Pierre, cultivateur; Stoffel Jean, cultivateur; Wolff Dominique, cultivateur

La loi électorale de l’époque prévoyait qu’une moitié des conseillers étaient renouvelés après trois ans.

La Loi unique de 1961 permettait la fusion de communes. Le ministre de l’Intérieur, Joseph Michel, membre du gouvernement de Leo Tindemans, mène le projet à son terme. Par l’arrêté royal du 17 septembre 1975, ratifié par la loi du 30 décembre 1975, le nombre de communes est réduit de 2.359 à 596. La fusion est effective au 1er janvier 1977. La commune de Sélange sera fusionnée à Messancy, comme celles de Habergy, Hondelange et Wolkrange.

-          Gestion communale

- Bourgmestres, échevins et conseillers communaux :

1876 : Bourgmestre Nicolas Bivert; échevins Henri Hirtz et J.B. Schockmel

1879 : Bourgmestre Pierre Kergen; échevins J.B. Schockmel et Henry Hirtz

1888 : Bourgmestre Pierre Kergen; échevins Henri Tontlinger et Jean Victor Schouweiler

1895 : Bourgmestre J.B. Schockmel; conseillers Tontlinger, Blum, Claude, Hoffelt

1896 : Bourgmestre Pierre Limpach; échevins Joseph Waltzinger et Dominique Hoffelt (en       octobre, Jean Poiré devient échevin en remplacement de Hoffelt, décédé).

1899 : Bourgmestre Pierre Limpach; échevins J.B. Schockmel et Henri Tontlinger; conseillers : Poiré, Waltzinger, Altzinger, Wagner

1912 : Bourgmestre N. Lichtfus; échevin Erpelding; conseillers : Tontlinger, Schockmel,           Hoffelt, Schmit

1904 : Bourgmestre J.B. Schockmel; échevin Nicolas Wagner; conseillers : Tontlinger,              Bosseler, Schmit, Lichtfus

1918 : Bourgmestre Lichtfus; échevin Tontlinger; conseillers : Erpelding, Schockmel

1925 : Bourgmestre J. Pierre Wagner; conseillers Wagner, Goerend, Fonck, Lambert, Poiré,      Mousty

1939 à 1946 : Bourgmestre Adolphe Limpach (cultivateur, né le 5/1/1876); Henri Poiré et         Schockmel sont échevins

L’occupant allemand supprime les conseils communaux par un arrêté du 28 mai 1941 et tous les pouvoirs sont transférés au collège. D’octobre 1942 à juin 1944, aucun compte-rendu des décisions du collège n’est transcrit dans le registre.

1947 : (élections) : Poiré Jean-François (né le 21/6/1919); Auguste Lambert et Félix Schiltz       élus échevins

1953 (25/1) : après des élections sans lutte du 12 octobre 1952 : Bourgmestre Jean-François      Poiré; échevins Auguste Lambert et Émile Schockmel; conseillers : Constant Schiltz,   Paul Lichtfus, Albert Janvier, Lucien Hirtz

1959 (4/1) : Bourgmestre Jean-François Poiré; Émile Schockmel et Lucien Hirtz élus     échevins; Constant Schiltz, Julien Frantzen, Henri Poiré, Jean Kroemmer, Paul             Lichtfus,

1967 : Bourgmestre Paul Lichtfus;

1971 (2/1): Bourgmestre Christian Wersand; Émile Kohl et Raymond Muller élus échevins;      conseillers : Lucien Hirtz, René Muller, Jeannot Schandeler, Jean Lemaire.

-          Secrétaires communaux

Jean Nicolas Kirsch : de 1876 à 1879. Il était également secrétaire communal de Messancy. Il démissionne car il est nommé greffier de la Justice de Paix à Messancy.

Jean Biver(t) fils (né le 10 février 1858) : nommé le 10 novembre 1879, il prête serment le 7 janvier 1880 mais présente sa démission le 28 février 1882.

Une période mouvementée débute alors.

Urbain Les, propriétaire, est nommé ad interim. Jean Schouveiler est nommé par le conseil le 2 avril 1882 mais le bourgmestre s’oppose et refuse de signer la nomination. C’est alors l’échevin Henri Tontlinger qui est nommé à titre provisoire.

Jean-Baptiste Goery, ancien instituteur est nommé en octobre 1882 et entre en fonction le 7 janvier 1883 ; il assume la fonction jusqu’à son décès, le 2 janvier 1885.

Michel Muller (dit Jean) est nommé le 8 février 1885, prête serment le 29 août 1885 et assure le secrétariat jusqu’à sa démission le 19 mars 1925.

Edmond Michel Muller est nommé le 19 mars 1925 et prête serment le 26 avril suivant.

Sous l’occupation, en sa réunion du 19 septembre 1941, le collège constate que, en raison de la suppression des conseils communaux et des tâches spéciales comme le service du ravitaillement, le secrétaire a beaucoup de travail et une indemnité complémentaire lui est versée.

Auguste Lambert : suite au congé de maladie d’Edmond Muller en avril 1956, le collège nomme A. Lambert comme intérimaire. Il démissionne lui-même pour raison de santé en juin 1956.

Jean François Poiré : le bourgmestre reprend la fonction de secrétaire en juin 1956. Il demande l’autorisation au gouverneur de province d’exercer conjointement son mandat électoral et la fonction de secrétaire. Dans l’attente de la réponse, le collège ne fonctionne qu’avec les deux échevins dont l’un assure la charge de bourgmestre faisant-fonction. Il obtient finalement l’autorisation de cumuler les fonctions.

-       Receveur communal

Jean Hoffelt prête serment devant le collège le 2 octobre 1876 et occupe la fonction jusqu’en 1912.

Nicolas Theis est nommé le 10 août 1912 et assure la fonction jusqu’en 1928.

Jean-Baptiste Blum prête serment le 1er janvier 1929 et reste en fonction jusqu’à sa démission, le 12 juillet 1955.

Edmond Michel Muller, secrétaire communal, est nommé receveur provisoire le 1 août 1955.

-       Population [55]

-       1875 : 693 habitants

-       1876 : 578 habitants. (Au lendemain de la scission Messancy – Sélange, l’administration compte 6 entrées et 136 sorties.)

-       1880 : 602 habitants

-       1885 : 682 habitants

-       1890 : 713 habitants

-       1895 et 1896 : 731 habitants.

-       1901 : 699 habitants

-       1912 : 713 habitants

-       1928 : 639 habitants

-       1938 : 623 habitants

-       1978 : 697 habitants

Données du recensement de 1880 :

Origine des 602 habitants :

-       Habitants nés dans la commune : 521

-       Habitants nés dans une autre commune belge : 50

-       Habitants nés au Grand-Duché : 26

-       Habitants nés en Allemagne : 3

-       Habitants nés en France : 2

Langue des habitants de plus de 2 ans en 1880 :

-                              ne parlant que le français : 10

-                              ne parlant que l’allemand : 297

-                              parlant français et allemand : 276

En 1929 : 115 cultivateurs et 95 ouvriers d’usine

Données du recensement de 1956 :

-       88 ouvriers

-       31 pensionnés

-       25 fermiers. Exploitation de moins de 5 ha : 6

-                                                                                 5 à 10 ha : 9

-                                                                                 10 à 20 ha : 6

-                                                                                 plus de 25 ha : 4

-       22 commerçants

-       5 employés

-          Électeurs et élections

Les listes électorales établies en 1887 reprennent 9 électeurs généraux (Chambres), 65 électeurs provinciaux et 89 électeurs communaux.[56] Les conseillers communaux sont élus pour 6 ans avec un renouvellement par moitié tous les 3 ans. En cas de décès ou de démission d’un conseiller, les électeurs sont invités à voter pour son remplaçant dans les semaines qui suivent.

Les modifications de la loi électorale, introduites dans la Constitution en 1921, donnent le droit de vote aux élections communale à tout citoyen, homme ou femme, âgé d’au moins 21 ans. En 1928, 198 hommes et 188 femmes (pour une population de 639 habitants) ont le droit de participer aux élections à Sélange.

-          Patrimoine forestier et affouage

La commune de Sélange a géré un patrimoine forestier assez constant (126 ha en 1875, 123 ha en 1930) qui lui fournissait une bonne part de ses revenus. Les coupes annuelles représentaient généralement 8 ha.

Chaque année, jusqu’en 1917, le collège établit la liste des habitants pouvant bénéficier de l’affouage. En 1877, il y a 139 chefs de familles ou veuves repris comme affouagés; le curé en bénéficie également. Le maximum sera atteint en 1905 avec 161 affouagés.

-          Garde civique

De 1878 à 1912, une compagnie de la garde civique est mentionnée mais ne semble pas très active.

Les officiers prêtent serment devant le collège le 10 août 1879. Il s’agit de :

Henri Tontlinger, capitaine de la 3e compagnie

Nicolas Kieffer, lieutenant

Antoine Schouweiller, sous-lieutenant

Pierre Limpach, sous-lieutenant

-          Bâtiments communaux

Les bâtiments communaux sont : la maison communale, l’église, le presbytère, l’école.

a.     Local – maison communale

La commune ne possède pas de local administratif avant 1959. Elle loue une pièce dans une maison.

En 1879, le collège décide que le bureau communal restera dans un local de l’habitation de Nicolas Bivert; les archives, à l’exception de l’État civil, y sont entreposées. En mars 1882, le bureau communal est transféré dans l’habitation de Henri Tontlinger puis en février 1892, dans la maison du secrétaire communal Michel Muller.

En 1957, nous trouvons encore ce bureau dans un local loué à Jean-Pierre Schandeler-Schneider.

b.     Église, cimetière, paroisse

Le conseil demande en mai 1877 que le village de Turpange, qui possède une église, soit érigé en paroisse.

L’église de Sélange est restaurée et agrandie en 1901 et le presbytère est déclaré en très bon état. La foudre tombe sur le clocher en mai 1906 et provoque des dégâts importants. L’administration provinciale conteste le devis des réparations qui ne seront réalisées qu’en 1907. Les travaux d’exhaussement de la tour et du clocher sont réalisés en 1908, sur les plans de l’architecte Wurth de Neufchâteau.

Le nouveau cimetière est construit en 1908 par l’entrepreneur Joseph Niles de Messancy au lieu-dit « Hasenberg ».

En 1924, Arthur Thommes, originaire de Nothomb et nommé curé de Sélange en 1919, fonde le cercle de l’Alliance.

Le 15 décembre 1961 se termine l’enquête commodo-incommodo relative à la désaffectation du vieux cimetière « Bei der Klaus ». Aucun habitant n’a émis de remarque. Une fois abandonné, ce cimetière qui contenait de remarquables monuments en pierre et en fonte devient la proie des voleurs et des vandales.

La commune contracte un emprunt en mars 1974 pour refaire la toiture de l’église.

c.     Presbytère

Le collège demande le 27 septembre 1972 un avant-projet à l’architecte Paul Neu d’Arlon pour moderniser le presbytère

.     Écoles, enseignement

La maison d’école construite en 1865 est restaurée en 1910 sur les plans de l’architecte Lamy d’Arlon. Ce bâtiment sera démoli en 1960.

En juin 1878, le conseil refuse la création d’une école gardienne, avançant comme arguments qu’il n’y a pas assez d’enfants et que les ressources communales sont insuffisantes.

Le gouverneur de la province suggère à la commune, en 1929, de moderniser les locaux scolaires. Mais les caisses communales ont été vidées par l’installation des égouts, de l’électricité et la réfection des chemins. Il faut attendre 1938 pour que la commune achète un terrain près de la rue des Roses en vue d’y construire un « groupe scolaire ».

Ce projet, en raison de la période de guerre puis de nombreuses embûches administratives, ne sera réalisé qu’en 1959. L’architecte Lamy élabore le dernier projet en juin 1957 et les travaux débutent en 1958; la réception provisoire a lieu le 5 octobre 1959.[57]

-          Captage de l’eau

Sélange est approvisionné par le captage de la source « In Reichel » dont Messancy reçoit les 2/3 de la production et Sélange 1/3. En 1929, l’administration communale, constatant que Sélange manque d’eau en été, décide de capter trois petites sources « In Reichelgrund » pour son usage propre. Un plan de la pomperie est dessiné en octobre 1933 par l’ingénieur provincial Guilleaume et les travaux sont réalisés en 1934. De nouvelles conduites sont posées et raccordées aux maisons en 1934 et 1935; la station est électrifiée en 1936.

-          Voirie

En 1882 et 1883, une part importante du budget communal est utilisé à la réfection des chemins.

Le bureau des douanes est installé dans une maison située au fond d’une ruelle étroite et peu accessible. La commune propose à l’État d’avancer la somme nécessaire à la construction d’une aubette (de 3,5 m sur 3,5 m) le long de la route. L’État remboursera cette avance en plusieurs annuités. Un brigadier des douanes est connu en 1885 et 1914.

Le chemin de Sélange à Messancy, passant par les Quatre-Vents, déclaré de grande communication par la province, est transformé en route en 1894.

Le chemin Clémency – Sélange – Hondelange est construit en 1902 et 1903. La commune se rend propriétaire de divers terrains soit par achat à l’amiable, soit par expropriation.

Dans le Registre de Population de 1911, nous relevons les rues suivantes : Rue Haute, Knaps, Grand-rue, rue de Hondelange, rue de Barnich, Rossengass, rue Basse, rue de l’église, rue de Messancy, rue de Turpange.

En 1948, nous trouvons : rue du Cimetière, rue de Barnich, rue Basse, rue des Roses, rue de l’Église, rue de Clémency, rue du Knapp, Grand-rue, rue de la Fontaine, rue de Messancy, rue de la Laiterie, rue de Turpange, rue de Hondelange, rue du Bois et rue du Weyer.

1935 : 17,74 km de chemins pavés ou empierrés.

1938 : création d’un corps de sapeurs-pompiers qui sera équipé progressivement en fonction des moyens financiers de la commune.

L’éclairage public compte alors 26 lampes électriques.

Lors de la contre-offensive des troupes américaines en décembre 1944, les chars de la 3ème armée ont causé des dégâts à la voirie et ont défoncé le mur devant l’église.

-          Santé

À l’essai depuis un an, Suzanne Classen est nommée sage-femme le 11 novembre 1890. Elle est rémunérée par la commune.

-          Guerre 1940-45[58]

Le conseil communal du 9 janvier 1941 vote la réparation des chemins détruits par les événement du 10 mai 1940.

En février 1941, pour parer à une tentative de germanisation de l’occupant, le conseil communal décide que les cours seront donnés à part égale en Français et en Allemand durant toute la scolarité.

En septembre 1943, une circulaire du commissaire d’arrondissement inflige une amende de 952 f à la commune pour acte de sabotage causé à Henry Robert de Tintigny.

Une surveillance spéciale de la station d’écrémage est organisée.

En 1945, des crédits sont votés pour réparer le mur devant l’église et le pavement autour de celle-ci, défoncés par les chars de la 3ème armée américaine au cours des journées de décembre 1944.

-          Divers

Le plan pour l’édification de la ligne téléphonique de l’État est approuvé le 30 mars 1909. En 1912, il n’y a qu’un téléphone au village, chez Antoine Schiltz – Frantzen qui se charge également de porter les télégrammes pour 10 centimes.

Le collège décide en 1927 et 1928 que les établissements publics (cafés, bals) peuvent rester ouverts toute la nuit à l’occasion de la mi-carême, de la kermesse locale et de la fête de Pâques.

La société Purfina demande l’autorisation d’ouvrir un dépôt d’essence chez Victor Blum – Majerus en septembre 1933. Le collège qui estime que c’est un apport positif pour le village accorde l’autorisation.

Le boucher Jean Gehlen reçoit l’autorisation communale d’exploiter une « tuerie particulière » (abattoir privé) en novembre 1935. D’autre part, Édouard Theis-Klein est autorisé à exploiter une fabrique de limonade en novembre 1938.

Un dépôt communal d’immondices est ouvert dans le bois « Vor Liebeschband » en mars 1939.

Au cours de la guerre 1940-45 se produisent des vols et atteintes diverses aux biens. Comme dans d’autres communes, le collège crée en septembre 1942 une garde rurale, comprenant les hommes de 18 à 50 ans, pour effectuer des patrouilles et aider la gendarmerie à surveiller les exploitations agricoles, le bétail et les récoltes.

La bibliothèque paroissiale tenue par le curé Weber est subsidiée par la commune en 1958.

Fusion des communes

Après 100 ans d’indépendance communale, en vertu de la loi qui impose les fusions des communes, les destinées de Sélange sont à nouveau jointes à celles de Messancy au 1er janvier 1977.


[1] Prat G., Histoire d’Arlon T1 p 158,  Arlon 1873

[2] AEA Registre aux délibérations du conseil communal de Hondelange.

[3] Loës F, Castella, AIAL 1901.

[4] F. de Rosières, Stemmatum Lotharingiae ac Barri ducum tomi septem, Paris, 1580. Nous remercions monsieur    Trigalet, archiviste de l’Etat à Arlon, pour l’analyse de ce document.

[5] Thiéry A.D., Histoire de la ville de Toul et de ses évêques, Paris 1841

[6] Jungen A., Les origines de Sélange, Cahiers du G.R.A.S.B., 2001-2002

[7] Tandel E., Les Communes luxembourgeoises. Arrondissement d’Arlon. AIAL T XXII, Arlon 1889

[8] Joset C., L’abbaye noble de Notre-Dame de Clairefontaine 1216-1796, Bruxelles 1935

[9] Joset C., Les Villes du Pays de Luxembourg (1196 – 1383). Bruxelles 1940

[10] Verkooren A., Inventaire des archives de la Belgique. Chartes et cartulaires du Luxembourg. Tome 1.              Bruxelles 1914; Prat G., Histoire d’Arlon T1 p 261,  Arlon 1873

[11] Grob J., Vannérus J., Dénombrement des feux des duché de Luxembourg et comté de Chiny, Bruxelles, 1921

[12] Wurth-Paquet F.X., Table chronologique des chartes et diplômes relatifs à l’histoire de l’ancien comté de         Luxembourg, P.S.H., Tome XIX 1863.

[13] Verkooren A., Inventaire des archives de la Belgique. Chartes et cartulaires du Luxembourg. Tome V. Bruxelles 1922

[14] Moïs C., Ermites et ermitages du Sud Luxembourg, Le Pays de Bastogne n° 2, 2011

[15] Tandel E., Les Communes luxembourgeoises. Arrondissement d’Arlon. AIAL T XXII, Arlon 1889

[16] Gillet M.C., Inventaire des archives du Conseil de Luxembourg. III dénombrement des fiefs (1263-1776).         AGR 1984

[17] Heydinger J., Achidiaconatus, tituli S. Agathes, Trèves 1884.

[18] Tandel E., Les Communes luxembourgeoises. Arrondissement d’Arlon. AIAL T XXII, p. 312 à 315, Arlon         1889.

[19] Gillet M.C., Inventaire des archives du Conseil de Luxembourg. III dénombrement des fiefs (1263-1776).         AGR 1984

[20] Tandel E., Les Communes luxembourgeoises. Arrondissement d’Arlon. AIAL T XXII, Arlon 1889.

[21] AEA Conseil de Luxembourg, affaires politiques et administratives, dossier 3935

[22] AEA Conseil de Luxembourg, affaires politiques et administratives, dossier 216

[23] Gillet M.C., Inventaire des archives du Conseil de Luxembourg. III dénombrement des fiefs (1263-1776).         AGR 1984

[24] AEA Cadastre 1766, dossier 461

[25] AEA Conseil de Luxembourg, affaires politiques et administratives, dossier 817.

[26] AEA Conseil de Luxembourg, affaires politiques et administratives, dossier 820

[27] d’après AEA Justices subalternes, Œuvres de loi, registre 2396

[28] Muller M., Paroisse de Sélange, 1959

[29] AEA Justices subalternes, Œuvres de loi, registre 2397

[30] AEA Justices subalternes, Œuvres de loi, registre 2397

[31] Hudemann – Simon C., La noblesse luxembourgeoise au XVIIIe siècle, Publication de l’Institut Grand-ducal,     Luxembourg, 1985.

[32] Moïs C., Rues, routes et chemins de la commune de Messancy, Chronique n° 13, CHPM 2001.

[33] Convention de limites entre la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg conclue à Maestricht le 7 août        1843. Moniteur Belge, Bruxelles, 1844.

[34] Exposé de la situation administrative de la province, Arlon 1867.

[35] Muller M., Paroisse de Sélange, 1959

[36] AEA RF 113, farde 2

[37] AEA RF 115, farde 47

[38] AEA RF 115, farde 45

[39] AEA RF 114 farde 37

[40] Pour l’enseignement et les écoles, consulter : C. Moïs, Les écoles de Sélange, Chronique 21 du cercle d’histoire de Messancy, 2016

[41] Moïs C., Les écoles de Sélange, Chroniques n°21, C.H.P.M., 2009

[42] AEA RF 113 farde 17

[43] AEA RF 114, farde 36

[44] AEA RF 113 farde 22

[45] AEA Archives communales de Messancy

[46] AEA Mémorial administratif du Grand-Duché de Luxembourg, 1817 et 1820.

[47] AEA Mémorial administratif du Grand-Duché de Luxembourg, 1816

[48] AEA Mémorial administratif du Grand-Duché de Luxembourg, 1818

[49] Vandermaelen P., Dictionnaire géographique du Luxembourg, Bruxelles 1838.

[50] Moïs C., Albert Jamot (1808 – 1874), architecte de première classe en province de Luxembourg, A.I.A.A. tome CXXXVIII-CXXXIX, 2007-2008

[51] Collection privée

[52] Sauf mention spéciale, les données proviennent des AEA, Commune de Sélange, registres aux délibérations du collège du 1/9/1876 au 31/5/1955 (dossier 8),  du 10/6/1955 au 26/5/1961 (dossier 9), du 13/5/1961 au 22/4/1967 (dossier 10), du 2/5/1967 au 10/4/1976 (dossier 11), registres aux délibérations du conseil du 20/8/1876 au 8/7/1894 (dossier 12), du 8/7/1894 au 16/9/1916 (dossier 13),

[53] Exposé de la situation administrative de la Province de Luxembourg. Session de 1851. Impr. Bourgeois,           Arlon, 1851.

[54] Exposé de la situation administrative de la Province de Luxembourg pour l’année 1872. Impr. Poncin, Arlon,    1873.

[55] AEA. Archives communales de Sélange. Cahiers 550 à 587 : Rapports dressés en exécution de l’article 70 de la loi communale sur l’état des affaires de la commune.

[56] Tandel E., Les Communes luxembourgeoises. Arrondissement d’Arlon. AIAL T XXII, Arlon 1889

[57] Pour une histoire plus complète des écoles de Sélange, consulter : Ch. Moïs, Les écoles de Sélange, Chronique n° 21 du Cercle d’Histoire du Pays de Messancy, 2009.

[58] AEA, Registre du conseil communal de 1937 à 1950