Histoire socio-économique de Messancy
Texte publié dans la Chronique n° 18 2006
Christian Moïs
De la géographie à l’histoire
Le paysage de la Lorraine belge est articulé sur trois côtes gréseuses allongées d’Est en Ouest, appelées « cuestas », séparées par des vallées. Plusieurs rivières, comme la Semois, la Vire et le Ton coulent parallèlement à ces côtes. Le dénivelé entre le fond des vallées et le sommet des cuestas est relativement important, dépassant par exemple les 100 mètres entre Turpange, au niveau de la vallée (285 m) et le sommet du Kirchberg vers Sélange (410 m).
La seconde cuesta présente une particularité : elle est complètement entamée par la rivière Messancy (appelée aussi « Petit Chiers ») qui coule du Nord vers le Sud pour se jeter dans la Chiers à Athus. La colline est percée par une véritable tranchée dont les entrées sont situées d’une part entre Differt et Turpange, d’autre part près du moulin de Longeau.
L’habitat primitif du bourg de Messancy s’est développé vraisemblablement sur la rive droite de la rivière, à la limite des alluvions modernes inondables. Cette première zone occupée dans la vallée était, à certaines périodes de l’année, difficilement accessible. La Messancy débordait au niveau du coude que son parcourt fait à Differt. Le toponyme de ce village signifie d’ailleurs « gué profond » et les terrains « Am Brill »[1] font référence à des marais. A l’autre extrémité, les berges sont plus resserrées au niveau de Longeau dont le nom signifie « longue eau » c’est à dire « eau lente », toponyme faisant suite à celui de « Lamert », c’est-à-dire « ralenti, paralysé ».
Les romains construisaient leurs routes sur les plateaux et, pour les rejoindre, il fallait monter les côtes constituées aujourd’hui par la rue d’Aubange pour arriver au « Remmesch Berg » (colline des romains) ou la rue de Luxembourg au sommet de laquelle se trouve le cimetière romain. Une voie vers Differt et Hondelange ne devait être que secondairement utilisée.
Lorsque la voirie reliant Longwy à Arlon, sans doute au Moyen Age et surtout sous l’Ancien Régime se développa, elle évita le fond de vallée. Elle gravit la côte de la Hart pour redescendre vers le village où elle s’appuya sur les marnes anciennes à la base du flanc de la colline, plusieurs mètres au dessus du niveau de la rivière, pour rejoindre le pont construit à Differt.
Le village s’est donc développé entre ces deux axes : la rivière et la grand-route en surélévation.
La rue Basse (ancien nom de la rue des Chasseurs Ardennais) fut reliée à la rue Grande par les rues actuellement du Castel et des Déportés ainsi que par celle qui deviendra rue de la Gare (autrefois rue du Pont), la rue de la Trinité et la rue de l’Hôpital (ensuite rue de la Fontaine puis rue de la Place), ces trois dernières menant à un élargissement qui forme place (am Duerf) et quitte le village par le gué (puis pont) en direction de Clémency (« Kenzeger Höhl » ou chemin creux de Clémency) et Luxembourg. Des voies utilitaires proches de l’eau menaient aux moulins de Messancy et de Longeau. Un second gué, remplacé ensuite par un pont de bois, permettait de passer au niveau du confluent de la Messancy et du ruisseau de Sélange (début de la rue de la Promenade) pour rejoindre l’ancienne « laverie » (« Auf der Wascherei »), le château de Messancy et le moulin de Turpange. Les quartiers extrêmes du village au 19ème siècle s’appelaient ainsi Pont Nord et Pont Sud [2].
Le châtelain n’ayant pas assez d’espace de ce côté de la rivière a établi sa demeure sur la rive gauche, en retrait d’une rivière quelque peu sinueuse à cet endroit, profitant d’une source abondante pour fournir l’eau domestique et inonder les douves.
Le versant ouest aboutissant au plateau du Jungenbüsch présente à mi-pente un entablement occupé par l’église et le cimetière. Les romains y avaient sans doute créé un poste de guet avec quelques soldats, ce lieu-dit s’appelant « Schanz » (camp fortifié). Cet endroit élevé et orienté vers l’Est répondait aux critères mérovingiens pour y établir une nécropole (comme à Mont-Saint-Martin, Torgny et Audun-le-Tiche) et un oratoire qui devint ultérieurement l’église paroissiale. Elle dominait ainsi le village, comme il convient, et était visible de loin, ce qui n’eut pas été possible si elle avait été construite dans le fond de la vallée. L’étroit et profond sillon qui entame la pente (rue de Meix-le-Tige) fut appelé « chemin de Schadeck » car il menait initialement à la ferme du même nom située sur le plateau.
De la préhistoire au début du Moyen Age
a) Période néolithique
Des prospections aériennes puis des recherches terrestres ont mis en évidence un site néolithique assez vaste sur le plateau de la « Hart » (actuellement à l’arrière des entreprises Ampacet et Magolux). Une surface d’environ 5 hectares est délimitée par des fossés encerclant deux enceintes, peut-être un village et un enclos à bétail. Plusieurs zones de taille de silex ont été localisées[3]. Ce fut sans doute le premier établissement humain dans la région, daté d’environ 2500 avant J.C.
Nous n’avons aucune trace d’une présence entre cette période et la période celte.
b) Période gallo-romaine
Les Celtes (ou gaulois) de la tribu des Trévires peuplèrent la région au moins quatre siècles avant J.C. La très riche chambre funéraire découverte à Clémency, datée entre 60 et 80 av. J.C., montre une occupation locale par une famille aristocratique, sans doute grand propriétaire terrien, peu avant la conquête des Gaules par César[4] .
Les Celtes avaient un réseau routier assez étendu mais peu entretenu. Les Romains, après avoir conquis la région en 52 avant J.C., l’ont simplifié, ne retenant que les itinéraires majeurs et les entretenant convenablement. Les petites routes reliant deux tronçons romains entre eux ou une villa à une route romaine sont généralement d’origine celte[5]. Une voie principale reliait Arlon au Titelberg et à Metz en passant par Hondelange, Sélange et Guerlange[6]. Une voie secondaire venant de Virton et passant par Aix-sur-Cloie rejoignait la route Arlon – Titelberg en passant à proximité de la Hart[7].
Le toponyme « Messancy », comme tous ceux terminés par –cy (- ich ou -ig en région germanophone) dérivé du latin -iacum, nous indique une origine gallo-romaine, peut-être déjà celte, et fait référence à un domaine privé[8], [9].On peut imaginer que le fondateur du domaine agricole (villa) s’appelait Maxence, les appellations du village les plus anciennes étant : Massencejum en 1096[10], Maxenchey en 1286, Massencey en 1316 [11]…
Les éléments prouvant l’occupation du site à l’époque romaine sont nombreux.
- Les parties d’une villa romaine ont été identifiées aux environs de la Hart, lieu déjà occupé à la période néolithique[12].
- Des urnes ont été retrouvées en aménageant le jardin du Castel, sous l’écurie de la maison Hurt (au coin de la rue des Déportés) et au pied du Roemersberg (bas de la rue d’Aubange). Des briques romaines et des débris d’ustensiles ménagers furent signalés le long du chemin de Longeau (rue E. Kirsch)[13].
- Une construction fortifiée entourée d’un fossé au lieu-dit « Kaschtel » et des vestiges de construction ainsi que la découverte d’un vase en plomb au lieu-dit « Schadeckerhof », de part et d’autre de la route de Meix-le-Tige, 750 m environ après la chapelle du Bois.
- Un important cimetière comptant plus de 200 tombes a été fouillé en haut de la rue de Luxembourg au lieu-dit « Wöllenberg », non loin du tracé de la voie Arlon – Titelberg. Les objets retrouvés permettent de dater son utilisation entre 50 et 164 après J.C[14].
- De nombreuses monnaies, datées surtout du 2ème siècle, ont été découvertes dans la rivière.
Notons que toute la région porte les marques d’une occupation importante durant la période gallo-romaine : éléments de construction entre Differt et Turpange, à Differt, à Sélange, à Buvange, à Hondelange et Habergy.
Il serait évidemment intéressant de réaliser de véritables fouilles archéologiques sur les différents sites du village où des fragments ont été récoltés. Nous pourrions ainsi préciser l’histoire de cette période (et peut-être des périodes postérieures) alors qu’aujourd’hui nous devons nous contenter d’hypothèses.
c) Période mérovingienne
Nous savons qu’à l’époque mérovingienne (7ème – 8ème siècles), le village était occupé car des sarcophages ont été retrouvés dans l’ancien cimetière[15]. Ils contenaient des objets usuels et des bijoux. Nous pouvons donc supposer qu’une famille aisée administrait un domaine rural, vivant dans une demeure assez vaste entourée par des habitations ouvrières. Aucune découverte archéologique ne permet de situer cette villa.
Moyen Age
Messancy est un bourg actif durant le Moyen Age. La seigneurie a toujours fait partie de la châtellenie d’Arlon. Une bulle papale de 1096 qui énumère les possessions de l’abbaye de Juvigny mentionne des biens à proximité de « Massencejum ». C’est le plus ancien texte connu qui donne le nom du village.
Diverses considérations sur la fondation de la paroisse Saint-Jacques nous la situent probablement au début du 11ème siècle[16]. Messancy est sans doute (re)devenu un village plus important et suffisamment actif. Le premier seigneur qui nous soit connu est Anselme de Messancy car il assiste au mariage de la comtesse Ermesinde de Luxembourg en 1214. S’il est invité à ce mariage, c’est que sa position sociale était bien assise et la seigneurie devait exister depuis un certain temps déjà. Vers 1290, Messancy relève du château de Longwy et devient ainsi vassal du duc de Bar. Mais dès 1309, la seigneurie est reprise dans les « franches villes » de la prévôté d’Arlon.
En 1286, Hennemans est maire de Messancy, ce qui signifie qu’une administration communale était en place à ce moment. Messancy est donc à cette date affranchie à la loi de Beaumont. Dans un texte de 1753, les habitants disent qu’ils jouissent de cet affranchissement depuis 1182, ce qui n’est pas prouvé. Le terme de « franche ville » ne signifie en rien que Messancy était une agglomération urbaine. Elle avait le droit de nommer un maire et des échevins, de réglementer les affaires sociales courantes par une « coutume » (peut-être celle d’Arlon).
Dans les comptes de Henri VII, marquis d’Arlon, dressés en 1309, nous découvrons que les bourgeois de Messancy lui paient une rente ; il y a un four banal au village, un moulin à Messancy et un autre à Differt[17].
Le premier curé connu est Albert en 1328. Bien que l’église paroissiale soit dédiée à Saint Jacques – le –Majeur, nous ne pensons pas que Messancy fut une étape sur un chemin vers Compostelle. Au Moyen Age (et sous l’Ancien Régime), le village ne se trouvait pas le long d’une voie commerciale. L’accès au fond de vallée pouvait être difficile pendant une partie de l’année. Aucune mention historique ne permet de penser qu’il y avait un hospice pour voyageurs : ni toponyme, ni relation dans les visites canoniques ou documents paroissiaux. D’autre part, deux routes proches étaient jalonnées de relais : Luxembourg - Differdange – Fresnoy-la-Montagne – Longuyon d’une part pour les pèlerins venant de l’actuel Grand-Duché de Luxembourg et d’Allemagne, Arlon – Virton – Montmédy d’autre part pour ceux qui venaient du sud et du centre de l’actuelle province de Luxembourg.
Plusieurs moulins sont connus à Messancy en 1323.
Divers seigneurs de Messancy se mettent en évidence aux 14ème et 15ème siècles. Tilman de Messancy (Massencey) fait partie, en 1317, des dignitaires du comté de Luxembourg qui doivent juger l’attitude du comte de Vianden. Gilles de Messancy, portant le titre de chevalier, est prévôt d’Arlon en 1363 ; en 1384, il est qualifié d’écuyer. Jean de Messancy est repris parmi les nobles qui reçoivent procuration du seigneur de La Ferté en 1422. Deux ans plus tard, on le retrouve comme caution d’un emprunt contracté par le duc de Bavière. En 1424 également c’est en tant que prévôt de Chiny qu’il intervient dans un conflit dont la plaignante est l’abbesse de Clairefontaine.
Durant le Moyen Age, Messancy est un fief mouvant de la prévôté d’Arlon. Le seigneur possédait aussi une avouerie à Udange et à Rachecourt ainsi que le tiers du village de Halanzy. Le château de Messancy, détruit à plusieurs reprises, devait être un château de plaine peu important, groupant des bâtiments agricoles dans son enceinte. Il n’y eut jamais de chapelle au château car un des autels latéraux de l’église paroissiale faisait office de chapelle castrale.
En 1443, Jean seigneur de Messancy prend parti pour le duc de Bourgogne lors de son expédition dans le Luxembourg. Il est présent à Luxembourg le 25 octobre 1451 à l’assemblée des nobles qui reconnaissent Philippe le Bon comme seigneur gagier du duché. Il en résultera jusqu’en 1506 une période de relative prospérité pour le village.
Des documents de 1479 nous prouvent que le château de Messancy avec ses biens relève du marquisat et de la prévôté d’Arlon.
Un établissement agricole est construit sur le plateau en bordure de la route vers Meix-le-Tige en 1479 par Jean de Kesselstat[18] : la cense de Schadeck (Schadeckerhof). Elle appartiendra ensuite aux carmes d’Arlon qui la vendront aux habitants de Messancy en 1493[19]. Les abbayes de Marienthal et Clairefontaine possèdent différentes terres sur le ban de Messancy.
Après 1466, la seigneurie quitte la famille noble de Messancy et passe à des seigneurs étrangers à la région.
En 1495, on compte 35 ménages (fiscaux) au village (environ 200 habitants ?)
A la fin du Moyen Age, on constate que la voie commerciale principale, appelée « Haut Chemin », est la route Bastogne – Arlon – Luxembourg. Elle fait partie de la route « Lombardo – flamande » reliant l’Italie à la mer du Nord. Elle passe par Sarreguemines et Luxembourg en traversant la Moselle à Schengen ou Sierck[20]. D’Arlon partent deux routes secondaires, l’une vers Yvoix, l’autre vers Metz en passant par Hondelange et Messancy[21].
En fait, pour les communications locales, les anciennes voies romaines étaient toujours en usage, notamment Arlon – Titelberg passant par Hondelange et Sélange.
Ancien Régime
En 1545, les troupes françaises participant à la guerre entre François 1er et Charles Quint brûlent le château et le village. Des hommes d’arme français appartenant aux troupes du duc de Guise font des incursions dans la région en 1557 et 1558. Ils pillent les récoltes, brisent les meulent des moulins[22] et, le 15 août 1558, incendient les maisons et l’église de Messancy.
Le village connaît encore un grand incendie en 1560.
Le seigneur principal est alors Godefroid de Hoengen qui déclare en 1571 posséder le château avec ses dépendances, des champs, prés, étangs et le bois appelé Wingart.
Le compte des domaines dressé en 1621 fait apparaître un four banal et un moulin banal à une meule, une seconde devant être installée.
L’année 1636 est une année funeste. Les troupes croates et polaques de Piccolomini, mercenaires au service de l’empereur d’Allemagne durant la Guerre de Trente Ans, déferlent sur la région, pillant, tuant et ruinant les habitants. Une épidémie de peste se déclare ensuite et la majorité de la population est touchée. Le relevé effectué à Messancy en 1626 donnait 76 ménages ; il n’en subsiste que 14 en 1656. Turpange et Sesselich sont déserts. En 1646, le village est détruit à nouveau par les armées du marquis de la Ferté[23] qui incendient aussi le château.
Dans la seconde partie du 17ème siècle, des familles tyroliennes viendront s’implanter au village, comme dans d’autres localités du duché de Luxembourg. Ce sont essentiellement des maçons et tailleurs de pierre qui influenceront l’art populaire local (croix de chemin, portiques de châteaux ou de fermes). Cette immigration fut encouragée pour repeupler la région et réparer les dégâts dus aux guerres.
Un nouvel incendie se déclare en 1683.
Depuis la fin du 17ème siècle, la fabrique d’église fait office d’organisme de prêt pour les habitants. L’argent récolté pour les messes fondées est prêté à un taux de 5% l’an, bien inférieur à celui que pratiquent les usuriers, au profit des paroissiens qui doivent reconstruire un bâtiment ou acheter des terres[24]. Ce système perdurera jusqu’au début du 20ème siècle.
Si Messancy apparaît pour la première fois sur une carte géographique en 1568[25], il faut attendre les cartes de E.H. Fricx en 1727 pour voir le tracé d’une route d’Arlon à Longwy passant par Differt et Messancy[26], la voie principale vers la France restant Luxembourg – Longwy – Longuyon. Au début du 18ème siècle, la route traditionnelle menant de France vers le Luxembourg avait été refaite d’ Etain à Longwy et un embranchement vers Arlon était envisagé en passant par Virton. C’est alors que le Conseil du Luxembourg trouve « plus intéressant pour les deux pays» de joindre Longwy à Arlon en passant par « Aubange et Clémaret » et de paver également le tracé existant. Les travaux seront étalés de 1727 à 1772. La rivière était franchie à Differt par un pont de pierre à trois arches. Messancy devint alors bureau de district douanier, une barrière de payage étant dressée à Differt ; elle subsistait encore en 1864[27]. Dans un mémoire administratif rédigé en 1786, la Grand-route «de Longwi sur Arlon » est qualifiée de « bonne levée »[28].
Au milieu du 18ème siècle, le village de Messancy compte 104 maisons. La population active est composée notamment de 87 laboureurs, 5 menuisiers, 4 charrons, 10 tailleurs, 8 tisserands, 2 cordonniers, 1 cordier, 3 charpentiers, 3 maréchaux, 1 cabaretier aubergiste.
En 1682, la comtesse de Schoenberg, dame de Messancy, déclare qu’elle possède les droits qui se lèvent annuellement à la foire Saint-Jacques[29]. Au 18ème siècle, cette foire se tient à proximité de la fontaine. Le seigneur de Messancy perçoit sur chaque boutique une redevance dont le montant variait selon son bon vouloir[30]. En 1768, l’évêque suffragant de Trèves offre à la paroisse une relique de l’apôtre saint Jacques. Cette relique était spécialement vénérée à l’occasion de la foire annuelle. Au siècle suivant, la foire à caractère commercial disparaît pour être remplacée par la fête patronale.
Le canton de Messancy produisait surtout des grains en excédent par rapport aux besoins de sa population et pouvait ainsi approvisionner les marchés de Luxembourg. Par contre, la production de légumes et fourrages ne suffisait pas. Le houblon y était cultivé comme dans presque chaque village[31].
Le cadastre dressé en 1766 par l’impératrice Marie-Thérèse nous apprend que la seigneurie appartient à la baronne douairière de Tornaco et à la vicomtesse de la Fontaine. Leurs biens comprennent un château avec grange, écuries, bergerie et petite maison pour le berger, le tout en mauvais état.
En 1777, une « carte de cabinet » des Pays-Bas autrichiens est levée sous la direction du comte de Ferraris. Des commentaires, à caractère économique mais surtout militaire, accompagnent chacune des planches. Pour Messancy, nous y lisons que « C’est un village qui n’a rien de remarquable… On compte un moulin à tabac à l’Est de Messancy…Des récoltes abondantes et plus fortes que le besoin des habitants qui font commerce de l’excédent et de leurs bois dont la coupe annuelle consiste en chêne, hêtre, charme et noisetier…Les prairies fournissent toutes du bon foin…Le ruisseau de Messancy prend son nom au village de Turpingen. Son lit est bourbeux et ses bords escarpés ne peuvent retenir ses eaux en tems d’hyver et de fortes pluies. On le passe sur un pont de maçonnerie et sur un de charpente à Messancy et sur les petits ruisseaux qui le forment. En 3 endroits à la chaussée de Longwy à Namur et partout ailleurs à gué ».
Sous l’Ancien Régime, les voies gardaient souvent la largeur des routes antiques. Leur entretien, comme celui des ponts, incombait aux villageois riverains grâce aux corvées imposées par le seigneur. Ces villageois présentaient régulièrement des excuses pour ne pas les effectuer et l’état des routes était souvent déplorable, tantôt sur un tronçon, tantôt sur un autre, ce qui provoquait des changements fréquents dans les itinéraires entre bourgs.
Le commentaire de la carte de Ferraris signale cependant pour la région de Messancy que « les chemins n’y sont jamais mauvais » 4. Connaissant la nature du sol, ce jugement nous paraît bien optimiste.
A cette époque, on rejoignait l’église par un chemin qui gravissait la pente le long de la partie nord de l’ancien cimetière. L’escalier n’existait pas. Ce chemin partait de la route en face de la rue de la Trinité. Cette rue fut probablement percée pour permettre de rejoindre l’église au départ de la place à l’occasion des solennités de la confrérie de la Sainte Trinité qui avaient lieu, au début du 18ème siècle, le jour de la Sainte Catherine (25 novembre). Des délégations des paroisses des environs venaient à pieds, bannières en tête, pour participer à ce grand rassemblement. C’était l’occasion de rencontres entre les populations des villages du canton mais aussi le jour du paiement des annuités et de la conclusion de baux ou d’emprunts[32].
Entre 1764 et 1783, des habitants de la région émigrent pour le Banat (Roumanie) et les provinces françaises d’Amérique.
Un relevé de 1793 nous apprend qu’il y avait au village 13 laboureurs et que les habitations se répartissaient en 15 maisons de 1ère classe, 16 de 2ème classe et 70 de 3ème classe[33].
Période française[34]
Les troupes françaises cantonnées à Longwy passent du 7 au 9 juin 1793 pour attaquer la garnison autrichienne d’Arlon. Une nouvelle offensive le 16 avril 1794, sous la conduite du général Jourdan, permet de s’emparer d’Arlon. Les soldats révolutionnaires, au retour de la bataille, s’en prennent à l’église de Messancy et la pillent.
C’est le régime imposé par la France qui prévaut alors. La commune est rattachée au département des Forêts dont la préfecture est Luxembourg ; elle dépend en 1795 du canton de Bascharage. La loi du 15 nivôse An X (4 janvier 1802) modifie la délimitation des cantons. Messancy devient alors chef-lieu de canton à la place de Bascharage. Les communes de Habergy, Hondelange, Rachecourt et Sélange sont détachées du canton d’Arlon pour être englobées dans celui de Messancy[35]. Une justice de paix est installée à Messancy qui devient par ailleurs chef-lieu d’un doyenné.
En l’An IV de la République (1796), le service postal au moyen de diligence est organisé dans le département des Forêts. Sur la route d’Arlon à Longwy sont prévus trois relais : Messancy, Aubange et Mont-Saint-Martin.
Sous le régime français, des mesures sont effectuées en vue de la rénovation de la chaussée principale alors dénommée «route de Strasbourg à Louvain ou à Anvers ». La largeur d’empierrement était de 10 m plus les trottoirs et fossés. Les ingénieurs français envisagèrent de la porter à 16 m ce qui laisse supposer que le trafic était devenu important.
Les chemins vicinaux reliaient les villages voisins. Ils possédaient tous une appellation propre. Les relevés de l’An V (1796) et XI (1802) nous les rapportent en français et en luxembourgeois. Les chemins vicinaux étaient les voies d’accès naturelles aux champs, aux bois, aux moulins, à l’église paroissiale, aux bourgs principaux où se tenaient les marchés et les fêtes religieuses.
En l’An VI (1797), la route de Longwy à Arlon est reconnue « en état très mauvais » tandis que le chemin vers Clémency pour aller à Luxembourg est « en état passable ».
Le « pont communal » (rue de la Gare) s’est écroulé en 1809; il ne pouvait plus servir au passage des bestiaux ni aux voyageurs désirant aller à Luxembourg. Il sera reconstruit en pierre et charpente en 1812. Le « petit pont communal » sur la route vers Sélange et Turpange voit également sa charpente refaite au printemps 1813. Le chemin de Messancy à Athus est déclaré très mauvais, celui de Messancy au moulin et à Arlon : très mauvais, celui de Messancy à Aubange : bon, celui de Messancy à Sélange, chemin agricole : mauvais[36].
En l’An X, le pont de Differt menace ruine ; il avait été partiellement détruit par les Impériaux (autrichiens) pour rendre le passage plus pénible à l’armée française venant de Longwy en 1794. Sur la route se trouve une barrière en bois et un bureau. Un almanach de 1814 mentionne Anvers – Metz par Arlon, Messancy, Longwy comme route impériale de 3ème catégorie.
La justice de paix du canton est transférée de Bascharage à Messancy le 20 décembre 1802. Jean Bernard Marlet devient juge de paix et assume cette charge jusqu’ au 21 août 1813, date de son remplacement par Jean Joseph Demathelin. Si l’ancienne famille noble de Tornaco, propriétaire du château, n’a pas su résister au régime républicain, la famille de Mathelin en provenance de Virton, par contre, s’est bien adaptée et a rapidement choisi un patronyme plus roturier. Jean Joseph qui avait une formation d’ingénieur géomètre du cadastre sera également maire du village de 1809 à 1815[37]. Il proposa en 1811 la construction d’une maison de police qui devait être construite le long de la grand-rue.
Une assemblée cantonale se réunit à l’église le 1er novembre 1803. Il s’agit d’élire les représentants communaux, cantonaux et départementaux. Le secrétaire du dépouillement est Jean Baptiste Nothomb, huissier à la justice de paix et père du ministre de la future Belgique indépendante. Les élus de Messancy sont Jean Pierre Heuertz, cultivateur, Dominique Bosseler, propriétaire et Jean Baptiste Nothomb.
En 1810, on relève 5 charrons à Messancy et 2 à Longeau. La mairie compte alors 948 habitants. On note aussi une auberge, 5 cabaretiers et 3 vendeurs d’eau de vie qui tous paient la patente.
Les moulins de Messancy et de Longeau sont très semblables. Ils traitent tous deux le froment, le méteil, le seigle, l’avoine et l’orge, produisant environ 4 quintaux de farine par jour grâce à deux meules.
Durant cette période, le village ne compte ni médecin ni pharmacien ou herboriste ni même de sage-femme. Dès avant 1808, les parents peuvent faire vacciner leurs enfants contre la variole mais cette technique nouvelle ne suscite pas l’engouement[38].
Période hollandaise
Instauré en 1815, le régime hollandais procède à une réorganisation territoriale en 1823 : Differt, Guerlange, Longeau, Sélange et Turpange sont rattachés à la commune de Messancy.
Divers projets pour reconstruire l’école, l’église et le presbytère sont avancés mais rien d’important n’est réalisé pendant cette période.
Le réseau routier n’est pas entretenu, l’instruction rétrograde. En 1815, les routes sont classées en différentes catégories. Arlon – Aubange ne figure ni dans la première, ni dans la seconde (mais bien Aubange – Rémich) et on construit Habay – Longuyon en passant par Virton[39]. En 1827, la liaison Bruxelles – Luxembourg demande 28 heures de trajet en diligence.
Si l’on se base sur l’impôt d’Etat pour évaluer la richesse d’un village, on constate que dans le canton de Messancy, le notaire Jean Frédéric Tesch est le seul messancéen à figurer parmi les 25 principaux contribuables. Les autres sont essentiellement des cultivateurs habitant les villages voisins.
L’Indépendance et le 19ème siècle
L’indépendance de la Belgique intervient en 1830 mais la situation dans la région reste ambiguë. En effet, tant que le roi de Hollande ne signe pas le traité de partage de l’ancien duché de Luxembourg, Arlon n’est qu’un chef-lieu de province provisoire. Ce n’est qu’en 1839 que le Grand-duché sera séparé définitivement.
La population
La population ne cesse d’augmenter au 19ème siècle mais les conditions économiques sont défavorables. L’Union douanière allemande, le Zollverein, impose des taxes prohibitives et il devient impossible d’exporter en zone germanique. En 1847, on compte 2188 habitants à Messancy. Depuis 1833 déjà, surtout entre 1845 et 1855, nombreux sont ceux qui préfèrent tout quitter pour tenter leur chance en Amérique. Ce sont 166 messancéens qui vont ainsi émigrer[40]. Il faut attendre l’essor de l’industrie pour constater une nouvelle croissance due à l’arrivée d’ouvriers.
En 1883, le secrétaire communal note dans un courrier au Commissaire d’arrondissement : « Les causes de l’augmentation des débits de boissons proviennent en partie par le gain plus élevé des journaliers et de la prospérité des établissements miniers et industriels ». Le conseil communal, lors d’une discussion sur l’aménagement des écoles en 1896, déclare : « … attendu que l’augmentation de la population de la commune (qui arrive à 2080 habitants) ne peut être regardée comme un signe de prospérité mais qu’elle est le fait de l’immigration de ménages pauvres qui s’établissent à proximité des usines d’Athus, Halanzy, Mont-Saint-Martin et Rodange et qui deviennent une charge pour la commune … »
La fin du 19ème siècle montre cependant des signes de prospérité à Messancy parmi les notables. Le ministre Victor Tesch fait construire sa demeure appelée le « Castel » en 1866, son neveu le notaire Jules Tesch édifie un petit château qui deviendra l’actuel Hôtel de ville et son neveu par alliance Hippolyte Callier, avocat et député de Gand, construit une villa de vacances en 1896 quant au notaire Clainge, il bâtit une villa sur la petite éminence qui surplombe la rue de Longwy en 1885.
Plusieurs fermes au volume imposant sont édifiées dans le centre du village et reflètent une certaine opulence parmi les agriculteurs : rue d’Arlon aux n° 43 et 46, rue du Castel au n° 16, rue des Chasseurs Ardennais au n° 35, Grand-rue n° 17, n° 71, ……
En 1880, on constate que 84 % de la population ne parle qu’allemand ou luxembourgeois, 15 % parle également français alors qu’1 % seulement ne parle que le français[41]. Si la langue familière est le luxembourgeois (francique mosellan), la langue de l’Eglise pour le catéchisme et les sermons restera l’allemand jusqu’en 1940. Un sondage réalisé en 2002 montre que 83 % des habitants de la commune âgés de plus de 65 ans affirment encore être bilingues luxembourgeois-français alors que 6 % seulement des moins de 20 ans déclarent parler encore le luxembourgeois[42].
Les activités professionnelles
- L’agriculture
Vers 1850, la majorité de la population est composée d’agriculteurs mais les exploitations sont de petite taille car 60 % ont moins de 3 ha. Deux foires agricoles, les 7 avril et 11 mai donnent l’occasion d’élire le plus beau taureau du canton.
Léopold de Mathelin, châtelain de Messancy, préside la commission provinciale d’agriculture au sein du conseil provincial. Il s’y bat pour la promotion des races bovines et chevalines[43].
Ce sont 689 tonnes de céréales qui sont chargées à la gare du village en 1865 mais qui tomberont à 235 tonnes l’année suivante[44].
En 1877, on cultive dans la commune du lin, du chanvre et des pommes de terre.
Durant tout le siècle, suivant en cela une tradition qui remonte sans doute au milieu du Moyen Age, un pâtre communal rassemblait chaque matin le troupeau pour le faire paître sur les « vaines pâtures ». Il y eu à certaines époques plusieurs pâtres, l’un conduisant les bovins, un autre les porcs.
Durant ce siècle, les agriculteurs devront compter avec des pluies diluviennes qui alternent avec des sécheresses et provoquent d’importants dégâts dans les cultures.
Après 1885, la culture du tabac prit une expansion importante dans le sud de la province. Messancy n’échappe pas à l’engouement et l’Etat y recense 35690 plants en 1888.
Les progrès des techniques agricoles, notamment l’utilisation des engrais et l’apparition de machines, permettent une extension de la surface cultivée entre 1850 et 1865. La superficie des terres incultes diminue fortement. L’élévation des prix agricoles d’une part et la possibilité d’expédier les productions par le train d’autre part relancent (momentanément) l’agriculture.
- Les artisans et commerçants
En 1844, Messancy compte de nombreux maçons. Le village développe aussi un artisanat lié à l’habillement : 8 tisserands, 5 tailleurs et 5 cordonniers. On compte à la rue Neuve : un tailleur, un couvreur, deux cordonniers, un maréchal ferrant ; à la rue du Centre : un berger, un cabaret, un tisserand ; rue Basse : un tisserand, un cordonnier, un menuisier ; rue de la Trinité : deux tisserands[45].
En janvier 1870 arrive au village Salomon Picard et sa famille. Ils ont quitté leur village de Distroff à côté de Thionville peut avant l’annexion de la région par le Kaiser Guillaume. Il est le précurseur d’une petite communauté juive bien intégrée à Messancy. Les familles Picard et Jacob y exerceront les métiers de boucher et de négociant en bestiaux.
Le père « Albesch » était cloutier. Son chien faisait tourner la roue qui lui servait à façonner les clous.
- Les petites industries
Peu avant 1850, la situation économique s’est gravement détériorée. La politique douanière de nos voisins étouffe la Belgique. Le Grand-Duché adhère au Zollverein ce qui lui permet d’écouler ses produits métalliques. La partie belge n’a plus de débouché vers l’Allemagne et peu vers la France.
En 1861, Antoine Arrasse obtient l’autorisation d’établir une briqueterie provisoire le long de la rivière pour produire les briques destinées à la construction de la gare et, sans doute, du Castel, propriété du ministre Victor Tesch[46].
La guerre franco-germanique de 1870 provoque un accroissement des demandes de cuir car la production de nos voisins est fortement diminuée. Cette situation est bénéfique à Pierre Antoine Kirsch qui exploite une tannerie dans la seconde partie du 19ème siècle. Son maintien est confirmé par l’administration communale en 1866. Elle était située « sur la Messancy, aux environs de la station de chemin de fer »[47]. Antoine Joseph Arrasse possède aussi une tannerie qui était vraisemblablement située au n° 14 rue du Castel (vers 1860), encore recensée en 1889. Elle comportait 7 fosses[48]. Son fils Norbert est aussi répertorié comme tanneur en 1884. Antoine Arrasse exploite aussi une briqueterie et une brasserie (1893) situées au lieu-dit « Auf Hinsen », le long de la Grand rue, à peu près en face de la sortie du complexe du lac. La brasserie est reprise par sa fille Mathilde qui a épousé le brasseur Claes.
Nous savons qu’en 1877, il n’y a au village ni brasserie, ni distillerie, ni vinaigrerie.
Une laiterie régionale à vapeur, société coopérative de cultivateurs, voit le jour en 1897. Elle est installée dans les dépendances de la maison Neu-Hennico près du passage à niveau. La force motrice permettra de produire aussi de l’électricité.
En 1899, trois moulins pour la fabrication d’engrais phosphatés sont installés par le notaire Clainge représentant le Comptoir Général belge des phosphates Thomas au lieu-dit « In Ellesch Bruch », à l’emplacement de l’actuel « Parc à conteneurs »[49]. Des moteurs équipent l’usine en 1900. Ils serviront à fournir l’électricité publique.
Fin du siècle, la scierie de Nicolas Wagner (actuellement n° 12 rue de la Promenade) façonne principalement des madriers, des poutres et des planches au départ de 100 m3 de bois chaque année. Elle capte la force motrice du ruisseau de Sélange. Elle produit aussi de l’huile de faînes utilisée surtout pour l’éclairage. C’est ainsi que le site fut appelé « Ölmillen ». Une autre scierie appartenant à la veuve Guillaume fournit les mêmes produits en traitant annuellement 400 m3 de bois. On constate dès 1865 que 176 tonnes de bois sont chargées à la gare[50].
Dans la dernière décade (et aussi au début du 20ème siècle), de nombreuses petites industries demandent l’autorisation de placer des machines à vapeur.
- Il en est ainsi d’Antoine Arrasse qui équipe sa brasserie en mai 1893. Le même conseil communal lui octroie aussi la permission d’établir une briqueterie « Auf Hinsen ».
- Monsieur Hizette, directeur de société, est autorisé le 23 mars 1897 à placer une chaudière à vapeur dans son établissement situé sur la route d’Arlon à Longwy.
- Nicolas Wagner-Jungers équipe sa scierie d’une machine de 15 CV en février 1899.
Le commerce qui transite par la route Arlon – Longwy est soumis, jusqu’en 1864, au paiement d’un octroi aux barrières situées à Weyler, Differt et Aubange.
Le marché
« Considérant que l’augmentation du chiffre de la population rend nécessaire l’établissement d’un marché hebdomadaire qui se tiendrait le mercredi de chaque semaine », le collège est chargé, le 15 avril 1879, de faire les démarches nécessaires. Le marché verra le jour en juillet suivant, ouvert de 8h à midi en toutes saisons. Le marché aux légumes se tient au Schulberg (haut de la rue de Gare), le marché au beurre, œufs, volailles et pommes de terre sur la place dite Neugass (en haut de la rue Neuve), les bêtes à cornes sur la grand-route de la maison Welschen à la maison Thill, les poules, moutons, chèvres devant la maison Michel Wagner et les marchands forains depuis la maison Jean Pierre Hurt jusqu’à la place Neugass (devant l’actuelle banque Fortis). Il semble que l’organisation de ce marché n’a pas repris après la guerre 1914-18. Par contre des concours de bestiaux se sont tenus plusieurs fois par an le long de la rivière, entre les deux passages à niveau, jusqu’à la guerre 1940-45.
Les routes et rues.
Après l’Indépendance, la situation de la voirie est toujours critique. Le gouverneur de la province Thorn signale au Ministre de l’Intérieur, en 1834, que l’état des routes laisse à désirer, qu’elles manquent de poteaux indicateurs, de bornes et de garde-fous 19. Il déclare à propos de la voirie vicinale : « il me serait difficile de donner une idée exacte de l’horrible situation dans laquelle elle se trouve. Ici, des chemins tels que le pied de l’homme ou des animaux les a faits, escarpés et étroits, souvent couverts de glace, devant lesquels le voyageur s’arrête incertain ; là, au contraire, profonds et encaissés, coupés par l’eau des torrents, véritables fondrières où les hommes et les bestiaux courent sans cesse le risque de périr »[51]. Il faudra attendre une dizaine d’années pour voir des améliorations, notamment la réfection de la route Arlon – Longwy en 1846. Les voitures de messagerie mettaient, en 1838, six heures d’Arlon à Luxembourg et 22 heures d’Arlon à Namur !
Vers 1835, deux lignes de « postes aux chevaux » se partagent les transports de Bruxelles à Metz en passant par Messancy et Aubange au moyen de diligences[52]. Depuis 1851 au moins, l’entreprise André assure un service de carriole entre Arlon et Longwy pour les colis et dépêches postales.
Les voies secondaires sont répertoriées par un numéro sur l’Atlas des chemins en 1844. Ce n’est qu’en 1851 que la députation provinciale recommande aux communes d’engager des cantonniers, sous la responsabilité des conducteurs voyers, pour entretenir le réseau vicinal. Si un salaire est prévu pour ces braves cantonniers, ils doivent cependant fournir eux-mêmes les outils indispensables [53] !
La route Arlon – Longwy est reconstruite en 1846.
L’actuelle rue des Chasseurs Ardennais s’appelait « rue Basse » (Enechtgaas) mais aussi « rue de l’Eau » (Wasserstrosse). On constate dans de nombreux villages que la « rue Basse » constitue le cœur historique de l’agglomération.
L’intérieur du village est pourvu de « chaussées d’empierrement » en 1869; on y établit aussi des égouts et des filets d’eau pavés avec gargouilles pour l’écoulement des eaux insalubres[54].
En 1876, le conseil communal demande la nomination d’un commissaire-voyer en résidence à Messancy étant donné les travaux à réaliser et le peu de disponibilité du commissaire-voyer d’Arlon.
C’est en 1880 que l’on entreprend la construction de la route vers Aix-sur-Cloie avec embranchement vers Meix-le-Tige; les travaux seront achevés en 1882. Ce n’était auparavant qu’un simple chemin dénommé « chemin de Schadeck » car il menait à cette ferme située autrefois sur le plateau. Le chemin vers Clémency est empierré en 1894.
En mars 1898, la commune demande à l’Etat de reprendre le chemin n° 1 de la Grand-route à la Gare (rue de la Gare) car le charriage qui se fait par cette route est devenu intense. Ce sera fait en mars 1899.
Le flanc de colline parallèle à la Grand-rue, à l’ouest de celle-ci, était morcelé dès le 18ème siècle en petites parcelles exploitées en jardins potagers ou vergers (In den Mersch Garten). Plusieurs sentiers et servitudes permettent encore d’y accéder. Suite à des glissements de terre, ces sentiers ont été améliorés en 1904.
L’eau.
L’eau potable était disponible à la fontaine-lavoir (rue de la Place) et au puit communal de la Grand-rue devant la maison du juge Kirsch (n° 79).
En 1875, la commune demande à l’architecte provincial Adam d’étudier l’implantation d’un réseau de distribution d’eau. La source du bois « Hirden » dans la côte vers Sélange est choisie. Elle débite 197 m3 par 24 heures. La distribution de Messancy utilisera 125 m3 et le restant alimentera la fontaine de Sélange. Un emprunt est contracté auprès du Crédit Communal et l’adjudication est lancée le 22 mai 1877.
Des bornes-fontaines publiques sont disséminées dans le village. L’une d’elle se trouve sur la petite place devant la maison Jean Nicolas Kirsch (Grand-rue, en face de la rue de la Trinité), une autre devant la maison Hurt (Grand-rue n° 88), une à l’extrémité de la rue Basse.
La fontaine-lavoir est reconstruite en 1884 avec des bacs en pierre bleue. Chaque citoyen désireux de se raccorder à la distribution d’eau doit faire une demande écrite à l’administration communale pour chaque robinet installé (en général un par maison !).
L’électricité.
Le 9 janvier 1898, le conseil communal examine la lettre de la « Société coopérative laitière à vapeur » qui demande la concession pour fournir l’éclairage électrique public. Considérant le grand avantage apporté à la population, la commune accorde aussitôt concession pour 60 ans. Elle s’abonne dans un premier temps pour 15 à 20 lampes à 14f l’an chacune. Quelques mois plus tard, ce sont 30 lampes électriques qui éclairent les rues du village, principalement en fin de nuit. Messancy devance ainsi Bastogne, Virton ou Florenville qui ne sont pas encore équipées.
L’hygiène et la santé.
Le premier médecin qui prodigue ses soins dans la commune est le docteur N. Lenger installé à Differt depuis août 1843. C’est à la même époque, en octobre 1843, qu’une sage-femme propose ses services aux accouchées du village : il s’agit de Marguerite Kirsch. Une autre sage-femme, E. Schneider épouse Schrobiltgen est autorisée à pratiquer au village en octobre 1864. Marie Adam épouse Welchen s’installe en octobre 1883 pour une carrière qui durera 50 ans. Le docteur Nicolas Duren vient s’installer au village vers 1885. Il épouse Marthe Guillaume, fille du commissaire-voyer et entrepreneur Chrysostome Guillaume. Les époux s’établissent au pied de la (future) rue de la Clinique dans l’ancienne maison d’école qu’ils aménagent. Cette maison sera ultérieurement occupée par le secrétaire communal Narcisse Kirsch.
Le premier vétérinaire d’Etat nommé à Messancy en 1864 est le docteur Vierset. Il sera suivi en septembre 1888 par le docteur Edmond Simon[55] qui pratique jusqu’en 1910.
Une épidémie de fièvre typhoïde se déclare à Turpange en 1884. Plusieurs cas sont relevés à Messancy en 1885 et 1886. La même année, une épidémie de choléra qui sévit en Belgique aurait causé la mort d’une centaine de personnes au village. Le doyen Pierre Clément s’est particulièrement dévoué auprès de ses paroissiens à cette occasion. Sans doute à la suite de ces drames, la commune fait un effort d’assainissement en cette fin du 19ème siècle. Des égouts sont placés ou renouvelés, les rues sont bordées de filets d’eau pour évacuer les pluies mais aussi les excréments des animaux domestiques, la commune accorde à partir de 1893 un subside pour chaque particulier qui construit une citerne à purin.
Le conducteur principal des Ponts et Chaussées d’Arlon demande à la commune en avril 1898 de faire supprimer les fumiers le long de la route de l’Etat et de procéder au nettoyage régulier de celle-ci. L’administration communale rétorque qu’il n’y a plus beaucoup de fumiers et que la saleté est due aux terres charriées à l’occasion des différents travaux.
Un cahier des charges pour la reconstruction du lavoir public est accepté en août 1884. L’ancien lavoir ne sera démoli qu’en 1885 et les poutrelles, madriers et palissades mises en vente en janvier 1886.
Dans la seconde moitié du siècle, les écoliers sont vaccinés chaque année contre la variole.
La paroisse
Après des projets non réalisés depuis une dizaine d’années, c’est finalement en 1833 que le presbytère est reconstruit. Le curé ne devant plus survivre grâce à des pratiques agricoles, l’étable peut être convertie en salle d’école. A cette époque, le presbytère comme beaucoup d’autres maisons est encore couvert de chaume.
L’ancienne église située au milieu du cimetière menace de s’écrouler. Il faut la reconstruire en tenant compte également de l’augmentation de la population. En 1847, après diverses vicissitudes, l’architecte provincial Albert Jamot remet ses plans et les travaux peuvent commencer. Un nouvel emplacement est choisi au-dessus du cimetière, sur des jardins privés. La commune, pendant plusieurs années, vendra des coupes de bois pour subvenir aux frais qu’engendre un tel chantier. Dans la mesure de ses moyens, la population a également contribué aux travaux en charriant des matériaux avec des tombereaux, en récupérant des matériaux encore valables après la démolition de l’ancienne église[56].
Le chemin de fer
Le ministre de la Justice Victor Tesch, natif de Messancy, par ailleurs grand industriel dans le secteur des aciéries, avait mis tout son poids pour réaliser la liaison ferroviaire entre Bruxelles et Arlon puis la jonction avec le Grand-Duché. Le premier train arrive en gare d’Arlon en 1858.
Un embranchement vers le bassin sidérurgique de Longwy est aussitôt décidé, la voie ferrée devant passer par Messancy et Athus. Dès 1861, le tracé est défini et la rivière, dont la traversée du village est sinueuse, doit être détournée et rectifiée pour permettre l’édification des quais et de la gare. Le petit ruisseau venant de Sélange est canalisé et passe sous le ballast du chemin de fer avant de se jeter dans la Messancy.
La ligne de chemin de fer est ouverte en juin 1862 pour le transport des marchandises et en avril 1863 pour les voyageurs[57].
L’entrepreneur Arrasse obtient une concession provisoire pour construire près de la rivière une briqueterie qui fournira les matériaux de construction de la gare.
La gare de marchandises comptabilise un mouvement de 7035 tonnes en 1864, 5310 tonnes en 1867 et 3806 tonnes en 1868. C’est un trafic faible qui ne cesse de s’amenuiser : Athus charge ou décharge 88074 tonnes dès 1868. Son activité ne fera que croître au détriment de Messancy[58]. Au cours de ces années, ce sont surtout les matériaux de construction : chaux, pierre et sable qui sont déchargés à Messancy.
En 1887 déjà, le train de 16h entre Arlon et Athus est supprimé. Le conseil communal vote une motion demandant son rétablissement car il est indispensable pour les élèves d’humanité qui fréquentent les écoles d’Arlon et pour les villageois qui se rendent au marché du chef-lieu.
L’essor de l’industrie et du commerce
La société anonyme de l’usine d’Athus est fondée le 25 juillet 1872. Les hauts-fourneaux démarrent en 1874 puis l’aciérie en 1886. Un haut-fourneau fonctionne également à Halanzy (société constituée en janvier 1881) et un autre à Musson (société constituée en 1885). Ces usines occupaient 380 ouvriers en 1887.[59] L’extraction de la minette à la Minière du Bois Haut de Musson débute en 1870.
Le minerai d’abord utilisé est la « minette » de Lorraine, exploitée dans la région. Ce minerai est relativement pauvre en fer et contient des phosphates. Ceux-ci peuvent être extraits des scories pour produire des engrais agricoles. L’importation de minerais plus riches en fer conduira à la fermeture des mines locales et à la disparition de la fabrication locale des engrais phosphatés.
Une exploitation dans des fosses à ciel ouvert a même été entreprise à Messancy comme à Aubange, Autelbas et Hondelange dès avant 1856.[60] Le minerai était lavé dans l’eau de la Messancy grâce à de petits barrages; l’un d’eux fut érigé au lieu-dit Roos à Longeau avant 1863, à l’initiative du notaire Adolphe Tesch.
L’enseignement
Grâce à un don de Nicole Tesch, la commune peut construire en 1867 une école pour les filles (Grand-rue n° 23-25).
En sa séance du 21 août 1881, le conseil communal exprime le souhait de voir s’établir à Messancy une école moyenne de l’Etat, projet qui n’aboutira pas. Une école gardienne est ouverte en 1882.
Venant de Battincourt, les Pères Maristes installent leur école à Differt dans la ferme Lenger en 1888. De 1893 à 1898, ils construisent l’Institut de Nazareth qui deviendra aussi un important séminaire.
Le conseil communal constate en 1890 : « … la fréquentation de l’école communale des garçons est très peu suivie en été et le nombre maximum en hiver est d’une trentaine d’élèves ». Il n’y aura donc plus qu’une seule classe assurée par monsieur Perbal.
Une école des adultes fonctionne également du 1er novembre au 1er mars, 4 jours par semaine (1890).
Le 22 février 1891, l’école privée des filles dirigée par le curé Witry est adoptée par la commune.
La vie communale et administrative
Les projets importants comme la construction de l’église, de la maison communale, de routes ont toujours été financés par des coupes de bois extraordinaires. En ce 19ème siècle, ce patrimoine forestier est primordial. Le bois de la Hart est exploité entièrement : outre les rentrées financières pour la commune dues à la vente des grumes, les terrains sont loués à des particuliers pour y planter des pommes de terre car la demande est forte. Une partie (4.5 ha) est reboisée en 1894 au moyen de sapins.
Jusqu’en 1850, les séances de la Justice de Paix se tiennent dans un cabaret. Le bourgmestre Damiany décide alors la construction d’une nouvelle maison communale comprenant aussi Justice de paix et prison. Elle sera édifiée à l’emplacement de l’ancienne boucherie Scharff (actuellement Grand-rue n° 56). Le cachot est encore visible dans les caves.
Dès avant 1858, Messancy est pourvu d’un bureau de l’Enregistrement et des Domaines.
En 1895, le gouverneur de la Province lance l’idée de construire un abattoir à Aubange ; les communes voisines devraient participer aux frais. Messancy s’y oppose, préférant investir, si la nécessité s’en faisait sentir, dans l’édification d’un abattoir sur le territoire communal.
Depuis la période française, la commune comprend aussi les sections de Differt, Guerlange, Longeau et Turpange. Sélange en fit partie également en 1823 mais se sépare en mars 1876.
Un bureau des Postes et Télégraphes fonctionne depuis 1868 au moins [61]
Après les nombreux investissements qui ont suivi l’Indépendance, la commune peut enfin placer de l’argent. Elle acquiert, en 1893, des rentes de l’Etat à 3 %.
En 1885, il n’y a pas de bibliothèque communale (enquête du commissariat d’arrondissement).
Les pompiers
Le conseil provincial relève en 1846 que, parmi d’autres communes, Messancy a édicté un règlement concernant les pompiers mais ne possède pas de matériel.
En 1874, le conseil communal décide de créer un corps de sapeurs-pompiers pour combattre le feu non seulement sur le territoire de la commune mais aussi sur celui des villages voisins. Ces pompiers interviennent aussi bien à Hondelange et Wolkrange qu’à Aubange et Athus. La première pompe et ses accessoires sont achetés grâce aux économies faites en modifiant les travaux prévus au cimetière. Un grand incendie touche le centre du village en 1886 : de nombreuses maisons étaient encore couvertes de chaumes. Dans la Grand-rue, 36 maisons sont endommagées.
Dès 1877, l’effectif (théorique) comprenait 60 hommes y compris 5 officiers et 20 sous-officiers[62] ! Cela démontre qu’à l’époque, c’est Messancy qui est bien le centre du canton. Le développement industriel d’Athus et l’accroissement démographique des communes frontalières déplaceront ce centre opérationnel vers Athus.
Ce corps des « sapeurs pompiers armés » est officiellement dissout le 12 mai 1901 (« il ne rend plus le moindre service à la commune depuis plusieurs années »). Le matériel reste cependant entreposé et doit pouvoir servir en cas d’incendie. A la demande de certains habitants en 1908, chacun peut utiliser les pompes, moyennant payement d’une redevance, pour nettoyer les puits privés. En 1931, le conseil communal édicte encore un règlement qui enjoint les cantonniers et gardes champêtres de faire fonctionner le matériel chaque premier lundi du mois.
L’harmonie créée au sein du corps des sapeurs-pompiers donnera naissance à la Concordia.
Le 20ème siècle
La population
Lors de discussions concernant le tribunal de police en mars 1905, le conseil communal constate « .. étant donné l’augmentation croissante des affaires de police et que cette augmentation est due à l’extension industrielle des cantons comprenant Halanzy et surtout Athus mais aussi les régions frontalières de France et du Grand-Duché de Luxembourg … », le conseil demande la nomination d’un commissaire de police. Il ajoute « l’extension de l’industrie, l’augmentation de population, le va-et-vient d’une population ouvrière étrangère, tout cela a déjà rendu nécessaire l’établissement d’un poste de Gendarmerie à Athus ».
Dans les années 1920, la vie associative est très active à Messancy. Les diverses sociétés organisent des tombolas pour équilibrer leur budget. Des autorisations sont ainsi demandées à la commune par l’harmonie l’ « Union ouvrière » et par l’ « Union ouvrière Junior Saint Jacques », par la société royale de musique l’ «Emulation », par la « Royale Concordia » et par la « Jeunesse sportive ».
Le 31 octobre 1920, Joseph Weber Roeser sollicite l’autorisation d’ouvrir un cinéma au n° 19 rue de la Station. Alexandre Thill demandera la permission d’installer un projecteur 35 mm en mai 1949 et d’exploiter également une salle de danse. Le café de la Gaîté, rue Neuve, abrite également une salle de danse et de théâtre.
Les activités professionnelles
Xavier Claes exploite une brasserie n 1901.
Alexandre Deboulle est autorisé, le 20 septembre 1903, à créer une briqueterie à Differt le long de la grand-route.
Vers 1910, on relève au village 9 débits de boissons. Trois seulement sont tenus par de véritables cafetiers ; les autres sont des activités complémentaires de trois cultivateurs, un menuisier, un ouvrier, un négociant en bois et charbon.
Une excellente « photographie » socioprofessionnelle du village est donnée par la liste des électeurs aux législatives de 1924. Dans la commune (qui comprend aussi Differt, Turpange et Longeau), on relève 206 ouvriers d’usine et 8 ouvriers de la mine.
L’élevage et la culture emploient 124 cultivateurs et 9 jardiniers ; le chemin de fer 27 habitants. Les journaliers sont au nombre de 30. Les métiers du transport comptent 3 bourreliers, 6 forgerons, 6 charrons, 3 charretiers ou camionneurs, ceux du bâtiment comptent 19 maçons, 16 menuisiers, 1 briquetier, 8 ardoisiers, 5 peintres, 1 géomètre, 3 charpentiers, 1 plafonneur, 4 électriciens. Les commerçants et artisans se répartissent entre 11 marchands, 3 boulangers, 5 bouchers ou charcutiers, 1 brasseur, 3 ferblantiers, 5 mécaniciens, 5 cordonniers, 5 tailleurs d’habits, 3 marchands de bestiaux, 2 coiffeurs, 7 cafetiers, 1 chaisier, 1 chaudronnier, 1 marchand de bière, 3 meuniers, 1 industriel. Parmi les employés, nous en relevons 6 aux Postes, 1 au télégraphe, 6 instituteurs, 3 gardes-champêtres, 4 cantonniers, 1 secrétaire communal, 1 juge de paix, 4 greffiers ou clercs de notaire, 2 militaires, 1 receveur de l’Enregistrement, 1 garde forestier, 1 douanier et 8 employés de fonction non précisée.
Les professions libérales sont représentées par 2 notaires et 2 médecins. Les prêtres et religieux domiciliés dans la commune sont au nombre de 7. Il y a aussi 4 étudiants et 26 électeurs rentiers, pensionnés ou sans profession.
Plusieurs abattoirs privés dénommés « tueries » fonctionnent au village. L’un d’eux est exploité par Joseph Hames Welter, cabaretier rue de la Fontaine, sans que les odeurs et le sang qui s’écoule vers les égouts ne dérangent les voisins car personne n’émet de critique lors de l’enquête commodo-incommodo de 1927. Les bouchers Scharff et Albert Picard reçoivent en 1935 l’autorisation officielle pour en ouvrir un à leur domicile. En 1936, le collège précise cependant que ces tueries sont admises jusqu’au jour où un abattoir public communal ou régional sera établi.
Les automobiles sont de plus en plus nombreuses et le village se dote de pompes à essence. L’une des premières est celle ouverte par Nicolas Schutz Neu au n° 296 de la rue d’Aubange. Monsieur Reckinger demande en octobre 1953 l’autorisation d’établir un dépôt de carburant dans sa propriété du Castel : il projette d’enfouir 4 réservoirs de 6000 litres chacun, reliés à 3 pompes à essence.
L’entreprise Alexandre Deboulle et fils étend ses activités à Messancy en 1950 : un chantier fixe pour cuisson de briques, étireuse, broyeur et four continu est installé rue d’Arlon.
Les routes, rues et bâtiments.
Le conseil communal souhaite rendre praticable pour la circulation le chemin n° 47 (actuelle rue de la Place) dès 1903. En effet, le charroi venant de la gare et devant rejoindre la grand-route se trouve face à une déclivité importante dans le haut de la rue de la Gare (Scholbiereg). Le chemin n° 47 permet, au contraire, d’accéder à la grand-route par une pente relativement douce. Ce dossier dure plusieurs années, donnant lieu notamment à l’expropriation de la maison Wagner.
Déjà en 1896 puis en 1902, les cultivateurs qui doivent se rendre de l’autre côté du chemin de fer se plaignent des longues attentes au passage à niveau pendant les manœuvres des trains de marchandises. L’administration communale relaie leurs doléances auprès de la direction des Chemins de fer pour tenter d’aménager d’autres horaires pour les manœuvres.
La maison vicariale (en face du presbytère) menaçant ruine, le conseil décide de l’abattre. En 1906, il est prévu que l’emplacement libéré restera vide pour servir de refuge aux enfants des deux écoles voisines (école des filles aux n° 23 et 25 et école des garçons à côté du presbytère), étant donné le passage continuel des voitures automobiles et autres à un endroit dangereux de la route. Le conseil communal justifie aussi les travaux de création d’une petite place en « Considérant que les fumiers puants et infects situés près de la maison vicariale empestent depuis un siècle la place et les environs et sont une cause d’insalubrité pour tout le quartier de l’Hôpital (rue de la Place) qui se trouve en contrebas ».
La création d’une école pour les garçons au sentier n° 57 « ‘d Gilbet » amène la commune à réaliser une jonction supplémentaire entre le quartier de la gare et la route de l’Etat. La maison de Pierre Watry au bas du chemin est acquise en avril 1911. Une rue large de 8 mètres est prévue (rue des Déportés) mais école et rue ne verront le jour qu’après la guerre. Accédant à une requête de la Fédération locale des déportés, la commune décide le 18 décembre 1925 d’appeler « rue des Déportés » la rue de la nouvelle école.
En 1915, la commune prend la décision d’améliorer le chemin de Longeau (rue du Dolberg) car le trafic vers Athus a considérablement augmenté et le charroi éprouve des difficultés à gravir les côtes. La réalisation des travaux se fera en 1916.
Au début du siècle, le juge de paix Charles Kirsch et le greffier Alfred Georges construisent les deux maisons voisines aux n° 79 et 77 de la Grand-rue. Le notaire Castilhon édifie en 1914 la villa « Les Buttes » à la sortie du village en direction d’Arlon.
En 1933, Jacques Sand, négociant et André Callier sollicitent auprès de la commune l’autorisation de réaliser sur leurs terrains privés (In der Houscht) un chemin qui relierait le chemin de l’ancien moulin (appelée Millewee) et la route Arlon – Longwy. Ce projet sera repris en 1936 par le briquetier Alexandre Deboulle. Il veut ainsi valoriser ses terrains pour en faire des places à bâtir. Il commence les travaux rapidement mais sans tenir compte des prescriptions du service des Ponts et Chaussées. Le collège ordonne, en septembre 1936, la fermeture du chemin. Les recommandations officielles sont finalement rencontrées et les travaux sont achevés. Dès septembre 1941 et ce chemin est intégré dans la voirie communale. En 1947, des autorisations de bâtir sont accordées dans la rue alors dénommée « Deboulle ». L’assiette de la rue sera acquise à titre gratuit par la commune en mars 1959.
Le « vieux chemin d’Aubange » sera amélioré en 1934 pour devenir la rue d’Aubange. Le chemin de Longeau, future rue Emile Kirsch, est empierré à la même époque. La route de l’Etat, dans toute la traversée du village, est pavée en 1935.
Le château de Haebler (qui deviendra l’hôtel de ville) subit un grave incendie en fin novembre 1935.
Le 10 janvier 1945, deux trains chargés de munitions se percutent en gare de Messancy. L’explosion provoque des dégâts à de nombreuses maisons et une dizaine d’habitations sont la proie des flammes. Une des maisons sinistrées de la rue Basse (rue des Chasseurs Ardennais) sera achetée par la paroisse pour en faire un centre culturel et récréatif, le Foyer, qui est inauguré en 1949. Des dossiers de reconstruction sont introduits notamment par le boucher René Scharff (coin rue de la Gare et rue Basse), Gaston Jacob (rue de la Trinité), François Barthol (rue Neuve), Léopold Niederkorn (cultivateur, rue Neuve), Jean Hennico (ouvrier d’usine, rue d’Arlon), Ansion-Schrobiltgen (Grand rue).
Le 4 septembre 1946, le collège donne l’autorisation d’ériger un monument aux héros des deux guerres sur un terrain communal. L’endroit choisi se situe à l’intersection de la route Arlon-Longwy et de la rue Neuve, à la place occupée par le puit communal et la croix.
C’est en hiver 1947 que les quatre tilleuls qui ornent le parvis de l’église sont abattus. Le bois est mis en vente par la commune.
La grand-route de plus en plus fréquentée asphyxie le village. Un contournement à flanc des collines ouest est inauguré en 1971 (route N 81).
La seconde moitié du 20ème siècle voit un agrandissement considérable de la surface bâtie. Le village s’étend majoritairement à l’est de la rivière.
La rue de Turpange est élargie et raccordée à la distribution d’eau en 1949. Elle deviendra ensuite rue de la Lorraine. Hubert Muller-Tesch fut un des héritiers du ministre Victor Tesch qui possédait à Messancy la propriété du Castel (17 ha) et 42 ha de terres. Son fils Edmond, après échange avec son frère et sa sœur, devient seul propriétaire des biens de Messancy. Décédé sans descendance le 10 août 1955, il lègue à la commune les terrains de l’ancien verger pour y construire des logements sociaux[63]. La commune vend ces terrains le 11 janvier 1960 à la Société Nationale de la Petite Propriété Terrienne. Les cités de la rue du Verger, place du Verger, rue Bel Air et rue de la Lorraine seront construites en plusieurs phases entre 1961 et 1980.
Une rue est tracée dans l’ancien parc de la propriété Muller-Tesch ; les premières maisons sont bâties en 1950. De nombreux arbres remarquables sont abattus. La rue portera le nom de Muller-Tesch.
La société coopérative La Maison Virtonaise entreprend le lotissement des cités de la rue du Château, de la rue d’Armagh et de la rue de la 5ème Brigade en 1972 (60 logements et 15 logements pour personnes âgées) et en 1974 (15 logements).
Une rue est tracée sur le Wurmberg derrière le château et sera lotie en 1976 pour devenir la rue du Beau Site.
Au cours du 20ème siècle, des chemins vicinaux ont été lotis, en tout ou partie, et sont devenus des rues. Une restriction à l’étendue des zones bâtissables fut apportée en 1970 par l’élaboration des plans de secteur.
La maison de Jean Nicolas Kirsch, grosse ferme avec étable et grange construite avant 1866 le long de la Grand-rue, face à la rue de la Trinité, est détruite. Elle fera place à de nouvelles maisons.
La commune rachète le château de Haebler pour y aménager une nouvelle maison communale. Les services administratifs y déménagent en octobre 1972.
Après le décès de la dernière châtelaine, Isabelle de Mathelin, en décembre 1967, le château et le parc sont acquis par la commune en 1970. Le château reste à l’abandon ; il est la proie des flammes le 30 mai 1979. Il sera démoli, de même que la ferme. Seules subsistent les deux tours qui sont restaurées en 1988. L’administration communale installe une aire de jeux pour enfants et un petit kiosque tandis que le Fraternelle des Anciens Combattants procède à la plantation d’un arboretum le long de l’ancien lit de la rivière.
Le bureau de poste qui avait été aménagé dans l’ancienne école des filles à la Grand rue déménage dans une habitation particulière de la rue des Chasseurs Ardennais en septembre 1995.
L’eau.
En 1906, les concessions pour fourniture d’eau sont accordées à 44 maisons. La plupart d’entre elles ont de un à trois robinets. Le château de Mathelin en possède 8 et la gare en a 4. La taxe annuelle par robinet et de 6 francs.
Durant la première décade du siècle, de nombreux travaux vont permettre un accroissement du réseau de distribution. Des réparations sont déjà effectuées sur les premières canalisations. La commune place aussi des égouts et des filets d’eau supplémentaires le long des rues. De nombreux puits privés sont cependant toujours en usage.
Le placement d’un robinet d’eau par un particulier requiert toujours une autorisation communale dûment consignée dans les comptes-rendus des séances du conseil !
La décision de construire un réservoir (château d’eau) pour permettre la distribution d’eau dans toutes les rues remonte au 30 août 1921.
Il faut attendre 1934 pour que 25 bouches à incendie soient placées dans le « haut du village ». On peut supposer que, pour la partie basse, les pompiers s’alimentaient directement dans la rivière.
L’électricité et le téléphone.
Si l’éclairage public a été installé en 1898 sous l’égide de la commune, la fourniture d’électricité aux particuliers s’est développée de manière anarchique. Le conseil communal adopte le 17 mars 1903 un règlement qui met bon ordre dans l’extension du réseau électrique local « Attendu que l’établissement de ces installations n’a pas été approuvée par l’autorité communale …mais attendu néanmoins que ces installations rendent des services à la population ».
En août 1903, la concession pour la fourniture d’électricité à la commune pour éclairage des rues, places et voies du village est attribuée à la société coopérative « L’électrique de Messancy ». La concession est signée pour 20 ans et prévoit la fourniture de 32 lampes de rue et 2 lampes à arc pour l’église. Le président de cette société est le notaire Jules Tesch. Cette société a installé ses machines dans une annexe de la scierie Wagner, au bas du chemin de Sélange (rue de la Promenade).
Une convention avait été signée avec la « Laiterie à vapeur » mais ce contrat fut invalidé par la Députation permanente. D’autre part, les droits de la Laiterie sont passés, en 1903, à la Société « Usine à Phosphates de Messancy » dont le gérant est le notaire Clainge.
La « Société électrique de Messancy » offre deux lampes pour chaque école et deux lampes pour la Justice de paix en 1905.
Un nouveau contrat de fourniture d’électricité pour l’éclairage public est signé en décembre 1913 avec messieurs M. Arnould et C. Jacques, entrepreneurs en électricité à Marcinelle. Puis ce sera la société Sodelux de Halanzy qui, entre les deux guerres, fournit le courant. Dès 1923, une ligne à haute tension (15000 volts) alimente le village. L’éclairage public est allumé le soir jusque 22 h 30 en semaine et minuit le dimanche.
Lors de sa séance du 17 septembre 1911, le conseil communal décide l’installation du téléphone au village. En avril 1914, un nouvel abonnement est souscrit permettant plus de six mille conversations par an !
L’hygiène et la santé.
Après la guerre 1914-18, de nombreuses maisons seront équipées d’un « cabinet d’aisance » pour lequel un raccordement aux égouts est demandé. La commune doit édicter un règlement en 1923 qui n’autorise que le système anglais… et en profite pour établir une taxe sur chaque WC.
Un nouveau médecin, le docteur Devresse, est autorisé à pratiquer la médecine en juillet 1926. Il habitera la maison située au n° 87 de la rue d’Arlon. Le docteur Ernest Durnholz arrive en 1955 et le docteur Joseph Tonneau en 1963.
En plus de Marie Adam qui pratique le métier de sage-femme depuis 1883, deux autres accoucheuses s’installent dans la commune en 1928 et 1929.
La première pharmacie de Messancy est ouverte par Joseph Lejeune en 1950.
La clinique-maternité Saint-Pierre construite par l’a.s.b.l. « Sud Luxembourg » présidée par le chevalier Lamalle, gouverneur de la province, est inaugurée en 1963. C’est une institution privée qui compte au départ 75 lits de médecine et chirurgie ainsi que 15 lits de maternité. Le cap des 300 naissances par an sera dépassé en 1967 et celui des 400 naissances en 1980[64]. Un service de 30 lits de neuropsychiatrie sera adjoint également. Contrainte de fusionner avec la clinique Saint-Joseph d’Arlon, elle perd sa maternité en 1990 et ferme définitivement en 1998 pour être plus tard reconvertie en immeuble à appartements.
Un home pour personne âgées est construit dans la partie sud du parc de Mathelin par la société Euroster. Le permis de bâtir fut accordé en novembre 1990.
La paroisse
« Considérant que l’église est trop petite pour contenir les habitants du village », le conseil communal décide l’agrandissement de l’église en mai 1904. C’est l’architecte Van Geluwe de Namur qui est choisi. La réception provisoire des travaux a lieu le 30 octobre 1906. Un buffet d’orgue sera aussi inauguré en mai 1905. L’agrandissement du jubé, sur les plans de l’architecte Lamy, est décidé en décembre 1910 et réalisé en 1912. On constate de nombreuses vocations religieuses entre 1920 et 1930.
En sa séance du 20 mars 1947, le collège autorise la paroisse à organiser une tombola pour récolter des fonds en vue de construire la maison des Œuvres « pour les loisirs et la formation sportive de la jeunesse ». Ce ne sont pas moins de 40.000 billets à 25 f qui seront proposés et le tirage est prévu à la date symbolique du 27/7/47. L’autorisation communale pour construire le bâtiment avait été accordée à l’abbé Poiré dès le 22 mai 1947.
Le « Foyer » est inauguré à la rue des Chasseurs Ardennais. On y trouve une salle de théâtre, de cinéma et de réunions.
Réagissant à l’ouverture d’une école de l’Etat, la paroisse installe en 1961 des classes maternelles et primaires à la rue des Chasseurs Ardennais, dans le complexe du Foyer. D’autres locaux scolaires sont construits le long de la rivière en 1964. Une chapelle est également intégrée au complexe[65]. Une salle de gymnastique, d’abord aménagée dans la grande salle du foyer, est transférée dans des locaux contigus à la chapelle après 1980; elle est utilisée également par le club local.
Le chemin de fer
Dès 1933, la Société des chemins de fer souhaite supprimer le passage à niveau sur le chemin de Turpange (rue de la Promenade). Le conseil communal s’y oppose vivement car le trafic de véhicules et de bestiaux est important. Ce projet ne sera jamais mis à exécution.
La gare cesse toute activité en 1967 ; les locaux sont mis à disposition de mouvements associatifs. En 1976, elle est incendiée puis démolie. Il ne subsiste que la carcasse de l’abri à voyageurs sur le quai.
L’industrie et le commerce
Le bassin sidérurgique des Trois Frontières compte 30.000 travailleurs en 1960.
La crise de la sidérurgie débute en 1972. En 1975, de graves menaces pèsent sur l’usine d’Athus ; elle sera fermée en septembre 1977. Longwy subit le même sort en 1983.
En 1982, la commune cède à Idelux le terrain de la Hart pour y créer un zoning industriel. Une première industrie orientée dans la production d’aciers spéciaux, Magolux, s’y installe en 1982. En janvier 1987, c’est Ampacet, une entreprise américaine spécialisée dans la fabrication de colorants pour matières plastiques qui démarre trois lignes de production.
Un pôle de reconversion industrielle, le PED, est créé en 1985 (1500 emplois pour la Belgique).
L’entreprise Louis-Maquinay s’installe au lieu-dit Krebling en 1971 pour y produire des moellons et différents matériaux de construction. Elle cesse ses activités en 1993. Le « parc à conteneurs » sera aménagé sur cet emplacement.
En octobre 1974, l’hypermarché Carrefour (ultérieurement Cora) s’implante sur les alluvions de la Messancy, entre Differt et Turpange.
Ces zones d’emploi extérieures au village, accessibles par la N81, n’ont pas d’impact direct sur sa structure.
L’enseignement [66]
Lors de la séance du 18 août 1908, le conseil communal envisage la construction d’une nouvelle école pour les garçons. Il est précisé à cette époque que les cours sont peu suivis en été (car les enfants participent aux travaux des champs) et que les grandes vacances vont du 24 août, fête de l’Adoration perpétuelle, au premier dimanche d’octobre. L’emplacement envisagé d’abord était situé « Auf dem Pesch », soit le long de la rivière en face du château. Mais l’inspection scolaire refuse le projet et la commune achète un jardin appartenant à Jacques Hennico et des terres à Pierre Bosseler au chemin « Gilbet(te) » (qui deviendra rue des Déportés). La décision de construire est votée en 1912 mais les travaux ne seront terminés qu’après la guerre. Cette école est fermée par la commune en 1977 et les bâtiments sont achetés par la paroisse en 1982 pour y installer les classes supérieures de l’école du Foyer.
Chassées de France par la loi Combes en 1903, des sœurs Dominicaines de Bar-le-Duc se réfugient à Messancy. Elles achètent la maison du notaire Clainge et construisent une école pour jeunes filles. Elles quittent les bâtiments en 1928. Ceux-ci abriteront l’école primaire des sœurs de la Doctrine chrétienne. La maison communale y est installée dès 1929 et une école ménagère y est ouverte en 1945 par le doyen Poiré. Elle fonctionnera jusqu’en 1976. Les locaux sont ensuite mis à disposition de différentes associations et clubs sportifs de la commune. Des tilleuls ont été plantés dans la cour à front de rue en 1930, à l’occasion du Centenaire de la Belgique.
En 1961, la demeure construite par Victor Tesch (Castel) est louée puis rachetée par l’Etat pour y implanter une école primaire. Les anciennes annexes qui abritèrent un garage et une station service font place à des locaux scolaires. Cette même année, la paroisse ouvre une école pour garçons. En 1964, le chantier de la nouvelle école à la rue des Chasseurs Ardennais est entamé ; les premières classes furent ouvertes dans les locaux du Foyer dès 1962. En 1976, de nouvelles lois imposent la fusion de l’école libre des filles (primaires et gardiennes), de l’école libre des garçons et de l’école primaire de Differt.
La vie communale et administrative
Le bureau de la douane est particulièrement important au début du siècle. De nombreux douaniers, au gré des mutations, s’installeront pour quelques temps au village.
Le bureau de l’Enregistrement en 1902 est tenu par Emile Schretter, receveur. Il sera suivi par Pierre Antoine Kirsch originaire de Messancy de 1906 à 1908 puis par Gustave Duchêne jusqu’en 1910. Après la guerre 1914-18, le bureau fonctionne dans la maison voisine du Foyer. Vers 1930, la maison Vandewalle située à l’intersection de la rue Basse, de la rue des Déportés et de la rue du Castel (rue du Castel n° 20) fut reconstruite après un incendie. D’abord occupée par le boucher Tockert, elle devint le siège de l’Enregistrement où se succédèrent comme receveurs monsieur Demarbaix puis, en 1938, Auguste Kensière. Ce dernier construisit une nouvelle maison rue d’Arlon et le bureau y fonctionna jusqu’en 1976, année où les archives furent partagées entre les bureaux de Virton et d’Arlon.
Un nouveau bâtiment pour la justice de paix est construit en 1958 rue de la Clinique à l’initiative de la commune qui avait contracté un emprunt en 1956.
Durant la guerre 1914-18, la commune est surtout préoccupée par les finances du bureau de Bienfaisance et le Comité de Secours et d’alimentation. Elle engage des chômeurs pour procéder à des travaux d’amélioration du réseau routier. L’occupant met aussi à charge de la commune l’achat de produits en tous genres. Plusieurs emprunts seront contractés pour équilibrer les finances communales. Des particuliers sont sollicités : Witry à Differt, Muller-Tesch à Esch sur Alzette, Thill-Wagner à Messancy, Lichtfus-Welschen à Differt et même la fabrique d’église d’Athus. La commune vote une augmentation du salaire des ouvriers communaux, principalement ceux qui travaillent dans les carrières pour fournir les matériaux destinés à empierrer les routes. La cherté de la vie ne leur permettait plus de nourrir leur famille avec le salaire d’avant-guerre.
Le bâtiment communal qui a été occupé par les troupes allemandes de 1915 à 1918 doit être réparé. Les travaux sont votés en 1923. La propriété des Sœurs dominicaines est rachetée par la commune le 11/10/1929. L’architecte Lamy d’Arlon est désigné pour conseiller les travaux de transformation à effectuer.
Durant la guerre 1940-45, seul le collège a le droit de siéger. Le 26 avril 1941, il décide de s’assembler tous les samedis à 20 heures pour délibérer sur toutes les affaires intéressant la commune. Il doit notamment prendre des mesures pour prévenir les nombreux vols de bétail et de céréales et les déprédations dans les cultures. Le ravitaillement de la population sera le premier souci des gestionnaires publics.
En sa séance du 10 juin 1946, le collège désigne l’architecte Nestor Deboulle pour dresser un plan d’urbanisation du village, Messancy ayant été classée parmi les communes sinistrées. Un autre avant-projet d’aménagement du quartier de l’hôtel de ville et du terrain Sormesgrund est présenté par l’architecte Deboulle le 15 octobre 1960.
La fusion des communes réalisée en 1977 provoque le regroupement de Bébange, Habergy, Hondelange, Guelff, Sélange, Turpange et Wolkrange avec Messancy alors que Guerlange rejoint la commune d’Aubange.
Un « Projet d’aménagement touristique » comprenant la création d’un petit lac est proposé par la commune. Le dossier d’adjudication est terminé en 1969. Entre cette zone et le chemin de fer, un quartier réservé aux personnes âgées voit le jour en 2001 : c’est le « Domaine du Lac ».
En manière de conclusion : Vingt siècles d’évolution du village.
Evolution des voies de communication
L’établissement romain situé probablement de part et d’autre de l’actuelle rue du Castel se dégageait, via la Grand-rue, par les côtes : soit vers la voie secondaire Aix s/Cloie – Sélange par l’actuelle rue d’Aubange (Römersberg) soit par le gué (actuel pont rue de la Gare) pour se raccorder à la voie Arlon – Titelberg par l’actuelle rue de Luxembourg. Une liaison par la vallée, vers le Nord en direction de la villa de Hondelange, pouvait être utilisée quand le gué de Differt le permettait.
C’est une hypothèse de la genèse dès l’époque gallo-romaine de la structure du village assise sur deux axes principaux parallèles, reliés par des rues de traverse (le « rectangle primitif« ) et ses voies de dégagement vers les routes commerciales courant sur les coteaux.
La situation est probablement restée identique jusqu’à la fin du Moyen Age. Messancy qui n’est pas répertorié sur un axe régional avant la fin du Moyen Age se dégageait par des voies secondaires exclusivement locales. Les parties haute et basse du village étaient reliées par les actuelles rues de la Gare, de la Trinité et du Castel (avec l’embranchement vers le moulin, actuelle rue Deboulle). Le chemin passant le gué Nord reliait le château au village et permettait de rejoindre le moulin de Turpange. La rue Neuve fut sans doute ajoutée au cours du Moyen Age. L’îlot de la rue du Centre et la placette devant la fontaine devait déjà exister à cette époque également.
Bien qu’usité à la fin du Moyen Age, ce n’est qu’au début du 18ème siècle, sous le régime autrichien, que l’axe supérieur devient une route de grand trafic reliant Arlon à Longwy.
Puis la situation reste en l’état jusqu’en 1860. La venue du chemin de fer va apporter plusieurs modifications durant les 50 années suivantes. Le cours de la rivière est rectifié en 1861, la gare est aménagée avec ses quais et voies de manoeuvre. Les rues existantes ont trop de déclivité pour le charroi venant de la gare. Le chemin de l’Hôpital est aménagé en rue de pente plus douce (rue de la Place). La distribution d’eau rend le lavoir obsolète. En 1912, la construction de l’école des garçons au chemin « Gilbette » amène une nouvelle jonction entre les parties basse et haute du village : la rue des Déportés.
Dès le début du 20ème siècle, Messancy s’agrandit en dehors de son noyau historique.
La route d’Arlon est bordée de maisons jusqu’à la villa du notaire Castilhon, édifiée en 1914. L’autre extrémité, vers Longwy, sera bâtie plus tardivement.
Après la seconde guerre mondiale, ce sont des quartiers entiers qui voient le jour : la rue Muller-Tesch et la rue des Etangs sont tracées en 1950 dans l’ancien jardin de la propriété Tesch (Castel). Les maisons sociales de la rue du Verger, rue Bel Air et de la Lorraine sont bâties sur l’emplacement de l’ancien verger Tesch en 1963. Le chemin menant au moulin de Longeau est également loti (rue Emile Kirsch). Un autre quartier de maisons sociales voit le jour entre le chemin de Clémency et le château : ce sont les rues d’Armagh et de la Cinquième Brigade. Les voies vers Clémency (rue de Luxembourg) et vers Sélange (rue de la Promenade) sont également bâties après 1975. A partir de 1976, la colline derrière le château est lotie pour devenir la rue du Beau Site puis ce sont les rues des Cerisiers et des Peupliers qui sortent de terre. C’est donc, sur une vingtaine d’années, un développement intense de la « rive gauche » de la Messancy le long d’anciens chemins vicinaux. Le centre de gravité du village est donc totalement déplacé.
Enfin la zone entre le lac et le chemin de fer devient en 2001 un « village sénior » (Domaine du Lac).
Evolution socio-économique
De la villa gallo-romaine jusqu’à la fin du 19ème siècle, Messancy est resté un village essentiellement agricole avec d’une part des cultivateurs, propriétaires de domaines assez petits, et d’autre part les « manouvriers » au statut précaire. Diverses céréales y étaient cultivées, moulues à l’un des moulins de la commune (Messancy, Differt, Longeau ou Turpange). Certaines périodes furent suffisamment favorables que pour vendre la production sur les marchés extérieurs (Luxembourg principalement). Les métiers locaux se sont articulés autour de l’agriculture (forgerons, charrons, meuniers) et des produits d’usage domestique (tisserands, tailleurs d’habits, cordonniers, ferblantiers) ou, plus modestement, de la construction.
Une mutation profonde s’est produite après 1875 lors de l’avènement des industries de l’acier et de l’extraction du minerai de fer. De nombreux habitants sont devenus ouvriers, conservant fréquemment une activité agricole secondaire. Le chemin de fer a ouvert la vallée sur l’extérieur et a favorisé l’augmentation d’un charroi local mais il faut bien constater qu’il n’a généré ni pôle commercial, ni pôle industriel. La présence du château et de son parc limitait évidemment la superficie des terrains disponibles au niveau des voies ferrées.
Divers fonctionnaires et employés privés se sont alors installés au village : cheminots, douaniers, postiers …
Une autre évolution s’est produite après 1960. Les industries nouvelles et commerces de périphérie ainsi que la clinique privée ont généré des emplois et fixé de nouveaux habitants. L’expansion du Grand-Duché dans le domaine bancaire, générant des salaires attractifs mais un coût élevé des terrains et de la construction a également incité de nouveaux « immigrants » à se domicilier au village. De nouveaux quartiers sont ainsi nés principalement sur la rive gauche de la rivière. Les familles qui s’y installent sont relativement jeunes, comprenant souvent des enfants en âge scolaire. Le contournement du village par la N81 menant aux jonctions avec l’autoroute E411, la collectrice grand-ducale et le contournement de Longwy ont permis de rejoindre un lieu de travail parfois éloigné tout en gardant une qualité de vie « campagnarde » à Messancy.
Evolution démographique
Au 13ème siècle, Messancy est une seigneurie et un bourg suffisamment important que pour être « franche ville » régie par le loi de Beaumont. Le nombre d’habitants évolue ensuite au gré des guerres, famines, incendies, épidémies. Entre 1570 et 1630, on peut estimer la population à 400 âmes. Les événements de 1636 vont ruiner la progression démographique. Il subsiste sans doute moins d’une centaine de personnes vers 1650, y compris de nouveaux arrivants. La croissance reprend ensuite régulièrement au 18ème siècle malgré des périodes alternées de grands froids et de sécheresses qui causent des famines et fragilisent le monde agricole. Sous le régime français, les recensements sont plus fréquents et précis. La population atteint alors 725 personnes en 1806. La courbe va s’élever ensuite régulièrement, marquant une stabilisation temporaire au milieu du 19ème siècle en raison de l’émigration vers le Nouveau Monde, légèrement compensée par une immigration d’ouvriers. Le cap des 1000 habitants est franchi vers 1860. L’industrialisation de la région mais aussi la reprise de l’agriculture, l’apport d’employés de différentes administrations va permettre une croissance importante à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle. On notera une nouvelle croissance contemporaine de la création des cités sociales vers 1960 puis des lotissements résidentiels après 1970.
1495 : 35 ménages (estimation : 200 habitants)
1501 : 31 ménages
1528 : 15 ménages
1570 : 200 communiants (adultes en âge de communier) soit environ 400 habitants
1626 : 76 ménages (estimation : 430 habitants)
1656 : 14 ménages (estimation : 80 habitants)
1709 : 40 feux
1793 : 101 maisons
1806 : 725 habitants
1821 : 921 habitants
1838 : 918 habitants
1850 : 1105 habitants
1875 : 1113 habitants
1890 : 1253 habitants
1910 : 1642 habitants
1930 : 1612 habitants
1947 : 1565 habitants
1954 : 1676 habitants
1992 : 2541 habitants
2003 : 2732 habitants
2008 : 2941 habitants
Evolution du bâti
A l’époque romaine, l’habitat est sans doute en légère surélévation par rapport à la rivière. Y a-t-il eu abandon du noyau agricole vers 165 (fin d’utilisation du cimetière) puis reprise à l’époque mérovingienne ?
Durant le Moyen Age, nous voyons se structurer trois pôles : le château, le bourg et le moulin. Le château, isolé du bourg, comprend des dépendances agricoles. L’habitat se développe au niveau de la rivière (rue Basse) et de la route principale. Messancy est un village-rue développé selon deux axes préférentiels, reliés entre eux par des rues assez courtes en forte pente. Les voies les plus anciennes reliant les deux axes (vers les ponts) sont sans doute la rue de la Gare et la rue du Castel puis la rue Neuve et la rue de la Trinité.
Les usoirs sont relativement petits ; ils permettent d’entreposer fumier, bois, outils.
« Le bâti, d’abord de type rural, s’urbanise vers la fin du XIXe siècle. Le cœur ancien tend, comme souvent, à se dénaturer à partir du milieu du XXe siècle surtout. Les interventions préservent toutefois généralement les volumétries. »[67].
Les incendies, accidentels ou provoqués par des faits de guerre, furent nombreux. Ils donnèrent l’occasion de rebâtir un grand nombre de maisons et de fermes mais la structure du village a toujours été conservée.
Vers 1805, on procède à une première numérotation des maisons. Les rues ne portent pas encore de nom. En 1876, de nouveaux numéros sont attribués. Il y a alors 229 maisons habitées. Chacune porte un nom particulier, familier aux seuls villageois[68].
Le village est progressivement sorti de ses limites originelles à la fin du 19ème siècle. Le mouvement s’est accéléré dans les deux premières décades du 20ème siècle, essentiellement le long de l’axe routier formé par la rue de Longwy et la rue d’Arlon puis vers 1950 par la création d’un lotissement dans le parc Muller-Tesch. Après 1960 de nouveaux quartiers sont sortis de terre, principalement sur la rive Est de la rivière. De nombreux lotissements ont transformé en zones d’habitat les anciens chemins ruraux vers Sélange, Clémency, Turpange et Longeau. De nouveaux noms seront attribués à certaines rues du village après la fusion des communes de 1977.
Remerciements :
Nous tenons à remercier bien cordialement messieurs Roger Kirsch, bourgmestre, et Benoît Wagner, secrétaire communal, pour l’aide apportée lors des recherches documentaires à l’administration communale.
Toute notre gratitude va également à monsieur Firmin Maus qui a accepté que soient reproduites diverses cartes postales de sa collection.
Documentation :
Outre les sources mentionnées en bas de page, ont été consultées les sources suivantes :
Administration communale de Messancy,
- Registres des délibérations du Conseil Communal
- Registres aux actes du collège 1876 – 1912.
- Registres de population
- Divers registres du courrier du secrétaire communal
- Divers registres d’inscription des mandats
- Mémorial administratif de la Province de Luxembourg
[1] Nous remercions Nicolas Bach pour son aide dans la traduction de toponymes.
[2] Registres de population. Administration communale de Messancy.
[3] « La Hart » (Messancy), Les traces d’une occupation préhistorique de notre sol, in Les cahiers du Groupe de Recherches Aériennes du Sud Belge, 1986-1.
[4] Metzler N., Metzler J., Bis R., Les sépultures du deuxième âge du fer in Luxembourg de la préhistoire au Moyen Age, Dossier d’Archéologie 1995
[5] Ternes Ch., La voirie préromaine du Luxembourg, Voies de communication en Pays Mosellan, in Les Publications mosellanes de Schwebsange 1968
[6] Loës F., Carte archéologique de l’arrondissement d’Arlon, période gallo-romaine et mardelles. Inst. Archéol. du Luxembourg, Arlon 1907.
[7] Tandel E., Les communes luxembourgeoises, T2, AIAL XXII 1889
[8] Loicq J., La toponymie ou science des noms de lieux. Son application au patrimoine celtique de l’Ardenne. 2003
[9] Burnand Y., Histoire de la Lorraine – Les temps anciens de César à Clovis, Ed. Serpenoise, Metz 1990
[10] Dom Calmet, Histoire de Lorraine, Nancy 1728 (Texte de la bulle du pape Urbain II confirmant le bien de l’abbaye de Juvigny)
[11] Tandel E., Les communes luxembourgeoises, T2, AIAL XXII 1889
[12] Loes F., Le Luxembourg romain, AIAL XLIII 1908
[13] Loes F., Le Luxembourg romain, AIAL XLIII 1908
[14] Hurt V, Massart C., Une nécropole romaine à Messancy, Archéologia belgica III 1987.
[15] Sibenaler J.B., Sépultures mérovingiennes du cimetière de Messancy, AIAL 34 Arlon 1904.
[16] Moïs C., Chronique de la paroisse Saint-Jacques de Messancy, in Messancy-Bébange, Eglises et paroisses, 1997
[17] Prat G., Histoire d’Arlon, T1, Arlon 1873
[18] Muller M., Histoire religieuse de Messancy, 1959
[19] Tandel E., Les communes luxembourgeoises, T2, AIAL XXII 1889
[20] De Craecker Dussart C., Une grande route transversale lotharingienne au Moyen Age, Centre Univ. Du Lux., Luxembourg 1988
[21] Petit R., Espaces économiques et cadres politiques. Observations sur les réseaux d’échanges dans le Luxembourg médiéval. Arch. Gén. Du Royaume, 1986
[22] Muller M., Histoire religieuse de Messancy, 1959
[23] Muller M., Histoire religieuse de Messancy, 1959
[24] Moïs C., Les prêts hypothécaires octroyés par des institutions ecclésiastiques en milieu rural. L’exemple de la fabrique d’église de Messancy du XVIème au XIXème siècle, Bulletin Musée en Piconrue, Bastogne 2000-2001
[25] Van der Vekene E., Les cartes géographiques du Duché de Luxembourg, Luxembourg 1980
[26] Van der Vekene E., Les cartes géographiques du Duché de Luxembourg, Luxembourg 1980
[27] Rues, routes et chemins de la commune de Messancy, Chroniques n° 13 du Cercle Historique du Pays de Messancy, 2001.
[28] Sprunck A., Etude sur la vie économique et sociale dans le Luxembourg au 18ème siècle, Luxembourg 1956
[29] Tandel E., Les communes luxembourgeoises, T2, AIAL XXII 1889
[30] Bourguignon M., Notes historiques et copies de documents relatifs aux seigneurs de Messancy. AEA
[31] Sprunck A., Etude sur la vie économique et sociale dans le Luxembourg au 18ème siècle, Luxembourg 1956
[32] Moïs C., Les prêts hypothécaires octroyés par des institutions ecclésiastiques en milieu rural. L’exemple de la fabrique d’église de Messancy du XVIème au XIXème siècle, Bulletin Musée en Piconrue, Bastogne 2000-2001
[33] Liestenschneider, Le Pays de Luxembourg, AIAL T 10, 1878
[34] AEArlon, fonds Régime Français.
[35] Royer P., Organisation administrative du canton d’Arlon sous le régime français (1794-1814), Mémoire UCL 1978
[36] Fonds RF farde 106 AEArlon
[37] Fonds RF farde 106-6 AEArlon
[38] Fonds RF farde 106-12 AEArlon
[39] Lefebvre L., Luxembourgeois de 1830, Ed. Everling Arlon 1980
[40] Ducat J., Luxembourgeois (Ardenne – Arlon – Gaume) dans le monde, Biesme 2002
[41] Tandel E., Les communes luxembourgeoises T1, Arlon 1889
[42] Heinen Ch., La situation linguistique de la commune de Messancy, août 2002 www.alas.be
[43] Exposé de la situation administrative de la province de Luxembourg, Session 1869, Impr. Poncin Arlon 1869
[44] Exposé de la situation administrative de la province de Luxembourg, Session 1869, Impr. Poncin Arlon 1869
[45] Atlas des chemins 1844, Administration communale Messancy
[46] Moïs C, Zimmerman J.M., Gillet C., Demeures et familles, Les bâtiments Tesch et Castilhon, Chroniques n° 16 du Cercle Historique du Pays de Messancy, 2004
[47] Bourguignon M., Inventaire des dossiers concernant les usines et ateliers (1821-1954), Archives du Royaume 1964
[48] Tandel E., Les communes luxembourgeoises, T1, Arlon 1889
[49] Bourguignon M., Inventaire des dossiers concernant les usines et ateliers (1821-1954), Arch. du Royaume 1964
[50] Exposé de la situation administrative de la province de Luxembourg, Session 1867, Impr. Poncin Arlon 1867
[51] Verhelst L., La Lorraine belge, Ac. Royale de Belgique, Mémoires 1920
[52] Exposé de la situation administrative de la province de Luxembourg, Session de 1840, Impr. Bourgeois Arlon 1840
[53] Moïs C. (sous la direction de), Rues, routes et chemins de la commune de Messancy, Cercle Historique du Pays de Messancy, Chroniques n° 13 2001
[54] Exposé de la situation administrative de la province de Luxembourg, Session de 1869, Impr. Poncin Arlon 1869
[55] Mémorial administratif de la province de Luxembourg
[56] Moïs C., Construction de l’église in Messancy-Bébange, Eglises et paroisses, Messancy 1997
[57] Biren A.M., Dondelinger J.P., Histoire de l’usine d’Athus 1872-1977 Athus (non daté)
[58] Exposé de la situation administrative de la province de Luxembourg, Session de 1869, Impr. Poncin Arlon 1869
[59] Tandel E., Les communes luxembourgeoises, T1, Arlon 1889.
[60] Exposé de la situation administrative de la province de Luxembourg, année 1856, Impr. Bourgeois Arlon 1856
[61] Exposé de la situation administrative de la province de Luxembourg, Session de 1868, Impr. Bourgeois Arlon
[62] Moïs C., Création d’un corps de sapeurs-pompiers à Messancy en 1874. Cercle Historique du Pays de Messancy. Chroniques n° 9 1997
[63] Moïs C, Zimmerman J.M et Gillet C., Demeures et Familles, section de Messancy. Les bâtiments Tesch et Castilhon, Chroniques 16, C.H.P.M 2004
[64] Moïs C., Naissance et santé, in Naître autrefois, Musée en Piconrue, Bastogne 1993
[65] Moïs C., Les écoles et l’enseignement à Messancy, Chroniques n° 12, C.H.P.M. 2000
[66] Moïs C., Les écoles et l’enseignement à Messancy, Chroniques n° 12, C.H.P.M. 2000
[67] Le Patrimoine monumental de la Belgique, T 19 arrondissement d’Arlon. Ed. Mardaga 1994
[68] Kirsch R., Le parler francique mosellan (Platt) dans le Pays de Messancy. Expressions, surnoms, sobriquets, anciennes maisons. Hors Chroniques du Cercle Historique du Pays de Messancy 1997