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Création d’un corps de sapeurs-pompiers à Messancy en 1874


Ch. Moïs

Le Conseil communal de Messancy, en 1874, décide de créer un corps de sapeurs-pompiers pour combattre le feu non seulement sur le territoire de la commune mais aussi dans les villages voisins.

Des économies viennent d’être réalisées : le projet de construction d’un nouveau cimetière a été modifié. La somme épargnée pourra être affectée à l’achat d’une pompe et de divers accessoires.

Un premier règlement est adopté lors du conseil du 23 octobre  1874 (modifié le 17 novembre 1875 ). Les volontaires prêts à s’engager apposent leur signature sur une liste; ils  sont au nombre de 23.

Nielles  Nicolas, blanchisseur

Royer Guillaume, maçon

Schoeffer Pierre, journalier

Mertz Jean, menuisier

Reiland Jean, cultivateur

Conrardy Louis, cordonnier

Royer François, journalier

Schrobiltgen Théodore

Seyler J.P, journalier

Schmit Nicolas

Peiffer Nicolas, maçon

Miget Jacques, manoeuvre

Schmit Philippe, maçon

Ney Jean , maçon

Servais Jean, maçon

Courange Jean, manoeuvre

Schutz Jacques, horloger

Reiland Baptiste, cultivateur

Schambourg Charles  cultivateur

Schutz Jean, cultivateur

Schutz Jean, journalier

Schockmel Dominique, journalier

Schockmel François, journalier

Un devis d’habillement ne prévoit cependant que deux officiers et 13 hommes.Le corps est constitué en société gérée par un conseil d’administration. Les frais de fonctionnement sont pris en charge par la commune.

L’équipement du commandant comprend : un col, un casque, des gants, une tunique, des épaulettes,  une veste en drap et un képi pour la somme de 143,70 f; celui du sergent-major est identique mais probablement de moindre qualité car il ne coute que 114,70f. Chaque homme est pourvu d’un col, d’une paire de gants, d’un sabre, d’épaulettes, d’une tunique, d’une tenue en toile et d’un  casque. 
En 1876, le commandant Jean Kirsch transmet régulièrement des rapprots à l’administration communale. Nous apprenons ainsi que les pompiers de Messancy interviennent aussi à Aubange et Athus avec un effectif d’une trentaine d’hommes.

Le 13 mars , le feu se déclare dans la maison de Michel Gauché, cultivateur à Messancy : «  Tout de suite les membres de ce corps ont été rassemblés et se sont transportés avec une vitesse prodigieuse sur le théâtre de l’incendie….Le fait le plus remarquable qui ait eu lieu lors de cet incendie, c’est que les sapeurs-pompiers sous les ordres de leurs chefs respectifs, se sont conduits d’une manière très flatteuse et encouragente pour la destination et l’utilité que prévoyait avec intelligence l’autorité communale lors de son organisation. En effet, les commandements étaient exécutés avec la plus stricte soumission, on pourrait même dire militairement; l’entrain et la bonne humeur faisaient honneur aux pompiers, admirés par les travailleurs volontaires ». 
Et le commandant d’ajouter malicieusement : «  L’Autorité communale peut donc être convaincue dès maintenant qu’elle n’a pas fait vainement les dépenses nécessaires à l’organisation du corps, et il est à espérer qu’elle patronnera courageusement son institution . »

Mais ces documents nous permettent aussi de mesurer les limites et les difficultés rencontrées par ces hommes plein de bonne volonté. 
Le 23 mars 1876, à deux heures du matin, le commandant reçoit une dépêche télégraphique prévenant qu’un incendie s’est déclaré au cabaret de Joseph Origer à Athus. La dépêche n’étant pas signée par l’autorité communale, le commandant se rend à la station de chemin de fer de Messancy pour contacter Athus et se faire confirmer la nouvelle.Les hommes sont aussitôt réveillés et une compagnie de 24 pompiers se rend sur les lieux du sinistre avec deux pompes et deux tonneaux vers 3 heures.Ils y trouvent, bien sûr, un logis complètement embrasé. Ils doivent se ravitailler en eau à la fontaine publique distante de 600 m ! Chaque pompe demande 8 hommes pour la manoeuvre, chaque tonneau trois.Il y a en sus les sapeurs porte-hache et les caporaux porte-lance.

Les volontaires reçoivent une indemnité fixe de 3 f par prestation dans la commune, 5 f en dehors. Un service de nettoyage de 3 ou 4 hommes intervenait après l’extinction du feu.

Ces rapports élogieux et détaillés ne sont pas innocents. A chaque occasion, le commandant rappelle à l’administration que les effectifs et le matériel sont insuffisants. Son insistance se révèlera payante.

En sa séance du 13 février 1877, le Conseil communal composé du bourgmestre Kirsch et des conseillers Gauché, Marx, Schumers Weicker et Welschen arrête un nouveau règlement en 43 articles, approuvé par arrêté royal du 30 mars.

Le corps est maintenant composé de 60 à 100 hommes encadrés par 5 officiers et 20 sous-officiers ! Les sapeurs-pompiers doivent avoir entre 35 et 50 ans, être de préférence charpentier, maçon ou couvreur, avoir satisfait à la milice et s’engager pour 4 ans au moins. Les candidats qui fournissent un habillement à leurs frais ont priorité.

Le corps peut aussi être requis par le bourgmestre pour les fêtes et cérémonies publiques. Il peut  être amené à maintenir l’ordre public avec la garde civique. L’indemnité des officiers et sous-officiers est fixée à 10 f par an. La prime de feu est toujours de 3 f par intervention.

On peut donc constater que ce corps des sapeurs-pompiers est devenu une association très imposante au sein de la commune. Nous pouvons même imaginer que la majorité des activités était constituée de parades et sorties diverses. Une société de musique s’est créée en son sein ; elle bénéficiait d’un subside provincial de 100 f dès 1878. Elle donnera naissance à la Concordia.

Sources :  Archives communales de Messancy