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Moulins de la commune de Messancy

DEMEURES et FAMILLES                    COMMUNE de MESSANCY :

Les moulins de Buvange, Differt, Habergy, Hondelange, Longeau, Messancy, Noedelange, Turpange et Wolkrange.

Christian Moïs et Jean-Marie Zimmerman

Texte publié dans la Chronique n° 19, 2007

1. Préambule

Pour continuer la série consacrée aux « Demeures et familles » de la commune, nous avons choisi cette année le thème des moulins. De nombreux bâtiments subsistent encore, certains reconnaissables à leur roue ou aux meules exposées à l’extérieur. Quelques uns ont été épinglés par les auteurs du « Patrimoine monumental de la Belgique » mais tous peuvent nous faire rêver à un temps où leur activité était primordiale et le chemin qui y menait était connu de tous. Notre étude s’est arrêtée, en général, lorsque le moulin a cessé toute activité spécifique.

Les familles seront représentées tant par les propriétaires, parfois exploitants sans être meuniers, que par les meuniers eux-mêmes.

Nous avons donné des indications généalogiques succinctes pour situer ces familles. Comme ce travail n’est pas une recherche généalogique pure, nous en avons limité les informations pour privilégier « l’histoire » mais nous pensons aussi que beaucoup de lecteurs originaires de la commune seront heureux de trouver (ou préciser) des liens de parenté avec les meuniers.

2. Introduction.

L’alimentation de base dans nos contrées est constituée par les céréales panifiables. Une étape intermédiaire indispensable est la transformation des graines en farine. Dès l’époque celte, l’usage de petites meules à main est bien répandu. On en retrouvera également dans les villas gallo-romaines . Le moulin à eau se répand à la période carolingienne puis, surtout, au Moyen Age (soit entre le VIIIème et le XIIème siècle). La mouture est alors industrialisée.

AuDepuis le Moyen Age jusqu’à la Révolution française, le seigneur pouvaieut contraindre la population habitant sur le ban de son domaine à faire moudre le blé au moulin banal qui lui appartenait : il en a donc le monopole (les villageois sont dits « abannis » à un moulin). C’est un privilège qu’il se réservera toujours : dans les chartes deaccordant des libertés accordées sur le modèle de la Loi de Beaumont, il n’acceptera’ jamais d’aliénerar jamais le moulin et le four. Il en retirait évidemment des droits ou taxes qui se montaient généralement à 1/10ème des grains (la dîme) que le meunier prélevait pour lui avant mouture.

Le seigneur engageait un meunier, souvent par bail de courte durée renouvelable (5 ou 6 ans), qui pouvait prélever à son profit le droit de mouture ou « Molter » (1/20ème ou 1/25ème des grains selon les seigneuries). Le meunier devait moudre les grains dans l’ordre d’arrivée des chariots, endéans les 24 heures de présentation. Si, après ce délai, les grains n’étaient toujours pas moulus, le cultivateur pouvait se rendre à un autre moulin sans payer d’amende. Le meunier bénéficiait de certains avantages (notamment prendre du poisson et des écrevisses dans le bief) et n’avait pas toujours la réputation d’être honnête : il lui arrivait évidemment de prélever plus que son dû ! On estime que sur 100 kg de grains, le cultivateur récupérait un peu plus de 60 kg de farine après déduction du son et des divers prélèvements obligatoires.

Le meunier devait entretenir et réparer son moulin, parfois à ses frais même après détérioration par fait de guerre. Il devait curer le bief au moins une fois l’an. Il était tenu d’offrir un porc au seigneur chaque année, comme il apparaît dans les comptes du domaine d’Arlon pour Messancy et Wolkrange.

Dans certains villages, ce sont les habitants qui sont astreints aux corvées d’entretien du moulin banal : réparation du bâtiment, curage du canal, transport des meules . La provenance de la meule était souvent spécifiée dans les baux : pierre de Champagne en général ou, à défaut, pierre de l’Eifel.

Les meuniers constituent parfois de véritables dynasties ; leurs enfants épousent fréquemment des enfants d’autres meuniers.

Le seigneur possédait aussi le four banal où chacun était obligé d’aller faire cuire son pain en y laissant également un prélèvement d’un vingtième. Ces droits de banalité ont persisté jusqu’à la Révolution française.

Dès l’Ancien régime, certains seigneurs n’assurent plus l’entretien d’un moulin banal et n’obligent plus leurs sujets à y faire moudre leurs grains. Le moulin devient alors un bien privé appartenant soit au meunier lui-même, soit à un propriétaire qui emploie un meunier pour un terme fixe (appelé fermier dans certains actes). Cette distinction se retrouvera à partir du régime français (1795) car les moulins seigneuriaux furent mis en vente. La destinée des meuniers, selon qu’ils sont propriétaires ou employés, sera bien différente. Les premiers seront généralement riches et transmettront le moulin à leur descendance, les seconds seront souvent exploités. Les meuniers propriétaires sont généralement des professionnels bénéficiant d’un savoir-faire qui se transmet de génération en génération. Les meuniers sous bail sont fréquemment des cultivateurs qui embrassent cette profession tardivement, hypothéquant leurs biens pour une vie bien difficile, à la merci des propriétaires et de leur cupidité.

Le moulin est souvent, dans les actes officiels ou les relevés administratifs, qualifié d’ « usine ». Le mécanisme de transformation du mouvement de la roue pour actionner divers outils s’est complexifié au cours du temps pour aboutir, aux 19ème et 20ème siècles, à des machines performantes, précises et productives.

Le mécanisme du moulin à farine comprenait notamment la roue, l’axe, la meule gisante et la meule tournante. Tous les moulins de la région étaient actionnés par la force hydraulique et se trouvaient donc à proximité d’une rivière. L’eau était amenée à la roue par un canal (bief ; Deich, Däich ou Bies ). Le moulin disposait généralement d’une réserve d’eau constituée par un étang ou par le contenu du canal lui-même qui était alors assez long. Dans un moulin « au fil de l’eau » c’est le courant qui entraîne la roue à aube par sa partie inférieure. L’eau peut aussi être amenée au-dessus de la roue et développe en tombant sur les godets un rendement supérieur. Le moulin de Turpange fut équipé des deux sortes de roues.

La force motrice développée par la roue pouvait servir à d’autres usages que la mouture des grains. Beaucoup de moulins eurent ainsi plusieurs affectations, soit spécifiques, soit variables selon les besoins ou la saison :

- moulin à foulon ou foulerie (Follmillen) : on y effectuait le foulage des étoffes (battage avec de la terre glaise pour les dégraisser et resserrer les fibres).

- moulin à huile (Ölmillen, Uelegsmillen), parfois dénommé « tordoir à huile » : dans nos contrées, on y produisait souvent l’huile de faînes qui servait d’huile de table ou, plus généralement, à l’éclairage au moyen de quinquets. On y pressait aussi différentes graines oléagineuses pour l’alimentation (colza, navette). L’extraction se pratiquait par écrasement des graines soit entre des coins de bois soit sous une meule dressée verticalement.

- moulin à tan : broyage des écorces de chêne en vue du tannage des peaux.

- platinerie : martelage du fer pour réaliser des tôles plates et des plaques.

- scierie : production de planches et madriers

- papeterie (Papeiermillen) : fabrication de la pâte à papier

- fourniture d’électricité : à partir de la fin du 19ème siècle, certaines roues actionnent une dynamo et l’électricité produite permet d’alimenter l’éclairage privé ou municipal.

3. Généralités sur les moulins de la commune.

Tous les moulins présents sur le territoire de l’actuelle commune de Messancy (après la fusion de 1977, rassemblant celles de Habergy, Hondelange, Sélange et Wolkrange) sont mus par l’eau. Si la date de création des moulins à farine nous est inconnue, on peut sans risque de se tromper la situer au cœur du Moyen Age, à l’époque de la formation des seigneuries locales, vers 1100 – 1200 probablement. Les premières chartes du comté de Luxembourg en font déjà mention : le comte Conrad qui construit le couvent de Munster donne aux moines tous les droits sur les moulins de l’Eisch en 1083 ; à l’occasion de la dédicace de l’abbatiale d’Orval en 1124, le noble Conon permet aux moines d’ériger un moulin à Blagny . En ce qui concerne la commune, les documents les plus anciens nous parlent dès le 13ème siècle pour Wolkrange, le 14ème pour Differt, Habergy, Messancy, et Longeau de moulins qui fonctionnaient depuis un certain temps déjà. Le coût d’une telle construction ne pouvait être pris en charge que par le seigneur, le moulin devenant automatiquement banal. Leur emplacement a persisté sans modification pendant environ huit siècles. Les bâtiments ont évidemment été renouvelés, transformés, parfois démolis et reconstruits assez récemment. De nombreux indices nous en révèlent cependant l’emplacement et la fonction : bief (ou canal) comme à Buvange, Habergy, Longeau ou Wolkrange, meules comme à Turpange, étangs comme à Habergy, roues comme à Buvange, Habergy ou Wolkrange.

Ces établissements ont joué un rôle prépondérant dans le développement et la survie de nos villages. Mais le moulin dépendait avant tout des caractéristiques hydrographiques et nous ignorons ce qu’elles pouvaient être dans ces villages il y a huit siècles. Monsieur Berg, instituteur à Habergy, raconte par exemple que le ruisseau qui alimentait abondamment le moulin a brusquement perdu de sa force vers 1820 alors qu’à la même époque, une nouvelle source apparaissait au centre du village de Châtillon, drainant sans doute une partie de la nappe aquifère vers la vallée de la Vire . Le débit des autres cours d’eau de la commune a certainement varié depuis le 13ème siècle et a pu influencer tantôt l’installation, tantôt la mise en veille de l’un ou l’autre moulin.

La force motrice procurée par la rivière et capturée par la roue a généralement permis de diversifier les fonctions des moulins, selon les époques : ils furent moulins à farine mais aussi scieries et huileries à Buvange, Differt, Habergy et Turpange. Les moulins du « Stecken » à Habergy et « Ölmillen » à Messancy furent scieries et huileries. Des activités saisonnières telles que le pressage des pommes pour en faire du cidre, le décorticage des graines de trèfle, la production d’orge perlé ou l’entraînement d’une moissonneuse – batteuse furent pratiquées notamment au moulin Eppe – Burton à Habergy . La scierie Wagner à Messancy s’équipera d’une dynamo grâce à la société « L’électrique de Messancy » présidée par le notaire Jules Tesch. Une concession est signée en 1903 pour alimenter 32 lampes de rue et 2 lampes à arc pour l’église . La scierie de Turpange fournira aussi l’électricité au village.

La construction d’un nouveau moulin devait répondre à de nombreux critères et recevoir l’autorisation, aux 19ème et 20ème siècles, des administrations communale et provinciale, après avis de l’ingénieur des Ponts et Chaussées. Le bâtiment une fois achevé, un représentant de cette administration devait sceller dans le mur le « clou de jauge » qui permettait de localiser avec précision l’emplacement de la roue et des vannes afin de contrôler le régime des eaux. L’autorisation était aussi précédée d’une enquête commodo – incommodo auprès des voisins. Leurs remarques portaient principalement sur les risques d’inondation, l’usage de l’eau de la rivière pour l’irrigation des prés et cultures voisines, l’influence sur la faune piscicole. Si un moulin était déjà établi sur la même rivière, le meunier en place ne pouvait s’empêcher d’avancer des critiques souvent non fondées mais compréhensibles envers un nouveau concurrent.

Le moulin comprenait la partie technique et l’habitation. Le propriétaire se réservait parfois une chambre dans cette seconde partie.

L’histoire des meuniers n’est pas toujours facile à reconstituer. Les difficultés se rencontrent surtout dans les villages où plusieurs moulins ont coexisté et pour lesquels la littérature existante mêle parfois les familles. Il en va ainsi des Thill de Turpange, Messancy et Longeau ; des confusions sont également retrouvées entre les meuniers Peiffer et les scieurs Burton à Habergy .

4. Buvange 1

a. Localisation – toponymie

Il est situé n° 12-14 rue du Moulin (Steicheberich). Ce bâtiment est repris au patrimoine monumental de Belgique (T 19), arrondissement d’Arlon. Il est en forme de U, l’aile transversale abritant les locaux de meunerie ; le bief qui amène l’eau à la roue motrice longe la façade postérieure.

Le moulin était alimenté par l’eau du ruisseau d’Udange (Udingerbach ou Udinger Wasser). Il figure sur la carte de Ferraris en 1777.

b. Moulin à grains

Nous savons qu’un meunier, Pierre Muller, habitait Buvange en 1765. C’est la première donnée historique concernant ce moulin.

Jean Pierre Hosch est propriétaire d’un moulin à farine, à huile et du canal vers 1840.

Par acte du 20 juillet 1843, c’est Claude Jean Baptiste Lebrum de Miraumont qui acquiert le moulin pour la somme de 27.100 fr. Claude est né à Hondelange en 1813 et décédé à Arlon en 1871. Il épousa le 16 janvier 1845 à Hondelange Anne Hansel, née à Hondelange en 1826 et décédée à Bruxelles en 1905. Il fut conseiller communal puis bourgmestre de la commune de Hondelange (dont faisaient alors partie Buvange et Wolkrange) de 1848 à 1871. Le couple eut treize enfants. Lorsque la famille vint s’installer au moulin, elle était accompagnée de six servantes et domestiques.

Claude de Miraumont procède à une rénovation totale. Il démolit la scierie en 1846 puis, en 1847, le moulin à huile et le moulin à farine. Seul le moulin à farine est reconstruit ; il est encore amélioré en 1874 par « un nouveau système ».

Jean Pierre de Miraumont (Buvange 1848 – Paris 1886), sergent-fourrier fils de Claude, marié en 1886 à Marie Amélie Reuter, achète le moulin pour 40.000 fr en 1878 et toute la famille vient y habiter. Sa sœur Madeleine Julie épouse à Arlon Auguste Emile de Neunheuser le 19 août 1878 et lce couple vient également demeurer à Buvange. Auguste de Neunheuser, écuyer et industriel, y décède quelques mois plus tard, le 13 décembre 1878. Les autres sœurs de Jean Pierre, Anne Marie Françoise et Cécile Caroline sont aussi domiciliées à Buvange lors de leurs mariages respectifs en 1888. Anne Hansel, leur mère veuve, est également renseignée à Buvange dans les deux actes de mariage comme propriétaire du moulin .

En novembre 1896, Jean (Nicolas) Schumers, auparavant cultivateur à Guerlange, vient à Buvange comme meunier. Mais il décède subitement le 18 février 1897 à l’âge de 41 ans.

Les héritiers Lebrum de Miraumont vendent le moulin, le canal et la maison à Nicolas Schumers, frère de Jean, en 1911. Nicolas, né à Messancy le 20 mai 1887, reprend l’entreprise. Il acquiert aussi le moulin de Turpange en 1918. De juin 1911 à janvier 1920, il est aidé à Buvange par Alphonse Sondack, meunier originaire de Vance. Il décède accidentellement à Arlon le 23 juillet 1921. Son fils Jean, né à Guerlange le 20 janvier 1891, lui succède et devient propriétaire du domaine par cession en 1923 mais quitte ensuite Buvange pour se consacrer uniquement au moulin de Turpange. L’ensemble est vendu en août 1933. Le propriétaire est Joseph Mauer d’Habergy, marié à Anne Marie Schumers de Guerlange, beau-frère de Jean. Joseph Mauer tient à Arlon un magasin d’aliments pour le bétail. Leur fils Jean Henri Mauer, né à Namur le 24 avril 1924, est meunier – patron après 1945. Il reste en activité jusqu’en 1952 et c’est alors Gerardus Laenen qui, venant de Ebly, fait fonctionner le moulin.

Mais celui-ci brûle en 1953, de même qu’une partie de l’habitation. Gerardus Laenen et sa famille quittent alors Buvange pour Radelange et le moulin cesse toute activité.

c. Meuniers

Le premier meunier connu est Pierre Muller en 1765. Charles Muller lui succède. Le 30 novembre 1790, il reconnaît avoir des dettes envers Pierre Didier, maire de Buvange, et Marie Orianne, veuve de Pierre Wall de Buvange. Comme il n’est toujours pas en mesure de rembourser l’argent prêté, il propose de mettre en gage 3 chevaux et le mobilier du moulin.

Entre 1795 et 1802, Jean Baptiste Hosch était meunier à Kleinbettingen. Né à Messancy le 13 septembre 1769, fils de Nicolas et Marie Scherer (Scheer ?), il épouse Anna Jung de Buvange. Dans un acte notarié de 1803, il est repris comme meunier de Buvange. Il a probablement acquis le moulin peu avant. Leur fils Charles est encore né à Kleinbettingen le 9 mars 1795. Lorsqu’ile ce dernier épouse Anne Marie Bosseler de Buvange (maison « Groffen ») à Wolkrange le 21 février 1815, il est meunier.

Leur autre fils Jean Pierre voit le jour à Buvange le 13 septembre 1789. Il deviendra ensuite propriétaire du moulin de Buvange. Lors de l’expertise cadastrale des communes sous le régime hollandais, entre 1819 et 1823, ce moulin est considéré comme le meilleur de la mairie de Hondelange ; il comprend alors également une huilerie. En 1832, Jean Baptiste vend à Jacques Hosch, meunier à Battincourt, un terrain situé « Mühlenwies » dans ce village .

Le 24 janvier 1840, Jean Pierre Hosch, qui est également meunier à Battincourt à cette époque, cède ce moulin à sa sœur Catherine épouse de H. J. François contre celui de Buvange pour une somme de 6018 fr. Il deviendra ensuite meunier à Baranzy où il décède en 1875. Paul Kemp, époux de Angélique Berns, est employé de septembre 1848 à mai 1852 .

En janvier 1859, Jean Hintgen originaire de Strassen vient comme meunier à Buvange. Il a 28 ans et est accompagné de son frère Michel et de sa sœur Marie qui l’aident également. Nous savons d’autre part qu’en 1864, Jean Nicolas Bartholomé demeure au moulin avec son épouse Elisabeth Rodesch mais nous ignorons s’il était meunier. Henri Sand de Septfontaine le fut à cette époque.

Jean Nicolas Schumers, né à Guerlange le 17 mai 1856, vient à Buvange en novembre 1896. Il y décède subitement en février 1897 . C’est son frère Jean Pierre qui prend en charge le moulin conjointement avec sa sœur Catherine. Mais il part pour Turpange, laissant la gestion du moulin à sa soeur.

5. Buvange 2 (moulin Etienne)

a. Localisation – toponymie

Ce moulin était situé sur la parcelle dénommée « Remersch Pesch » sur le cadastre de 1821 ou « Reinesch Pesch » dans les documents de 1860. Il était alimenté par le ruisseau d’Udange et par le Wolkringerbach.

Il se trouvait à l’emplacement de la maison sise actuellement n° 14 rue d’Udange.

b. Moulin

Le conseil communal de Hondelange (dont dépend Buvange à l’époque) reçoit le 29 octobre 1860 la demande de Jean Michel Etienne (ou Ettienne) de pouvoir construire un moulin à farine sur un terrain vierge lui appartenant au lieu-dit « Reineschpesch » ainsi que de détourner le ruisseau de Wolkrange pour le réunir au ruisseau d’Udange. Jean Michel Etienne est alors cultivateur à Buvange. Le conseil, présidé par le bourgmestre Lebrum de Miraumont, se prononce le 10 février 1861 :

« Vu l’enquête commodo – incommodo faite sur la dite demande

Considérant que rien n’empêche la construction d’un moulin à farine dans le lieu prédit, mais attendu que les observations des sieurs Muschang, Meer, Schwind, Didier jJean Pierre … tous propriétaires sont fondées,

Estime que l’autorisation sollicitée doit être accordée

1) à condition que le dit Etienne se conforme aux indications et plans que le commissaire-agent lui donnera pour les travaux nécessaires à la dérivation du ruisseau d’Udange et tout l’entretien à ses frais

2) qu’il sera construit un pont sur l’ancien lit du dit ruisseau au lieu où la servitude existe actuellement pour la vidange des prairies dites « In Baugelt » dont l’entretien restera également à ses frais pour empêcher l’inondation des prairies

3) que le niveau auquel le pétitionnaire se propose de conduire les eaux soit assez bas pour qu’il ne puisse nuire aux propriétaires riverains et supérieurs

4) qu’il ne pourra être établi aucun barrage dans le ruisseau à l’effet de retenir les eaux quand elles sont basses

5) qu’en tout cas il y aura des pales de décharge en quantité et de dimension suffisante pour empêcher tout dommage en suite d’inondation. »

La Députation permanente de la province donne son accord le 12 février 1862. La construction est alors réalisée en une année.

Le 18 mai 1863, l’ingénieur des Ponts et Chaussées de l’arrondissement d’Arlon écrit à l’ingénieur en chef : « Le sieur Etienne Michel demeurant à Buvange m’informe qu’il a achevé son usine conformément à l’arrêté de la députation du conseil en date du 12 février 1862 ».

Le conducteur des Ponts et Chaussées Besseling se rend sur place le 25 mai suivant, place le clou de jauge et rédige un procès-verbal : « …. A reconnu que l’usine dont il s’agit a été établie conformément aux prescriptions de l’arrêté précité et qu’il y avait lieu de placer le clou de jauge prescrit. Il a en conséquence fait sceller dans la maçonnerie, vers l’angle Nord Est du bâtiment et près du bief de l’usine une barre de fer de quarante centimètres de longueur, cinq centimètres de largeur et un centimètre d’épaisseur de manière à avoir sa partie supérieure horizontale…..

La plus grande hauteur de retenue d’eau se trouve respectivement

1) à 0.91 cm en contrebas de l’axe de rotation de la roue hydraulique

2) à 0.72 cm au-dessus du seuil de la vanne de l’usine

3) à 0.87 cm en contrebas du seuil de la porte d’entrée du côté du chemin d’Udange. »

Il est donc indubitable qu’un moulin fut construit à cet endroit.

Jean Michel naquit le 27 avril 1831 à Buvange, fils de Pierre (connu comme cultivateur à Buvange en 1845 et meunier à Lischert en 1854) et de Marie Catherine Richard. Il épouse le 5 juin 1865 Anne Marie Kinn de Buvange, fille de Jean Pierre. Ils ont deux fils, Jean et Jean Pierre.

Mais la fatalité s’abat sur le couple Etienne puisqu’en 1867, le moulin est entièrement détruit par un incendie (les murs seuls sont restées debout) et la maison est endommagée bien qu’une partie reste habitable .

Par acte passé le 12 février 1872 devant le notaire Achille Sellier d’Aubange, Jean Michel Etienne vend à François Guillaume, menuisier, et à sa sœur Marguerite, couturière, « une maison avec grangette, écurie, aisances et dépendances » et des terres. Il n’est plus fait mention du moulin.; sSon épouse vend aussi les terrains lui appartenant. Nous perdons alors la trace de cette famille Etienne. La durée de vie de cette exploitation fut donc bien courte.

6. Differt

a. Localisation – toponymie

Le moulin est répertorié au lieu-dit « Schröpesch » depuis le cadastre de 1821. Aucun autre terrain voisin ne porte un toponyme faisant référence au moulin. Seuls quelques pans de murs sont incorporés dans une construction réalisée en 2006-2007, entre la rue Albert 1er et la N81. Il esétait alimenté par un assez long canal prenant l’eau du ruisseau de Messancy (Die klein Korn) et, autrefois, par un étang. Un plan dressé en 1836 nous montre que la roue tournait à l’intérieur du moulin.

b. Moulin à grains

Nous savons, par une charte de décembre 1309 que Thileman, seigneur de Messancy, a droit à un maldre de seigle sur le moulin de Thiefort . Les revenus des domaines dépendants du château d’Arlon en 1309 également, relèvent que ce moulin doit 1 muid et 11 bichets de froment, 3 muids de seigle, 1 porc et 4 chapons au profit du comte de Luxembourg .

Par une charte de 1323, Jean, roi de Bohème et comte de Luxembourg, donne en gage ses dîmes et sa part des moulins au village de Messancy. Differt est probablement compris dans ces biens puisque ce village a toujours été inclus dans le ban de Messancy. Ensuite, nous ne disposons plus de document avant 1791. Le moulin a-t-il existé et fonctionné durant le Moyen Age et l’Ancien Régime ? Les preuves nous manquent pour l’affirmer. Les comptes des domaines d’Arlon établis en 1621 font bien mention du moulin de Messancy mais ne signalent à Differt que des terres cultivées.

Un rapport de la prévôté d’Arlon de 1766 mentionne la banalité du moulin de Messancy mais, pour Differt (Tiffert) ne parle que de l’existence de terres à « métillon » (ou méteil, mélange de blé et seigle), seigle et avoine sans signaler de moulin.

En 1791, Jean Evrard Barnich, papetier à Stockem, décède au moulin de Differt chez un de ses enfants. C’est la première preuve depuis le 14ème siècle de l’existence d’un moulin en activité.

Jean Bernard Marlet devint propriétaire du moulin au début du 19ème siècle. Né le 15 juillet 1760 à Waillimont où son père était facteur des forges, Jean Bernard devient Receveur des droits d’enregistrement à Luxembourg à l’avènement du régime français. En homme d’affaire avisé, il rachète de nombreux biens nationalisés dont les possessions de l’abbaye de Marienthal sur les territoires de Differt, Messancy, Hondelange et Turpange. Il devint ensuite Ingénieur du cadastre puis juge de paix à Messancy. Il construit alors une demeure à Differt. Ses possessions comptent les moulins de Differt et de Turpange. Il décède le 27 mars 1834, laissant sa fortune à son fils Maximilien Bernard Joseph. Ce dernier épouse Constance Doucet et de leur union naît une fille : Joséphine Marguerite Antoinette. Il est aussi juge de paix à Messancy, échevin puis conseiller provincial. Il gère efficacement ses deux moulins, y apportant plusieurs modifications. Il décède à Differt le 3 février 1847 .

Bail du 22 mars 1835

Pardevant Jean Frédéric Tesch, Notaire de résidence à Messancy ….

A comparu :

Mr Maximilien Bernard Joseph Marlet juge de paix du canton de Messancy et propriétaire demeurant à Differt.

Lequel a par ces présentes donné à bail à loyer à ferme pendant neuf années entières et consécutives qui commenceront avoir cour au vingt cinq du présent mois de mars et finiront à pareil jour de l’an mil huit cent quarante quatre.

Au sieur Charles Thill cultivateur demeurant à Hondelange, à ce présent et acceptant pour lui, ses héritiers et ayant cause, les biens immeubles ci-après désignés savoir :

Article premier. Un moulin à eau à trois tournants faisant de bled farine, avec ses corps de logis et d’écurie, le batiment d’exploitation, la pièce de terre .. y attenant, situé à Differt, le tout en un ensemble borné au couchant par la grand’route, au midi par le ruisseau, le chemin de Differt à Turpange et Michel Wagner, au levant par la vieille route et Nicolas Wester, au nord par le bailleur qui y fait tournail par une autre pièce de terre dont ledit tournail et le sillon au dessus font partie du présent bail.

Sont réservé au bailleur dans les batiments et dépendances désignés ci-dessus, les objets ci-après, savoir :

1. dans le corps de logis, la chambre au premier en montant à gauche ayant vue sur le jardin.

2. L’étang qui se trouve enclavé dans l’ensemble ci-dessus spécifié, les saules qui l’entourent ainsi qu’un passage tout autour de cet étang ……

Article deux. Trois sillons de terre contenant soixante trois perches carrées tenant d’un côté au bailleur de l’autre à Migette et dont deux sillons donnent d’un bout sur la vieille route, de l’autre sur le canal d’irrigation.

…… (et diverses autres terres)

Article quatre. 1. Un pré rapportant année commune deux milliers livres des pays bas de foin, sis au lieu Dit differterbour …. (et d’autres prés)

Le bail est fait sous les clauses, charges et conditions qui suivent,

1. Le preneur ne pourra céder à qui que ce soit son droit du présent bail, soit en tout soit en partie, sans le consentement exprès et par écrit du bailleur.

2. Le preneur sera tenu de payer et acquitter chaque année du présent bail et sans aucune diminution du loyer, les contributions foncières de l’usine et du batiment en dépendance, celle des terres et prés resteront à la charge du bailleur…..

3. …..

4. Il sera tenu de curer à fond au moins une fois chaque année le biez du moulin

dans toute la longueur et largeur et de cumuler les terres provenant de ce

curement dans les huit jours qui le suivent

5. La fourniture des meules est et sera à la charge du bailleur, le preneur sera responsable des avaries provenant de sa faute et payera vingt quatre francs par vingt ou un pouce ancienne mesure de diminution.

6. Se réserve le bailleur la pêche exclusive dans les eaux qui traversent et bordent les biens affermés.

7. Le bailleur se réserve la faculté de disposer pendant vingt quatre heures de chaque semaine du présent bail de l’eau du moulin pour l’irrigation de ses prairies….

8. ….

9. Le preneur sera tenu à toutes les grosses et menues réparations du moulin et de ses dépendances, à celles du déversoir et de rendre le tout en bon état à la fin du bail tel qu’il l’aura reçu à son entrée, …..

10. Le preneur recevra à l’entrée du bail les terres de la couture dite Differterbour, ensemencées en durs grains ; il devra les laisser et abandonner bien ensemencées en pareils grains à la sortie du présent bail

11. Il ne pourra ensemencer par année que cinquante six perches carrées de terre en graines oléagineuses

12. ….

13. ….

14. A la sortie du bail, le preneur pourra emporter les fourrages et pailles qui n’auront pas été consommés mais les fumiers resteront au bailleur

15. Le bail est fait moyennant un loyer et fermage annuel de MILLE NEUF CENTS FRANCS que le preneur s’oblige de payer au bailleur en sa demeure à Differt par moitié au vingt cinq septembre et au vingt cinq mars de chaque année de bail, en espèces d’or ou d’argent ayant court et non autrement, le premier desquels payements écherra et sera fait le vingt cinq septembre de la présente année et sera ainsi continué de six mois en six mois jusqu’à la fin du présent bail

16. A l’assurance de ce fermage, le preneur hypothèque spécialement un corps de biens lui appartenant, constitués en maison, terres, prés, jardin et bois, situés sur le territoire de Hondelange, tel qu’il l’a exploité jusqu’à présent par lui-même et sur lequel il consent à toute inscription à ses frais

17. A défaut de payement de tout ou partie du prix du bail aux époques fixées ou d’inexécution de toute autre clause, charge ou condition, le présent bail sera résolu de plein droit et il sera libre au bailleur de faire déguerpir le preneur de tous les biens loués ….

18. ….

19. Les héritiers et ayant cause du preneur seront obligés solidairement à l’entière exécution des présentes dans toutes leurs clauses et dispositions, néanmoins si le preneur venait à décédé pendant le courant du présent bail, ses héritiers ne seront obligés que d’achever l’année commencée…..

Pour l’exécution des présentes, le preneur élit domicile tant pour lui que pour ses héritiers et ayant cause en sa demeure actuelle de Hondelange…..

Le cadastre primitif de 1845 renseigne un moulin à farine sur la parcelle 169 « Schröpesch » d’une contenance de 12,3 ares.

Au décès de Maximilien Marlet, sa fille hérite de tous ses biens. AyantElle épousée le 17 décembre 1839 le docteur Jean Nicolas Lenger, né à Warnach en 1811, et c’est lui qui va gérer le patrimoine.

Il ramène d’abord à Differt l’huilerie qui fonctionnait à Turpange et ajoute deux meules à Differt. Un dossier d’autorisation est introduit à la Province et, à cette occasion, le conducteur des Ponts et Chaussées Besseling signe le 22 juillet 1856 un plan de Differt avec les différents bâtiments appartenant au docteur Lenger et un plan détaillé du moulin . La carte de P. Van der Maelen (feuille 22/2), publiée en 1853 , répertorie à côté du moulin une « fabrique de vermicelles ». C’est une curieuse activité dont aucun document d’époque ne parle. En 1858, le moulin à farine est agrandi mais l’huilerie qui existait à proximité est détruite. Une autre transformation survient en 1860 pour y aménager un moulin à vapeur . Les biens du docteur Lenger font l’objet d’une donation – partage en 1880.

Un incendie survenu le 13 février 1892 endommage le moulin qui sera entièrement reconstruit en 1910, de même que la maison d’habitation. Les époux Hesse procèdent encore à un agrandissement en 1942. Après la succession de 1947, l’ensemble échoit aux conjoints Lecomte – Hesse demeurant dans les Ardennes françaises. Le bâtiment change de destination en 1961 et devient un restaurant.

c. Meuniers

Un dénommé Barnich est meunier à Differt avant 1791. Jean Evrard Barnich décède en effet au moulin de Differt en 1791 chez un de ses enfants.

Le 19ème siècle verra se succéder une série impressionnante de meuniers. Les conditions de travail étaient-elles particulièrement difficiles, les rétributions trop faibles ? Les propriétaires, les familles Marlet puis Lenger, entraient-ils facilement en conflit avec leurs meuniers ? Nous ne le savons pas.

Jean Pierre Goeury, connu comme meunier à Messancy, était sans doute propriétaire du moulin de Differt entre 1787 au moins et 1801. Il a probablement cédé ses affaires à son fils Jacques. Celui-ci, né à Differt le 20 septembre 1787 est d’abord connu comme cabaretier puis comme meunier en 1807. Le 21 août 1810, il épouse en premières noces Marguerite Dosser, veuve de Nicolas Thill, meunier à Turpange. Le couple eut un fils, Jean Pierre, né le 21 novembre 1811. Marguerite Dosser décède le 14 février 1830 et Jacques se remarie le 18 mai 1831 avec Marie Thérèse Hébrant.

Jean Becker est imposé sur des terres en 1826 comme meunier de Differt.

La suite du 19ème siècle verra se succéder une série impressionnante de meuniers. Les conditions de travail étaient-elles particulièrement difficiles, les rétributions trop faibles ? Les propriétaires, les familles Marlet puis Lenger, entraient-ils facilement en conflit avec leurs meuniers ? Nous ne le savons pas.

Il est vraisemblablement suivi par Charles Thill époux d’Elisabeth Theisen de Hondelange (décédée à Hondelange le 12 septembre 1828) qui reprend le bail d’exploitation en mars 1835. Le couple eut au moins un fils, Pierre, né à Hondelange le 3 avril 1827. Charles décède au « moulin Marlet » le 10 janvier 1837.

Par un procès verbal du 20 avril 1847, nous apprenons que les travaux de construction de l’église de Bébange ont été adjugés à monsieur Lejeune, « régisseur » au moulin de Differt .

Peu de temps après, c’est Pierre Kellen qui est meunier ; il quitte Differt pour Turpange en mars 1857. Il est suivi, pour un an seulement, par Louis Fonck, célibataire de 28 ans né à Bour.

Nous trouverons ensuite la famille Meyer, venant de Septfontaine (GD Lux) : Jacques, son épouse Catherine Weyler et leur fille Anne Marie née à Septfontaine le 4 avril 1866. Inscrits à Differt en septembre 1867, ils s’en vont déjà en avril 1868. C’est alors au tour des époux Nicolas Wagner né à Clairefontaine et Suzanne Hesse originaire d’Autelbas de tenter leur chance. Ils sont inscrits dans la commune en novembre 1874. Suzanne décède à Differt le 7 juillet 1880 et l’on perd alors la trace de son mari. Joseph Arend époux de Marie Weis est à Differt en 1885 et 1886.

Henri Sand est originaire de Septfontaine (GD Lux) : lui aussi y est né le 8 septembre 1856 et il est répertorié comme meunier à partir du 1er février 1887. En décembre 1888, Michel Sand né à Septfontaine (GD Lux) en 1856 s’inscrit comme « farinier » à Differt, venant de Buvange . Ils vivent au moulin en compagnie de leur mère Eva Bork, veuve de Philippe Sand, meunier décédé à Septfontaine en juin 1884. Eva Bork quitte Differt en 1891. Cécile Sand, née à Bettembourg en 1852, demeure également au moulin ; elle épouse le 8 juin 1894 François Hilbert de Messancy.

Jean Ries, né à Differt le 3 janvier 1847 (ou 1852), époux de Marguerite Delcour(t) originaire de Hobscheid (GD Lux), est qualifié de cultivateur puis de meunier à Differt en 1891 ; il y procède à la démolition d’un bâtiment rural de 2 ares de superficie. Il habite la maison n° 6 qui n’est pas le moulin. Sa succession est enregistrée en 1897 22. Etait-il propriétaire alors que les Sand étaient ouvriers ou a-t-il fait tourner le moulin en attendant un meunier professionnel ? Le couple eut trois enfants : Catherine, née à Eischen en 1885, Joséphine née à Eischen en 1888 et Victorine née à Differt en 1893. Marguerite Delcourt est veuve en 1932, toujours domiciliée dans la commune de Messancy.

Pierre Etienne, époux de Marie Lambert, est renseigné comme meunier vers 1894.

Gilles Joseph Plomteux, originaire de Widogne mais venant de Assenois fait brièvement office de meunier entre janvier 1898 et janvier 1899.

Pierre Hoffman, né à Konsdorf en 1843, époux de Rose Kleyer est renseigné comme meunier en 1900 mais quitte la commune en janvier 1902. Le couple et ses 4 enfants étaient de nationalité luxembourgeoise .

Adolphe Nickels, né en 1885 à Kneutingen (Alsace – Lorraine) s’inscrit dans la commune comme meunier en août 1907 mais y reste peu de temps. Il est l’époux de Catherine Ries. Jean Nicolas Feller, époux de Marie Braun, venant de Eischen, est répertorié en 1907 et 1908.

Un nouveau meunier, Nicolas Hesse, reprend ensuite le moulin. Né le 20 avril 1879 à Wolkrange, fils de Clément et Anna Grasser, il a épousé Célestine Hesse originaire de Halanzy. Il gère d’abord le moulin de Wolkrange avant de venir à Differt. Il entreprend en 1910 la reconstruction des bâtiments endommagés par un incendie en 1862. Sa fortune doit être importante car, en 1916, la commune de Messancy devant faire face à de lourdes charges imposées par l’occupant allemand se tourne vers des particuliers pour emprunter de l’argent. Nicolas Hesse intervient pour prêter une somme de 5000 francs . En 1918, il vend différentes terres. Plusieurs ouvriers meuniers viennent épauler Nicolas Hesse : Charles Haas et Emile Haas de Aix-sur-Cloie puis Pierre Genin de Halanzy. Nicolas Hesse et son épouse ont une fille, Marie Françoise, née le 27 juin 1909. Le couple quitte Differt en septembre 1945 pour s’installer à Halanzy .

C’est alors Pierre Lucien Margue qui vient prendre la relève. Né à Aubange le 22 avril 1920, il est l’époux de Maria Godelaine originaire de Flavion. Pierre Margue sera le dernier meunier de Differt. Le couple quitte en effet le moulin en octobre 1956 pour s’établir à Aubange.

7. Habergy

a. Localisation – toponymie

- Le moulin à farine est implanté à la sortie du village en direction de Rachecourt au n° 113 ; il est alimenté par le ruisseau de Habergy (Hiverdingerbach) et un étang important. Il est en contrebas de la route. La date 1718 est gravée au-dessus de l’entrée. L’ensemble comprend, outre le logis et le moulin, deux étables et une grange dont la porte contient l’inscription « MT : GR/M : D : CCC ». Ces bâtiments sont décrits au Patrimoine monumental de Belgique, T 19, arrondissement d’Arlon.

Les toponymes proches sont : Müllenwies en contrebas du moulin et Müllen Striesel sur lequel il est bâti (cadastre 1821).

- D’autre part, la scierie – huilerie Burton fut établie en 1771, également sur le ruisseau de Habergy, au lieu-dit « Stecken » (cadastre 1821 et atlas des cours d’eau 1845). Le bâtiment est situé actuellement rue de la Scierie.

Le ruisseau qui traverse le village et actionnait le moulin à farine et la scierie est dénommé « Hieverdingerbach » mais on découvre aussi le nom de « Krinckel5 », orthographié « Crinquelle bach » dans un document de 1809, sous le régime français ! Il s’agit probablement de la partie du ruisseau comprise entre sa source et le moulin à farine.

b. Moulin à grains

C’est un document de juillet 1331 qui relate pour la première fois l’existence d’un moulin à Habergy : Aleidis d’Aix-sur-Cloie, dame de Bereldingen, femme de Walter de Wiltz, lègue à sa cousine Béatrice, religieuse à Clairefontaine, son moulin de Hewerdingen .

En 1351, Jean de Schoppach, écuyer, reçoit en fief le moulin et le vivier de « Herverdenges » .

Les siècles suivants ne nous laissent aucun document permettant d’en confirmer l’existence.

L’inscription « 1718 » qui figure au-dessus du linteau laisse penser que le moulin fut reconstruit (ou agrandi) cette année-là.

Les déclarations notées dans le relevé cadastral de 1766 nous donne une description sommaire : le moulin est équipé de deux tours permettant de moudre le grain et piller l’orge et d’actionner une scierie. Un étang proche est à usage du moulin. Le meunier jouit du pâturage avec la communauté .

Le moulin appartient de 1766 à 1795 à la famille Bergh. Jean Pierre Bergh, meunier et propriétaire du moulin de Fouches, épouse en 1748 Marie Urban. Il officiait également comme notaire . Leur fils Nicolas reprend les affaires. Il est aussi directeur d’une imprimerie à Luxembourg, directeur de la poste aux chevaux d’Arlon et, en 1784, acquiert le moulin à papier de Stockem. Il avait épousé Marie Claire Perl en 1782. Nicolas décède en 1793 et c’est sa veuve qui gère alors les entreprises.

En 1770, un litige se déclare entre Jean Pierre Bergh et son meunier Nicolas Burton. Ce dernier, soutenu par plusieurs laboureurs du village, veut construire son propre moulin. Jean Pierre Bergh oblige les habitants de faire moudre leurs grains à son moulin et d’autre part refuse de faire fonctionner la scierie, service que tous réclament au village. Nicolas Burton voulant réaliser son projet en aval du moulin existant, Bergh en prend prétexte pour intenter un procès pour « détournement du lit du ruisseau voisin de ses prairies » . Bergh sera débouté et Nicolas Burton recevra de l’Impératrice Marie Thérèse, en 1771, une charte autorisant l’installation de son entreprise. (voir ci-après § d).

LeEn juin 1793, les troupes françaises de retour de la bataille de Weyler commettent des vols dans le village et pillent le moulin.

Un document rédigé en 1809 nous donne plus de renseignements. Le moulin est équipé de deux roues perpendiculaires qui font mouvoir deux tournants. Les meules proviennent de Champagne. On pratique la mouture du froment, du seigle et du méteil de qualité « à la grosse », c’est-à-dire que les grains ne sont passés qu’une seule fois. La production est de deux quintaux par jour. La récolte de 1806 est considérée comme mauvaise : 100 hectolitres de froment, 1000 hectolitres de seigle et 50 d’orge. Comme il y a trop peu de céréales pour les 603 habitants de la mairie, on en achète sur les marchés d’Arlon et de Longwy .

Le plan cadastral relevé en 1854 signale un « moulin et distillerie », ce qui laisse supposer qu’une activité annexe, certainement appréciée par les habitants, avait été adjointe. L’activité de cette distillerie cesse en 1877 et le local est transformé en « chambre à four ».

A la fin du 19ème siècle, le moulin appartient à Nicolas Peiffer – Fichbach puis à sa veuve en 1903. Une donation – partage intervient en 1906 ; Michel Albert Peiffer – Kemp en est usufruitier. Un changement de limites et une vente interviennent en 1908. Nous trouvons ensuite comme propriétaire en 1953 Jean Pierre Peiffer, cultivateur à Habergy.

c. Meuniers

Simon Muller est signalé comme meunier avant 1679 et Nicolas Orban en octobre 1685.

Vers 1760, la famille Bergh emploie comme meunier Nicolas Burton. Mais celui-ci prend son indépendance et construit une scierie au nord du village.

Entre 1782 et 1788, c’est Jean Kauffmann, né en 1755 à Kehlen, époux de Elisabeth Balon de Hachy, qui est meunier. Il assume un bail de 7 ans puis quitte Habergy pour exploiter le moulin de Villance.

Nous trouvons alors Michel Thibessart, né à Bébange le 17 février 1756, comme meunier de 1789 à 1818 Michel Thibessart. Il est propriétaire du moulin. C’est le contribuable le plus important de la commune. Il épousa (en premières ou secondes noces) le 8 février 1780 à Clémency Suzanne Hintgen. En 1794, il prend pour troisième épouse Catherine Rausch de Habergy.

Un relevé des contributions du 14 thermidor An 6 (août 1798) nous parle d’un Jean Thibesart qui se dit « meunier patenté ». Il habite la maison n° 45, emploie un domestique, est marié avec deux enfants et paie des contributions foncières pour 510 livres 4 sols et 7 deniers .

Le registre civique de 1806 le renseigne comme meunier à partir de Michel Thibessar, né à Bébange le 17 février 1756. Jusqu’en 1789, il est repris comme alors qu’il était cultivateur auparavant, ensuite comme meunier. Il eut au moins six enfants dont Henri, né à Fingig et Nicolas né à Habergy le 22 mars 1795. Sa fortune est estimée à 40.000 francs en biens fonds. En 1803, il occupe la fonction de maire de Habergy.

Nicolas fut également meunier, aidant sans doute son père.

Un relevé des contributions du 14 thermidor An 6 (août 1798) nous parle d’un Jean Thibesart qui se dit « meunier patenté ». Il habite la maison n° 45, emploie un domestique, est marié avec deux enfants et paie des contributions foncières pour 510 livres 4 sols et 7 deniers .

Antoine Peiffer est né à Capellen (GD Lux) en 1797 et meurt le 8 août 1872. Il vient travailler au moulin à Habergy en 1818 et en deviendra plus tard le propriétaire. Il épouse Marguerite Thibessar (Thibesart) dont il a sept enfants entre 1832 et 1845. Une de ses filles, Jeannette, va s’établir aux Etats-Unis en 1867 . Antoine Peiffer sera bourgmestre de Habergy. Il cède le moulin à son fils Nicolas en 1867, lorsque ce dernier épouse Marguerite Fischbach. Ce couple eut au moins un fils prénommé également Nicolas, né à Halanzy le 30 novembre 1869 et marié à Habergy le 24 octobre 1900 avec Elise François (née à Guelff le 16 mai 1882, fille de Jean et Marie Biloque). Ce couple Peiffer – François engendre au moins 6 enfants : Victor, né le 19 juillet 1901 ; Albert Nicolas, né le 24 juillet 1907 ; Arthur, né le 28 novembre 1908 ; Philomène Eugénie, née le 13 décembre 1910 ; Elise Marguerite, née le 23 octobre 1913 et Joséphine née le 31 juillet 1917. Nicolas Peiffer décède le 26 avril 1940. Sa propriété foncière en 1930 comptait 19 ha 76 ares. Il possédait le moulin à farine, la maison et l’étang Mühlenweis. Après 1940, le moulin ne moud plus brièvement que de la farine pour bestiaux.

d. Autre moulin : scierie et huilerie Burton – Eppe.

En 1766, Nicolas Burton est meunier à Habergy et possède la maison voisine du moulin à farine . Il est alors employé par Jean Pierre Bergh qui en est le propriétaire. Les habitants du village souhaitent bénéficier d’une scierie et d’un moulin à huile. Nicolas Burton décide de construire sa propre entreprise. Ne pouvant l’ériger à proximité du moulin à farine, il demande à l’impératrice Marie Thérèse l’autorisation d’édifier une scierie et un moulin à huile à l’entrée du village, en venant de Bébange. Il obtient cette autorisation en 1771 au lieu-dit « Stecken ». Cette scierie est reprise sur la carte de Ferraris en 1777.

Par la grâce de Dieu, Impératrice douairière des Romains, Reine de Hongrie et de Bohême, ….,

A tous ceux qui ces présentes verront, Salut.

Reçu avons l’humble supplication et Requête de Nicolas Burton par laquelle il nous a très humblement supplié de lui accorder nos Lettres Patente d’Octroi pour ériger sur le ruisseau de Habergy et sur son propre fond, Prévôté d’Arlon, une scierie, une foulerie, un tordoir à huile parmi la reconnaissance d’un florin d’or à nos Domaines. …

Il devra faire construire le dit tordoir, scierie et foulerie en dedans le terme d’un an, date des présentes et qu’avant d’en pouvoir jouir elles devront être produites tant aux Dits de nos Finances qu’à ceux de notre chambre des comptes pour y être respectivement vérifiées, entérinées et enregistrées à la conservation de nos droits et hauteurs….

Car ainsi nous plaît-il, En témoin de ce que nous avons fait mettre, notre grand scel à ces présentes données en notre ville de Bruxelles le vingt septième jour du mois de mai de l’an de grâce Mil sept cent soixante et onze et de nos Règnes le trente unième.

Par l’Impératrice douairière et Reine

Jean Nicolas Burton est « scieur à l’eau et huilier ». Sa demeure, située alors chemin de Guelff n° 1, s’appelle « Bourtongs ». Jean Nicolas est né à Habergy le 3 mai 1796. Il marie Thérèse Thibessar née à Habergy le 5 septembre 1797. Elle décède le 20 juin 1874 et son époux le 4 février 1870. Il eurent deux fils : Jean Jacques né le 28 avril 1834 et Jacques Joseph né le 2 mars 1844. Ce dernier épouse le 11 juin 1873 Marguerite Bendels originaire de Kahler. Ils ont un fils, prénommé aussi Jacques Joseph, né à Habergy le 11 août 1865.

Un conflit va surgir au milieu du 19ème siècle. Depuis l’acte de transaction signé avec le meunier le 9 mai 1832 chez le notaire Gras d’Aubange, les riverains du ruisseau de Habergy peuvent utiliser l’eau pour irriguer leurs prairies. Mais en 1852, Nicolas Graff veut construire une écluse. C’est alors le procès inévitable. Nicolas Graff obtient gain de cause en justice de paix à Messancy mais est débouté en appel en 1859. L’abbé Maurice Muller affirme, dans son histoire de Habergy, que ce litige a partagé les familles du village pendant un demi siècle et que des querelles stériles ont abouti à la lutte scolaire dans la commune en 1882 .

En 1844, la scierie et l’huilerie sont munies de deux roues jumelées. L’atlas des cours d’eau les attribue (erronément ?) à monsieur Dupont . La carte Vander Maelen éditée en 1853 renseigne : scierie et moulin à huile.

Jacques Joseph épouse à Habergy, le 19 avril 1893, Marguerite Eppe, née à Guelff le 2 novembre 1872. Ce couple a deux enfants : Louise Joséphine née le 4 juin 1894 et Angélique Eva née le 11 août 1897. Mais Marguerite décède à Guelff le 15 juillet 1902. Sa sœur Elise Joséphine, venue au moulin pour s’occuper des enfants, épouse son beau-frère le 23 mars 1903. Ils auront également deux filles, Maria Elisa Irène née le 3 juillet 1904 et Alice, née le 31 décembre 1908. Jacques Joseph, qui fut bourgmestre de Habergy, y décède le 13 novembre 1929, Elise Joséphine le 22 septembre 1956.

Jacques Joseph Burton – Eppe procède à un agrandissement du bâtiment en 1896. En 1903, il construit une maison réunie à la scierie ; l’huilerie alors est toujours fonctionnelle .

Vers 1920, l’ensemble est propriété du menuisier Jean Arthur Eppe – Burton. Il introduit en 1944 une requête pour établir un nouveau déversoir sur le canal . Un plan détaillé, joint à ce dossier, nous montre les parcelles cadastrales et le profil de l’ouvrage à réaliser 46. L’activité de la scierie cesse en juin 1955 .

Au début du 20ème siècle, les fonctions du moulin étaient multiples .

Les familles du village récoltaient les faînes en plaçant de grands draps sous les hêtres. Les faînes étaient rassemblées en ballots et ramenées à la maison pour être nettoyées des écorces en les secouant avec un van. Les graines apportées au moulin étaient alors placées dans des sacs en crin de cheval puis chauffées dans une cuve sous forte agitation. Les sacs étaient ensuite disposés dans une profonde encoche d’ 1,5 m taillée en V dans le tronc d’un chêne. Un coin de bois était posé au dessus des sacs. Une roue pleine chevillée en bois, reliée à la roue extérieure du moulin, enfonçait progressivement le coin qui écrasait ainsi les faînes. L’huile qui en sortait s’écoulait par une entaille munie d’un robinet, creusée dans la partie inférieure du tronc d’arbre.

La force hydrauliquee mécanisme du moulin permettait aussi, grâce à un mécanisme au réglage très fin, de décortiquer les grains d’orge pour en faire de l’orge perlé, base de potages consistants.

Il était aussi possible d’actionner une presse à pommes dont le jus servait à préparer du cidre.

Une ingénieuse succession de roues reliées par des rubans permit aussi d’actionner une moissonneuse – batteuse disposée dans la cour du moulin.

L’électricité fut produite jusque 1970 environ.

La scierie elle-même fonctionnait au profit d’habitants du village et des environs ou de menuisiers professionnels. Les différents types d’arbres étaient sciés selon la saison : le hêtre en été, le chêne en dehors des périodes de gel, les résineux et le peuplier en hiver48.

8. Hondelange

Moulin à grains

Aucun bâtiment ne permet de retracer l’histoire d’un moulin à Hondelange. Seuls quelques documents nous prouvent que le village en fut pourvu autrefois, au moins depuis le 17ème siècle.

Le moulin de Hondelange est engagé (mis en gage) le 10 septembre 1617 par Wilhelm de Lontzen et Jeanne Salomé de Spanheim, son épouse, au profit de Gaspar de Cithausen. Dans la déclaration générale des droits des seigneurs de Hondelange en 1638 figure le « moulin de Hondelange » . E. Tandel cite un dénombrement des biens dépendants de la maison de Hondelange en 1646. On y relève que « (les sujets) sont aussi obligés à la fortification de la maison, comme aussi au moulin faire les manœuvres et mener les pierres à moudre, pour ce ils ont les dépens de bouche ». Ce même texte précise qu’à cette époque, le seigneur avait commandement sur quinze à dix-sept sujets, de servile condition. Le 27 mars 1672, Elisabeth de Lontzen engage à nouveau le moulin pour payer la dot de Sophie Préaux qui entre à l’abbaye de Hosingen. Enfin, en mai 1687, Paul Frédéric de Nachten fait un dégagement (reprise de gage) du moulin. Les de Nachten, seigneurs de Hondelange, sont ruinés en 1709. Leurs biens sont saisis au profit de mademoiselle de Monflin. Nous savons aussi qu’au 17ème siècle le moulin de Turpange fut moulin banal des seigneurs de Hondelange car le ban de Turpange avait été mis en gage aux seigneurs de Hondelange par ceux de Noedelange, propriétaires précédents. Dominique Ho(r)sch et son épouse Catherine Lech sont connus comme meuniers au début du 18ème siècle, vers 1712. Leur fille Catherine est née au moulin le 6 février 1715. Dominique Ho(r)sch décède à Hondelange le 11 janvier 1744. Il est possible que Guillaume Hosch, fils de Dominique, ait aussi été meunier. Il serait né en 1712 et mort en 1765. Un autre dénombrement réalisé par Louis Albert de Monflin le 24 avril 1759 stipule que le moulin rapporte 1 maldre de froment et 1 maldre de seigle . Nous avons aussi connaissance du décès à Hondelange de Elisabeth Mersch, épouse du meunier Valentin Habaru, le 16 juillet 1774. Mais rien ne prouve que Valentin Habaru était meunier à Hondelange. On peut supposer que le moulin a cessé toute activité au milieu du 18ème sièclevers 1770. Les relevés autrichiens et français ne le mentionnent plus.

Où localiser le moulin ? Nous trouvons sur le plan cadastral de 1821 deux parcelles situées au bas de la rue de la Vallée avant la jonction avec la rue de la Chapelle dénommées « Bei den Mühlen » et « Mühlenfeld ». La carte de Ferraris éditée en 1777 montre une construction à cet endroit, sans l’identifier, mais on voit nettement l’étang d’alimentation. Cet étang est encore représenté sur l’atlas des chemins de 1845. Il était situé à l’arrière du château. Le cadastre récent (2005) y mentionne toujours un toponyme « Bei der Mühlen ». Le moulin du village se situait donc certainement à cet endroit.

9. Longeau

a. Localisation – toponymie

Le moulin est situé actuellement à l’extrémité d’un diverticule de la rue Beau-Séjour ; il bâti sur la parcelle dénommée « Laser Mühlen » (moulin de Longeau) au cadastre de 1821. Les parcelles voisines portaient les appellations de « Auf Mühlen Driesch » (les terrains incultes près du moulin) et « In Mühlen Pesch » (enclos, pacage du moulin). Un labour acheté à Longeau en 1833 par Pierre Thill, meunier à Messancy, est situé « Im Mühlen Peschelchen » . Le moulin était alimenté par un canal amenant l’eau de la Messancy. Il était bien localisé sur la carte de Ferraris en 1777.

b. Moulin à grains

Un moulin existait à Longeau au moins du 16ème siècle, probablement avant. En effet, un nouveau moulin est construit en 1602, mis en gage par Elisabeth de Gondersdorf, dame de Noedelange. Il est édifié par le comte d’Ansembourg, alors seigneur de Guerlange. C’est donc un moulin banal.

Le moulin est figuré, avec un canal important, sur la carte de Ferraris éditée en 1777

Dans la nuit du 16 au 17 germinal An 11 (6 au 7 avril 1803), la grange du moulin contenant foin et bois est la proie des flammes. Théodore Thill est persuadé qu’il s’agit d’un acte volontaire mais, craignant des représailles plus importantes, il ne veut pas avertir la gendarmerie ni faire part de ses soupçons. Il avouera plus tard qu’il avait déjà reçu des menaces . Un autre incendie endommage le moulin le 16 décembre 1808. Etait-il lui aussi d’origine criminelle ?

Dans l’« Etat des moulins » remis à la préfecture par le maire Demathelin le 10 mars 1809, nous apprenons que ce moulin est très semblable à celui de Messancy : il est équipé de deux meules et sa production est d’environ 4 quintaux métriques par jour (soit 400 kg). Les moutures proviennent principalement de Bascharage, Hautcharage, Pétange, Athus, Aubange, Guerlange, Longeau et Messancy .

Le meunier Pierre Thill paie un impôt foncier de 89,39 florins en 1828.

Jean Thomas Lambert, d’abord journalier à Turpange, devient meunier à Longeau, sans doute comme aidant.

En 1845, Pierre Thill est propriétaire du moulin et de la maison bâtis sur les parcelles 616 et 617 section C .

Une écurie est ajoutée à l’habitation en 1881. Par acte de succession de Pierre Thill en 1883, ses biens reviennent à ses héritiers Catherine Thill, Pierre Thill-Reding, cultivateur à Guerlange et Jeanne Reding de Guerlange .

En 1926, l’ensembletous dles bâtiments sont démolis et entièrement reconstruits. Un agrandissement intervient encore en 1935.

Le moulin est resté en activité jusqu’en 1957.

c. Meuniers

Il faut attendre la période précédant 1769 pour avoir l’identité d’un meunier. Il s’agit alors de Charles Altenhoven dont l’épouse est Barbe Mains.

C’est Jean Pierre Schreiber qui lui succède. Il est originaire probablement de Mamer (fils de Guillaume et Anne Knepper de Mamer). Le 23 avril 1764, il épouse Anne Angélique Altenhoven, fille du meunier, née à Longeau le 20 décembre 1746 .

Nous trouvons ensuite Théodore Thill qui occupe le moulin avant 1800. Il avait épousé Elisabeth Muller de Longeau. Né en 1736, il est décédé à Longeau le 7 avril 1819. Théodore et son épouse sont enterrés au cimetière de Guerlange. Leur fille Anne Marie Marguerite née à Turpange en 1782, épouse en 1800 Jacques Wagner, né en 1772 à Longeau. Jacques Wagner est qualifié de « locataire du moulin » sans savoir s’il aidait son beau-père.

C’est Pierre Thill, fils de Théodore, qui devient meunier à son tour. Né à Turpange en 1769, il épouse à Messancy, le 21 novembre 1800, Barbe Tontlinger originaire de Guerlange. Selon le cadastre de 1824, Pierre Thill possède des terres pour une superficie de 5 arpents et 91 perches (environ 8 ares). Il s’éteint à Longeau le 13 décembre 1854 et est enterré au cimetière de Guerlange. Il eurent comme enfants nés à Longeau : André, Barbe, Jeanne, Anne Marie, Marie et Pierre. Une fille illégitime de Pierre Thill, Catherine (née en 1831) habite également au moulin . Par acte du notaire Adolphe Tesch à Messancy daté du 2 août 1844, Jeanne Thill, fille majeure de Pierre, sans profession, demeurant au moulin de Longeau, rachète à sa cousine Anne Marie Thill, demeurant au moulin de Messancy un terrain de 8 ares sis « Mühlendrisch » à Longeau, entre les terres de Pierre Thill, meunier à Longeau et Pierre Thill, meunier à Messancy . Ce document illustre bien la mainmise des Thill sur les moulins de la Messancy et la complexité de la généalogie de cette famille

Jean Jungers, né à Clémency en 1814, est certainement meunier à Longeau en 1856. Il y décède le 9 novembre 1873. L’acte de succession date de 1875 (cadastre vol IV). Il avait épousé Jeanne Thill : il était donc gendre de Pierre Thill, le précédent meunier. Jeanne Thill meurt à Longeau le 2 mars 1879. A cette époque, Pierre Nilles de Baranzy est domestique.

Jean Theis, né à Longeau en 1838, est également repris comme meunier. Il y était probablement ouvrier. Il avait épousé Joséphine Franck, née à Longeau en 1843 et dont il eut un fils, Paul né le 29 janvier 1878. Peu après cette naissance, la famille quitte Longeau .

Le moulin est alors repris par Jean Nicolas Lambert, né à Turpange le 2 février 1827, qui fut d’abord garçon meunier vers 1845. Jean Lambert et Anne Catherine Thomas, née à Sélange le 20 octobre 1826, se marient en 1857. Leur fils Jean naît à Turpange le 20 septembre 1863. Il épousera Joséphine Bentz à Aubange en 1893. Un second enfant, Charles, naît à Turpange le 11 juin 1865 et leur troisième fils Nicolas y voit aussi le jour le 2 avril 1868. Charles deviendra meunier également mais partira pour Sclessin en 1907 .

Nicolas poursuit l’œuvre de son père jusqu’en décembre 1912, date à laquelle il quitte Longeau pour Villers la Montagne. C’est alors Jean Mataigne, petit-fils de Jean Nicolas Lambert, né à Longeau le 22 août 1886 qui devient brièvement meunier. Il épouse à Messancy le 14 avril 1910 Mélanie Etienne née à Turpange le 23 décembre 1887. Ils ont une fille, Berthe Léa le 12 mai 1911.

Le moulin est ensuite repris par Jean Lippert, célibataire né à Guerlange le 14 février 1898, fils de Hubert et de Suzanne Dondelinger. Il sera aidé pendant de courtes périodes par des ouvriers en 1920 et 1921 : Servais Alberty de Frassem puis Jacques Kayl de Heusdorf. En 1923, le 13 novembre, il épouse à Messancy Cécile Marie Muller née le 19 septembre 1901 à Hautcharage. Ce couple a trois enfants : Joséphine Marie Marcelle née le 3 mai 1925, Germain René André né le 14 novembre 1927 et Pierre Paul né le 22 février 1930. Plusieurs domestiques seront employés temporairement au moulin entre 1926 et 1951 : Albert Majerus de Wolkrange, Alphonse Trillet de Wibrin et Jean Baptiste Schneder de Wolkrange puis Nicolas Risch de Tétange (GD Lux), Jean Majerus de Wolkrange, Fernand Boulanger de Saint-Léger, Henri Rodesch de Martelange, Ernest Pend de Hody, René Massot et Nestor Paul. Ce personnel ne reste généralement que quelques mois, un an tout au plus. Une servante, Anne Henriette Lichtfuss de Messancy, épouse de Paul Bergmann, est domiciliée au moulin avec ses deux filles de 1948 à 1953. Elle est ensuite domiciliée à Turpange.

Pierre Paul Lippert aide son père jusqu’en 1948. Jean Lippert cesse son activité de meunier en 1957 .

10. Messancy

a. Localisation – toponymie

- Situé aujourd’hui au n° 21 de la rue Deboulle, il se trouvait autrefois à l’extrémité du Millewee, impasse en cul-de-sac partant de l’actuelle rue du Castel, dénommé chemin n° 24 sur l’atlas des chemins de 1845. Par la création d’un nouveau tronçon en 1936, un accès vers la rue d’Arlon a désenclavé le moulin. Le nom « rue Deboulle » fut ensuite appliqué à l’entièreté de cette voie, débaptisant malheureusement l’accès à ce site vital pour le village pendant de nombreux siècles.

Le moulin se trouvait sur la parcelle « Bei den Mühlen » et le Millewee était bordé à l’Est par la parcelle « Im Mühlen Driesch » (friche ou terres incultes du moulin). Il était alimenté directement par l’eau de la Messancy. Des plans dressés en 1826 et 1882 nous montrent que les deux roues étaient fixées sur le pignon ouest, du côté de l’actuelle rue Deboulle. Le moulin était alors situé de l’autre côté de la rivière et accessible par un pont. Un canal de décharge parallèle à la rivière avait été creusé en amont du moulin.

- « Bei der Ölmühlen » est le toponyme pour la scierie – huilerie dont il subsiste un hangar contigu au n° 10, rue de la Promenade. Il était alimenté par le ruisseau de Sélange.

b. Moulin à grains

En 1309, le moulin de Messancy doit au château d’Arlon : 6 muids de froment, 6,5 muids de seigle, 1 porc et 8 chapons . Dans une charte datée de 1323 nous trouvons une autre mention des moulins de Messancy : Jean, roi de Bohême et comte de Luxembourg donne notamment en gage sa part des dîmes pour un emprunt qu’il contracte auprès du prévôt d’Arlon. En 1463, lorsque Jean, seigneur de Messancy, partage ses biens entre ses deux filles, il y stipule le moulin. En 1486 un acte d’héritage reprend la prairie sise auprès du moulin .

Catherine de Volkrange (Pays de Thionville), abbesse de Clairefontaine, vend en 1486 à Jean de Kesselstat, seigneur de Metzig, un héritage sis à Messancy, avec la prairie jouxtant le moulin (cartulaire de Clairefontaine, Tandel).

En 1558, des hommes d’armes français appartenant aux troupes du Duc de Guise font des incursions dans la région et brisent les meules du moulin . Le meunier, associé à son collègue de Fouches, adresse une requête au receveur d’Arlon afin d’être libéré de ses redevances. Celle-ci est traitée le 22 décembre 1558 : « Le receveur expose que les villages en question furent totalement bruslés, pareillement l’église ; le moulin estant situé dehors le villaige, tout dérompu et découvert en partie, lesquelles parties ledit musnier a faict recoustrer et réparer,ensemble fourni d’une pierre blanche à mouldre, et ce pour les bonnes paroles de ce recepveur, lesquelles réparations peuvent avoir cousté cent karolus d’or ». Le lieutenant-prévot d’Arlon, Bernard Everlenger, constate le 8 février 1559 que le receveur a tenu le meunier de Messancy quitte pour 4 florins d’or, quatre livres de cire, 4 chapons, 2 muids 13 setiers de froment et 5 muids 11 setiers de seigle .

Dans les comptes que Jean de Riaville, receveur général des aides, dresse en 1621, nous apprenons que « le moulin audit Messancy a été mis en oultrée et est demeuré à Schaunen Sondag de Niedercorn pour un terme de six ans consécutifs … à condition d’y faire un nouveau tournant en pierre blanche de Chalon ». Le meunier se voit forcé d’effectuer ces réparations à la meule en pierre de Champagne et doit, en attendant, payer 28 maldres de grains dont un tiers en froment.

Le dénombrement des feux de 1656, après la guerre de Cent Ans et l’épidémie de peste, ne relève plus que 14 ménages au village et aucun meunier n’y est répertorié.

Mais à l’occasion du dénombrement réclamé par la chambre royale de Metz en 1682, la comtesse de Schomberg, dame de Messancy, déclare qu’elle possède la cinquième part du moulin, ce qui lui rapporte annuellement environ un muid et trois bichets de seigle (environ 270 litres), autant d’avoine, un florin d’or, un chapon et une livre de cire.

Arnould François de Tornaco, seigneur pour ¾ de Messancy mais résidant à Termonde, détaille en 1758 toutes ses possessions. Il tire 1/5 des droits du moulin de Messancy mais le four banal, tombé en ruine depuis de nombreuses années, ne rapporte rien. La baronne de Tornaco et la vicomtesse de la Fontaine, co-dames de Messancy, bénéficient toujours du 1/5ème de la dîme du moulin en 1766.

Sous le régime autrichien, les moulins font l’objet de visites régulières de la part d’experts du gouvernement. Le rapport dressé le 21 septembre 1771 précise l’état du domaine. Le meunier, dont le nom n’est pas rapporté (en fait Nicolas Hosch), loue le moulin depuis six ans. Le moulin est flanqué d’un petit jardin, d’une écurie et d’une grange. Les murs sont en bon état mais certaines parties basses, abîmées par des inondations, doivent être réparées. La charpente et la toiture en ardoises sont en bon état, de même que les planchers à l’exception de celui du poêle et d’une chambre ; celui du moulin lui-même vient d’être refait, suite aux recommandations de la visite précédente. Certains mécanismes ne sont qu’en état passable. Les deux roues et les arbres sont neufs. Une meule gisante est cassée en six morceaux et ne peut donc plus être utilisée. La décharge d’eau au-dessus du canal n’existe plus or elle est indispensable pour éviter le « croulement » de la retenue d’eau. Les « banaux du village doivent fournir le bois et les prestations pour réaliser les empalements ». L’ «avenu » qui mène au moulin est en bon état, de même que le pont.

La carte de Ferraris éditée en 1777 représente parfaitement le moulin et son canal, sans le noter spécifiquement.

Le 27 mars 1789, Perin, receveur des domaines au quartier d’Arlon, vend aux habitants du ban les 4/5èmes du moulin à l’exclusion du 1/5ème que possédait le seigneur à la fin du régime autrichien. Les usagers sont donc majoritairement propriétaires et gestionnaires du moulin qui, de seigneurial, devient communal.

Ce jourd’hui 27 mars 1789 – Devant le notaire de Habay la Neuve ont comparu Jean François Perin receveur des domaines au quartier d’Arlon. Nous a déclaré qu’ensuite de l’autorisation du gouverneur général des Pays Bas et néanmoins sous son agréation il vendait, cédait et abandonnait irrévocablement et à toujours les quatre cinquièmes du moulin banal et pour autant domanial de Messancy avec ses aisances, dépendances, ustensiles, droit de mettre en hausse à l’exclusion du seigneur qui possède le cinquième et tous autres droits.

Cette vente est faite aux bannaux du même moulin acceptant par Jean Wagner, mayeur, Jean Hennico, sindic dudit Messancy et André Loutsch de Longeau, leurs constitués et cela aux clauses et conditions suivantes :

Prix 2000 écus d’argent au cours actuel de cette province de Luxembourg …

Le moulin fut vraisemblablement confisqué par l’Etat français et vendu à la famille Goeury, originaire d’Aubange.

Un relevé administratif de 1809 nous apprend que le moulin était muni de deux tournants équipés de meules en pierre de Champagne. Sa production était de 4 quintaux métriques par jour (400 kg) ; les grains moulus étaient le froment, le méteil, le seigle, l’orge et l’avoine. Les moutures provenaient de Messancy, Clémency, Aix-sur-Cloie, Bébange, Longeau et Guerlange. La qualité des moutures était soit à la parisienne (économique) soit à la grosse selon la commande. La consommation en grains était alors estimée à 4 hectolitres et 50 litres par an et par habitant .

Jacques Goeury (Gourÿ) est imposé comme meunier en 1824. Il vend ensuite la maison et le moulin (parcelle cadastrale 1305) à Pierre Thill qui est déjà repris comme propriétaire en 1824 également.

Jean Joseph de Mathelin porte plainte en 1832 contre Pierre Thill. La Députation Permanente demande au meunier, après enquête, de placer deux vannes de décharge pour éviter, en période de crue, que les terrains voisins ne soient inondés .

Dans le cadastre de 1845, le moulin est repris avec une superficie de 0,8 ares, la maison 6,2 ares et le canal 27,8 ares . Le moulin est agrandi et amélioré par Pierre Thill en 1859 sur la parcelle dénommée « In Mühlen Driesch ».

Charles Thill entre en possession du moulin par donation de son père en 1867 . En octobre 1872, il porte plainte contre la commune pour défaut de curage. Le bourgmestre rétorque que c’est l’activité du moulin qui amène des alluvions et c’est donc au meunier de procéder au curage. De 1874 à 1876, un litige oppose le meunier à Léopold de Mathelin au sujet du canal. Monsieur de Mathelin prétend que les berges du canal lui appartiennent mais un rapport dressé par l’administration des Ponts et Chaussées d’Arlon démontre que c’est bien le meunier qui est entièrement propriétaire du canal et de ses berges. Le conseil communal, interpellé pour résoudre le litige, se déclare incompétent et demande aux parties de s’adresser aux tribunaux . Le moulin est agrandi et amélioré en 1877.

Lors du conseil communal de janvier 1878, la demande de Charles Thill pour la réfection du gué au lieu-dit «Wascherei » est examinée : les eaux de la rivière remontent à son moulin .

En 1900, la propriété est vendue ; le moulin et la maison d’habitation sont complètement démolis . L’ensemble passe à Hyppolite Callier qui a épousé Marie Laurent, nièce du ministre Victor Tesch (cfr Chroniques n° 16 : les bâtiments Tesch et Castilhon). On peut supposer qu’il reconstruit alors la maison qui subsiste aujourd’hui. Son fils André Lucien en hérite et revend la maison et le canal à Jacques Sand – Michel en 1932. Une donation partage entre sa veuve et ses enfants interviendra en 1949 .

c. Meuniers

Les comptes des domaines relevés en 1621 signalent que le moulin est loué pour un bail de 6 ans à Dominique (Sondag) Schaunen de Niederkorn.

Le 29 juillet 1723, Jean Hevan (Even ?), fermier du moulin banal, cède son bail à Théodore Kunzings(er) demeurant à Thill (France) . Théodore Kuntziger, sans doute originaire d’Eischen, est marié à Anne Muller. Ce couple aura au moins huit enfants nés à Messancy entre 1726 et 1739. Les revenus du moulin sont dus en partie au seigneur de Messancy (Jean Baptiste d’Henron) représenté par son officier Jean Pierre Manderscheid.

Vers 1764 – 1774, c’est Nicolas Hosch qui est meunier. Il est né en 1739 à Buvange, fils de Nicolas et Marie Rodange. Il a épousé Marguerite Kunsch à Messancy en 1751 puis Marie Scherer en 1764. Nicolas Hosch prend en bail le moulin Lampach à Viville (dit Neumühlen ou Neuf moulin) en 1771. Ne pouvant gérer les deux sites, il cède le bail de Messancy à son gendre Jean Nicolas Kerschen, meunier à Udange. D’autre part, sa fille Catherine née à Messancy le 2 janvier 1774 épouse à Steinsel en 1795, Jean Goergen de Bach, domestique au moulin de Walferdange. Ils demeureront ensuite à Turpange.

C’est Nicolas Bechter qui reprend ensuite la charge. Sa famille est d’origine tyrolienne . Né vers 1719 et décédé à Messancy le 29 janvier 1787, il avait épousé Catherine Wiltgen. Avant d’être meunier, Bechter exerçait le métier de vigneron à Stadbredimus. Le couple eut un fils, Pierre, né vers 1762 et décédé à Messancy le 5 juillet 1786.

Mathias Bechter succède à Nicolas. Il est marié à Marie Goedert dont il eut deux enfants, Catherine en 1787 et Pierre en 1789. La famille quitte Messancy en 1789 pour rejoindre le moulin de Stadbredimus.

De 1803 à 1806, Jean Pierre Goeury est mentionné comme meunier dans les relevés communaux. Né à Aubange en 1756, il est le troisième plus important contribuable de la commune . En 1780, il épouse à Aubange Suzanne Welschen, de Differt, dont il eut au moins 11 enfants. En fait, son épouse et lui-même ont sans doute racheté le moulin considéré comme bien national par le régime français puis l’ont revendu avec jardin et dépendances le 6 nivôse an 13 (27/12/1804) à Nicolas Thill . Jean Pierre Goeury fut aussi propriétaire du moulin de Differt entre 1787 et 1801.

Nicolas Thill, né en 1768 et auparavant soldat autrichien, rentre au pays en l’an 3 (1795). Il reprend le moulin sans doute en 1806 . Il décède le 2 octobre 1809. De son épouse Marguerite Dosser, il eut trois enfants : Pierre, Marguerite et Elisabeth .

Nous trouvons Jacques Goeury, fils de Jean Pierre, comme meunier en 1824 et 1826. Il possède une maison « Bei der Mühlen » avec jardin et cave et diverses terres, biens sur lesquels il est imposé. Le moulin à farine mu par l’eau, sous le régime hollandais, est considéré comme bâtiment de 1ère classe et à ce titre taxé de 115 florins . Dans un autre relevé administratif, le moulin est situé « Im Dorf » et porte le numéro cadastral 1305 . Jacques Goeury avait épousé le 18 mai 1831 Marie Thérèse Hébrant, originaire de Bourdon. Il vend maison et moulin à Pierre Thill. Il décède le 18 août 1839.

Pierre Thill, né à Turpange le 8 avril 1802, lui-même fils de Nicolas meunier de Turpange, possède le moulin en 1827 ; certains relevés cadastraux le signalent déjà comme propriétaires en 1824 mais, de son côté, Jacques Goeury paie encore ses impôts comme meunier en 1826. En 1827, il épouse Marguerite Limpach, née à Roedgen (GD Luxembourg) le 4 avril 1804. Elle décèdera à Messancy le 18 avril 1889. Le couple a au moins 5 enfants : Jacques, Jean Pierre, Anne Marguerite, Charles et Léopold Charles.

Pierre Thill mourra le 4 mai 1866, après avoir transmis le moulin à son fils Charles suivant acte passé devant le notaire Tesch le 3 avril précédent. Jean Pierre, frère de Charles, travaille aussi au moulin mais décède le 31 août 1868.

Charles Thill est né à Messancy le 6 octobre 1831 et décédé le 4 septembre 1895. Il prend la relève au décès de son père et sera qualifié de « maître meunier » dans le registre de population de 1890 – 1900. En mai 1866, il épouse Marie Lorang, née à Frisange le 23 septembre 1836. Ils eurent au moins 4 enfants : Marguerite, Jacques Julien, Charles Léopold (décédé à l’âge de 7 ans) et Victorine. Cette dernière épousa Jules Courtois de Habay-la-Neuve.

C’est leur fils Jacques Julien né le 12 août 1870 qui hérite à son tour du moulin. Il épouse à Messancy le 1 janvier 1895, Elise Marie Kirsch qui décèdera le 26 janvier 1899 peu après la naissance de leur fils Charles (né le 17 janvier). Jacques, qualifié de meunier en 1895, semble avoir quitté le moulin peu après. Il devient greffier à Neufchâteau où il décède le 3 novembre 1940. Il avait vendu le moulin en 1900, au grand désespoir de sa sœur Victorine.

d. Autres moulins : Scierie et huilerie Schumacker puis Wagner

Le 21 décembre 1758, sept habitants de Messancy délégués par la communauté, passent contrat devant la justice du lieu. Ils cèdent à Nicolas Schumacker (né à Messancy le 6 décembre 1715), pour la somme de 12 écus, un terrain communal avec étang sur lequel il a construit un moulin à huile avec foulerie . Ce bâtiment, faisant directement suite au petit étang alimenté par le ruisseau de Sélange, est représenté sur la carte de Ferraris datée de 1777. Nicolas Schumacker paie une patente comme huilier en l’an 8 (1799). Le moulin a probablement été reconstruit entre 1783 et 1788 . Nicolas, fils du précédent (né à Messancy le 8 octobre 1750), qualifié de cultivateur en 1824, est recensé comme propriétaire du moulin à huile situé «Bei der Oligsmühlen ».

Sa fille Marguerite épouse Charles Wagner né à Differt en 1809. Ils ont 3 fils dont Nicolas, né le 27 mai 1842 à Messancy, qui reprend l’entreprise familiale. Ce dernier épouse, le 3 mai 1870 à Battincourt, Marie Catherine Jungers. Nicolas Wagner décède le 25 mai 1919.

Une nouvelle construction comprenant maison et bâtiment rural est érigée en 1876 par les époux Wagner – Jungers.

En février 1899, Nicolas Wagner, scieur de bois, demande au conseil communal l’autorisation de placer une machine à vapeur de 15 CV à côté de sa demeure. La force hydraulique est ainsi progressivement remplacée.

En avril 1906, le notaire Jules Tesch, président de la société coopérative « L’électrique de Messancy » demande sollicite également le conseil communal car lacette société souhaite placer dans une dépendance de la scierie Wagner, rue de Sélange, les appareils nécessaires à la fourniture d’électricité . Un nouveau fournisseur sera cependant choisi par la commune endès 1913. La machine à vapeur ayant causeraé un début d’incendie, . Cc’est finalement un moteur électrique qui actionnera la scie.

Le couple Wagner – Jungers eut un fils, Nicolas Félix, né le 14 juin 1877. Il reprend l’entreprise et épouse Catherine Kleer à Hachy le 18 septembre 1911. Ils eurent sept enfants. Leur fils Joseph, né le 2 juin 1919, poursuit l’activité jusqu’à la fermeture définitive en 1984.

e. Remarques :

1) En l’an 11 (1803), le maire de Messancy Léonard Michel demande l’autorisation d’ériger un moulin à farine et à huile sous le Dolberg au lieu-dit « Krebling » où il possède environ 2 hectares mais ce projet n’aboutit pas . Peut-être voulait-il concurrencer Jean Pierre Goeury qui, à cette époque, tentait de racheter le moulin banal.

2) Le commentaire de la carte de Ferraris publié en 1777 mentionne un moulin à tabac à l’Est de Messancy, sans autre précision.

11. Noedelange (Guerlange)

a. Localisation – toponymie

Au sud-ouest de la ferme, un champ traversé par le ruisseau du Wassergrund se nommait « Mühlen pesch ». (cadastre 1821).

b. Moulin

Une famille noble s’installe à Noedelange au 14ème siècle et la première mention du château date de 1326. Il paraît naturel que les seigneurs aient établi un moulin et un four banal pour leurs sujets. La seule trace qui en subsiste est le toponyme repris ci-dessus. Les recherches fouillées menées par l’abbé M.aurice Muller ont permis d’en retrouver quelques mentions .

Les comptes seigneuriaux dressés en 1602 intègrent à Noedelange la couture et le moulin. Les comptes des de Reiffenberg en 1672 parlent d’un vieil étang ruiné, d’une prairie et d’ « un pré près du moulin » d’environ 2 journaux au-dessus de la rivière. Il est donc très vraisemblable que le moulin lui-même, non repris dans les biens, n’était déjà plus en activité (l’étang est d’ailleurs hors d’usage). Nous savons que les seigneurs de Noedelange possédaient aussi dès 1441 le moulin et le four banal d’Athus et l’on peut supposer que, pour les quelques familles de Guerlange, il était trop onéreux d’entretenir deux moulins. L’état des comptes de 1635 au profit de Hans Diderich de Lontzen précise que le meunier d’Athus doit une redevance pour la part de Noedelange, ce qui tend à confirmer l’hypothèse. Un aveu de dénombrement daté de 1759 fait encore état d’un pâquis dit le Mühlenpesch avec « droit du vieux moulin ».

12. Sélange

Un moulin est renseigné à « Seilenges » dans les comptes du château d’Arlon en 1309. Il doit payer chaque année : 9 muids de froment, 18 muids de seigle, 2 porcs, 10 livres de cire et 4 chapons . D’autres documents mentionnent également un moulin à Sélange. Il s’agit en fait du moulin de Turpange, village qui faisait partie de la mairie de Sélange.Il s’agissait donc du moulin appartenant au ban de Sélange.

Cependant les comptes du receveur des domaines d’Arlon en 1752 reprennent aussi l’adjudication du « moulin de Sélange » pour la somme de 324 florins et 16 sols, tout en séparant les terrages de Sélange et ceux de Turpange.

Lors d’une enquête en 1841, les habitants de Turpange disent leur satisfaction de voir le moulin du village muni d’une seconde meule, non seulement pour eux mais aussi pour Sélange et Hondelange « où il n’existe pas de moulin » .

13. Turpange

a. Localisation – toponymie

Situé actuellement rue du Vieux Moulin n° 42, ce bâtiment repris au patrimoine monumental de Belgique est transformé en immeuble privé et résidentiel. La parcelle est dénommée « Auf Letscht » dès le cadastre de 1821. Le moulin était alimenté par un canal prenant l’eau de la Messancy.

b. Moulin

De quand date la première installation d’un moulin à Turpange ? Nous l’ignorons. Comme nous l’avons vu pour Sélange, il est possible que le moulin attribué à ce village soit en fait celui de Turpange, ce qui ferait remonter son existence au début du 14ème siècle. Cet établissement fonctionnait certainement au 16ème siècle car il fut incendié par les armées françaises en 1558. Dans son arrêt du 5 juin 1559, la chambre des comptes accepte la requête de Marc, meunier à Turpange en la prévôté d’Arlon, qui demande qu’on lui relaisse pour 24 ans ledit moulin et qu’on lui fasse grâce du fermage pour l’année 1558 en considération de ce qu’il l’a rebâti à ses frais, après qu’il eut été détruit, de même que le village de Wolcrange, par les Français .

Aux 16ème et 17ème siècle, le moulin appartient à différents seigneurs de Hondelange, les de Roben, de Nachten puis de Monflin.

Lors du dénombrement de 1682, la comtesse de Schomberg, dame de Messancy, déclare posséder « le Brul proche du moulin de Turpange » mais elle n’est manifestement pas propriétaire du moulin lui-même . En 1709, le moulin banal est engagé à Jean François de Monflin, seigneur de Hondelange.

Un rapport de visite dressé le 21 septembre 1771 nous donne un état très détaillé du moulin . Le meunier sous contrat est dénommé « fermier ». Les murs, planchers, portes, vitres, charpente, écurie sont en bon état. De même les deux meules, la roue et les différentes pièces du mécanisme sont en bon état. La décharge d’eau est neuve. Il y a un jardin à main gauche du bief, entouré d’une haie vive plantée par le meunier, ainsi qu’un autre jardin et un verger. Lors d’une visite précédente, le contrôleur avait demandé de creuser des fossés pour mettre les prairies des particuliers voisins à sec ; ces fossés ont été partiellement réalisés sous la conduite de l’architecte Burton. Le meunier doit s’acquitter d’un impôt de 63 florins 18 sols et dix deniers mais une diminution de 4 florins lui est accordé en raison des améliorations réalisées. A cette époque, le moulin « banal et domanial » semble donc en excellent état et bien tenu par un meunier dont le nom n’est pas rapporté (en fait Jean Baptiste Schneider).

Lors de la vente des biens nationaux par le Régime français, le moulin est considéré comme appartenant au gouvernement autrichien et il est estimé, le 23 ventôse de l’An V (13 mars 1797) à 9150 francs. Il est vendu le 27 mai suivant à Louis Hedin de Luxembourg.

Vers 1800, le moulin est acquis avec la maison et 1,5 journal de jardin (environ 53 ares) par Jean Schwartz d’Arlon pour la somme de 7075 livres. Puis il est rapidement revendu à Antoine Arend.

C’est (probablement) Jean Bernard Marlet qui en devient ensuite propriétaire. Son fils Maximilien Bernard le lèguera en 1847 à sa fille Joséphine et à son gendre, le docteur Jean Nicolas Lenger .

Un tournant (une meule) est rajouté en 1826 suite à l’autorisation accordée par arrêté provincial : on peut supposer que l’activité était importante à cette époque.

Au mois de mai 1836, le gouverneur de la province informe le bourgmestre de Messancy qu’une récompense sera attribuée à Anne Fisch, journalière âgée de 33 ans et demeurant à Turpange. Elle s’est en effet courageusement jetée à l’eau près du moulin de Turpange pour sauver Jean Nicolas Bosseler qui se noyait. Ce cultivateur tentait lui-même de rattraper son frère tombé dans la rivière. Ce dernier a pu être ramené sur la berge une heure plus tard. Un comble : le frère de la victime n’a droit à aucune récompense officielle en raison du lien de parenté !

Maximilien Bernard Marlet, propriétaire, demande l’autorisation de faire des modifications en 1841 par l’ajout d’un second tournant pour le blé et le déplacement de l’huilerie dans un bâtiment à construire à proximité : une enquête commodo – incommodo est ouverte. Dans ce contexte, le conseiller François André convoque le 4 avril une assemblée des chefs de famille du village (qui compte alors 45 maisons). Les habitants semblent très satisfaits de ces initiatives. Ils font remarquer qu’il n’y a de moulin ni à Hondelange ni à Sélange. Pierre Thill, meunier à Messancy, assiste également à la réunion. Il déclare avoir assez de travail et la présence d’un second tournant à Turpange ne le gène pas, cependant il ne peut s’empêcher de formuler des critiques car il craint un changement du débit de la Messancy qui lui porterait « grand préjudice ». L’ingénieur des Ponts et Chaussées lui fera remarquer, assez sèchement, que sa critique n’est pas fondée : il est impossible de retenir les eaux à Turpange puisqu’il n’y a pas d’étang 94. La construction est réalisée en 1842. LaUne scierie fut adjointe également cette année.

En 1845, le moulin lui-même occupe une superficie de 0,8 are, la maison, 3,1 ares, le moulin à huile 1,2 are, la scierie 4,6 ares et le canal 4,1 ares .

Maximilien Marlet décède le 3 février 1847 et sa succession est passée devant notaire en 1858.

De nombreuses modifications ont été apportées à la fin du 19ème siècle. Le docteur Lenger, devenu propriétaire en 1847, opère des remaniements : l’activité de l’huilerie est transférée à Differt . Il est possible que la mouture de farine ait temporairement été suspendue également au profit du moulin de Differt. Le docteur Lenger ajoute un hangar pour couvrir la roue en 1873 ; puis en 1881, ajout d’une chambre dans les écuries ; en 1883, ajout d’un corps de logis et amélioration du moulin, renouvellement du mécanisme de la scierie ; en 1884, nouvelles améliorations du moulin. Une roue extérieure était alimentée par l’eau passant en dessous, une roue intérieure recevait, elle, l’eau par un conduit qui l’amenait à sa partie supérieure. La scierie est partiellement vendue en 1887. Jean Nicolas Lenger procède à une donation partage en 1880. Son fils Léon en devient propriétaire mais décide de le vendre en 1890. Le notaire Jules Tesch-Muller de Messancy s’en rend acquéreur. En 1896, il ajoute une machine à vapeur dans la scierie, y construit un nouveau hangar et installe des meules métalliques au moulin. La scierie « mue par l’eau et la vapeur » et le moulin sont revendus en 1917 . Le notaire Tesch venait une fois par semaine inspecter le travail du moulin. C’est sans doute lui qui fit construire l’habitation voisine appelée « maison du garde ». Les meules en pierre devaient être régulièrement entretenues : il fallait rectifier leur surface au moyen de marteaux spéciaux. Un système de grandes pinces métalliques suspendues à une potence pivotante, venant s’imbriquer dans des encoches taillées dans la meule, permettaient de soulever les pierres et de les mouvoir pour procéder à l’entretien.

La roue extérieure faisait tourner la meule du moulin à farine. Elle sera supprimée et le cours de la Messancy dévié pour faire tourner une turbine installée à l’intérieur même du bâtiment ; elle actionnait la scie. Une roue intérieure permettait également de travailler lorsque les eaux étaient fort hautes : à ce moment, la turbine devenait inutilisable. C’est cette roue qui fit aussi mouvoir les meules à farine.

Nicolas Schumers, par ailleurs meunier à Buvange, achète le moulin en 1917. Il fait établir en 1919 des devis pour le placement d’une nouvelle turbine.

Vers 1920, le moulin produisait l’électricité pour l’église, l’école et quelques maisons du village . C’était du courant continu de basse tension et Nicolas Schumers forme le projet de produire un courant alternatif de haute tension pour le vendre sur toute la commune mais ce projet ne se réalisera pas. En 1920, il achète encore 20 tonnes de charbon pour la « locomobile » à vapeur installée par le notaire Tesch. Pour déplacer les grumes amenées par les clients et les menuisiers de la région et les disposer en face de la scie, Nicolas Schumers faisait régulièrement appel à un cultivateur de Turpange qui venait l’aider avec un cheval de trait .

Jean Pierre Schumers, auparavant à Buvange, vient reprendre l’entreprise au décès de son frère en 1921, laissant le moulin de Buvange à sa soeur. Si les meules restent en place, on n’y mout cependant plus de farine. Jean Pierre Schumers développe une menuiserie dans les locaux de la meunerie.

Pendant la guerre 1940-45, les meules tournèreaient à nouveau pour préparer des aliments destinés au bétail : c’était une farine grossière composée d’avoine, d’orge et de haricots. L’activité du moulin-scierie cesse complètement en 1949.

Le bâtiment sera ensuite revendu pour être d’une part restauré, conservant une partie importante du mécanisme et d’autre part converti en appartements.

c. Meuniers

Le meunier qui, en 1558, réclame l’exemption des taxes se prénomme Marc. Il demande, comme d’autres meuniers victimes des faits de guerre, à ce que son bail soit prolongé pour 24 ans. Les années terribles de la peste en 1636 et de la Guerre de Trente Ans laissent un village désert : le relevé de 1656 ne mentionne plus aucun habitant.

Jeannette Orban est « fille du meunier » quand elle épouse Guillaume Wagner à l’église de Sélange, le 3 octobre 1677. Le couple demeure au moulin de Turpange et Guillaume Wagner est cité comme meunier dans certains actes .

Jean Baptiste Schneider est meunier de 1758 environ à 1785. Il est le fils de Michel et de Marie Kolp, tous deux de Turpange. Il épouse à Sélange le 1er février 1758 Christine Wagner, née à Turpange le 9 avril 1736. Ce couple eut au moins 4 enfants : Nicolas, Henri, Anne Marie et Catherine. Jean Baptiste Schneider décède à Turpange le 25 décembre 1785.

A la fin du 18ème siècle, nous trouvons mention de deux meuniers à Turpange. Christophe Becker, né vers 1754, est l’époux de Anne Marie Kariger originaire de Fouches. Christophe décède le 18 décembre 1820. Le couple eut un fils, Jean Pierre, né au moulin le 27 avril 1789. Il deviendra lui-même meunier et épouse en 1818 Marie Françoise Koob, née à Septfontaine le 4 janvier 1790. Ils eurent au moins 4 enfants dont trois émigrèrent aux Etats-Unis entre 1847 et 1860. Jean Pierre décède à Châtillon en 1826 et son épouse se remarie en 1828 avec Jean Baptiste Bosseler, né à Turpange le 27 juillet 1790. Lors de la vente du moulin par l’Etat français en 1797, il réclame de paiement des meules qu’il avait acqises lui-même.

Nicolas Thill est né à Turpange le 7 décembre 1767 et a épousé Marguerite Dosser, née à Linger (GD Lux) le 18 septembre 1771. Lors de son mariage en 1799, Nicolas Thill est meunier à Turpange. Ses descendants seront meuniers à Messancy. Nicolas décède le 2 octobre 1809 et sa veuve se remarie le 21 août 1810 avec Jacques Goeury, cabaretier à Differt, fils du meunier Jean Pierre Goeury.

Jean Pierre Becker, né le 27 avril 1789, reprend le moulin en 1809  mais il décède à Châtillon le 16 mai 1826.

Le registre de population de Turpange, qui débute en 1856, ne renseigne aucun meunier avant 1870. Cependant Joseph Schumers, né vers 1826, époux de Elisabeth Bernard est connu comme meunier vers 1852 – 1857 et la liste des électeurs de 1861 reprend le meunier Pierre Thill, né à Turpange en 1802, parmi les contribuables importants ayant droit de vote . Un document de 1867 fait état du meunier Ambroise Bockholtz et un autre de 1870 du meunier Jamain . Le moulin, comme celui de Differt, appartenait à la famille Marlet. Il est possible que l’activité se soit concentrée à Differt entre 1826 (décès de Christophe Becker) et 1870 environ ou que les meuniers de Turpange n’étaient pas été domiciliés au moulin.

A la fin du 19ème siècle, les meuniers se succèdent. Comme à Differt, il semble que les Marlet et Lenger ne les supportaient pas bien longtemps leurs meuniers. Henri Collin, époux de Anne Marie Schneider, vend des terres en 1870 ; il est alors renseigné comme meunier. Jean Baptiste Jamain, né en 1833 en France, arrive en avril 1870 et quitte Turpange pour Habay-la-Vieille en mai 1871. Sur ce court laps de temps, Charles Thill, meunier à Messancy, portera plainte contre lui auprès du gouverneur de la province. Il prétend que Jamain ne lève jamais la vanne de décharge lorsqu’il arrête le moulin, ce qui a pour conséquence de diminuer fortement le courant au moulin de Messancy. Etait-ce un épisode de la « guéguerre » que se livraient continuellement les meuniers voisins ou le reflet d’un manque de professionnalisme du sieur Jamain ? Jacques Kinziger, originaire de Grandcourt, habite au moulin de février à novembre 1875. Mathias Arend, né à Turpange le 11 novembre 1847 est ensuite meunier. Le 13 décembre 1878, il a épousé Maria Catherine Weysse née à Turpange le 11 août 1856. Ce couple a quatre enfants : Joseph né en décembre 1879, Catherine née en octobre 1881, Marie Sophie née en août 1885 puis Nicolas né à Arlon en 1888, ce qui indiquerait le départ de la famille pour cette ville. Un meunier Schmitz est brièvement renseigné en décembre 1887. Cependant une plainte du meunier de Messancy Charles Thill contre Mathias Arend qui a établi un barrage au moulin de Turpange est traitée en 1892 et 1893 . Nous trouvons ensuite Michel Hagar époux de Hélène Meister (née à Wolkrange) d’octobre 1895 à mars 1896.

Henri Lichtfus Flammang vend des terres à Turpange en 1885 puis en 1913 : il est renseigné comme « meunier » mais en fait, il était menuisier à la scierie, fabriquant des meubles et travaillant aussi dans la construction 106.

Une période stable semble enfin s’installer. Servais Munster, né à Turpange le 14 février 1856, est garçon meunier en 1878 et fait une longue carrière au moulin. Il s’était marié à Hondelange le 1er janvier 1879 avec une jeune fille du village, Joséphine Hilbert. Servais Munster reste en fonction jusqu’en 1932. Il décède à Turpange le 28 août 1935 et son épouse le 4 avril 1942.

Jean Pierre Schumers, né à Messancy le 30 janvier 1891, est le dernier meunier et scieur. Il vient du moulin de Buvange qu’il exploitait avec son frère. Il épouse le 29 janvier 1938 à Halanzy Hélène Genin (Halanzy le 20 janvier 1900).

14. Wolkrange 1 (moulin banal)

a. Localisation – toponymie

Il est situé actuellement n° 25 rue du Centenaire. Le moulin et la maison d’habitation sont repris à l’Inventaire du patrimoine monumental de Belgique, T 19, arrondissement d’Arlon. Il est représenté sur la carte de Ferraris en 1777. Il était alimenté par le ruisseau Frauenbour, sur la parcelle dénommée « Beim Kallicksbour » (cadastre 1821).

b. Moulin à farine

Par une charte de 1286, Nicolas d’Aix donne à l’abbaye de Clairefontaine une rente de sept muids de blé sur ses rentcelles « que je ai et teng ou moulin à Wolkeroit, deleis Erlons » . Un autre document de juin 1289 nous apprend que Aleydis, abbesse du monastère de Clairefontaine, et le couvent ont donné au couvent de Differdange leurs revenus en grains aux moulin et ville de Wolkrenges . S’agit-il bien de ce moulin ? Comme la localité de Buvange est déjà bien répertoriée dans un autre document dès 1218, nous pouvons penser qu’il n’y a pas de confusion. C’est ainsi la plus ancienne mention d’un moulin dans la commune.

Comme les autres moulins de la région, il eut à subir les armées françaises en 1558. La chambre des comptes de Bruxelles examine le 5 juin 1559 une requête de Pierre, meunier à « Wolcrange », qui demande une prolongation de son bail pour 24 ans et l’exemption de ses redevances pendant trois ans. Il expose que peu de temps après avoir signé son bail « seroient survenuz les François, ennemis de S.M., devant la ville de Thionville et conséquemment après la conqueste d’icelle aud. Arlon par où ilz auroient bruslez, ruinez et dégasté led. Arlon, mesme grande partie des villaiges d’icelle prévosté, et entre aultres le villaiges de Wolckrange, ensemble le moulin aud. Lieu, auroient esté entièrement bruslés. »

Le moulin de Wolkrange doit à Sa Majesté seule, 58 florins 16 sols par an en 1752 . Le gouvernement autrichien, dès 1789, décide de vendre les moulins d’Udange et de Wolkrange mais le régime révolutionnaire français annexe le Luxembourg. Il confisque alors le moulin qui appartenait pour 7/8 à l’abbaye de Marienthal et pour 1/8 à l’abbaye de Differdange et le met en vente publique le 21 frimaire An 6 (11 décembre 1797) ; il est acquis par Guillaume Bastgen de Luxembourg . Qu’en advient-il ensuite ?

Jean Nicolas Feller en est sans doute propriétaire dès 1845. Les écuries sont endommagées par un incendie et reconstruites en 1854. Il vend le moulin, le canal et la maison en 1881, sans doute entre ses héritiers.

Jean Pierre Feller, toujours qualifié de « meunier », vend en 1901 le moulin qui est « dans un état de détérioration notable » .

c. Meuniers

A part le meunier Pierre qui se manifeste en 1558, nous ne connaissons pas d’autre habitant du moulin avant la fin du 18ème siècle. C’est alors Jean Bechter qui est repris comme meunier à l’occasion de son mariage, le 4 décembre 1777, avec Madeleine Ettinger. Ce couple eut au moins 5 enfants. Il est possible que Jean Bechter soit le descendant d’un immigré tyrolien. A cette époque, un Jean Becter signe également un bail au moulin d’Udange : est-ce le même personnage ? D’autre part, le meunier de Messancy s’appelle Nicolas Bechter : nous ignorons s’il y a des liens de famille.

Vers 1810, Nicolas Even est propriétaire du moulin. C’est Jean Cherry, natif de « Lesch sur l’Alzette » qui est meunier par bail.

Claude Meer (Maire ou Mayer) fut maire-rentier du château de Sanem pour le compte du baron de Tornaco. Il achète le moulin et reprend le bail de Jean Cherry le 1er février 1811. IlNé est né à Buvange le 19 octobre 1769, il est le fils de Nicolas et Anne Marie Neckels. Il était cultivateur avant de travailler au moulin. Il décède à Wolkrange en 1824. Claude Meer fut condamné en 1823 à une amende et à la confiscation des grains pour avoir contrevenu à la loi sur la mouture de 1822. En 1824, il s’acquitte de 12.5 florins. Claude Meer épousa en premières noces Marie Krier de Buvange, décédée le 27 décembre 1808 puis en secondes noces, le 13 décembre 1809, Barbe François, fille de Théodore et Catherine Meier de Habergy.

Entre 1830 et 1862, nous trouvons comme meunier Jean Nicolas Feller, né à Rédange vers 1803. Il était le gendre de Claude Meer et Barbe François, ayant épousé leur fille Anne Marie.

Leur fils Nicolas Feller, né à Wolkrange en 1847, est ensuite meunier. Il épousa SuzannJoséphine Kirschenbilder dont il eut six filles. En 1876, il fait donation du moulin à farine et du canal.

François Meer, né en 1817, est aussi propriétaire du moulin jusqu’à son décès, le 15 février 1898. Jean Pierre Feller (né à Wolkrange en 1851) et François Feller (né en 1849), tous deux célibataires, travaillent au moulin et y habitent . Nicolas Hesse, originaire de Wolkrange, gère brièvement le moulin avant de reprendre celui de Differt.

A partir de 1914, c’est Nicolas Bartholomé, né à Wolkrange le 5 février 1879 qui exploite le moulin. Il est le petit-fils de Jean Nicolas Bartholomé et de Elisabeth Rodesch. Il est possible que son grand-père fût aussi meunier. Il a épousé le 31 décembre 1903 Suzanne Léonie Diderich, fille de Nicolas, née à Wolkrange le 13 juin 1883. Nous le trouvons encore comme meunier entre 1920 et 1930. De ce couple naquit une fille unique, Léonie, qui épousera Michel Stoffel. Le couple Stoffel – Bartholomé devint propriétaire du moulin, de la maison et du canal.

15. Wolkrange 2 (moulin François – Bechet)

a. Localisation – toponymie

Situé rue du Chiers n° 7, le long du ruisseau Frauenbour.

b. Moulin

Jean François, menuisier à Wolkrange, demande en avril 1843 l’autorisation d’établir un moulin à farine à deux tournants sur le ruisseau Frauenbour.

Le conducteur des travaux Besseling remet un rapport favorable le 24 mai 1843. Il l’accompagne d’un plan situant le moulin, le ruisseau, le canal et les propriétés voisines . Une enquête commodo – incommodo est également ouverte par la commune. On relève l’opposition de cinq habitants. Quatre d’entre eux ne demandent qu’à pouvoir jouir encore de l’eau du Frauenbour pour irriguer leurs terres. Cela ne pose pas de difficulté. Par contre le meunier Feller, propriétaire du moulin en contrebas, tente de s’opposer au projet. Mais le conducteur des travaux Besseling fait remarquer que les arguments ne sont pas fondés. Le propriétaire de la source Frauenbour est en fait le sieur Meer, prédécesseur du sieur Feller.

Le conseil communal délibère le 28 février 1848 et donne un avis favorable à la construction. Jean François construit le moulin et la maison en 1851 mais en 1858, toujours en butte aux tracasseries de certains riverains, demande une nouvelle expertise, à ses frais, à l’administration des Ponts et Chaussées. L’ingénieur Petit constate alors le sieur François n’a établi aucune des deux vannes de décharges mentionnées dans le & 3 de l’article 1 de l’arrêté de la Députation Permanente du 16 août 1843. Mais, étant donné les changements apportés à l’état des lieux, elles pouvaient être remplacées par une seule vanne de 0,60 m de largeur placée sur la rive gauche. D’autre part, l’emplacement de la roue motrice n’est pas celui indiqué au plan joint à l’arrêté mais il ne résulte aucun inconvénient de ce changement. Le clou de jauge qui certifie le moulin est posé le 29 novembre 1861 .

Auparavant, Jean Muchant avait tenté une fois encore de s’opposer à Jean François en introduisant une requête auprès du gouverneur de la Province :

Je soussigné Jean Muchant, cultivateur, domicilié à Buvange, vient respectueusement vous exposer :

1° Que par arrêté de la Députation permanente du 23 août 1843, le sieur Jean François, menuisier à Wolkrange, a été autorisé sous certaines conditions de nature à sauvegarder les droits des tiers qui n’ont pas été respectées

2° Que dans une instance pendante entre l’exposant et le sieur François, devant la justice de Messancy, il a été convenu sous toutes réserves que les eaux seraient fixées à la hauteur qu’indiquerait l’Administration des Ponts et Chaussées, que l’exposant a été réclamer et a obtenu précédemment cette fixation du clou de jauge, mais qu’il paraît que le sieur François se refuse d’une manière absolue à l’exécution des arrêtés administratifs pris à son égard.

En conséquence, l’exposant vient supplier monsieur le Gouverneur de nommer un commissaire spécial à l’effet de faire exécuter l’arrêté qui ordonne la démolition de l’usine pour laquelle le sieur François ne s’est pas conformé à l’arrêté d’autorisation. A cet égard, il ne sera pas inutile de faire observer que par missive de monsieur le commissaire d’Arrondissement en date du 17 février 1860, l’Administration communale de Hondelange a été invitée à faire connaître au sieur François qu’il ait à se conformer à une dépêche antérieure du 16 septembre 1859, sinon il verrait ordonner la démolition de son usine.

3° Que l’exposant ignore si l’administration communale a transmis ces avertissements mais que le Sieur François n’a jusqu’à ce jour écouté aucune des nombreuses réclamations qui lui ont été ordonnées.

Un moulin à tan était aussi adjoint mais fut supprimé en 1883.

La maison et le moulin portent le nom « A Plöiensch Millen ». A la fin du 19ème siècle, la propriété appartient à la veuve et aux enfants François – Lippert. Un acte de succession est passé en 1902. Jean Lossillon – François en est ensuite propriétaire : il fait rectifier les limites du moulin et agrandir la maison en 1913. Une révision du revenu cadastral lui est encore imposée en 1920.

c. Meuniers

Jean François est né à Wolkrange le 1er juin 1808, fils de François né à Habergy vers 1777 et de Barbe Lippert, née à Wolkrange vers 1787. Jean François décède à Wolkrange le 19 mars 1864. Il avait épousé Elisabeth Schmit de Garnich. Le couple eut deux fils, Jean Pierre, né en 1831 et décédé en 1873 et Mathias etainsi que quatre filles : Marguerite, Barbe, Anne Marie et Marie, née en 1842, qui épousa Jean Lossillon (né à Wolkrange en 1826), ouvrier au moulin certainement entre 1890 et 1900. De leur union naquit un fils, Jean, le 27 mars 1870. Entre 1910 et 1920, toujours célibataire, il est repris comme « meunier – cultivateur ».

Conclusions

Chaque village, ou presque, fut doté d’un moulin à farine seigneurial et d’un four banal, vraisemblablement dans la période comprise entre 1000 et 1200. Ce fut un élément vital pour la communauté. A partir du 18ème siècle , on connut une diminution de l’importance des céréales dans l’alimentation des populations rurales par l’expansion de la culture de la pomme de terre. Malgré cela, le moulin villageois a conservé toute son importance et son activité s’est poursuivie jusqu’au milieu du 20ème siècle, vaincu alors par l’extension des grands moulins industriels. Certains moulins eurent des spécialisations particulières, notamment comme scieries ou comme huileries.

De nombreux bâtiments ont été conservés, parfois avec leur roue ou leur machinerie (Habergy, Wolkrange, Buvange, Turpange). Ceux de Habergy, Turpange et Wolkrange (Frauenbour) ont été remarquablement restaurés. Certains ont été profondément remaniés et ne permettent plus d’identifier la fonction d’origine (moulins de Differt et Messancy, scieries de Habergy, Messancy, et de scierie de Messancy).

Il paraît évident de tTout devrait être mis en faire oeuvre pour conserver au mieux ce patrimoine remarquable de notre commune et, si possible, restaurer les roues et mécanismes encore en place. Pourrait-on même rêver d’en voir fonctionner à nouveau pour produire de l’électricité « verte » comme cela se passe dans d’autres régions ?

Remerciements

Nous tenons à remercier bien cordialement monsieur le bourgmestre Roger Kirsch et le personnel communal de Messancy, monsieur Baptista, propriétaire du moulin de Turpange, madame Anne-Marie Biren-Klein, monsieur Chaidron (administration du cadastre d’Arlon), madame Lily Didier, monsieur Albert Eppe, monsieur Camille Gillet, monsieur Firmin Maus, monsieur Jean Paul Muller, monsieur Jean Schumers.

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Etat des moulins à farine 1809. Commune de Messancy. RF farde 106 AEArlon.

Cadastre. Livre journal des mutations de la commune de Messancy. Année 1832. Archives communales de Messancy

Bourguignon M., Fonds « Usines et ateliers », Messancy, AEArlon

Cadastre 1845. Tableau indicatif primitif. Section A Messancy (parcelles 1272, 1274, 1275). Archives de l’administration communale de Messancy

Matrice cadastrale de Messancy à partir de 1845. Archives de l’administration communale de Messancy

Bourguignon M., Fonds « Usines et ateliers », AEArlon

Registre aux délibérations du Conseil communal (31/5/1875 – 19/12/1884). Archives communales de Messancy

Matrice cadastrale volume IV, administration communale de Messancy.

Administration du cadastre. Archives. Ministère des Finances Arlon

Notaire N. Nothomb, protocole de 1723, farde 4, actes 104 et 105, AEArlon

Zimmerman J.M., Les « Bechter ». Aux Sources du Chiers Cercle Hist Pays Messancy, Chroniques n° 5 1992

Zimmerman J.M, Période française – Les plus gros contribuables, Aux Sources du Chiers, Cercle Hist Pays Messancy, n° 6 1993-94,

Acte passé devant le notaire Jean Pierre Nothomb à Luxembourg, mentionné dans un acte du notaire Jean Frédéric Tesch de Messancy en 1810. Fonds notarial J.F. Tesch, 1810 acte 18. AEArlon

Etat des moulins à farine 1809. Commune de Messancy RF farde 106 AEArlon

Notaire J.F. Tesch, 1810 acte 18, AEArlon

Contribution foncière des propriétés bâties 1826. Grand-duché de Luxembourg. Commune de Messancy. Archives de l’administration communale de Messancy

Tableau indicatif des propriétés bâties 1824. Commune de Messancy. Archives de l’administration communale de Messancy

Tandel E., Les communes luxembourgeoises, Messancy TII Arlon, AIAL 1889

Œuvres de loi. Messancy n° 1642. AEArlon

Registre aux actes du collège, commune de Messancy, du 10/7/1876 au 8/1/1912. Archives de l’administration communale de Messancy.

Messancy dossier 106 farde 14. RF AEArlon

Muller M., Le château de Noedelange dans la paroisse de Guerlange, 1958 et Les seigneurs de Noedelange – seigneurs d’Athus, Lamadelaine, Guerlange, 1959.

Prat G., Histoire d’Arlon. Ed. Brück Arlon 1873

Bourguignon M., Fonds « Usines et Ateliers », Messancy, Enquête commodo – incommodo à Turpange en avril 1841. AEArlon

Le patrimoine monumental de la Belgique, vol. 19 Arrondissement d’Arlon, Ed. Mardaga Liège 1994

Van Werveke N., Catalogue descriptif des manuscrits conservés à la Bibliothèque de la Section Historique de l’Institut G. D., P.S.H. 49, Luxembourg 1901

Tandel E., Les communes luxembourgeoises, Messancy TII Arlon, AIAL 1889

Visites des moulins, période autrichienne. AELuxembourg

AEA RF 114, farde 25 (vente des biens nationaux) et farde 28 (moulin de Turpange)

Zimmerman J.M., Jean Bernard Marlet (1760 – 1834). Chroniques n°15, Cercle Hist Pays de Messancy 2003

Moïs C., Récompenses et décorations au 19ème siècle, Chroniques n° 11 Cercle Hist Pays de Messancy 1999

103

Cadastre 1845. Tableau indicatif primitif. Section E Turpange. Archives de l’administration communale de Messancy

Hols L. et Gigi R., Carnet de bord d’une épopée Mariste en Lorraine belge – Differt 1887 – 2000, Impr. Michel frères, Virton 2001.

Matrice cadastrale vol VII. Archives de l’administration communale de Messancy

Schrobiltgen E., Notre église 1851 – 2001. Plaquette éditée par la paroisse en 2001.

Témoignage de Jean Schumers, Turpange.

Piquard – Maire F., Des approches généalogiques : familles Wagner, Bébange, Differt, Messancy. Carlsbourg 1991

Zimmerman J.M, Liste des électeurs pour la nomination des membres du Sénat et de la Chambre des Représentants en 1861, Aux Sources du Chiers n° 15, Cercle Hist. Pays Messancy 2003

Bourguignon M., Fonds « Usines et ateliers », AEArlon

Bourguignon M., Fonds « Usines et ateliers », AEArlon

Goffinet H., Cartulaire de Clairefontaine, Impr. Brück Arlon 1877

Würth-Paquay M., Table chronologique des chartes et diplômes relatifs à l’histoire de l’ancien Pays de Luxembourg, P.S.H. XVII, Ed. Brück Luxembourg 1862

van Werveke N., Catalogue descriptif des manuscrits conservés à la Bibliothèque de la Section historique de l’Institut G.-D., P.S.H. 49, Luxembourg 1901.

Prat G. Histoire d’Arlon. Tome II Les institutions, Impr. Brück Arlon 1874

Régime français, Wolkrange, Archives de l’Etat à Luxembourg.

Matrice cadastrale de Hondelange, vol 5, Archives de l’administration communale de Messancy

Registre de population Hondelange 1890 – 1900. Archives de l’administration communale de Messancy

Bourguignon M., Fonds « Usines et ateliers », AEArlon

Administration du cadastre. Archives. Ministère des Finances Arlon

Bourguignon M., Fonds « Usines et ateliers », AEArlon

Verhulst A., Précis d’histoire rurale de la Belgique, Ed. ULB Bruxelles 1990