• Bébange
  • Buvange
  • Differt
  • Guelff
  • Guerlange
  • Habergy
  • Hondelange
  • Longeau
  • Messancy
  • Sélange
  • Sesselich
  • Turpange
  • Wolkrange

Les bâtiments Tesch et Castilhon

Texte publié dans la Chronique n° 16   2004

DEMEURES  et  FAMILLES SECTION  de  MESSANCY 1ère partie :

Ch. Moïs, J.M. Zimmerman et C. Gillet

1. Introduction.

Si notre commune ne contient ni château moyenâgeux ni église remarquable, de nombreuses demeures ont cependant une allure, une prestance, une architecture ou une histoire qui les fait remarquer parmi les habitations plus conventionnelles de nos villages.

Ces constructions parfois imposantes, dont le style peut trancher sur celui de l’habitat rural traditionnel, ont été édifiées par des familles implantées dans notre région. C’est tantôt l’histoire de l’immeuble, tantôt celle des habitants successifs, parfois les deux, qui nous intéresse. Nous ignorons souvent qui sont les bâtisseurs de ces « maisons de maître », « châteaux », villas, fermes, moulins, écoles privées. Les bâtiments ont eu diverses fonctions au cours des siècles, les propriétaires ont changé à maintes reprises. Certains d’entre eux, originaires de Messancy, ont eu un destin peu commun, sont devenus des personnages illustres dont il n’est jamais vain de rappeler la vie et l’œuvre.

Le Cercle Historique a formé le projet de vous présenter sur plusieurs années l’histoire tant de ces demeures que des divers personnages ou familles qui les ont habitées.

Une partie du travail est donc constituée de recherches généalogiques. Que les lecteurs qui trouvent parfois fastidieux l’énumération de dates de naissance, mariages, décès et autres données familiales ne nous en tiennent pas rigueur. D’autre part, que les généalogistes spécialisés ne s’attendent pas à des arbres complets et des ascendances lointaines. Notre but est avant tout de situer les personnes ayant eu un lien avec la commune.

Nous commencerons cette étude par quatre belles demeures de Messancy dont l’histoire est liée à celle de la famille Tesch.

2. La « mouvance » Tesch !

La famille Tesch « aurait pu se réclamer de la petite noblesse rurale non titrée » disait Marcel Bourguignon dans son excellente biographie de Victor Tesch (18). En effet, depuis l’arrivée à Messancy de Jean Frédéric Tesch, premier notaire à s’installer dans le village, la famille s’est comportée pendant plusieurs générations comme une vraie famille seigneuriale en suscitant une série impressionnante d’alliances, notamment par des mariages, qui ont unis les Tesch au monde de l’industrie, de la finance, de la politique, de la magistrature. Si les Tesch se sont associés à des élites de la région, jamais cependant  ils n’ont créé d’alliances avec la noblesse issue de l’Ancien Régime.

L’influence de nombreux Tesch ou alliés fut très importante dans les sphères politiques et économiques au plan provincial, national et même international. Au niveau local, leur impact s’est fait ressentir essentiellement dans la physionomie du village par les diverses demeures remarquables que nous leur devons et par les possessions foncières qui, par le jeu des héritages et donations, ont structuré certains quartiers (extrémité de la Grand-rue, début de la rue d’Arlon, rue de la Lorraine, rue du Verger, rue Deboulle, rue Muller-Tesch, rue du Castel).

En survolant la descendance de Frédéric Tesch, nous retrouverons avec étonnement bien des hommes illustres qui ont influencé l’histoire de notre province au 19ème siècle. Nous détaillerons plus loin la généalogie familiale.

Frédéric Tesch avait épousé Marie Cécile Nothomb, tante de Jean Baptiste, l’illustre homme d’Etat qui eut une grande influence sur le cours de la jeune Belgique indépendante. Ce couple Tesch – Nothomb eut pour enfants :

- Rosalie qui épouse François Laurent, professeur de droit à l’Université de Gand ; leur fils Charles devint premier avocat général à la Cour d’Appel de Bruxelles (il est inhumé au cimetière de Messancy).

- Adolphe Tesch prit la succession de son père comme notaire à Messancy et devint conseiller provincial ; il épouse Annette Berger, fille du banquier arlonais. Leur fille Mathilde épouse Camille Castilhon, avocat à Arlon, conseiller provincial ; ce couple engendre Adolphe, notaire à Messancy, administrateur de l’ARBED, Marguerite qui épouse l’industriel Auguste Parmentier. Léon Castilhon, frère de Camille, fut directeur de l’ARBED et bienfaiteur du bureau de bienfaisance d’Arlon, ville qui lui dédia une rue. Jules Tesch, fils d’Adolphe, est notaire à Messancy et conseiller provincial. Sa soeur Victorine épouse Ludolphe Lambiotte, propriétaire d’une scierie à Marbehan (travées de chemin de fer) et dont le fils créera l’usine chimique bien connue.

-       Cécile Tesch épouse Auguste Wurth, procureur général à la Cour d’Appel de Liège, co-fondateur du journal l’Echo du Luxembourg

-       Emmanuel Constant, avocat et conseiller provincial. Il épouse Marie Cécile Nothomb, une de ses cousines. Leur fille Léonie épouse Numa Ensch, bourgmestre d’Arlon (à qui l’on a également dédié une rue d’Arlon) dont descendirent des notaires et administrateurs de l’ARBED.

- Victor Tesch, le personnage le plus prestigieux de la « dynastie», deviendra grand industriel et ministre de la Justice. Il s’allie notamment au banquier Nicolas Berger d’Arlon (à qui l’on dédia une rue) et à divers maîtres de forges pour créer des sociétés métallurgiques dont naîtra l’ARBED. Pour fonder le journal politique « L’Echo du Luxembourg », il s’associe à Emmanuel Servais qui deviendra chef du Gouvernement luxembourgeois et Charles Metz, sidérurgiste et futur président de la Chambre des députés grand-ducale. Il s’associe à des financiers anglais pour implanter le chemin de fer dans la province de Luxembourg.

Victor Tesch épouse sa cousine Caroline Amélie Nothomb. De leur union naissent :

Léonie Mina qui épouse Léon Barbanson, gouverneur de la Société Générale, un des fondateurs de l’ARBED (la famille Barbanson possédait le château du Bois d’Arlon).

Cécile Henriette qui épouse Hubert Muller, maître de forges à Esch, autre fondateur de l’ARBED (une rue est dédiée aux Muller-Tesch à Messancy).

Edmée qui épouse Emile Metz, maître de forge et fondera une école professionnelle.

3. L’Hôtel de ville ; familles Jules Tesch et de Haebler

a) Demeure :

Bâtiment situé actuellement au 100 Grand-rue à Messancy.

Etablie dans un jardin arboré, intéressante construction de style éclectique, parementée de calcaire, crépie ou cimentée, rehaussée de pierre de taille blanche. Daté « 1896 » sous une lucarne à l’avant. Ouvrant la façade en calcaire appareillé du volume principal sur trois niveaux en comptant celui des combles, quatre travées dont une à droite en légère saillie, sous une bâtière transversale à croupe. De part et d’autre, deux massifs sous couverture en pavillon, harpés d’angle et percés d’une travée sur trois niveaux plus un de lucarne. Deux tours, l’une en avant-corps à gauche, l’autre en renfoncement, accotée au flanc droit. Baies à linteau droit sous corniche, encadrées de pilastres, sauf au centre, où trois fenêtres à linteau droit séparées par des jambes de raidissement surmontent trois ouvertures cintrées à impostes et clé saillantes. Décoration abondante de bandeaux, cordons-larmiers, balustres, guirlandes, palmettes, mascarons …Façade postérieure sur trois niveaux dont un de service, ajourée de fenêtres généralement en arc surbaissé sous listel, avec montants harpés et clé saillante. Au centre, à gauche d’une tourelle, derrière une volée d’escalier à marches convexes, volume en saillie très largement éclairé notamment par un haut triplet sur deux niveaux, à linteau surbaissé, timbré par une haute clé ouvragée. Couvertures d’ardoises piquée de lucarnes, d’œils-de-bœuf, d’épis et agrémentées de crêtes en fer forgé et de balustres (i).

Le notaire Jean Frédéric Tesch habitait déjà cette propriété à la Rue Grande. Son fils Adolphe, notaire également, en devient propriétaire par succession en 1845. Il fait bâtir une nouvelle maison en 1850 avec, de l’autre côté de la rue, écuries et parc.

Le notaire Jules Tesch, fils et successeur d’Adolphe, fit démolir cette maison en 1896 pour construire le château actuel qui portait le numéro 138 dans la Rue Grande (5). C’est l’architecte provincial J.L.B.Van de Wyngaert fils qui en dressa les plans[1]. Le devis fut signé le 7 décembre 1895. Il se montait à 68.000 f[2]. Une serre fut ajoutée en 1901. En 1910, il avait à son service deux cuisinières, une femme de chambre, trois servantes, un jardinier, une gouvernante et deux cochers (5). A la suite de la succession de Jules, sa veuve Suzette Muller devient propriétaire du domaine. Elle le vend en 1924 au baron de Haebler-de Suttner. En 1928, le baron de Haebler fait donation de la moitié du château à son épouse tout en restant usufruitier d’une moitié. Un incendie endommage gravement le bâtiment en fin novembre 1935 : destruction de la toiture à l’exception de la tour de droite et dégâts importants à l’intérieur dont un magnifique piano à queue (total estimé à l’époque à 1,5 millions de francs). Le baron décède en 1936 et sa veuve devient entièrement propriétaire. Elle entreprend la reconstruction de l’immeuble en 1937. Elle décide alors de léguer le château à sa gouvernante, Frieda Job, qui en deviendra propriétaire en 1948. Celle-ci y demeure mais n’a pas de revenus pour entretenir le bâtiment. Pour apurer les droits de succession, elle doit vendre le parc et le bâtiment-ferme. Elle vivait dans la cave du château. Des pilleurs en profitèrent pour emporter de la vaisselle, de l’argenterie et des objets de valeur. Frieda Job est approchée par Josiane, speakerine à Télé-Luxembourg, qui souhaite acquérir le domaine pour y ouvrir un casino. Frieda Job préfère que le château soit repris par une administration. Elle le vend à la commune de Messancy le 26 octobre 1970 pour la somme de 2.750.000 f. Elle s’était fait réserver deux pièces pour y habiter encore. Finalement elle quitte le château en 1973, ayant été recueillie par sa sœur qui résidait à Bonn (Allemagne), sa région natale. Elle y décède le 7 avril 1979. La commune devient alors propriétaire de l’entièreté de l’immeuble (16).

Des travaux d’aménagement du bâtiment sont effectués en 1972 sur les plans des architectes Neu et Merveille. Le 3 novembre 1973, les services communaux quittent les locaux de l’ancienne école des Dominicaines (rue de la Clinique) pour s’installer dans le nouvel « Hôtel de ville ».

Le château fut appelé parfois « Château Hortensia » semble-t-il en souvenir d’une fille de Haebler prénommée Hortense et décédé jeune; aucune trace de sa présence à Messancy ne figure dans les registres communaux.

b) Généalogie abrégée de la famille Tesch (1) (3)  *

L’ancêtre le plus lointain connu est N. Tesch, capitaine des cuirassiers de Bourscheid au 16ème siècle. Son fils Servais est cornette des cuirassiers. Michel, fils de Servais, épouse Pétronille Hack de Bitbourg, couple dont naissent Charles, capitaine de cuirassiers et Jean (1608) qui devient échevin de Vianden, ville où il sera enterré en 1693. Il avait épousé Catherine de Lathour. Ils eurent 3 enfants dont Frédéric, bailli de Niederweis, marié à Marie Schaack qui procréa 19 enfants (dont le célèbre François-Wolfgang, écuyer et seigneur de Frenois-la-Montagne) et Mathias, bourgeois de Vianden, échevin et synodal. Ce dernier épouse Catherine Marnach dont il eut quatre enfants. Le dernier est Jean Jacques, né en 1695, qui deviendra co-seigneur de Falkenstein, officier des seigneuries de Bourscheid et de Moersdorf. Il épouse Anne Elisabeth Schaak  et le couple a 9 enfants. Leur fils Jean Jacques, né en 1739, deviendra avocat au Conseil Souverain, échevin de Luxembourg en 1770 et landmaire de Kehlen. Il épouse le 6 mars 1764 Marie Nicole Eyden (ou de Eyschen) et ce couple procréera 16 enfants.  Parmi eux se trouvent :

-       Pierre Hubert Jean Tesch, né le 16 mai 1777 à Luxembourg ; élève de l’école centrale de Luxembourg, il fait carrière dans l’armée ; engagé dans l’armée française, il fit notamment les campagnes de Pologne, Autriche, Russie dans l’artillerie ; mis en congé comme capitaine en 1815, il rejoint le 3ème bataillon d’artillerie de siège de l’armée hollandaise puis, en 1830, l’armée belge où il obtient le grade de lieutenant-colonel. Il se retire à Messancy en 1840 et y décède en 1842 (a) (b).

-       Ferdinand Materne Tesch épouse Marie Antoinette Zeitz. Une de leurs filles, Albertine, épouse Norbert Metz, maître de forge à Dommeldange, Esch et Dudelange,  Administrateur général des Finances du Grand-Duché dans le gouvernement Wilmar (1848-1853).

-       Benoît Tesch, avoué licencié, dont sera issue la famille Tesch-Zeller (2).

-       Jean Frédéric Hugo Tesch, né à Luxembourg en 1774 et décédé à Messancy le 24 mai 1844. Il devient notaire à Messancy en 1804 (ou peut-être dès 1801). L’administration française avait mis en place une nouvelle répartition des études de notaires par canton. Or Messancy devint chef-lieu de canton. Une place était donc ouverte. Il est maire de Messancy de 1823 à 1830, durant la période hollandaise.

Il épouse le 23 octobre 1801 à Differdange Marie Cécile Nothomb (née le 6       décembre 1780 à Cessange, fille de Jean-Pierre et Marie Marguerite Pétronille de       Laval). Marie Cécile décède à Messancy le 18 août 1869 (3). Ce couple aura 9 enfants :

1)             Marie Marguerite Hélène Nicolas (Nicole) Tesch née à Messancy le 13 juillet 1806 et y décédée le 9 mars 1895 (célibataire)

2)             Marie Rosalie Tesch née le 26 mars 1808 à Messancy et confirmée en 1819 (9) qui épouse François Laurent (voir ci-dessous la famille Laurent)

3)    Emmanuel Constant Tesch, né à Messancy le 14/11/1809, devient procureur du roi à  Marche puis juge à Namur. Il épouse à Pétange le 18/5/1839 sa cousine Marie Cécile Nothomb née au château de Pétange le 18/5/1810, fille de Jean Baptiste et Hélène Schouweiler. Ils ont une fille : Marie Cécile Joanna Emma née à Messancy le 1/9/1842.

4)             Jean Baptiste Victor né le 12/3/1812 à Messancy qui épouse également une de ses cousines, Marie Caroline Amélie Nothomb (nous en parlerons plus en détail ci-dessous).

5)       Marie Angélique Victoire née le 11/12/1814 et décédée le 19/1/1816 à Messancy

6)             Salomon  Joseph Hubert Adolphe né à Messancy le 19/7/1818 et y décédé le 5 janvier 1877. Au baptême, son parrains est Salomon Depapigny, du Clairmarais et sa marraine est Marguerite Joséphine Favrays épouse de Jean Joseph Demathelin (9). Il épouse Anne Angélique (Annette) Berger, née à Luxembourg le 4/11/1825, fille de Nicolas, président du tribunal de première instance et banquier. Annette décède à Arlon le 6 mars 1889. Adolphe fut conseiller communal et conseiller provincial de 1847 à 1877 (o). Il sera notaire à Messancy de 1844 à 1877. Adolphe Tesch a clairement marqué sa rupture avec l’Eglise catholique et se fit enterrer civilement (12). Cette attitude ne l’empêcha pas d’être en bons termes avec le clergé local. Il fit partie bénévolement, en 1847, de la « commission de régie » mise en place pour surveiller et gérer les travaux de construction de la nouvelle église (k). Lors de la souscription ouverte pour équiper l’église d’une seconde cloche, il fit un don de cent francs. Il finança aussi, avec son frère Victor, une nouvelle chaire à prêcher (12).

Avec son épouse Annette, il eut 4 enfants :

a)       Marie Cécile Emile Mathilde née à Arlon au domicile de Nicolas                   Berger le 29/4/1850 ; elle épousera Camille Charles Alexandre                         Castilhon à Arlon le 7/5/1873 (voir famille Castilhon ci-dessous)

b) Adolphe Constant Edouard Jules, né à Messancy le 24/4/1851 et y décédé le 8/12/1911. Il fut notaire à Messancy de 1877 à 1911 et conseiller provincial du canton de Messancy de 1877 à 1885 (o). Jules Tesch possédait de nombreuses terres ainsi qu’une scierie à Turpange et le moulin à farine Auf Letscht à Messancy. Il fut membre de l’Institut archéologique du Luxembourg. C’est lui qui fit construire l’actuel Hôtel de ville. Il décède à Messancy le 8/12/1911.  Il avait épousé à Langsur le 12 mai 1877 Marie Jeanne Suzette Muller dite Daizy (née à Langsur le 9/5/1857). Ce couple restera sans postérité. La veuve de Jules Tesch s’établit à Ixelles le 24/7/1912.

c)           Catherine Anne Marie Victorine Eugénie, née à Messancy le 24/3/1862. Elle épouse à Messancy le 18/7/1883 Joseph Lucien Ludolphe Lambiotte (17/7/1858 – 17/11/1911). Cet industriel exploite à Marbehan une scierie spécialisée dans la production des billes de chemin de fer (et deviendra en 1901            l’usine chimique de traitement du bois).

d)           Ernest Auguste Georges né à Messancy le 12/2/1853 ; il sera avocat et  épousera à Luxembourg le 23/9/1883 Thérèse Brasseur, fille de Dominique, avocat et député. Georges décède à Hespérange le 29/10/1925.

7)    Marie Thérèse Elisabeth née à Messancy le 16/4/1821; elle décède à Namur le 30/6/1842.  Son décès est enregistré à Messancy le 25 septembre 1842.

8)             Rosalie Constance Cécile Tesch née le 21/3/1822 à Messancy et décédée à Liège le 19/3/1904. Elle épouse à Messancy le 27/4/1846 Auguste Wurth, né à Luxembourg le 7/12/1817. Substitut à Neufchâteau, il deviendra  procureur général à la cour d’appel de Liège.

9)    Nicolas André Emmanuel Tesch né à Messancy le 21/3/1822 (frère jumeau de Cécile), avocat à Arlon, qui épouse Herminie Castilhon ; leur fils Albert devient notaire à Arlon. Il sera conseiller provincial pour le canton d’Etalle de 1858 à 1878 et pour celui d’Arlon de 1882 à 1885. Il occupera la présidence du Conseil de 1868 à 1861 ainsi qu’en 1884-85.

c) Famille de Haebler

Le baron Charles Emile de Haebler est né à Zitava en Tchécoslovaquie le 19/9/1855. Il avait créé à Lodz (Pologne) des filatures et des verreries qu’il rassemble en 1900 en une société par actions belges avec son siège à Bruxelles (13). Suite à la chute de la monarchie russe en 1917 et à la guerre entre la Pologne et la Russie, le baron de Haebler fuit son pays. Après diverses pérégrinations, il réside à Luxembourg à l’hôtel Brasseur (6). Ayant acheté le château Tesch, il vient habiter Messancy en 1924. Il avait divorcé de sa première épouse dont il eut 4 enfants et épousé en secondes noces à Vienne le 30 septembre 1905 la baronne Marie Louise de Suttner (née à Vienne le 22/11/1873).

Le baron de Haebler est décédé à Bruxelles le 2/12/1934 puis enterré dans un caveau aménagé dans le parc à Messancy. Le parc ayant été vendu, son corps fut exhumé en 1951 et placé au cimetière à côté de son épouse. La baronne est décédée le 21/2/1948 et enterrée à Messancy. La gouvernante Frieda Job, en remerciement de ses bons et loyaux services envers les époux de Haebler et surtout pour les soins prodigués à leur fille malade hérite de toute la propriété de Messancy en 1948.

La vie au château (26)

Lorsque le château fut propriété du baron et de la baronne de Haebler, il était richement meublé. Au rez-de-chaussée, à gauche, se trouvaient les cuisines et une pièce contenant tous les ustensiles nécessaires. Les propriétaires se tenaient au premier étage. Le baron et la baronne avaient chacun leur chambre. Une chambre contenait les meubles et vêtements de leur fille morte à 5 ans. Personne ne pouvait y pénétrer. La pièce centrale, face aux escaliers, était la salle à manger de gala. Les de Haebler y recevaient chaque mardi le docteur Jean Hollenfeltz d’Arlon qui était leur médecin mais aussi leur seul ami intime dans la région. La baronne, pour ce repas, revêtait ses beaux habits.

En semaine, le baron mangeait seul en premier; quand il avait fini, la baronne prenait alors place à table.

Dans la partie droite du château, face à la rue, existait une véranda toujours garnie de fleurs. Dans la partie gauche, un ascenseur permettait d’accéder aux étages supérieurs. Seuls les propriétaires et la gouvernante pouvaient l’utiliser. En face du château se trouvaient le parc ainsi que les garages et écuries ; les maisons n°  87, 89 et 91 ont été construites sur leur emplacement.

Le baron et la baronne de Haebler vivaient sans grands contacts avec la population de Messancy. La baronne était une femme très distinguée. Elle se rendait régulièrement à Luxembourg en auto, conduite par le chauffeur. Lorsqu’elle avait besoin de la gouvernante, elle l’appelait en faisant sonner une cloche. Frieda Job, la gouvernante d’origine allemande, était une femme cultivée mais d’allure austère; sa chambre était entièrement décorée en blanc. Elle gérait les dépenses quotidiennes.

Marie José Rehlinger fut engagée comme couturière à l’âge de 17 ans. Elle travaillait dans une pièce du second étage et réalisait divers vêtements pour la baronne. Après l’incendie de 1935, elle devait broder sur le nouveau linge les initiales et une couronne à cinq pointes.

Les de Haebler avaient trois grands chiens. Lorsque le plus âgé mourut, son cadavre fut exposé dans le hall d’entrée sur un coussin entouré de fleurs. Tout le personnel devait porter un habit de deuil. Le chien fut enterré dans le parc à côté de la tombe du baron.

Durant la guerre, le château fut réquisitionné par les Allemands pour y installer la Kommandantur. La baronne, de nationalité autrichienne, est parfois intervenue auprès des officiers en faveurs d’habitants du village.

Lorsque Frieda Job hérita du château, elle en vendit tout le contenu. Quelques pièces furent acquises par des messancéens mais la majorité des objets partirent vers l’Allemagne.

4. Le Castel ; les familles Victor Tesch et Muller-Tesch

a) Demeure :

Bâtiment actuellement situé au 2 route d’Arlon à Messancy (16) (parfois renseigné 108 Grand-rue)

Bâtiment de style Tudor. Construction de brique et pierre de taille blanche, empattée sur un soubassement appareillé présentant un fruit. Volume harpé d’angle, agrémenté d’un crénelage décoratif, de meurtrières factices, de cordon-larmier, élevé sur deux niveaux sur une cave. Noyau saillant à l’Est d’une tourelle et d’une travée sous pignon à gradins. Même couronnement utilisé deux fois par ailleurs, à l’Est et au Nord. En léger avant-corps en face Sud, travée médiane donnant l’accès, surmontée d’un massif quadrangulaire assis sur la toiture, marqué de tourelles polygonales et parcouru par des arcatures décoratives. Ouverture à montants harpés, sous linteau droit ourlé d’un listel, avec appui saillant et, généralement, contrevents. Verrière polygonale plus tardive adossée à la face Est (i). A l’intérieur, nombreuses boiseries et cheminées en marbre.

Victor Tesch, avocat au barreau d’Arlon et conseiller communal de la ville habitait le chef-lieu de province. En 1865, il acquiert une maison « devenue masure », une écurie, un jardin et un pré situés à Messancy au lieu-dit «Lendriesch », appartenant à  Jean Baptiste Heuertz et à son fils Jean Pierre, cultivateurs à Differt. Victor Tesch entreprend la construction d’un nouveau bâtiment et d’une écurie en 1867. L’ensemble est entouré d’un parc et un petit étang viendra l’agrémenter. La famille de Victor Tesch sera domiciliée à Messancy à partir du 15 décembre 1867 dans une maison portant le numéro 188 à la Grand-route, dite « Château de monsieur Tesch » (4).

Plusieurs « légendes » courent dans le village à propos du choix des briques pour construire cette demeure. L’une d’elles raconte que Victor Tesch aurait, grâce au chemin de fer nouvellement en service, fait venir les briques récupérées lors de la démolition de la prison de Namur (profitant ainsi de sa double position de ministre de la Justice et d’administrateur de la Société de Chemin de fer). Il semble plus plausible de relier le choix de ce matériau, certes original et novateur pour Messancy, à la construction de la gare. En effet, en septembre 1861, G.J. Arrasse obtient de la commune l’autorisation d’établir une briqueterie provisoire le long de la rivière pour fabriquer les briques destinées à la construction de la gare (25). La famille Arrasse exploita la terre à briques de Differt et fut très liée à celle des Tesch (des membres de la famille Arrasse sont enterrés dans le caveau Tesch du vieux cimetière) (25).

Au 19ème siècle subsistait à côté du château une petite maison dite « maison du jardinier de Victor Tesch » occupée par Charles Probst (4). L’ensemble de la propriété couvre alors 17 hectares, dont un grand verger entre la rivière et le chemin de fer, une serre, un grand jardin à l’emplacement de la rue Muller-Tesch. De l’excellente terre y avait été amenée par chemin de fer, certains messancéens la transportant dans leur tombereau pour l’étendre et aplanir la côte. Une glacière avait été aménagée dans le bois près des étangs (Etangs des Nénuphars). Vers 1890, la maisonnée du Castel comprenait une cuisinière, une fille de quartier, une femme de chambre, un valet de chambre (Roty de Hondelange), un cocher originaire de Reims et un jardinier (4). La propriété, au décès de Victor Tesch en 1892 passe à sa fille Cécile Henriette et à son beau-fils Hubert Muller. Le couple y habite à partir de 1904 en compagnie d’une gouvernante bavaroise et d’une cuisinière allemande. Pendant cette période, leur château d’Esch s/Alzette reste leur seconde résidence (3). Cécile Tesch décède en 1916 et Hubert Muller en 1917. Le domaine reste en indivision entre les héritiers Norbert Collart – Hélène Muller, Edmond Muller et René Muller. Edmond Muller, industriel de Esch-sur-Alzette, rachète les deux autres parts en 1923 et en devient seul propriétaire. Entre 1950 et 1970, François (Frantzi) Wilette loue les anciennes écuries le long de la rue du Castel pour y ouvrir un garage et, le long de la route d’Arlon, une pompe à essence (24). Le 4 juillet 1950, le château et ses dépendances sont vendus à Clémentine, Thérèse et Victor Schmit qui transforment le Castel en hôtel. Max Dillembourg, tenancier d’un café à Athus en est brièvement le gérant. Mais la clientèle ne vient pas et les trois consorts revendent  l’ensemble en 1952 à Georges Reckinger-Biever, industriel domicilié à Luxembourg qui en fait sa seconde résidence. Monsieur Reckinger possédait un cinéma près de la gare de Luxembourg. Il y fit transporter les deux chiens de pierre qui ornaient la propriété du Castel. En octobre 1953, Georges Reckinger demande l’autorisation d’enfouir quatre cuves de 6000 litres chacune pour alimenter trois pompes à essence. L’épouse de Georges Reckinger étant décédée en 1959, un partage des biens eut lieu en 1960 et Pierre Reckinger laisse à son père l’entièreté de ses parts du Castel. Georges Reckinger vend finalement la propriété à l’Etat belge le 6 décembre 1961 pour en faire une école (16).

b) Famille Victor Tesch

Jean Baptiste Victor Tesch est né à Messancy le 10 mars 1812. Il est baptisé le même jour par le curé J.B. Rodesch; le parrain est Jean Baptiste Nothomb de Pétange et la marraine Marie Barbe Tesch de Itzig (ne sachant se déplacer, ils sont tous deux représentés au baptême par des habitants de Messancy) (12). Il épouse Marie Caroline Hélène Amélie Nothomb, sa cousine, née à Esch s/Alzette le 3/2/1816 et décédée à Bruxelles le 29/1/1869.

Le couple aura 7 enfants ; les deux fils meurent en bas âge (consanguinité ?) :

1)            Marie Victor Caroline Frédéric Paul fils né en 1840 et décédé à Messancy le                         26/3/1842 (28)

2)             Victor Caroline Marie Cécile Henriette  née à Arlon le 17/08/1841, épouse de            Hubert Muller, maître de forges le 19/4/1870 (voir plus loin)

3)            Victor Caroline Raphaël Nicolas Lucien fils né en 1843 décédé le 18/8/1851                         âgé de huit ans (28)

4)    Victor Caroline Rosalie Laure Edmée née à Arlon le 4/12/1843. Elle  épousera       Emile Metz maître de forges à Dommeldange (couple sans descendance). En       1913, après la mort de son mari, elle crée l’ « Institut Emile Metz » dont le but       est « le développement physique et moral de la classe ouvrière et l’amélioration       de sa situation matérielle ». Ce centre d’enseignement deviendra en 1980 le       Lycée Technique Privé Emile Metz de Dommeldange.

5)    Léonie Adrienne Wilhelmine (Mina) née le 18/01/1849 à Arlon, décédée le       2/3/1930 à Bruxelles épouse de Félix Léon Antoine Barbanson né à Bruxelles       le 11/02/1843 et décédé au château du Bois d’Arlon le 23/9/1912, capitaine       d’État-major, gouverneur de la Société Générale de Belgique. Ils eurent cinq       enfants dont Gaston qui devint vice-gouverneur de la Société Générale de       Belgique et administrateur de l’ARBED et Gabrielle, mariée à Jean Maurice       Pescatore.

6)    Caroline Marie Cécile née à Arlon le 29/4/1850 (23)

7)    Caroline Anne Emma Laure(nce) née à Messancy le 18/3/1854, épouse en       1875 Jean Pierre Camille Dumont de Luxembourg (4).

Victor Tesch

Comme ses frères Constant, Adolphe et Emmanuel, il entreprend des études de droit à l’université de Liège. Il est proclamé docteur en droit le 17 juillet 1832 (âgé de 20 ans !). Il s’inscrit comme avocat au barreau d’Arlon en 1834 où il se domicilie.

Il revient à Messancy notamment pour chasser. Son frère Adolphe était secrétaire de la « Société de chasse du canton de Messancy » dont faisaient partie, outre Victor et son frère Emmanuel, Jean Nicolas Lenger de Differt, Hippolyte de Mathelin du Clémarais, Léopold de Mathelin (président) et Résibois, juge de paix à Messancy (25).

Il est l’ami d’Emile Tandel, commissaire de l’arrondissement Arlon-Virton, secrétaire de l’Institut archéologique du Luxembourg et auteur des « Communes luxembourgeoises ». Comme conseiller communal d’Arlon, Victor Tesch collabore avec Georges Wurth à la création d’un athénée communal. A peine nommé ministre de la Justice, il fait venir à Arlon son collègue Charles Rogier, ministre de l’Intérieur et de l’Instruction publique pour visiter l’établissement (j).

Lors de son premier ministère, il s’occupe de l’embellissement de Bruxelles et de la construction de l’église royale de Laeken. Le chantier est confié en 1850 à l’architecte renommé Joseph Poelaert  mais les travaux prennent du retard et Victor Tesch, en 1866, demande à Albert  Jamot, architecte provincial du Luxembourg, de faire partie du comité de contre-enquête qui doit évaluer la situation. C’est  lui qui, en tant que ministre de tutelle, donne en 1860 l’autorisation de construire une synagogue à Arlon.

Victor Tesch décède le 16 juin 1892. Ses funérailles eurent lieu au cimetière de Messancy le dimanche 19 juin. Des discours avaient été prononcés à son domicile par M. de Landsheere, président de la Chambre des Représentants, Netzer, bourgmestre d’Arlon et L. Orban, vice-gouverneur de la Société Générale. Des trains spéciaux étaient venus de Belgique et du Grand-Duché (h).

A sa mort, Victor Tesch laissera une fortune immobilière importante (20). Ses héritiers Marie Tesch épouse Hubert Muller, Edmée Tesch épouse Emile Metz, Léonie Wilhelmine Tesch épouse Léon Barbanson se partagent : un hôtel particulier rue Facqz à Bruxelles, la propriété de Messancy avec château et parc couvrant 17 ha, diverses terres sur la commune de Messancy pour une superficie de 42 ha, sur Habergy pour 82 ha, sur le territoire de Esch s/Alzette 46 ha, à Mondercange 35 ha,  le domaine de Merckeshausen (Prüm) en Prusse Rhénane comprenant 2 maisons, 223 ha de bois et 28 ha de terres.

Le financier et grand industriel (h)

Le banquier arlonais Nicolas Berger, luxembourgeois ayant opté pour la nationalité belge, eut l’idée en 1856 d’associer les charbonnages de la Sarre et les mines de fer du Grand-Duché pour créer une aciérie à Sarrebrück. Tesch est tout de suite intéressé et entre dans la société en compagnie de Joseph Labbé, maître de forges à Gorcy ; il en devient rapidement le président. L’usine est établie à Burbach. La ligne de chemin de fer Ostende – Arlon est ouverte au trafic en 1858 et raccordée au réseau luxembourgeois en 1859 puis vers la Sarre. L’embranchement vers Longwy, passant par Messancy, est opérationnel en 1860. Les sites industriels des deux Luxembourg, de Sarre et de Lorraine sont ainsi raccordés … pour le plus grand profit des sociétés d’exploitation.

En 1858, il s’associe à Léopold de Mathelin, alors adversaire politique (conseiller provincial du canton de Messancy au parti catholique), agent de la Banque Nationale et au banquier François Berger pour former le Comptoir d’Escompte à Arlon.

En 1862, une nouvelle société rassemble les forges de Burbach et la société Aug. Metz de Eich. Victor Tesch et Norbert Mertz créent plus tard les établissements de Dudelange qui démarrent en 1886.

Victor développe toute au long de sa vie une prodigieuse activité dans la finance et l’industrie. Il siégea dans 38 conseils d’administration : 10 charbonnages, 4 immobilières, 13 chemins de fer, 4 métallurgies et 5 banques (j) ! Son impact sur le développement économique du sud-Luxembourg et du Grand-Duché fut déterminant.

Son oeuvre sera couronnée après sa mort par ses trois beaux-fils (Barbanson, Muller et Metz) qui en 1911 constitueront l’ARBED : Aciéries Réunies de Burbach, Eich et Dudelange. Le premier président

en sera Gaston Barbanson. Les Castilhon, Tesch, Ensch seront intimement mêlés à l’aventure. Le premier directeur technique de l’ARBED sera Emile Mayrich, ancien directeur de Dudelange, qui prône une entente entre l’Allemagne, la France, la Belgique et le Luxembourg pour réguler la production d’acier et ainsi apaiser les tentions politiques. Cette idée aboutira à la CECA de Jean Monnet et à la Communauté Européenne de Robert Schuman (voir ci-dessous famille Duren).

Son action politique (j).

.

Très attaché à sa région natale, il ne pouvait pas concevoir la scission qui se préparait entre ce qui deviendrait le Grand-Duché et la province de Luxembourg. Il se mêle aux luttes politiques et fonde un journal de tendance libérale, l’Echo du Luxembourg, avec Emmanuel Servais, Charles Metz et son futur beau-frère Auguste Wurth. La première parution a lieu le 1er décembre 1836. Victor Tesch s’opposait ainsi à son cousin-germain Jean Baptiste Nothomb qui préparait la séparation des deux Luxembourg. Après 1839, Victor Tesch comme François Laurent et Auguste Wurth choisissent la nationalité belge. Victor Tesch est naturellement porté, en tant qu’avocat, à défendre les plus faibles. Loin d’être un libéral doctrinaire, il préconise tantôt des nationalisations, tantôt la libre entreprise, prenant en compte l’intérêt de l’Etat mais aussi celui des individus.

« .. nous l’avons rencontré plus souvent comme un sage conseil, sachant se dépouiller des préventions politiques pour se consacrer avec ses adversaires, en qui il ne voyait que des collaborateurs, à des travaux utiles au pays.. » disait de lui M. de Landsheere, président de la Chambre (p). Il fut attaché quelque temps au cabinet du ministre Ernst, un de ses anciens professeurs et y côtoie Jules Malou et François Laurent, ses anciens condisciples d’université

Dès 1837, il entre au conseil communal d’Arlon ; de 1838 à 1848, il sera également membre du Conseil provincial. Son engagement pour sa province lui fit parfois encourager ses adversaires politiques catholiques comme son cousin J.B. Nothomb ou le comte Camille de Briey lorsque leurs démarches s’avéraient favorables au Luxembourg.

Il entretient une correspondance régulière avec le catholique Léopold de Mathelin, châtelain de Messancy, de 1870 à 1880 demandant à ce dernier de surveiller les agissements du banquier Berger en qui, manifestement, il n’a pas grande confiance pour la gestion du Comptoir d’Escompte d’Arlon. Victor Tesch commence chacune de ses missives par « Mon cher Léopold » et signe « Ton tout dévoué Victor ». En 1880, il écrira encore de Bruxelles à Léopold de Mathelin pour qu’il intervienne en faveur des habitants de Sélange qui contestaient la création d’un nouveau chemin (15).

Alléguant que sa province avait été sacrifiée lors du tracé des frontières, il demandait des compensations dont la plus importante fut la construction du chemin de fer jusqu’Arlon.  Une société de droit belge avec des capitaux anglais est constituée en 1845 devant le notaire Barbanson. La société dite du Grand Luxembourg est autorisée à commencer les travaux en octobre 1846 avec le concours de l’entrepreneur Arrasse (m). Victor Tesch entrera au Conseil d’Administration en 1855.

Le 13 juin 1848, il est élu député d’Arlon en remplacement de son cousin Jean Baptiste Nothomb qui vient de démissionner. Le 12 août 1850, il accède au poste de Ministre de la Justice et y restera jusqu’au 29 septembre 1852. Il élabore de nombreuses lois fondamentales sur la Banque Nationale, la détention préventive, les juridictions consulaires, les faillites, le code forestier (m).

En 1855, le roi Léopold 1er le sollicite pour former un nouveau gouvernement. Il refuse. Il entre dans le nouveau gouvernement formé en 1857 pour y détenir le même portefeuille de la Justice et le conserve jusqu’en novembre 1865 ; le roi le nomme alors ministre d’Etat. Victor Tesch se détache de la politique nationale pour se consacrer à ses entreprises industrielles (m). Bien que malade, Victor Tesch se présente encore aux élections législatives du 14 juin 1892 contre Anatole de Mathelin, châtelain de Messancy, membre du parti catholique. Victor Tesch l’emporte mais deux jours plus tard, il s’éteint à son domicile de Messancy, emporté par une congestion pulmonaire (m). Dernier bastion libéral dans l’arrondissement d’Arlon, il sera remplacé au parlement par un candidat catholique, son cousin Alphonse Nothomb, frère cadet de Jean Baptiste.

Ses relations avec l’Eglise

Victor Tesch fut plutôt déiste à la façon de Rousseau; ses relations avec le clergé local étaient bonnes bien qu’il ne fût pas pratiquant (j). Lors d’une intervention à la Chambre sur la peine de mort, il déclara « La peine de mort, … ce n’est pas seulement le châtiment de l’homme, c’est la porte ouverte au châtiment de Dieu et, quelques peines que vous puissiez édicter, elles n’inspireront jamais autant de terreur que celles que la toute puissance divine se réserve d’appliquer » (p).

Il ne fit jamais de polémique anti-cléricale (jusqu’en 1848 au moins) dans l’Echo du Luxembourg (g)contrairement à son frère Emmanuel. Nous avons relevé quelques exemples de cette «  entente cordiale » avec le clergé local.

Ainsi, c’est lui qui offrit, avec son frère Adolphe (qui se fera inhumé civilement), la chaire de vérité gothique qui ornait l’église de Messancy (12).

Sa fille Marie Rosalie épouse François Laurent, le déiste anticlérical, à l’église de Messancy et il signe le registre paroissial comme témoin; son autre fille Marie Cécile et Hubert Muller se marient religieusement à Messancy ; là aussi, il signe le registre paroissial. Si les décès de ses deux premiers enfants morts en bas-âge figurent dans les registres paroissiaux, nous ne trouvons cependant trace que d’un baptême, celui de Laure, dernier enfant  né en 1850.

Bien qu’étant réputé franc-maçon, il ne semble pas avoir fait partie de la loge des « Enfants de la Concorde fortifiée » à Luxembourg alors que son cousin Jean Baptiste Nothomb y atteint le grade de maître et que ses amis Emmanuel Servais et Charles Metz (co-fondateurs de l’Echo du Luxembourg) en firent partie (f).

Il semble avoir eu d’aussi bons rapports avec le doyen d’Arlon qu’avec celui de Messancy. Une loi de 1850 réorganisant l’enseignement moyen avait créé un conflit entre le clergé et l’Etat en raison des dispositions prises pour la dispensation des cours de religion. Le curé-doyen d’Arlon Thill, également professeur à l’athénée, prit une position réservée et le journal libéral de Victor Tesch, l’Echo du Luxembourg, écrivit « …Nous avons cru devoir rapporter ces circonstances, tant pour rendre hommage au caractère conciliant que manifeste dans l’occurrence le doyen d’Arlon … » (j)

c) Famille Muller – Tesch

Henri Vincent Muller de Langsur (district de Trèves) épouse Katherine Weydert, fille du Juge de Paix de Betzdorf, propriétaire du château de Berg (G.D. de Luxembourg). Le 19/4/1870, leur fils Hubert (né à Langsur le 24/7/1837) épouse Marie Cécile Henriette Caroline Victor Tesch fille de Victor. Hubert décèdera à Esch s/Alzette le 24/6/1917 et son épouse le 23/2/1913. Hubert qui a conservé sa nationalité allemande (5) est, par ailleurs, le frère de Jean Baptiste Georges Muller, ingénieur aux forges de Burbach qui appartiennent à Victor Tesch. D’autre part, il est le cousin germain de Suzette « Daisy » Muller qui épousera sept ans plus tard le notaire Jules Tesch, lui-même cousin germain de Marie Caroline !

Ils ont 4 enfants :

Victor né à Esch le 2/6/1872 et décédé à Messancy le 23/2/1913 (célibataire)

Edmond né à Esch s/Alzette 14/11/1873 décédé à Berg le 10/8/1955 (célibataire)

René né à Esch le 30/4/1876 et décédé à Zurich (Suisse) le 15/9/1917qui épousera             Joana Laval

Hélène née à Esch le 30/11/1879 qui épousera en 1905 Robert Collart, propriétaire de la Société des Hauts-fourneaux de Steinfort.

Edmond, René et leur soeur Hélène font un échange de biens en 1923 (16). Edmond devient propriétaire des châteaux de Berg et de Messancy. René construit un nouveau château à Betzdorf (qui deviendra propriété d’Etat et résidence de la famille grand-ducale de 1953 à 1964). Edmond, qui porte le double nom Muller-Tesch, n’a pas de descendance. Il lègue le château de Berg à la Croix Rouge luxembourgeoise et donne à la commune de Messancy les terrains de l’ancien verger Tesch afin d’y construire des logements sociaux. C’est la Petite Propriété Terrienne qui réalisa ces constructions en 1963 le long de la rue de Turpange (qui deviendra rue de la Lorraine) et en créant la rue du Verger. L’acte de donation précisait que le caveau Tesch – Muller devait être entretenu et fleuri aux soins de la commune. Chaque année encore, à la Toussaint, l’administration communale fait déposer des fleurs devant le caveau.

d) Les caveaux au cimetière de Messancy.

1. Caveau Tesch dans le vieux cimetière (au nord, en contrebas du parvis).

Dame Cécile Nothomb

Nicole Tesch (13/7/1806 – 9/3/1895)

Les autres membres de la famille inhumés dans ce caveau nous sont inconnus, les plaques commémoratives ayant été brisées et aucun cadastre des tombes n’existant pour cette période. Des membres de la famille Arrasse y seraient également inhumés.

2. Caveau Tesch – Muller

Description : chapelle de style éclectique, de plan rectangulaire. Construction en pierre de taille blanche. Faces latérales empâtées, présentant un fruit et supportant une lourde guirlande régnant à l’arrière également. Façade pignon sommée d’une croix et ouverte de l’entrée sous une arcature en mitre. Battant métallique ajouré (20). A l’intérieur, plaques portant les noms des défunts ; dans le fond, une table d’autel surmontée d’une croix blanche.

C’est Hubert Muller-Tesch (très vraisemblablement) qui fit construire une chapelle de famille dans le cimetière de Messancy, entre la concession de la famille de Mathelin et le chevet de l’église. Y sont inhumés :

Victor Tesch et son épouse Caroline Amélie Nothomb, Victor Muller,  Marie Cécile Henriette Caroline Victor Tesch épouse de Hubert Muller, Edmond Muller, Hubert Vincent Muller, René Muller époux de Joana Laval, madame Renée Muller, Salomon Joseph Hubert Adolphe Tesch, Anne Angélique Berger épouse de Salomon Adolphe Tesch, Adolphe Constant Edouard Jules Tesch époux de Marie Jeanne Suzette Muller.

5. La villa Callier ; les familles Laurent et Callier

a) Demeure :

Bâtiment situé au 16 route d’Arlon à Messancy

L’allure de cette construction se démarque absolument du style éclectique à tendance classique adoptée pour le bâtiment contemporain édifié par Jules Tesch. Ici, le style « Cottage » systématise le recours à une fragmentation de la volumétrie et à un vocabulaire mixé où interviennent tout à la fois tourelles d’angle, pignons à ailerons à la flamande, pignons à fermes débordantes, souche de cheminée à l’anglaise, auvents multiples et garde-corps en bois. A l’encontre de la stabilité de la construction Tesch s’affirment ici la verticalité et le pittoresque, voulus peut-être dans l’esprit d’un usage de seconde résidence. On pourrait, même s’il s ‘agit de tendances différentes, comparer cette villa avec, parmi tant d’autres, les cottages Wolfers d’Overijse – La Hulpe, créés en 1899 par Paul Hankar ou avec ceux, plus tardifs, dus à Georges Hobé de Bruxelles.(27)

La villa fut construite en 1896 par Hyppolite Callier et Marie Laurent au lieu-dit « Im Muhlendrich » comme résidence de vacances  sur des terrains acquis par Victor Tesch (16) (Marie Laurent est sa nièce). La propriété comprend un parc et un petit étang. De l’autre côté de la rue (entre les maisons 15 et 17), une grille semblable à celle qui orne l’accès à la villa permettait de rejoindre un vaste jardin (24). En 1926, le domaine échoit entièrement par donation entre époux à Marie Laurent. Au décès de celle-ci en 1932, son fils André, industriel à Gand en devint propriétaire. La maison quitte alors la famille Callier : elle est vendue dès 1933 à Camille Collignon-Goebels, directeur des Ponts et Chaussées de Messancy. La maison fut endommagée par l’explosion du train de munitions en gare de Messancy le 10 janvier 1945 (16). Elle est acquise en 1960 par Julien Coos, entrepreneur et son épouse Eugénie Hansen, tous deux nés à Messancy. Le docteur J. Tonneau la loue jusqu’en 1976. En 1979, elle devient propriété de Edith Meunier-Coos. Elle est finalement acquise par le docteur Jean Rif en 1994 et la propriété est restaurée en 2004 (16).

b) Familles Laurent et Callier

François Laurent est né à Luxembourg le 8 juillet 1810, fils de Mathias, perruquier et Anne Steffen. Après des études à l’Athénée royal de Luxembourg, il entreprend le droit en 1827 à l’université de Louvain puis à l’université de Liège où il rencontre Victor Tesch, son futur beau-frère. Ils ont comme professeur Antoine Ernst qui va devenir ministre de la Justice en 1834 (c). Ce dernier appelle François Laurent, inscrit comme avocat au barreau de Luxembourg, au poste de chef de bureau. Le 11 septembre 1836 à Messancy, François épouse Marie Rosalie Tesch née à Messancy le 26/3/1808. Leurs témoins sont Hubert Tesch, oncle de la mariée, colonel d’artillerie et Emmanuel Constant Tesch, substitut au procureur du Roi. Les époux Laurent-Tesch et leurs trois enfants sont domiciliés à Messancy dans la maison du notaire Adolphe Tesch jusqu’en 1847 puis seront domiciliés à Gand (3). Dès 1836, Ernst intervient auprès de son collègue ministre de l’Enseignement pour faire nommer François Laurent au titre de professeur de droit civil à l’Université d’Etat à Gand. Sa carrière prestigieuse se poursuivra jusqu’en 1882. « Partout il travaille, et même en se promenant. Ainsi lui advient-il, au cours d’une excursion dans le pays de Messancy, résidence de ses beaux-parents, de s’arrêter au bord de la route pour consigner ou classer les notes d’un travail en gestation…Cette existence de rigoureuse discipline intellectuelle est rendue aisée par (Rosalie Tesch) la compagne d’élite qu’il s’est choisie» (4). Sa production littéraire fut très importante : citons « Etudes sur l’Histoire de l’Humanité » en 18 volumes qui traite du christianisme (avec respect pour la grande figure de Jésus, il nie cependant sa divinité), « Principes de droit civil » en 34 volumes et « L’Eglise et l’Etat » en 2 volumes. En politique, il défendit des positions libérales nettement anti-cléricales. Pendant la seconde partie de sa vie, il adhéra au protestantisme libéral.

François Laurent décède à Gand d’une pneumonie le 17 février 1887. La ville de Gand donna son nom à une place publique où fut érigée une statue en son honneur. Un cercle « François Laurent » rassemble à Luxembourg des juristes et membres des organisations internationales.

Rosalie Tesch décède le 25 avril 1860 à Messancy où elle est enterrée civilement (12).

Le couple Laurent-Tesch eut trois enfants : Charles, Rosalie et Marie

Charles est né à Gand le 20/10/1837 et décédé à Bruxelles le 4/1/1894 (célibataire). D’abord inhumé à Evere, sa dépouille fut ensuite amenée à Messancy dans une tombe située entre la chapelle Tesch et la chapelle de Mathelin, dont la concession a été dressée le 20 décembre 1894. Charles Laurent fut premier avocat général à la Cour d’Appel de Bruxelles, membre de la commission royale pour la publication des anciennes lois et ordonnances de la Belgique. On lui doit notamment « Coutumes des Pays, Duché de Luxembourg et Comté de Chiny » aux Ed. Gobbaerts en 1887. Il a publié plusieurs travaux dans les Annales de l’Institut Archéologique du Luxembourg, certains étant repris dans les « Communes » de Tandel *.

Les deux sœurs Rosalie Caroline (née à Gand) et Marie (née à Messancy le 24/6/1846, décédée en 1932) épousent deux frères : Albert et Hippolyte Callier.

Leur père Gustave Callier (Gand 1819 – Gand 1863) fut un collègue de François Laurent à l’université de Gand. Echevin de la ville et philanthrope, Gustave Callier fonda avec François Laurent une société pour l’encouragement de l’épargne dans les classes ouvrières.

Albert Callier (Gand 11/02/1846 – Gand 13/02/1920), époux de Rosalie Caroline Laurent, avocat, docteur en droit et professeur devint recteur de l’université de Gand. Il fut aussi journaliste à « La Flandre Libérale » et échevin de Gand.

Hippolyte Alexis Jean Philippe Callier (Gand 1/3/1848 – Gand 13/10/1925) époux de Marie Laurent fut avocat, fondateur en 1874 et rédacteur en chef de « La Flandre Libérale » (quotidien anticlérical), membre du conseil provincial de Flandre Orientale et membre du parlement. Il venait régulièrement en vacances à Messancy et souhaita s’y faire construire une villa.

6. La villa « Les Buttes » ; les familles Castilhon, Tréfois, Jungers et Duren

a) Demeure :

Bâtiment situé au 91 route d’Arlon à Messancy

A la veille de la première guerre mondiale, le notaire Castilhon se fait construire une résidence précédée d’un jardin très symétrique voulu comme un plateau d’apparat plutôt que comme un lieu de détente ou d’agrément. L’un et l’autre sont d’ailleurs séparés par un décalage de niveau par lequel la villa entend dominer. Le parti architectural, réellement nouveau par rapport au début du siècle, privilégie la masse et l’ampleur sous toiture, comme on l’avait fait depuis quelques années déjà. Les baies, qui restent ici bombées, éclairent largement l’intérieur. L’axe principal est marqué par une importante saillie en rotonde, caractéristique de l’époque, et les lucarnes larges s’aplatissent au milieu des ardoises. On attend l’art déco …(27)

La villa est construite en 1913 par le notaire Castilhon-Dassonville sur une pâture au lieu-dit « Auf Hingen ». Ce terrain avait appartenu à Hubert Muller-Tesch puis, par héritage, aux enfants Collart-Muller. La famille Castilhon en prend possession en 1914, à la veille de la déclaration de guerre. Des vitraux devaient encore être placés mais ils se trouvaient dans un train bloqué par les troupes allemandes et furent remplacés par de simples vitres (17).

La maison était agrémentée d’une serre, d’un terrain de tennis. Une glacière de conception ingénieuse, creusée dans le sol à proximité, permettait de conserver jusqu’en mai ou juin les blocs de glace prélevés sur la Messancy gelée durant l’hiver. Le jardin et les communs étaient alimentés en eau par un puit creusé dans le bois Jongenbüsch. Les canalisations furent partiellement détruites lors de la construction du contournement de Messancy par la N81 (17). En 1920, la maisonnée se composait d’une cuisinière, un jardinier, trois servantes, deux domestiques et un chauffeur d’automobile originaire de Paris (5).

La maison fut réquisitionnée en mai 1940 au profit d’officiers allemands.

La propriété est vendue en 1947 au notaire Valentin Paul Tréfois qui la remet en vente en 1951. Elle est acquise par Eugène Jungers, Gouverneur Général du Congo en retraite et reviendra à son fils Jacques Jungers – Duren en avril 1958.

Sur des cartes postales anciennes, on retrouve d’abord la mention « Château Castilhon » puis « Les Buttes » puis « Château Jungers ». La dénomination « Les Buttes » semble être d’origine populaire en raison de la position de la villa sur la pente descendant du bois mais ce nom ne fut donné par aucun des propriétaires.

b) Famille Castilhon

Le 7 mai 1873, Marie Cécile Emile Mathilde Tesch, née le 27 avril 1850, fille de Adolphe Tesch, notaire à Messancy, épouse à Arlon Camille Charles Alexandre Castilhon né le 18 novembre 1836.

Cette famille Castilhon est originaire du Sud de la France (2,18,22). Jean Castilhon (ou Castillon), époux de Jeanne de la Ligue, était marchand à Auch (Gers) vers 1700. Son fils Jean Baptiste devient sénéchal puis président de Toulouse. Il épouse Marguerite de Merle en 1720. Ce couple aura 5 enfants dont Jean Louis, né en 1729, qui deviendra encyclopédiste. Il publie notamment à Amsterdam « Essai sur les erreurs et les superstitions » en 1765 et           « Histoire des dogmes et opinions philosophiques » en 1769.

Au milieu du 18ème siècle, la Principauté de Liège s’ouvre aux idées nouvelles. Le français Pierre Rousseau, homme de lettres toulousain, bénéficie de la protection des ministres du prince-évêque Jean-Théodore de Bavière et s’installe à Liège ou il fonde en 1755 le Journal encyclopédique. Condamné en 1759 pour ses idées trop audacieuses au gré du pouvoir, il s’installe alors à Bouillon d’où il diffuse la pensée de Voltaire et des Encyclopédistes. C’est là qu’en 1761 le rejoint son ami Jean Louis Castilhon (e ). Ce dernier épouse le 25/9/1766 à Bouillon Philippine Lambert, fille du défunt Claude Joseph, bourgeois marchand et fait souche dans sa ville d’adoption où il décède le 24/8/1782. Leur fils Pierre né le 23/08/1767 devient secrétaire du Duché de Bouillon. Marié à Marie Catherine Flore Stassart le 29/12/1792, il a pour enfant Pierre Victor Adolphe né à Bouillon le 8/8/1795 et décédé à Paliseul le 13/6/1864. Il fut notaire à Paliseul et conseiller provincial de 1836 à 1864 (o). Il  épousa en premières noces Marie Victoire Papier de Virton (qui lui donnera deux enfants, Fernand et Flore morts sans descendance) et en secondes noces Catherine Greten. Ce couple aura 4 enfants :

- Arsène Castilhon qui sera notaire à Paliseul et Saint-Hubert.

- Marie Edouard Léon Castilhon (1835 – 1898) qui devient notaire à Arlon. Il fut un bienfaiteur du bureau de Bienfaisance de la ville, fondateur de l’œuvre de la soupe populaire et, à ce titre, une rue lui est dédiée à Arlon. Il est mort sans descendance.

- Flore Herminie Castilhon épouse Emmanuel Tesch, frère de Victor, avocat à Arlon. Leur fils Albert devient notaire à Arlon et leur fille Léonie épouse Numa Ensch, futur bourgmestre d’Arlon (à qui une rue fut également dédiée).

- Charles Alexandre Camille Castilhon : né le 18/11/1836 à Paliseul, décédé à Arlon le 19/09/1907; avocat, membre de la députation permanente de 1864 à 1869 (o). Le 7 mai 1873 il  épouse religieusement à Messancy (11) Marie Cécile Emilie Mathilde Tesch née à Arlon le 27/4/1850 et décédée le 4/4/1931, fille du notaire Adolphe Tesch de Messancy. Mathilde Tesch était très pieuse, totalement isolée dans une famille où personne ne pratiquait. Elle offrit un bel ostensoir à l’église Saint-Martin pour tenter de racheter l’âme de son mari qui était franc-maçon (n). Dans le contrat de mariage, Camille Castilhon déclare posséder des actions des forges de Sarrebrück, de Eich (Metz et compagnie), de la banque Berger à Luxembourg, de la compagnie du Grand-Luxembourg (19), toutes sociétés où l’influence de Victor Tesch, l’oncle de sa femme, est prépondérante.

Camille et Mathilde ont 4 enfants : Marthe, André, Marguerite et Adolphe :

a)      Léon Eugène André (15/4/1879 – 1945) deviendra directeur de l’ARBED. Il avait épousé à Hollerich Rosa Emma Gentsch

b)      Anna Mathilde Marguerite Marthe (née le 6/7/1874) épouse Georges Léon Valentin Gaudy, artiste peintre.

c)      Léonie Juliette Marguerite née le 30/10/1876 épouse à Arlon le 18/6/1907 Charles Auguste Robert Parmentier, industriel né en 10/1884. Ils auront deux filles : Antoinette née le 14/1/1909 et Colette née le 2/5/1917.

d)      Nicolas Camille Georges Adolphe est né à Arlon le 30/10/1876. Docteur en droit, bâtonnier de l’ordre des avocats. Le 23/1/1907 à Saint-Hubert, il épouse Marguerite Dassonville née à Saint-Hubert en 1885. Il s’associe à son oncle par alliance Jules Tesch et devient notaire à Messancy de 1911 jusqu’en 1938 (il décède à Messancy en 1947 et est inhumé à Arlon). Il fut conseiller provincial de 1864 à 1869, député de 1869 à 1870 et administrateur de l’ARBED.

Ce couple a deux enfants : Simone née à Messancy le 10/11/1907 et mariée à Messancy le 8/5/1930 avec Adrien Marie Jules Dawans de Liège et Annette née à Arlon le 26/8/1911 et mariée à Messancy le 17/10/1934 avec Paul Prion de Huy.

La famille demeure d’abord dans le château Tesch (Hôtel de ville) du 24 juillet 1912 jusqu’en 1914 lorsque la villa « Les Buttes » devient habitable.

c) Notaire Tréfois

Le notaire Castilhon remet son étude en 1937 au notaire Paul Valentin Tréfois, né à Bruxelles le 28/11/1910, époux de Jeanne Renée Ascarine. Paul Tréfois habite d’abord au village puis rachète la villa au décès du notaire Castilhon. Le notaire Tréfois devient président de la musique libérale Concordia. Il aime organiser des fêtes et des réceptions dans son parc. La mauvaise gestion de ses affaires l’oblige à quitter Messancy en 1951. L’étude est reprise par le notaire Oswald qui obtient l’autorisation de ne pas la laisser à Messancy mais de l’ouvrir à Athus.

d)  Familles Jungers et Duren ; liens familiaux de Robert Schuman

- Famille Jungers

Jean Pierre Jungers était né à Beckerich le 2/11/1856. Seul de la fratrie à entreprendre des études, il obtint son diplôme de docteur en droit. Ses frères et sœurs soit reprennent la ferme familiale de Schweich, soit émigrent aux USA (14). Il demande la naturalisation belge et entre en fonction comme de juge de paix à Messancy le 20 juin 1886 en remplacement de monsieur Dubois. La famille habitait à Messancy une maison au coin des (actuelles) rues du Castel et Deboulle. Il y reste jusqu’en 1895 car il est alors nommé aux mêmes fonctions pour le canton d’Arlon. Il montera ensuite les échelons hiérarchiques pour devenir juge d’Instruction à Arlon, Président du tribunal de 1ère Instance de Neufchâteau puis conseiller à la Cour d’Appel de Liège, ville où il décède en 1920. Il avait épousé à Liège Marie-Louise Pétré le 5/10/1886 dont il eut deux enfants :

Julienne Jeanne Louise née à Liège le 11/12/1883

Eugène Jacques Pierre Louis né à Messancy le 19/7/1888.

.

Eugène entreprit les études de droit à l’Université de Liège, étant diplômé en 1910. Comme le Congo venait d’être légué à l’Etat belge par Léopold II, le gouvernement mettait en place une administration locale et faisait appel pour cela à de jeunes fonctionnaires. Eugène Jungers se présente et se voit confier un poste de magistrat. Jeune marié, à l’âge de 23 ans, il part vers des terres inconnues. Il fera toute sa carrière dans les colonies, devenant Vice-Gouverneur Général du Congo et Gouverneur des territoires sous –tutelle au Rwanda-Urundi de 1932 à 1946 puis Gouverneur Général du Congo du 31/12/1946 au 1/1/1952. Ayant toujours eu l’espoir de passer sa retraite dans son village natal, il acquiert la maison du notaire Tréfois et revient à Messancy jusqu’à son décès (à Bruxelles) en 1958.

Son fils Jacques avait épousé Marthe Duren, fille du docteur Albert Duren. Ce couple occupera la villa de Messancy. Jacques Jungers et son épouse ont offert à l’église en 1964 le vitrail de Saint-Jacques et la petite rosace qui le surmonte (l).

- Famille Duren (5,6,21)

Le 22 septembre 1826 naît à Dudelange Nicolas Duren qui y épouse le 11 mai 1858 Suzanne Jauchem. De cette union vont naître deux enfants :

- Eugénie Suzanne, née à Bettembourg le 5/10/1864. Elle épouse Jean Pierre Schuman à Kruth (Vosges, France) le 23/09/1884. Ils prénomment leur fils né à Clausen – Luxembourg le 29/06/1886 Jean-Baptiste Nicolas Robert. C’est sous ce dernier prénom qu’il sera connu.

- Nicolas, né à Bettembourg le 23/02/1859. Il part à l’université de Louvain à l’âge de 18 ans. Il passe d’abord les examens de candidat en Sciences Naturelles puis, en 1883, ceux de candidat en Droit. Il se tourne ensuite vers la médecine. En 1880, on dénombrait 15 étudiants d’origine luxembourgeoise à l’université de Louvain. Quelques-uns décident de fonder un cercle qui prend le nom de « Amicale des Anciens de Louvain-Luxembourg ». Nicolas Duren en devient le premier trésorier. Chaque membre s’était affublé d’un surnom court et Nicolas devint « Klas ». Diplômé médecin, parfait bilingue, il viendra s’établir à Messancy. Il loue une chambre chez la veuve de l’entrepreneur Jean Chrysostome Guillaume. Il s’éprend d’une des filles de la maison et le 17 août 1889, le doyen Witry bénit son mariage avec Marthe Léonie Guillaume, née à Messancy le 17/01/1870, fille de Jean Chrysostome et de Justine Suzanne Frauenberg (11). Nicolas Duren acquiert l’ancienne maison d’école située au pied de l’actuelle rue de la Clinique et l’agrandit.  Le couple aura trois enfants : Albert Nicolas (né à Messancy le 20/7/1891), Eugénie Suzanne (née à Messancy le 3/6/1893) et Robert René (né à Messancy le 9/1/1899).

Pendant la guerre 1914-18, les époux Duren sont emprisonnés par l’occupant à Arlon car ils avaient participé à une filière permettant à de jeunes belges désireux de se battre contre l’envahisseur de rejoindre la France. Mais suite à une supplique des habitants de Messancy réclamant leur médecin au village, ils seront libérés (14).

En 1930, le registre de population communal répertorie dans la maison n° 265 de la Grand-rue :

- Duren Nicolas, médecin, et son épouse Guillaume Marthe

- Duren Albert Nicolas, leur fils,  inscrit à Messancy en 1926 comme seconde résidence et             domicilié rue de Pavie à Bruxelles et son épouse Monseu Henriette.

- Duren Robert René, lieutenant né à Messancy le 9/1/1899

- Duren Eugénie Suzanne née à Messancy le 3/6/1893,  son époux Hurt Nicolas Camille, né à             Messancy le 13/1/1891, Capitaine d’Etat Major au 14ème Régiment d’Artillerie et leur             fils André Henri.

- les enfants d’Albert Duren : Paul Emile né à Léopoldville le 25/6/1923, Marthe Marie née à Uccle le 24/11/1924, Jane Renée née à Uccle le 3/7/1926 et Robert Joseph né à Léopoldville le 21/10/1927.

Nicolas Duren décède à Messancy le 11 avril 1926.

Son fils Albert suit ses humanités au collège Notre-Dame de Belle-Vue à Dinant. Il entreprend également des études de médecine à Namur puis à Louvain où il obtient son diplôme en juillet 1914 (d). En raison du conflit, il est engagé dans le 10ème Régiment de Ligne, devient médecin de bataillon en 1915 et participe à la bataille de l’Yser, ce qui lui vaudra d’obtenir la Croix de Guerre. Par le plus grand des hasards, l’aumônier de son unité est l’abbé François Poiré de Sélange qui deviendra doyen de Messancy en 1945. En 1917, à sa demande, il rejoint le service de santé des troupes coloniales. Après l’armistice, il est nommé médecin du camp militaire d’Irebu. Il rentre en Belgique en 1921 puis part au Brésil durant huit mois pour se perfectionner dans la connaissance des maladies tropicales. Il repart au Congo en 1922 pour y assumer de nombreuses charges dont celle de médecin hygiéniste principal et inspecteur du travail pour la province du Kasaï. Il revient en Belgique en 1929, appelé par le ministre des Colonies comme conseillé médical. Associé à son collègue le docteur Van Hoof, il élabore un plan décennal de développement de l’infrastructure médicale du Congo (1949 – 1958), connu sous le nom de «  Plan Van Hoof – Duren » (d).

Il élabore notamment les statuts de la Fondation Père Damien pour la lutte contre la lèpre, il est administrateur de la Croix Rouge du Congo ainsi que commissaire du gouvernement pour l’Institut de Recherche Scientifique en Afrique Centrale et président de la Régie des Distributions d’eau et d’électricité du Congo et Ruanda.

« Sous un abord sévère, il cachait de grandes qualités de cœur, une culture classique étendue associée à une étonnante ouverture d’esprit aux mathématiques et à une profonde connaissance des choses de la nature» (M. Kivits (d)).

Il épouse Henriette Monsen à Haine-Saint-Paul le 8/4/1922 et le couple aura  4 enfants. Albert Duren est décédé à Bruxelles le 23/6/1971.

– Liens de Robert Schuman avec Messancy.

Né à Luxembourg le 29/6/1886, Robert Schuman y passe toute son enfance. Ses brillantes études secondaires se déroulent à l’athénée de Luxembourg où il apprend l’allemand et le français, sa langue maternelle étant le luxembourgeois. Enfant unique, il a la douleur de perdre son père en 1900. Il demeure avec sa mère jusqu’à la mort accidentelle de celle-ci en 1911. Ayant effectué des études de droit en Allemagne, il présente l’examen d’Etat à Strasbourg et s’installe à Metz en 1912 comme avocat spécialisé en droit civil et commercial.

Il vient alors régulièrement à Messancy rendre visite à son oncle le docteur Nicolas Duren, sa tante Marthe et Albert, son cousin germain, avec qui il entretiendra une correspondance suivie et des liens d’une profonde amitié. Durant la guerre 1914-18, alors qu’Albert est bloqué au Congo, c’est lui qui fera passer la correspondance via la France ou la Suisse pour lui donner des nouvelles de ses parents et de Messancy. Robert Schuman souffre alors particulièrement de ces déchirures imposées par le conflit entre le Grand-Duché, la Lorraine, la France, la Belgique et l’Allemagne, régions où il a passé sa jeunesse. Il écrira notamment à son cousin, dans une lettre envoyée de Luxembourg au Congo le 25 juillet 1915 : « Mon cher, cher Albert, …Depuis, ma pensée et ma prière t’on accompagné au-delà des frontières où je devine ta vie de sacrifices et d’idéalisme généreux. J’ai guetté cette occasion pour te dire mon amitié multipliée par les évènements de cette année, ma sympathie qu’aucun sentiment contraire ne trouble. Mon cher Albert, j’insiste sur ce point ; il est essentiel  pour nos rapports de cousins et d’amis maintenant et plus tard. La voie est coupée entre nous pour le moment. C’est une force majeure qui ne peut altérer notre affection…. J’ai des devoirs qui ne sont pas les tiens mais qui  heureusement ne se heurteront jamais contre ce qui t’est sacré » (17). Il sera particulièrement affecté par l’emprisonnement de son oncle et de sa tante.

Avec Jean Monet, il lance l’idée d’une paix durable entre l’Allemagne et la France puis une union entre toutes les nations européennes. Ils sont les pères de la CECA d’abord, de l’Union Européenne ensuite.

Remerciements

Nous tenons à exprimer toute notre gratitude à monsieur le bourgmestre Roger Kirsch qui nous a donné toutes facilités pour nos recherches dans les archives communales et nous a fourni divers renseignements sur les bâtiments étudiés, à madame veuve Jacques Jungers-Duren pour tous les précieux renseignements sur les familles Duren, Jungers et sur Robert Schuman, à madame Mathilde Fourny de Libin pour ses recherches sur la famille Castilhon à Bouillon, à madame Josette Waltzing pour ses données généalogiques sur la famille Castilhon et ses documents photographiques, à monsieur A. Wiltgen pour ses recherches sur la famille Muller à Langsur, à monsieur P. Hennico pour ses informations sur le Castel et la villa Callier, à madame Marie-José Sower-Rehlinger pour ses informations sur le château de Haebler, à monsieur René Alain Gillet, architecte et à monsieur Henry d’Otreppe, historien de l’Art, pour les commentaires sur les villas Callier et Castilhon, à monsieur F. Maus pour les documents et illustrations.

Sources

  1. D’après l’arbre généalogique (succinct) de la famille Tesch dressé par le notaire Adolphe Castilhon (Institut Archéologique du Luxembourg, Arlon)
  2. D’après l’arbre généalogique (succinct) de la famille Castilhon dressé par le notaire Adolphe Castilhon. (Institut Archéologique du Luxembourg, Arlon)
  3. Registre de population (avant 1856), Administration communale de Messancy
  4. Registre de population (1856 – 1890) Administration communale de Messancy
  5. Registre de population (1910 – 1920) Administration communale de Messancy
  6. Registre de population (1921 – 1930) vol 1 Administration communale de Messancy
  7. Communications vicinales de la commune de Messancy (Atlas des chemins) 1844; Administration communale de Messancy
  8. Registres d’Etat civil, commune de Messancy
  9. Registre des baptêmes, paroisse de Messancy (1808 – 1865)  AEA

10.  Registre des décès, paroisse de Messancy (1801 – 1907) AEA

11.  Registre des mariages, paroisse de Messancy (1809 – 1907)  AEA

12.  Archives de la paroisse Saint-Jacques-le-Majeur, cure de Messancy

13.  Litige du baron Ch. E. de Haebler contre ses deux fils Armin et Achim à Lodz, sa fille Cara et son beau-fils le baron Raoul de Kuffner à Dioszeg-lez-Bratislava, qui se sont rendus coupables de faux en écriture et de bilans, etc … Mémoire rédigé à Messancy-lez-Arlon le 28 septembre 1929

14.  Témoignage de madame veuve Jacques Jungers-Duren

15.  Famille de Mathelin – Papiers personnels fardes 20 et 24 à 32. AEA

16.  Archives de l’Administration du Cadastre. Ministère des Finances Arlon.

17.  Documents de famille Jungers – Duren

18.  AE Saint-Hubert. Recherches de madame M. Fourny.

19.  Contrat de mariage Camille Castilhon – Mathilde Tesch, le 4/5/1873 devant le notaire A. Sellier à Aubange. AEA Archives notaire Sellier 1873 pièce n° 55.

20.  Succession de feu Victor Tesch le 21/9/1892 devant notaire A. Sellier à Aubange. AEA Archives notaire Sellier

21.  Arbre généalogique créé par Mme Dominique BIOUL-DUREN    bioul@skylink.it
membres.lycos.fr/dbioul

22.  Recherches de madame J. Waltzing d’Arlon sur la famille Castilhon

23.  Registre d’état civil (microfilm) Arlon 1847-1851 AEA

24.   Souvenirs et témoignage de Paul Hennico

25.  Archives de l’Administration communale de Messancy

26.  Souvenirs et témoignage de Marie-José Rehlinger (Many)

27.  Commentaires de monsieur H. D’Otreppe, Service des Monuments et Sites à Saint-Hubert

Bibliographie

  1. D’après « Les luxembourgeois soldats de France 1792 – 1815 » de Norbert Hames www.roots.lu
  2. Decker F., La conscription militaire au département des Forêts, Impr. Saint-Paul Luxembourg, 1980
  3. Warlomont R., François Laurent, juriste, homme d’action et publiciste (1810-1887), Office de Publicité, Bruxelles 1948
  4. Annales Soc. Belge Méd. Tropicale, 52, 1972
  5. Biart G., Pierre Rousseau, chef d’une maison d’édition au siècle des Lumières, Arch. Et Bibl. de Belgique, vol LIV  1983
  6. f. Pescatore T., Répertoire des Francs-maçons luxembourgeois et étrangers établis au Grand-Duché de Luxembourg (de la fin du XVIIIème au début du XXème siècle), Ass. Lux. De généalogie et héraldique, Annuaire 1991
  7. g. Lejeune L., La vie politique dans le Luxembourg, arrondissements de Neufchâteau et de Virton Ed Histoire collective, Rossignol 2000
  8. h. Bourguignon M., Un grand capitaine d’industrie : Victor Tesch, Industrie, n°4 avril 1967
  9. i. Le patrimoine monumental de la Belgique. Wallonie. Volume 19. Province de Luxembourg, arrondissement d’Arlon. Ed. P. Mardaga, Liège 1994
  10. j. Bertrang A. L’Athénée d’Arlon 1837-1929. Ed A. Willems Arlon 1929
  11. Moïs C., Construction de l’église in Messancy-Bébange, Eglises et Paroisses 1847-1997, Messancy 1997
  12. Ries J., Messancy, pages d’histoire. A l’heure de Vatican II. Messancy 1968
  13. Biographie Nationale T 24. Ac R Belge Bruxelles 1928-29
  14. Parmentier A., La vie au début du 20ème siècle dans la bourgeoisie arlonaise. Souvenirs de 1909 à 1931. Plaquette à compte d’auteur
  15. Histoire du conseil provincial. Années 1836 à 1885. Impr. Brück  Arlon  1894
  16. de Landsheere M, Eloge funèbre prononcé à Messancy lors des obsèques de V. Tesch in Tandel Tome V Marche (additions et corrections)


[1] Tandel E., Notices sur les hôtels de ville, églises …., AIAL T39 1904

[2] AEA. Papiers Van de Wyngaert, série E2, farde 29

* Dans la suite du travail, les prénoms usuels sont notés en caractères gras.

* Le chapitre « Coutumes » dans le premier tome des « Communes luxembourgeoises » d’Emile Tandel (1889) ainsi que le paragraphe « Les seigneurs de Messancy » dans le tome II.  Dans les Annales : La Famille Busleiden T22,  Déduction généalogique de la famille Tesch et leurs alliés T26, la Loi de Beaumont T10, Houffalize et ses anciens seigneurs T 14, La prévosté de Virton au XVIIIème siècle T 26.