• Bébange
  • Buvange
  • Differt
  • Guelff
  • Guerlange
  • Habergy
  • Hondelange
  • Longeau
  • Messancy
  • Sélange
  • Sesselich
  • Turpange
  • Wolkrange

Toponymie de Messancy (les noms de lieux)

Toponymie de Messancy

Paul Mathieu

Fruit d’une conférence donnée le vendredi 6 octobre 2017 à la villa Clainge, dans le cadre du 30e anniversaire du Cercle d’histoire local, cette brève étude toponymique consacrée à Messancy se limite à une tentative d’explication des noms de lieux récents relevés dans cette entité. Pour la compléter, il faudrait lui ajouter une enquête dans les archives disponibles. Sur ce point, nous nous limitons ici aux formes anciennes relevées dans le cadastre et dans quelques documents déjà dépouillés. Il conviendrait aussi de prolonger l’étude par celle des toponymes des dépendances du village : Differt, Guerlange, Longeau… En tout état de cause, cet essai n’est qu’une première ébauche d’un travail à poursuivre.

Les toponymes analysés sont notés en gras. Les formes en italique rendent compte de la prononciation locale telle qu’elle a pu être notée auprès des témoins. Les formes en caractères droits sont celles qui ne sont plus connues par les témoins et qui n’apparaissent que dans le cadastre ou dans les archives. La localisation précisée entre crochets renvoie à la carte en annexe. Tous les toponymes n’y figurent pas en toutes lettres. Sauf indication contraire, les mots notés en entrée relèvent tous du lexique luxembourgeois.

°Acht, v. sous Uecht.

Alert, s. f., ‘aulne’, LD, I, p. 18 ; nombreuses variantes, ainsi s. m. lux., Alënter, A(l)ler, A(l)lter, Ëilerter, ‘aulne’ [< anc. haut all. elira, même sens ; HKW, p. 135]. ǀ an den Alerten [E 6] – 1841 « In den alerten », LJM – 1889 « in den Allerten », CAD.

Baach, s. f., ‘rivière, ruisseau’ ; LD, I, p. 63. ǀ #Miétziger Baach [D 1-5], litt. ‘rivière de Messancy’, LOICQ, p. 253 ; v. Messancy.

Bambësch, v. Bësch.

Béisweller, v. Weller.

Bësch, Bösch, s. m., ‘bois’, LD, I, p. 133. ǀ tëscht d’Bëscher [D 5] – 1841 « zwischen den Busch », LJM – 1889 « zwischen den Büschen », CAD – litt. ‘entre les bois’. ǀ um Baambësch [E 4] – 1841 « auf dem Baumbusch », LJM – 1889 « auf dem Bambüsch », CAD - litt. ‘(au) bois banal’, REULAND, p. 34 [s. m. lux. Bann, ‘ban’ ; LD, I, p. 70]. ǀ am Jongebësch [B-C 4-5] – 1758 « le chemin de Jongerbuschen », TCL, II, p. 396 – 1841 « Jungebusch », LJM – 1889 « am Jungenbësch », CAD – litt. ‘jeune (nouveau) bois’ ; comp. im Jugenbusch, à Tintange, ‘bois de jeune futaie’, BD, p. 37. ǀ beim Jongebësch [C-D 3] – 1821 « Beim Jungenbusch », CJ – 1889 « beim Jungenbësch », CAD – litt. ‘près du Jongenbësch’. ǀ Schuedeckerbësch [C 2-3] – 1889 « Schadeckerbüsch », CAD – litt. ‘bois de Schadeck’, v. Schuedeck.

Biddech, appellation obscure. Comp. Biddesch, forme lux. de Büderscheid (LD, I, p. 107). Pour la finale, comparer l’alternance lux. Habèch, all. Habicht pour Habay. On pourrait postuler une forme primitive *Biding à rapprocher par ex. de Bütgenbach dont une forme ancienne est Butingebach, soit une composition avec le suffixe -ing indiquant la possession et un nom germ. Comparer ainsi Biding [Moselle], formé à partir du nom d’homme germ. Budo ; DR, p. 1705. ǀ ënner Biddech [B 2] – 1758 « une terre sous Biedingen », TCL, II, p. 396 – 1889 « unter Biedigt », CAD.

Bierg, Biereg, s. m., ‘colline, monticule, côte, tertre’ ; LD, I, p. 108. La forme Bréch attestée dans certains cas renvoie à la prononciation locale où la diphtongue tonique ne semble pas toujours marquée, cf. ésen pour iéssen, ‘manger’ (AC). Cette variante n’est d’ailleurs pas limitée à Messancy. Comp. ainsi l.-d. op Selbrich (Wisembach) ou Wellbrich (Martelange), CK, p. 50-51. De même, à Battincourt, on signale Lëtzebréch pour Lëtzebuerg, ‘Luxembourg’ (communication de Raymond BIREN). ǀ Dolbierg [E 5] – 1889 « im Dolberg », CAD – On ne suivra pas la lecture qui voit dans la première partie du top. l’all. Dohle, ‘choucas’ (ANEN, p. 54) ; plus vrais. ‘colline dans la vallée’ ; cf. s. f. lux. Dall, Daeul (ouest), ‘vallée’ ; LD, I, p. 180 ; comp. an Dolen, ‘dans la vallée’, à Bigonville (AK, p. 158) et im Dohl, REULAND, p. 179. De même à Athus, Dolbierg, ‘élévation arrondie dans la vallée de la Chiers, au bout d’une colline’ (AC). ǀ op Gierlengerbierg [E-F 4-5] – 1758 « deuxième saison nommée la montaigne de Gerlinger », TCL, II, p. 395 – 1841 « Guerlingerberg », LJM – 1845 « Auf Gerlingenberg », CV – 1889 « auf Guerlingerberg », CAD - litt. ‘sur le mont de Guerlange’ ; v. Gierleng. ǀ Haartebierg [D 5] – nom populaire d’une partie de la rue de Longwy ; litt. ‘montée vers la Hart’, v. Hart. ǀ Hinnefebierg, v. Hinnefen. ǀ Huddebréch [E 5] – 1758 « dans le Hondenberg », TCL, II, p. 396 – 1797 « Hudenberg », RF – 1841 « auf hudenberg », LJM – 1889 « auf Hudenberg », CAD - p.-ê. ‘mont de Hudo’ ou ‘de Hodo’ (nom d’homme germ.), comp. Hudemesnil (Manche) Hudweiller (Meurthe et-Moselle) et Houdemont (Meurrthe-et-Moselle) ; DR, p. 1813. Mais peut-être aussi germ. *hult, ‘bois’ que l’on retrouve dans Houtaing (Hainaut) ; JJJ, p. 334. ǀ Kalebréch [G 3-4] – 1841 « auf (dem) Kalenberg », LJM – 1889 « auf den Kallenberg », CAD – litt. ‘mont dénudé’ ; lux. kal, ‘foid, dénudé, exposé au vent’ ; LD, II, p. 268 et ANEN, p. 110 ; comp. Kahlause ; DR, 1813. ǀ op Kéiselbréch [D 5] – 1797 « Keeselberg », RF – 1821 « Auf Kieselberg », CJ – 1841 « auf Kiesselberg », LJM – 1889 « auf Kieselbierg », CAD – p.-ê. ‘colline aux cailloux’ ; s. m. lux. Kisel, ‘galet, caillou’ ; LD, II, p. 363 et NB. ǀ Klengebréch [E 6] – 1797 « Klegenberg », RF – 1841 « auf Klengenberg », LJM – 1889 « auf Klingenberg », CAD – prob. ‘au petit mont’, lux. kleng, ‘petit’. ǀ # Kockenbréch [D 4] – 1841 « Kockenberg », LJM – plutôt que le moyen néerl. coeckel, ‘butte’ (JJJ, 358), on pourrait traduire par ‘sommet arrondi’ [< lat. cuculla, ‘capuche’] ; JUNG., p. 392. ǀ °Kuntzenbiergen [n. l.] – 1797 « Kuntzenbiergen », RF – p.-ê. ‘mont de Clemency’ ; v. Kéinzeg. On ne peut toutefois pas exclure un n. de pers. germ. du type Konz, hypocoristique de Konrad ; HKW, p. 132. ǀ op Méirebréch [B-C 4-5] – 1841 « auf Mehrensberg…/… Meerenberg », LJM – 1889 « auf Maerenberg », CAD – peut-être ‘prés mariaux’ (possessions de l’église) [< lux. Marien, ‘de Marie’] ? Comp. aussi nom de famille Meyer, ou all. Meyer, dans le sens de ‘chef d’exploitation agricole’, cf. Meyerode ; JJJ, p. 436. Plus simplement, ne doit-on pas comprendre ‘mont de Meix’ attendu que la route vers Meix-le-Tige (lux. Däisch-Mier, Däitsch-Meesch, all. Deutsche Meer) passe tout près ? ǀ a Rëmmeschbréch [D 4-5] – 1758 « la troisième saison nommée sur Rumisch Bergh », TCL, II, p. 397 – 1821 « Auf dem Remmeschberg », CJ – 1841 « auf Remeschberg», LJM – 1889 « auf Remeschberg » CAD – on pense évidemment à ‘colline des Romains’, mais ne s’agit-il pas simplement de ‘la colline de Ramecht’ (cf. ce nom), les deux top. sont en effet contigus ? ǀ laanscht Rëmmeschbréch [D-E 6] – 1841 « langst Remeschberg», LJM – 1889 « längst Remmeschberg », CAD – litt. ‘le long de Rëmmeschbréch’. ǀ Schënnbierg [D 4] – 1889 « im Schenberg », CAD – prob. ‘casse-patte, raidillon’, NB ; cf. lux. Schënn, ‘peine, fléau’ ; LD, IV, p. 126. ǀ #Schoulbiereg [D 4], litt. ‘montée de l’école’, la rue menait vers l’ancienne école (aujourd’hui local de consultation de l’ONE). ǀ Wëllebréch [F-G 4] – 1758 « le trou de Wullenberger », TCL, II, p. 395 – 1797 « Vellenberg », RF – 1821 « Auf Wöllenberg », CJ – 1841 « auf Wöllenberg …/… Wollenberg…/… Woellenberg… Wellenberg », LJM – 1889 « auf Woellenberg », CAD – le plus vrais. lux. wëll, ‘sauvage, inculte, en friche’ ; LD, IV, p. 432. Comp. toutefois allemand, wellen, ‘vallonné’ ou encore Wehlen-sur-Moselle, Wellenbusch [< racine germ. welh, ‘humide’ ; BAHL, p. 524]. Enfin, comme dans d’autres cas, une racine anthroponymique germ. [racine Will < anc. haut all. willio, ‘volonté’, HKW, p. 216] ne peut pas être tout à fait écartée. ǀ Wurembréch [F 3-4] – 1758 « sur Wurenberg», TCL, II, p. 395 – 1797 « Wuremberg », RF – 1821 « Auf Wurmberg », CJ – 1841 « auf Wurmberg…/… Wurenberg », LJM – 1889 « auf Wurmberg », CAD – plutôt que lux. Wurem, ‘ver’ ou qu’à l’adj. waarm, ‘chaud’ (LD, IV, p. 412), on songera plutôt à warm dans le sens de ‘vierge, non défriché’ par opposition à kal, ‘dénudé’ (AC). Vu la situation, on sera moins convaincu ici par la racine germ. wir, wor, ‘eau, marais’ ; BAHL, p. 545-546.

Bléncken Eck, v. Eck.

Bouch, Bich, s. f., ‘hêtre’ ; LD, I, p. 106. ǀ #Kräizerbouch [C 4], litt. ‘hêtre de la croix’ ; nom donné dès le XVIIe siècle à un hêtre qui abritait une statue de N.-D. de Luxembourg. Depuis 1932, l’arbre a été remplacé par une chapelle inscrite sous le patronage de Notre-Dame du Bois.

Brak, s. f., ‘baraque, habitation en bois’, parfois ‘auberge rurale’ (LD, I, p. 143). La baraque en question devait se rapporter au péage sur la route d’Arlon, péage qui n’a été supprimé qu’en 1860. Comp. Baraque de Fraiture ; JJJ, p. 119. ǀ an der Brak, bei der Brak [C 2] – 1841 « bei der Brack », LJM – 1889 « bei der Brack », CAD.

#Brauenschléid, v. Schléid.

Breng, s. m. top. obscur, on peut sans doute exclure le lux Brénk, ‘baquet’, qui est féminin ; LD, I, p. 152. P.-ê. dérivé de Bréngen, ‘apporter’ pour désigner le bief du moulin de Longeau ? ǀ am Breng [E 6-7] – 1841 « Im Breng », LJM – 1889 « im Breng », CAD.

Brédpat, s. m., l’identification du top. reste douteuse, si l’on s’arrête à la forme bredpat, on traduira litt. par ‘chemin, route large’ ; cf. Breidwegh en 1758. En revanche, si c’est la forme Bretzot, Bretzat qui prévaut, il faudrait plutôt chercher du côté de la forme germ. preit, ‘pré’ [< lat. pratum], v. Breit, JUNG., p. 393 ? Plus accessoirement, à rattacher au lat. praeda, ‘bétail’ (AC). ǀ op de Brédpat [D 6] – 1758 « dans le Breidwegh », TCL, II, p. 396 – 1889 « auf dem Bretzot », CAD.

Brill, s. m., ‘pré humide, marais’ ; LD, I, p. 155. ǀ #am Brill [D 1-2].

Bruch, s. m., ‘marais’ ; LD, I, p. 160 et LOICQ, p. 113-114. ǀ op Bruch [C 1-2 D 1-2] – 1758 « dans le Bruck », TCL, II, p. 396 – 1841 « auf Bruch », LJM – 1889 « auf Bruch », CAD. ǀ Brucherpäsch, v. Päsch. ǀ am Ellechbruch [E 5] – 1889 « in Elleschbrouch », CAD - litt. ‘marais aux aulnes’ ; s. f., Eller, Ellesch, ‘aulne’ ; LD, I, p. 260.

Bur, s. m., ‘fontaine’ ; LD, I, p. 165. ǀ #am Bur [D 4], anc. rue de la Fontaine (il y avait une fontaine au croisement avec la rue du Centre), aujourd’hui rue de la Place. ǀ #Dausche Bur, Deuschbur [D 1-5], autre nom de la Messancy. Plutôt que ‘la rivière qui vrombit’ (BECHET, p. 6), p.-ê. all. Deich, Teich, ‘marais, étang’, comp. der Deich à Weckerath (Manderfeld) ; LOICQ, p. 132. Il existe une rivière nommée Dauschbur près de Dommeldange qui tire son nom d’un lieu nommé Dauschkaul, litt. ‘carrière où l’on extrait des pierres de tuf’: Daustän (lux. Dausch, ‘tuf’), mais aussi ‘dépôt de carbonate de calcium près des sources, notamment dans les grès luxembourgeois’; LD, I, 186. ǀ op Fënzelbur [D 3] – 1758 « a Finselboren », TCL, II, p. 396 – 1758 « dans Finselborn », TCL, II, 396 – 1889 « auf Fenzelbour…/… in Fenzelbour », CAD - lux. fënselen, ‘effilocher’ mais aussi ‘pleuvoir finement’ (LD, I, p. 32), on pourrait donc traduire par ‘ru effiloché, petit ru’, ce dernier sens convient bien pour désigner un cours d’eau plutôt modeste qui servait naguère à alimenter le jet d’eau que le notaire Charles Alexandre Émile Castilhon avait fait construire dans le parc de sa résidence « Les Buttes ». ǀ Hunnebur [E 6] – 1889 « in Huhnenbour », CAD – Top. identique à Arlon e. a., GIERSCH, p. 54 et BERTRANG, BIAL, 1962/1. P.-ê. ‘fontaine du centenier’ ou p.-ê. < racine germ. hun, ‘sol marécageux’ ; LOICQ, p. 208. ǀ Réchelbur [F 3] – litt. ‘fontaine de Réischelt’, n. de lieu à Sélange ; top. identique à Messancy, v. sous Réischelt.

Carrefour, s. m., mot français. ǀ # Carrefour du Juge [D 6], désignait naguère le croisement entre la route nationale 81 et l’avenue de Longwy, l’endroit était souvent cité dans les faits divers lors d’accidents parfois très graves. Adrien Wittamer, juge de paix à Messancy, habitait tout près, d’où le déterminant.

Chiers, v. Kor.

Côte, s. f., mot français. ǀ #côte du Tarzan [E 4], surnom de Jean-Joseph Schrobiltgen, dit Tarzan, né à Wolkrange le 21. 10. 1923, décédé en 1965, marié à Anna Wagner née à Messancy le 2. 2.1922, décédée à Arlon le 6. 7. 1961. Sa maison a été démolie au début des années 1990 ; CM. Aujourd’hui, off. chemin du Plateau.

Dall, parfois Tall, s. m., ‘vallée’ ; LD, I, p. 180. ǀ Erzendall [E-F 3] – 1758 « la prairie d’Ertzendaler », TCL, II, p. 397 – 1758 « une autre terre sur Ertzendall de l’autre côté de la prairie des R P P. Carmes[1] », TCL, II, p. 397 – 1758 « sur Ertzendallerfloss », TCL, II, p. 397 – 1797 « Ertzendhal », RF – 1841 « In Erzendall », LJM – 1845 « In Erzenthal », CV – 1889 « in Erzenthal », CAD – p.-ê. allemand Erz, ‘bronze, airain, minerai’ [< anc. haut all. aruz, ‘minerai brut’ ; DWDS]. Certains proposent de voir dans la première partie du top. Eisenerz, ‘minerai de fer’ ; AC. Cette explication semblerait satisfaisante au vu du minerai venu de Sélange qui transitait peut-être par ce lieu-dit, mais cette pratique n’est attestée qu’à une époque assez récente. Cf. aussi Arche (ruisseau près de Philippeville) où l’on postule une racine préceltique*ark à valeur hydronymique ; LOICQ, p. 75. Plus accessoirement, comp. aussi Erzange (Moselle) < n. d’homme germ. Hiruz ; DR, p. 1779. Quoi qu’il en soit, liée au petit ruisseau qui traverse la parcelle, la forme Ertzendallerfloss renvoie en tout cas au s. m. lux. Floss, ‘cours d’eau’ ; LD, I, p. 394. ǀ Odentall [C 3] – 1841 « In Odendall », LJM – 1889 « in Odenthal », CAD – il semblerait que Odenbaach soit un des noms anciennement donnés à la rivière. De fait, le s. f. lux. Oder, ‘source’ (LD, III, p. 244) est tres fréquent en hydronymie [< anc. germ. od-, ‘eau’ ; BAHL, p. 259]. ǀ am Pafendall [D 5] – 1797 « Paffendhal », RF – 1821 « Im Paffenthal », CJ – 1889 « Im Paffenthal », CAD – s. m. lux. Pfaff, plur. Pfaffen, ‘curé, pasteur’ (LD, III, p. 307), litt.‘ vallée du curé, de l’Église’. ǀ a Wëlwendall [C-D 3] – 1682 « la prairie de Wielwendal », TCL, II, p. 386 – 1758 « au chemin de Wülffendaller », TCL, II, p. 396 – 1758 « une terre sur Wolffendall située sur le vieux étang », TCL, II, p. 396 – 1797 « Vulventhall », RF – 1821 « Im Welwenthal », CJ – 1841 « in Welwendall », LJM – 1889 « In Welwenthal », CAD – litt. ‘vallée des loups’ [s. m. lux. Wollef, ‘loup’ ; LD, IV, p. 458, racine aussi très productive sur le plan anthroponymique ; HKW, p. 221], même si BAHLOW rejette cette explication pour lui préférer une racine germ. du type wel, wal, qui évoque l’humidité (BAHL, p. 428). À Habay-la-Neuve, par exemple, il existe un quartier du village dit la fosse aux loups. À Messancy, la traduction officielle moderne a d’ailleurs été dans ce sens, puisque la rue s’appelle aujourd’hui Vallée des loups.

Dauschebur, Deuschbur, v. Bur.

Dolbierg, v. Bierg.

Domaine, s. m., mot français. ǀ le Domaine du lac [D 2-3], nom moderne donné au village senior construit au début des années 2000 près du lac déversoir formé à partir du deuxième étang (aménagé vers 1975) du moulin de Messancy.

Dréisch, s. m., ‘parcelle isolée au rendement marginal, champ en friche, terrain délaissé’ ; LD, I, p. 226. Comp. dries, en Flandre et moyen néerl. driesch, ‘friche commune’ [< frcq. *threosk] ; JJJ, p. 176. Plus explicitement, Dreesch, Draisch, Drisch, ‘champ en friche utilisé comme pâture, terrain herbeux’ ; REULAND, p. 186. De même, ‘terres non bâties, terres arables non labourées’ ; DWDS. Mais aussi s. f. lux. Driicht, ‘voie par laquelle on conduit le bétail’ ; LD, I, p. 228. Ce sens est repris à Tintange pour le l.-d. in der Driescht, ‘passage pour les bestiaux, passage étroit permettant d’atteindre un champ enclavé, champ long et étroit’ ; BD, p. 36. ǀ Driesch [n. l.] – 1845 « Driesch », CV. ǀ Millendréich [D 3] – 1841 « Muhlendrisch », LJM – 1845 « In Muhelen Driesch », CV – 1889 « im Mühlendriesch », CAD – litt. ‘à la friche du moulin’ ou ‘au passage vers le moulin’ ; LD, I, p. 188. À Martelange, on traduit simplement par ‘bief du moulin’ (CK, p. 3), ce qui convient bien ici.

Duerf, s. n., ‘village’ ; LD, I, p. 238. ǀ am Duerf [D 4] – 1841 « im Dorff » LJM – litt. ‘au village’, l’expression désigne la place centrale sur laquelle débouchent cinq rues secondaires.

Eck, s. m., ‘coin’, par extension, ‘quartier’ ; LD, I, p. 249. ǀ # Blénken Eck [D 3-4], litt. ‘coin brillant’ pour désigner les villas construites dans ce quartier, top. de création récente [lux. blénken, ‘briller’ ; LD, I, p. 121].

Eggeschwiss, v. Wiss.

Elleschbruch, v. Bruch.

Ënneschtgaass, Ënneschtestroos, v. Gaass et Strooss.

Erzendall, v. Dall.

Étang, s. m., mot fr. ǀ #étang des nénuphars [C 3], appellation moderne. Cet étang a été aménagé vers 1865 pour alimenter le jet d’eau de la propriété Tesch.

Fauf, s. f., top. obscur ; lire peut-être an der Hauf, ‘à la houppe’ pour une éminence marquée dans le paysage (NB) ? ǀ an der Fauf [D 5] – 1821 « Auf der Fauf », CJ – 1889 « in der Fauf », CAD.

Feld, s. n., ‘champ’ ; LD, I, p. 320. ǀ Géirenfeld [E 5] – 1821 « In Gehrenfeld », CJ – 1841 « In Gehrenfeld », LJM – 1889 « in Gehrenfeld », CAD – p.-ê. ‘champ de Guerlange’ (NB), mais plus vrais. ‘champ (de) Gehrend’, avec Gehrend, nom de famille courant ; KF, p. 268-269. À Tintange, on signale aussi Gehr, ‘champ terminé en pointe’ ; BD, 36 et Gehr, ‘pointe’, ANEN, p. 71 ; ce qui conviendrait ici aussi. ǀ Péirelsfeld [E 6] – 1841 « In Perlsfeld », LJM – 1889 « in Perelsfeld », CAD – la première partie reste problématique. L’idée d’une tombe ancienne où l’on aurait découvert des perles n’est pas attestée par la littérature archéologique (AC). Comp. plutôt Perwelt, à Tintange, traduit par ‘pré clôturé’ ; BD, p. 39. On pourrait aussi faire un rapprochement avec le nom de localité Perlé, lux. Përel ou songer à un nom de personne du type Berl, Perl, hypocoristiques de Berold ; BAHL, p. 377 et D, p. 39.

Fënzelbur, v. Bur.

Fuussen, s. m. pl., forme obscure. P.-ê. nom de famille Fouss très répandu dans la région ou allusion au s. m. lux. Fuuss, ‘renard’ (LD, I, p. 427 et ANEN, p. 52) ou encore au s. m. lux. Fouss, ‘pied’ (LD, I, p. 403) pour évoquer la forme du terrain. Éventuellement, rapprocher de Fousspaat, ‘sentier’, GIERSCH, p. 34. ǀ hannert Fuussen [E 4-5] – 1797 « derrière Foussen », RF – 1841 « hinter fassen… hinter fussen », LJM – 1845 « Hinter Fussen », CV – 1889 « hinter Fussen », CAD.

Gaart, s. m., ‘jardin’, LD, II, p. 4. ǀ an den Groussengaart [E 4] – 1821 « Im Grossen Garten », CJ – 1841 « Im Grossengarten », LJM – 1889 « im Grossengarten », CAD - litt. ‘dans le grand jardin’. ǀ Kräizgaart [D 4] – 1845 « In den Kreutz Garten », CV – 1841 « In den Kreutzgarten », LJM – 1889 « in den Kreutzgarten », CAD – litt. ‘jardin de la croix’, v. aussi Wiis. Il s’agissait p.-ê. d’un calvaire du même genre que ceux que l’on trouve encore à de nombreux endroits dans le village ; comp. Heiligenkreizgaard à Arlon, GIERSCH, p. 23. ǀ Kockenbréchsgaart [D 4] – 1845 « In den Kockeberg garten », CV – 1889 « in den Kockenbergsgarten », CAD – v. Bierg. ǀ Méchgäerten [D 4] – 1821 « In den Mersch Garten », CJ – 1841 « Meischgarten », LJM – 1889 « in den Meischgarten », CAD – à côté d’autres propositions peu convaincantes (Meese, ‘marais’ ; ANNEN, p. 85), plus vrais. n. de personne cf. Meier, Meiers, Meyer… ; KF, p. 460. Outre que ce patronyme est bien attesté à Messancy, il peut aussi renvoyer à la fonction de métayer. D’ailleurs, la forme Maësch est aussi utilisée comme nom de maison (litt. ‘maison du nommé Meyer’ ou ‘du métayer’) ; LD, III, p. 113. On pourrait même envisager que les jardins ainsi nommés aient ici été liés à une ferme ou à une métairie. Plus accessoirement, cf. l.-d. Meeslach, à Bigonville, où l’on renvoie au latin mansio, ‘maison’ ; AK, p. 157.

Gaass, s. f., ’rue’ : LD, II, p. 5. ǀ #Neigaass [D 4], ‘rue neuve’, le nom francisé a été conservé par l’administration moderne. ǀ #Ënneschtgaass [D 4], litt. ‘rue basse’, ancien nom de la rue des Chasseurs ardennais, v. aussi Strooss.

Gäertchen, s. n., ‘petit jardin’, diminutif de Gaart, v. cette forme. ǀ am Gäertchen [D 4] – 1758 « sur Gartgen », TCL, II, p. 400 – 1845 « auf dem Gaertchen », CV – 1889 « auf dem Gaertchen », CAD.

Galéi, s. m., litt. ‘galère, punition capitale, travaux forcés’ et plus spécialement ‘endroit où se dresse la potence’ (LD, II, p. 7). Comp. Gaalgenbierg à Arlon, GIERSCH, p. 36. À Messancy, la traduction est confirmée par les textes d’archives en français. ǀ um Galéi [D-E 6] – 1758 « au chemin qui conduit au signe patibulaire », TCL, II, p. 395 – 1758 « le chemin qui conduit à la haute justice », TCL, II, p. 375 – 1797 « terres près de la potence’, RF – 1841 « auf dem Gallé », LJM – 1889 « auf dem Gallée », CAD.

Gare, s. f., comme en fr. ; LD, II, p. 10. Construite vers 1865, la gare a été détruite par un incendie dans les années 1970. ǀ #bei der Gare [D-E 4]. ǀ #op der Gare [D-E 4].

Géirenfeld, v. Feld.

Gierleng, off. Guerlange, village voisin de Messancy. ǀ Gierlengerbierg, v. Bierg.

Gilbet’, s. f., prob. nom de pers., anc. nom de la rue des Déportés. La tradition populaire rapporte qu’il s’agirait d’une famille partie pour l’Amérique. On renseigne notamment Nicolas Gillet et Catherine Bénéré partis pour l’Amérique avec leurs deux enfants en avril 1849 (CM). ǀ # d’Gilbet’, d’Schilbet’ [D 4].

Grond, s. m., litt. ‘terre, fond’, dans certains cas ‘vallée’ ; LD, I, p. 84. ǀ Mindachergrond [G 3-4] – 1841 « In Mundachergrund…/… Mandachergrund », LJM – 1889 « in Mudendachergrund », CAD – forme obscure. P.-ê. nom de personne. À cet endroit, on a trouvé un four de potier de l’époque gallo-romaine. ǀ Schuedeckergrond [B 3] – 1841 « In Schodeckergrund », LJM – 1889 « im Schadeckergrund », CAD – litt. ‘terre de Schadeck’, v. Schuedeck. ǀ Suermesgrond, Juermesgrond [D 4] – 1797 « Sormesgrund », RF – 1821 « in Sormes Grund », CJ – 1841 « in Sormesgrund », LJM – 1889 « im Sormesgrund », CAD – top. obscur. L’all. Sohr, ‘marécageux’ convient assez mal à la nature du terrain. Un nom de personne n’est pas à exclure, mais lequel ? Albert CONTER propose un rapprochement avec le s. m. Summer, ‘été’ (LD, IV, p. 309), qui pourrait se relier à la bonne exposition des terrains ou aux saisons de l’assolement triennal. Ce n’est pas impossible sur le plan sémantique, mais difficile à expliquer phonétiquement, à moins de supposer que le r de la syllabe initiale ait pu se développer par contamination du r de Grond.

Grouspel, s. m., litt. ‘grand champ’, adj. grouss, ‘grand’ et Pelt, identifié à une forme évoluée de Felt, ‘champ’ ; J. VANNÉRUS, « Les noms de lieux luxembourgeois en -pelt« . Comparer Iischpelt forme lux. de Tarchamps. ǀ a Grouspel [D-E 2-3] – 1682 « le preid de Grossem », TCL, II, p. 386 – 1797 « Grospelt », RF – 1841 « In Grospelt », LJM – 1889 « in Grospelt », CAD.

Grousstroos, v. Stroos.

Haart, Huart, s. f., ‘bois couronnant un plateau’, v. JUNG. p. 395 ; comp. lux. Haart, ‘chaîne de collines boisées’ ; LD, II, p. 98. Au vu des cartes anciennes (FERRARIS), tout semble plaider en faveur de cette explication. Plus accessoirement, lux. hart, ‘(terre) dure’ ; JJJ, p. 340 ; comp. in der hârt, à Tintange, ‘dur, pierreux’ ; BD, p. 37. La traduction par ‘parcours de la herde’ (REULAND, p. 36) semble moins pertinente. Les substructures d’une villa romaine ont été repérées à cet endroit qu’une route devait relier au sommet entre Messancy et Clemency, où l’on a fouillé un cimetière romain. ǀ an der Haart [C-D 5] – 1758 « à la Harde », TCL, II, p. 397 – 1821 « Bei Hart », CJ – 1889 « bei Hart…/… die Hart », CAD.

Haartebierg, v. Bierg.

Haff, s. n., ‘cour, ferme, espace entouré d’un mur’ ; LD, II, p. 101. ǀ °Nonnenhoff [n. l.] – 1797 « Nonnenhoff », RF – litt. ‘à la ferme des nonnes’ ; s. f. lux. Nonn, ‘bonne sœur’ (LD, III, p. 226). Top. cité dans la vente des biens de l’abbaye de Clairefontaine. Il s’agit probablement d’une ferme et de terres appartenant aux religieuses de ce couvent. ǀ Schuedeckerhaff [B 4] – 1889 « Schadeckerhoff », CAD – litt. ‘ferme de Schadeck’, la ferme détruite par les Français vers 1797 était construite sur des substructures romaines ; v. Schuedeck.

Hellegewiss, v. Wiss.

Hiel, Huel, s. f., ‘chemin encaissé’ ; LD, II, p. 155. ǀ #Kéinzegerhiel [E-F 4], ‘chemin encaissé vers Clemency’ ; v. Kéinzeg. ǀ #Kirechhiel [D 4], ‘chemin encaissé vers l’église’ ; s. f. lux. Kirech, ‘église’ ; LD, II, p. 352. ǀ #Laserhiel [E 5-6], ‘chemin encaissé vers Longeau’ ; v. Laser.

Hinnefen, forme obscure. On pourrait songer à la même racine que Haneffe (Donceel, Liège) [< germ. *hauhunahhja, < germ. *hauh, ‘haut et *ahhja, ‘prairie’ ; JJJ, p. 310], mais ici le traitement phonétique serait sans doute différent. ǀ Hinnefen [D 3] – 1758 « sur Hanufen », TCL, II, p. 398 – 1845 « Auf Hinsen », CV – 1841 « auf hinfen », LJM – 1889 « auf Hinfen », CAD. ǀ Hinnefenbierg, v. Bierg.

°Hubertus Knop, v. Knep.

Huddenbréch, v. Bierg.

Hunnebur, v. Bur.

Huurt, s. f., ‘claie, entrelacs végétaux pour stabiliser les terres, palissades en branches pour retenir les terres’, LD, II, p. 183. ǀ an der Huurt [D 3-4] – 1821 « In der Hourt », CJ – 1889 « in der Hurt », CAD.

Juge, v. carrefour.

Jongebësch, v. Bësch.

Kaaschelt, s. m., prob. lux. Kascht, ‘ouvrage de fortification’ [< lat. castellum] ; LD, II, p. 298. On a effectivement découvert les fondations d’un poste de guet romain à cet endroit (LOES, AIAL, XXXVI, p. 57). Comp. avec la même explication, l.-d. Koschelt à Tintange ; BD, p. 44-45. ǀ ënner Kaaschelt [C 3] – 1841 « unter Kaschelt », LJM – 1889 « unter Kaschelt », CAD. ǀ Kaaschelt [B 3] – 1889 « Kaschelt », CAD.

Kalenbréch, v. Bierg.

Kap, s. f., ‘coiffe’ (LD, II, p. 28), à prendre dans le sens de ‘sommet, point culminant’. Même si la longueur de la voyelle semble a priori s’opposer au rapprochement, cf. aussi s. lux. Kopp, ‘sommet (de la tête)’ [< lat. cuppa, ‘coupe’] ; LD, II, p. 440. Ces explications assez proches peuvent convenir pour le l.-d. Kapenschleid, mais difficilement pour Kapewiss. ǀ Kapenschléid, v. Schléid.

Kapewiss, cette forme doit sans doute se distinguer de la précédente, v. Wiss.

Keerischeruecht, v. Uecht.

Keesselt, top. obscur. Un rapprochement avec Kaaschelt est exclu vu la grande distance entre ces deux lieux-dits. P.-ê. ‘forêt de chênes’ [< lat. cass(a)nus] ? ǀ a Keesselt [F 5] – 1889 « auf Keisselt », CAD.

Kéinzeg, off. Clemency, village voisin (Grand-Duché de Luxembourg). ǀ Kéinzegerhiel, v. Hiel ǀ °Kuntzenbiergen ; v. Bierg.

Kéiselbréch, v. Bierg.

Kirechhiel, v. Hiel.

Klengebierg, Klengebréch, v. Bierg.

Knapp, Knäpp, s. m., ‘butte, colline’ ; LD, II, p. 403 et REULAND, p. 31. ǀ °Hubertus Knop [B-C 3-4] – 1777 « Bois Hubertus Knop », FERRARIS – nom générique du Jongebësch et de ses dépendances. Hubertus représente bien sûr le prénom Hubert, il pourrait s’agir d’une référence à un ancien propriétaire, mais plus vrais. renvoi à saint Hubert dont le culte était jadis très présent dans la région. ǀ Knäpp [B 4] – 1889 « Knepp », CAD.

Kockenbréch, v. Bierg. ǀ Kockenbréchsgaarten, cf. Bierg et Gaart.

Komp, s. m., ‘panier profond, abreuvoir, chaudron, fond, dépression de terrain’ ; LD, II, p. 429, comme fr. combe [< lat. cumba, ‘vallée’ ; REULAND, p. 31]. ǀ am Komp [E-F 3] – 1821 « Im Komp », CJ – 1889 « im Komp », CAD – litt. ‘dans le fond’.

Koor, Kuer, fr. Chiers, gaum. Chyèr, s. f. (parfois m.), nom rattaché à une racine préceltique *kar, ‘rocher, pierre, caillou’ ; LOICQ, p. 124-125. ǀ d’kleine Kor, fr. la Petite Chiers [D 1-5], autre nom de la Messancy, v. cette forme.

Kräiz, s. n., ‘croix’ ; LD, II, p. 459. ǀ #Kräizerbouch, v. Bouch. ǀ Kräizgaarten, v. Gaard.

Kranz, s. m. ‘couronne’, LD, II, p. 453 ; pour désigner la forme du terrain (voire un cercle de pierres, mais rien ici ne semble aller dans ce sens). La contiguïté avec les top. « auf dem Kreutz » et « beim gefallen Kreutz » (litt ‘à la croix’, ‘près de la croix tombée’) à Longeau peut toutefois amener à se demander, s’il ne faut pas comprendre °um Kräiz, ‘à la croix’ ? Un lieu-dit de Bébange s’appelle aussi um Kranz. ǀ um Kranz [F 4-5] – 1841 « auf dem Krantz », LJM – 1889 « auf dem Krantz », CAD.

Kréibleng, on doute de la traduction par ‘marais aux crapauds’ (NB). Plutôt Kreep, plur. du s. m. lux. Krop, ‘crochet’(LD, II, p. 473) qui pourrait renvoyer aux sinuosités que la rivière faisait jadis à cet endroit ; AC et FERRARIS. Pour le suffixe -ling, Jeanty pense à ‘canal de drainage’, mais la forme de 1682 semble renvoyer à Brill, Brull, ‘marais’, ce qui conviendrait aussi à la situation du top. ǀ a Kréibleng [E 4-5] – 1682 « Crebrull », TCL, II, p. 386 – 1841 « In Krebling…/… Kribling », LJM – 1821 « Im Krebling », CJ - 1889 « im Krebling », CAD.

Lac, v. domaine.

Lamet, p.-ê. ‘endroit où le courant ralentit’. Comp. adj. lux. lam, lamm, ‘sans forces, lent’ (LD, III, p. 10 et NB). Plus accessoirement, à rapprocher du s. m. Läm, Leem, ‘argile, limon’ (LD, III, p. 29). Cf. aussi Lamecht, WARKER, p. 7. ǀ a Lamet [E 5] – 1797 « terres sur la meer », RF – 1889 « in Lamet », CAD.

Larei, Laërei, s. f., ‘tannerie’ (LD, III, p. 7), top. identique à Martelange, CK, p. 16. ǀ #op der Larei [D-E 4], litt. ‘à la tannerie’. Renvoie à une tannerie construite par Joseph Antoine Arrasse après 1865 ; HENNICO, p. 29.

Laser, fr. Longeau, village voisin de Messancy. ǀ bei der Lasermillen v. Millen. ǀ Laserhiel, v. Hiel.

Léiperdang, p.-ê. ‘habitation de Leutbert’ ou ‘de Liebhard’ ; KF, p. 431. Comp. Libermont (Oise), composé notamment du n. d’homme germ. Leutbert (DR, p. 1831) et Liberchies, même explication (JJJ, p. 372). ǀ Léiperdangerweier, v. Weier.

Méirebréch, v. Bierg.

Messancy, lux. Mierzeg, Miezeg, Miéchzeg, all. Me(r)tzig [A-G 1-6] - 1096 « Marcejo », TCL, II, p. 332 – 1096 « Masancejum », ib. – 1214 « Metzig », ib. – 1286 « Maxencei… Maxenchey », ib. – 1290 « Mescenci », ib. – 1292 « Masancy », ib., p. 334 – 1309 « Messency », ib. – 1316 « Massencey », ib. – 1322 « Masencyo », ib.  – 1325 « Meyczich », ib. – 1328 « Messency », ib. – 1328 « Messancy », ib. – à côté d’autres hypothèses moins crédibles, prob. nom de personne latin avec suff. -iacus indiquant l’appartenance (ROGER, AIAL, XLVI, p. 214) ; soit *Maxentiacus, ‘terre de Maxentius’ (C, p. 386 et JJJ, p. 413) ou *Messantiacus, ‘de *Messantius’; ROGER, AIAL, LXII, p. 40. ǀ la Messancy [D 1-5], s. f., rivière qui traverse le village avant de se jeter dans la Chiers à Athus, parfois appelée d’klenge Kor, la petite Chiers ou Dausche Bur, Deuschbur ; v. ces formes.

Méchgäerten, v. Gaart.

Mierzeg, Miezeg, off. Messancy, v. cette forme.

Millen, s. f., ‘moulin’ ; LD, III, p. 151. ǀ bei der Millen [D-E 3] – « bei der Mühlen », TCL – litt. ‘près du moulin’. ǀ bei der Lasermillen [E 6] – 1889 « bei der Lasermühlen », CAD – littt. ‘près du moulin de Longeau’. ǀ Millendréisch, v. Dréisch. ǀ Millewee, v. Wee. ǀ °im Muhlenpescheltgen, v. Päscheltgen. ǀ bei der Uelegsmillen [E 3] – 1821 « Bei der Ölmühlen », CJ – 1841 « bei der Oehlmuhlen », LJM – 1845 « Bei der Oelmiehlen », CV – 1889 « bei der Öhlmühle », CAD – litt. ‘près du moulin à huile’ (LD IV, p. 463). Construit vers 1758, par Nicolas Schumacher, le moulin fut occupé jusqu’en 1984 par la famille Wagner. Si l’activité principale était alors la scierie, on rentabilisait encore la force motrice des roues du moulin pour faire de l’huile de faîne utilisée à des fins culinaires ou comme combustible pour les lampes ; MOÏS & ZIMMERMAN, p. 46-47.

Mindachergrond, v. Grond.

Nénuphar, v. étang.

Odentall, v. Dall.

Ouschtsäit, v. Säit.

Pafendall, v. Dall.

Päsch, s. m., ‘enclos, pacage’ ; LD, III, p. 336 et ANEN, p. 120 ; comp. gaum. Paquis, NB. ǀ Brucherpäsch [D 2] – 1889 « auf Brucherpesch », CAD – litt. ‘pacage près du marais’, v. Bruch. ǀ am Päsch [E 4] – 1841 « Im Pesch », LJM – 1845 « Im Pesch », CV – 1889 « im Pesch », CAD. ǀ am Schlasspäsch [E 4] – 1889 « Im Schlosspesch », CAD – litt. ‘enclos du château’ ; v. Schlass.

Päscheltgen, s. n., litt. ‘petit enclos’. ǀ °im Muhlenpescheltgen [n. l.] – 1841 « Im Muhlenpescheltgen », LJM – litt. ‘au petit enclos du moulin’.

Péirelsfeld, v. Feld.

°Peischweed, v. Weed.

Poteau, s. m., comme en français, top. fréquent dans le sens de ‘point de repère, point d’arrêt de l’octroi pour le péage des véhicules’ ; JJJ, p. 491. ǀ um Poteau [B 3] – 1841 « auf dem Poteau », LJM – 1889 « auf dem Poteau », CAD.

Présent, s. m., forme obscure ; peut-être un anc. nom de famille ou le fr. présent, dans le sens de ‘cadeau’ ? ǀ in Présent [E 4] – 1758 « la presentz Wies », TCL, II, p. 394 – 1845 « In Présent », CV – 1889 « in Present », CAD.

Ramecht, nom de lieu fréquent ; LD, IV, p. 9 et ANEN, p. 10. À rapprocher du l.-d. Rahm (nombreuses occurrences not. à Luxembourg) rattaché à une racine celtique signifiant ‘élévation de terrain’ ; VANNÉRUS, « Le nom de lieu luxembourgeois Rham« , p. 22. ǀ Ramecht [D 6] – 1821 « Ramecht », CJ.

Rëbber, Rëpper, pluriel s. m. lux. Rëpp, ‘côte (d’un animal)’ ; LD, IV, p. 44. Au figuré, ‘terrains allongés, champs en lanières, terrasses’ [< anc. haut all. Rippa, ‘côte’, mais aussi ‘protection, couverture’ ; HKW, p. 571]. ǀ d’ Rëbber, d’ Schlassrëbber [E 3] – 1821 « In Schlass Ripper », CJ – 1889 « in Schlossripper », CAD - litt. ‘aux (champs en) côtes du château’.

Réischelt, prob. dérivé du s. f. lux. Réisch, ‘terrain inculte’ ; LD, IV, p. 36 ; comme Dreisch, v. cette forme. ǀ Réischelt [D 3] – 1758 « une terre sur le Rechen », TCL, II, p. 396 – 1758 « sur le grand Rechen », TCL, II, p. 396 – 1843 « in der Renschelt » CAD – 1889 « in der Reuschelt », CAD. ǀ Réchelbur, v. Bur.

Rëmmeschbréch, v. Bierg.

Riéder, le plus probablement, s. f. plur., litt. ‘aux sarts’, cf. lux. rueden, ‘essarter’ ; LD, IV, p. 60 ; comp. all. Rodeland, ‘terre essartée’ ; ANEN, p. 109. Le s. f. Rad, pl. Rieder (LW, IV, p. 6), ‘roue’, serait plus difficile à expliquer. ǀ op de Riéder [B-C 4] – 1821 « Auf den Röder », CJ – 1841 « auf den Rouders… auf den Roeder », LJM - 1889 « auf den Roeder », CAD.

Rouse, s. f., on est tenté de traduire par ‘rose, églantine’ (LD, IV, 65 et ANEN, p. 49), mais sans exclure une variante de l’all. Rohr, ‘roseau’ [< anc. haut all. rūsa, riusa (Xe s.) et got. Raus, ‘roseau’ ; DWDS et HKW, p. 573] ; de même pour le très productif radical Ros- rattaché à la racine gothique raus, ‘roseau’, LOICQ, p. 299. ǀ op de Rousen [E 4] – 1889 « auf der Rose », CAD.

Säit, s. f., ‘côté’ ; LD, IV, p. 94. ǀ #d’Ouschtsäit [D 4], litt. ‘côté de l’est’ [lux. Osten, ‘est’ ; LD, IV, p. 297], nom populaire de la rue de la Gare jusqu’à la rue de Luxembourg. ǀ Séilenersäit [E 3] – 1841 « Selingerseit », LJM – 1889 « auf Selingerseit », CAD - litt. ‘du côté de Sélange’.

Sauerwiss, v. Wiss.

Schanz, s. f., ‘forteresse, bastion, fortification, rempart’, mais aussi ‘fascine, fagot, fortification en vannerie’ ; LD, IV, p. 105-106 ; NB. Cf. anc. bas all. Schanze, ‘fortification de clayonnage, rempart, barrière’ (XVe s.) [origine incertaine]. Une fascine est un fagot de branchages ou de broussailles (parfois sous forme de rouleaux ou de faisceaux) utilisé pour combler des fossés, réparer de mauvais chemins, modérer l’érosion éolienne sur les dunes, et faire des ouvrages de défense ou des digues ; DWDS. Comp. l.-d. Schentzy à Arlon, selon Bourguignon, ‘redan en rase campagne’ ; GIERSCH, p. 13. ǀ op der Schanz [D 4] – 1845 « Auf der Schantz », CV – 1841 « auf der Schantz », LJM – 1889 « auf der Schantz », CAD.

Schënnbierg, v. Bierg.

Schlaff, s. m., ‘défilé, passage large entre des rochers’ ; LD, IV, p. 137. Plus simplement, ‘passage entre deux collines’, voire ‘entre deux maisons’. ǀ a Schlaff [F3] – 1682 « la prairie de Schloff », TCL, II, p. 386 – 1758 « le Schloff située entre deux revers », TCL, II, p. 395 – 1758 « une terre dans le schlaff », TCL, II, p. 397 – 1797 « Schlaff », RF – 1841 « in Schlaff », LJM – 1845 « In Schlaff », CV – 1889 « im Schlaff », CAD.

Schlass, s. n., ‘château’ ; LD, IV, p. 139. Il s’agit du château de Mathelin et des seigneurs précédents mentionné depuis le XIVe siècle ; MOÏS, Aux sources du Chiers, n° 17/2005, p. 4-46. ǀ am Schlass [F 4] – 1758 « im Schloss », TCL, II, p. 395 – 1845 « Auf schloss », CV – 1889 « im Schloss », CAD - litt. ‘au château’, dans le sens de ‘(terrains appartenant) au château’. ǀ am Schlasspäsch, v. Päsch. ǀ Schlassrëbber, v. Rëbber. ǀ A Schlass Schléid, v. Schléid.

Schléid, s. f., prob. ‘bois situé sur un versant en pente’ ou, plus généralement ‘gorge, vallée étroite’. Semble correspondre à l’all. Schlucht, ‘ravin’ ; BD, p. 40. Comp. à Tintange, in der Schleidt, même explication.  ǀ #Brauenschléid [n. l.], forme à préciser ; pour la première partie, p.-ê. à rattacher à l’all. Brunnen, ‘source’ ; BAHL, p. 56 ? ǀ Kapenschléid [D 3-4] – 1841 « In der Kapenschleid…/… Kopenschleid », LJM – 1845 « In der Kerpenscheide », CV – 1889 « in der Kapenschleid », CAD – la forme de 1845 pourrait renvoyer au s. m. Scheed, litt. ‘limite, division, séparation’ (LD, IV, p. 11), mais il doit s’agir d’une cacographie. Pour la première partie on songe évidemment à Kap dans le sens de ‘sommet’, v. cette forme. ǀ a Schlass Schléid [E-F 4] – 1821 « In Schloss Schleid », CJ – litt. ‘à la vallée du château’, v. Schlass.

Schneier, p.-ê. s. f. lux. Schnouer (loc. Schneier), ‘cordon, fil’ ; LD, IV, p. 172. Un rapprochement avec lux. schneiden, ‘couper’ n’est pas exclu, il pourrait s’agir de l’endroit où l’on découpait les troncs pour la construction (AC). ǀ op der Schneier [E-F 5] – 1841 « auf den Schneier », LJM – 1889 « auf der Schneir », CAD.

Schonck, s. m., forme obscure. Vu l’opposition de genre, on peut sans doute exclure le s. f. lux. Schaunck, variante locale de Schanck, ‘os’ pour désigner la mauvaise qualité du sol ; comp. l’expression lux. de Buedem as haart ewéi Schanck, ‘le sol est dur comme un os’ ; LD, IV, p. 104. Le rapprochement avec l’all. Schankhaus, au sens de ‘taverne’ doit-il être négligé ? En tout cas, on a retrouvé des restes de tuiles romaines à cet endroit, signe d’une occupation ancienne. ǀ am Schonck [D-E 5] – 1821 « Auf dem Schonck », CJ – 1841 « In Schonck », LJM – 1889 « auf dem Schonck…/… im Schonck », CAD.

Schoulbierg, v. Bierg.

Schuedeck, p.-ê. ‘lieu de dommage, endroit qui ne rapporte guère’. Cf. s. m. lux. Eck, ‘coin’ (LD, I, p. 249) et s. m. lux. Schued, ‘dommage’ (LD, IV, p. 168), p.-ê. parce que le lieu-dit, isolé dans les bois, était continuellement exposé aux dévastations du gros gibier. Toutefois, il existe un autre s. m. Schued qui peut être traduit par ‘javelle, brassée de tiges de céréales coupées’ (LD, IV, p. 168-169). Plus accessoirement, ‘toit en bardeaux’ [< germ. Deck, ‘toit’ et germ. *skal, ‘écaille’] ; JJJ, p. 540. ǀ Schuedeck [A-B 3-4] – 1493 « la cense de Schadecker », TCL, II, p. 331 – 1841 « auf Schadeck », LJM – 1889 « auf Schadeck », CAD. ǀ Schuedeckerbësch, v. Bësch. ǀ Schuedeckergrond, v. Grond. ǀ Schuedeckerhaff, v. Haff. ǀ Schuedeckerwissen, v. Wiss.

Schwäiställchen, s. n., litt. ‘petite étable pour les porcs’ [diminutif s. m. lux. Stall, ‘étable’ ; LD, IV, p. 259 et s. n. Schwäin, ‘porc’ ; LD, IV, p. 197], prob. ‘endroit où le herdier rassemblait les porcs pour les mener à la glandée’. Comp. l.-d. Schwengseck à Arlon, GIERSCH, p. 23. ǀ de Schwäiställchen [F-G 3] – 1841 « Im Schwenstelchen…/… Schweinstaelchen…/… Schweinstälchen…/… Schweinstalchen », LJM – 1889 « im Schweinstaelchen », CAD.

Séilen, fr. Sélange, village voisin de Messancy. ǀ Séilenersäit, v. Säit. ǀ Séilenerwee, v. Wee.

Spidol, s. m., ‘hôpital’, LD, IV, p. 238. ǀ #am Spidol [D 4] – allusion à un rebouteux qui officiait jadis à cet endroit (auj. rue du Centre) ; MOÏS, Aux sources du Chiers, n° 13/2001, p. 25-36.

tackels, peut-être s. m. lux. Stack au sens de ‘racine’ (LD, IV, p. 257) et -els ‘bois’ [cf. anc. haut all. Holz ; HKW, p. 271 ; ou germ. *lauha, ‘bois’ ; JJJ, p. 176] ; comp. op der Stackelt à Bigonville : terme en relation avec l’aménagement du terrain. Lieu où l’on laissait les racines dans le sol ; KETTEL, p. 156. ǀ op Stackels [D 2-3] – 1758 « un tournail sur Stackels…/… une terre sur Stackels », TCL, II, p. 396 – 1841 « auf Stackels … Stackels », LJM – 1889 « auf Stackels », CAD.

Strooss, s. f., ‘route, rue’ ; LD, IV, p. 301 [< lat strata, ‘rue’ ; HKW, p. 685]. ǀ #Grousstrooss [D 4], litt. ‘grand-rue’, nom toujours utilisé officiellement. ǀ #Ënneschtestrooss [D 4], litt. ‘rue basse’ (lux. ënnescht ; LD, I, p. 269), auj. rue des Chasseurs ardennais. ǀ #Waasserstrooss [D 4], litt. ‘rue de l’eau’ ainsi nommée eu égard à la Messancy qui coule en contrebas (s. n. lux. Waasser, ‘eau’ ; LD, IV, p. 398) ; aussi appelée Ënneschtgaass ou Ënneschtestrooss, v. ces formes.

Suermesgrond, Juermesgrond, v. Grond.

Tarzan, v. côte.

Tierpen, fr. Turpange, village voisin. ǀ Tierpenerwee, v. Wee.

Tréintertchen, litt. ‘petite Trinité’. ǀ #d’Tréintertchen [D 4], c’est la rue par laquelle, pour la fête de la Trinité (dimanche qui suit celui de la Pentecôte), les confréries du doyenné montaient vers l’église après s’être rassemblées sur la place centrale.

Uecht, s. f., ‘ban’ (LD, IV, p. 361) avec le sens que l’on trouve en moyen haut all. ächte, ‘corvée’ ; BAHL, 22 [< anc. haut all. ahto, même sens ; HKW, p. 11]. Comp. dans ce sens op der Eileruecht à Bigonville, prob. ‘portion de terrain soumise à une corvée pour un seigneur’ ; KETTEL, p. 161. ǀ an der al Uecht [D 1-2] – 1758 « dans la Vieille Acht », TCL, II, p. 397 – 1758 « sur Aelen Acht », TCL, II, p. 400 – 1841 « In der altarcht », LJM – 1889 « in der Allacht », CAD – litt. ‘à la vieille corvée’. ǀ Keerischeruecht [E 5] – 1841 « in Kerigeracht », LJM – 1889 « in Koerigeracht », CAD – litt. ‘corvée de Körich’ ou, plus vrais., ‘de (Bas)charage’, lux. [Nidder] käerjeng. ǀ Wetzeljuecht [F 2] – 1841 « auf Wetzelsacht », LJM – 1889 « auf Wetzelsacht », CAD – p.-ê. ‘corvée de Wetzel’, avec Wetzel, hypocoristique du prénom Werner ; KF, p. 717. Plus accessoirement, adj. lux. wetzen, ‘aiguisé’ ; LD, IV, p. 442.

Uelegsmillen, v. Millen.

Waasserstrooss, v. Strooss.

äscherei, s. f., ‘lavoir’ ou, plus spécialement, ‘laverie (de minerai)’  ; LD, IV, p. 424. ǀ op d’Wäscherei [E 3] – 1841 « auf der Wescherei », LJM – 1845 « Auf der Wascherei », CV - 1889 « auf der Wascherei », CAD.

Wee, s. m., ‘chemin, rue, route’ ; LD, IV, p. 421. ǀ #Millewee [D 4], litt. ‘chemin du moulin’, portion de la rue du Castel. ǀ #Séilenerwee [E 3], ‘chemin de Sélange’. ǀ #Tierpenerwee [E 2-3], ‘chemin de Turpange’.

Weed, s. f., ‘pacage, prairie’ ; LD, IV, p. 416. ǀ °Peischweid [C-D 2] – 1841 « Peischtweid », LJM – 1889 « in der Peischweid », CAD –Peisch p.-ê. diminutif de Peter (Pierre), aussi Peitch, nom de maison attesté à Messancy. Plus simplement, ne doit-on pas renvoyer à Päsch ? V. cette forme.

Weier, s. m., ‘étang, mare’ ; LD, IV, p. 421. ǀ Léiperdangerweier [B 4] – 1889 « Leiperdangerweyer », CAD – litt. ‘étang de Leiperdang’, v. Léiperdang.

Weller, s. m., ‘écart d’une villa, d’une ferme’ [< lat. villare ; HKW, p. 759]. Top. fréquent : Weyler (Arlon), Weiler-la-Tour… ǀ Béisweller [F 4] – 1841 « auf Boesweyler », LJM – 1889 « auf Boesweiller », CAD – p.-ê. ‘propriété de Boso’ ou d’un autre n. de pers. germ., cf. p. ex. diminutif de Burkhard ; KF, p. 149. Comp., avec la même racine anthroponymique, Bouzincourt et Bouzonville (DR, p. 1712).

Wëllebréch, v. Bierg.

Wëlwendall, v. Dall.

Wéngert, s. m., ‘vignoble’ ; LD, IV, p. 437. La culture de la vigne était autrefois plus répandue qu’aujourd’hui. Comp. Wangert, même explication ; REULAND, p. 33. ǀ um Wéngert [F 4] – 1821 « Auf dem Wangert », CJ – 1889 « auf dem Wangert », CAD.

Wetzeljuecht, v. Uecht.

Wiss, s. f., ‘pré, prairie’ ; LD, IV, p. 455. ǀ °Creutz Vies [n. l.] – 1797 « Creutz Vies », RF – litt. ‘pré de la croix’ ; v. aussi Gaart. ǀ Eggeschwiss [C-D 2] – 1682 « Eigeswies », TCL, II, p. 386 – 1758 « Eicherwies », TCL, II, p. 397 – 1758 « Eygischwies », TCL, II, p. 397 – 1841 « In Egeschwies », LJM – 1889 « in Egeschwies », CAD – litt. ‘au pré vide’ [lux. eggel ‘vide’ ; LD, II, p. 252]. Les formes anciennes laissent un certain doute, même si le patronyme Eischen, Eischer n’apparaît que tardivement à Messancy. ǀ Hellegewiss [D 1] – 1889 « in der Heiligenwies », CAD – litt. ‘au pré saint’, la précision du nom du saint devait exister jadis. Désignait prob. une possession de l’église. ǀ Kapewiss [E 5] – 1889 « In der Kopenwies », CAD – on songe évidemment à Kap, ‘sommet’, mais la configuration du terrain ne renforce guère cette traduction. Ne faut-il pas plutôt, dans ce cas, traduire par ‘prairie de Kap’ ou ‘de Kop’ ? Parmi d’autres explications, cf. Kopp, diminutif de Jacob ; KF, p. 193. ǀ Sauerwiss [D 2] – 1682 « Sauerwies », TCL, II, p. 386 – 1758 « dans le fond de Sauermiltz », TCL, II, p. 397 – 1841 « In der Sauerwies », LJM – 1889 « in der Sauerwies », CAD – litt. ‘champ sur’, c’est-à-dire ‘dont l’herbe est sure’ [< anc. haut all. sur, ‘sur’ ; HKW, p. 589]. À ne pas confondre avec l’hydronyme Sûre, cf. NERENHAUSEN. ǀ Schuedeckerwissen [C 2] – 1841 « Schodeckerwies(en) », LJM – 1889 « die Schadeckerwiesen », CAD – litt. ‘prairie de Schadeck’, v. Schuedeck.

Wonesch, s. m., litt. ‘(atelier du) charron’ (LD, IV, p. 460), aussi utilisé comme nom de maison. ǀ hannert Wonesch [D 3-4] – 1821 « Hinter Wohnesch », CJ - 1845 « hinter Wohnesch », CV – 1889 « hinter Wohnesch », CAD – litt. ‘derrière le charron’.

Wurembierg, v. Bierg.

Zéinen, s. m. lux. Zëns, s. m., ‘loyer’ (LD, IV, p. 494), prob. ‘dîme’ dans le sens de ‘terrain dont le revenu allait en partie à l’église (ou à un autre bénéficiaire)’, cf. ci-dessous, la forme notée en 1682. Comp. auf Zehn, à Autelhaut ; GIERSCH, p. 35. ǀ ënnen an d’Zéinen [D 2-3] – 1682 « le preid de Zeen dont le sergeant jouit », TCL, II, p. 386 – 1797 « in zeenen », RF – 1841 « unten in Zehnen », LJM – 1889 « unten in Zehenen », CAD. ǀ uewen an d’Zéinen [D 2] – 1841 « oben in zehnen…/… in zehnen », LJM – 1889 « oben in Zehenen », CAD.

Bibliographie :

-             P. ANEN, Luxemburgs Flurnamen und Flurgeschichte, Luxemburg, St Paulus Druckerei, 1945.

-             Aux sources du Chiers. Chronique du cercle historique de Messancy, 30 numéros depuis 1988.

-             A. BACH, Deutsche Namenkunde, Heidelberg, Carl Winters Universitätsverlag, 1953-54.

-             BAHL = Hans BAHLOW, Deutsches Namenlexikon, Baden-Baden, Suhrkamp, 1985 (coll. « Suhrkamp Taschenbuch », n° 65).

-             BD =       V. BALTER & C. DUBOIS, Lieux-dits du canton de Fauvillers. Essai de toponymie, Tongerloo, Imprimerie St-Norbert, 1941.

-             A. BECHET, « Le ou la Chiers « , in Aux sources du Chiers, 1/1988, p. 6-9.

-             A. BERTRANG, « Le Hunnebur à Arlon », in BIAL, n° 38, 1962/1, p. 9-10.

-             C =         A. CARNOY, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Belgique (y compris les noms de rivières et principaux hameaux), Louvain, Universitas, 1939.

-             CK =       G. CLÉMENT & A. KIMMES, Martelange et sa toponymie, Martelange, s. é., 1978.

-             D =         A. DAUZAT, Dictionnaire étymologique des noms et prénoms de France, Paris, Larousse, 1987 (coll. « Références Larousse », n° 3.12).

-             DR =       A. DAUZAT & Ch. ROSTAING, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, 1964 et Paris-Montréal, Larousse-Sélection (tome II), 1979.

-             HKW = Günther DROSDOWSKI, Paul GREBE & al., Das Herkunftswörterbuch der deutschen Sprache, Mannheim-Wien-Zürich, Dudenverlag, 1963 (coll. “Duden Band”, n° 7).

-             L. DUQUESNY & A. KOCH, « Les noms en -ing et -ingen. Anthroponymiques ou simples appellatifs ? », in Société luxembourgeoise d’études linguistiques et dialectologiques, 1933, p. 123-132.

-             DWDS = s. n., Das Wortauskunftsystem zur deutschen Sprache in Geschichte und Gegenwart; en ligne: https://www.dwds.de/.

-             F =          E. FÖRSTEMANN, Altdeutsches Namenbuch.. I. Personennamen. II. Ortsnamen, Bonn, Hanstein’s Verlag, 1900 et 1913.

-             Fernand GIERSCH, Les rues d’Arlon et leur passé, Arlon, G. Everling, 1980 (coll. « Le vieil Arlon »).

-             M. GYSSELING, Toponymisch woordenboek van België, Nederland, Luxemburg, Noord-Frankrijk en West-Duitsland (voor 1229), Tongres, Belgisch Inter-Universitair Centrum voor Nederlandistik, 1960.

-             André HENNICO, Messancy. Généalogie, Longueil, s. é. (chez l’auteur), 2003.

-             HG =       J. HERBILLON & J. GERMAIN, Dictionnaire des noms de famille en Belgique romane et dans les régions limitrophes, Bruxelles, Crédit com., 1996 ; rééd. Bruxelles, Racines, 2007.

-             JJJ =        Jean-Jacques JESPERS, Dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et à Bruxelles, Bruxelles, Racine, 2005.

-             JUNG = W. JUNGANDREAS, « Die Orts- und Flurnamen des Kreises Bitburg », in Das Bitburger Land, t. I, 1967, p. 385-412.

-             André KETTEL, « Bondorfer Flurnammen », in s. n. (collectif), 100e anniversaire. Fanfare Bigonville, Luxembourg, Imprimerie Saint-Paul, 1995, p. 153-165.

-             Roger KIRSCH, Le parler francique mosellan (Platt) dans le Pays de Messancy, Messancy, Cercle historique du pays de Messancy, 1997.

-             KF =       R. & V. KOHLHEIM, Familiennamen. Herkunft und Bedeutung, Mannheim, Duden, 2005.

-             LD =       s. n. (collectif), Luxemburger Wörterbuch, Luxembourg, Linden, 1950-1977 (1987).

-             J. LOICQ, Les noms de rivières de Wallonie y compris dans les régions germanophones. Dictionnaire analytique et historique, Louvain-Paris, Peeters, 2014 (coll. « Mémoires de la Commission royale de toponymie et de dialectologie. Section wallonne », n° 26).

-             Jos. MEYERS, « Bases anciennes dans la toponymie luxembourgeoise », in Mémorial Alfred Bertrang, Arlon, IAL, 1964, p. 203-206.

-             Jos. MEYERS, « Bibliographie onomastique luxembourgeoise 1850–1950″, in Institut grand-ducal, Section de linguistique, de folklore et de toponymie. Annuaire 1952, p. 120-130.

-             C. MOÏS, « Rues, routes et chemins de la commune de Messancy », in Aux sources du Chiers, n° 13/2001.

-             C. MOÏS et J.-M. ZIMMERMAN, « Demeures et familles. Commune de Messancy : les moulins », in Aux sources du Chiers, n° 19/2007.

-             Maurice MULLER, Histoire de la paroisse Saint-Jacques – Messancy, Aubange, s. é., 1982 (2e édition).

-             J. NERENHAUSEN, « Est-on sûr que la Sûre soit sure ? Essai étymologique », in Récré, n° 21/ 2004, p. 247-265.

-             F. PETRI, Germanisches Volkserbe in Wallonien und Nordfrankreich. Die fränkische Landnahme in Frankreich und den Niederlanden und die Bildung der westlichen Sprachgrenze, Bonn, Röhrscheid Verlag, 1937.

-             Jos REULAND, Siebenbürgen und Luxemburg, Esch-sur-Alzette, Polyprint, 2003.

-             L. ROGER, « Additions aux Communes luxembourgeoises ou mélanges historiques, toponymiques et folkloriques », in AIAL, XLVIII, 1913, p. 1-44 ;  « Essai de classification par époques des noms de lieux du Luxembourg », in AIAL, LXII, 1931, p 36-52 ; « Noms de lieux luxembourgeois », in AIAL, LIX, 1928, p. 123-143 ; « Notes pouvant servir à l’histoire de la frontière des langues dans le Luxembourg », in AIAL, XLVI, p. 198-252 ; « Nouvelle contribution à la toponymie luxembourgeoise », in AIAL, LIII, 1922, p. 5-25; LIV, 1923, p. 5-18; LV, 1924, p. 115-135; LVI, 1925, p. 145-179; « Complément à ma nouvelle contribution à la toponymie luxembourgeoise », in AIAL, LVII, 1926, p. 138-144 ; « Toponymes luxembourgeois », in BIAL, XIV, 1948, p. 44-46.

-             L. ROGER, « Notes de toponymie luxembourgeoise », in Zeitschrift für französischen Sprache und Litteratur, n° 63, 1939.

-             TCL =     Émile TANDEL, Les Communes luxembourgeoises, Arlon, Institut archéologique, 1889-1894.

-             J. VANNÉRUS, « À propos des noms de lieux luxembourgeois », in BTD, II, 1928, p. 225-263.

-             J. VANNÉRUS, « La toponymie de Larochette « , in Cahiers luxembourgeois, 1938/1.

-             J. VANNÉRUS, Le limes et les fortifications gallo-romaines de Belgique. Enquête toponymique, Bruxelles, Académie royale de Belgique, Classe des Lettres, Mémoires, 2e série, XI, 2, 1943.

-             J. VANNÉRUS, « Les noms de lieux luxembourgeois en -pelt« , in Société luxembourgeoise d’études linguistiques et dialectologique, 1933, p. 102-112 ; « Le nom de lieu luxembourgeois Rham ou Rumm et ses congénères « , in Société luxembourgeoise d’études linguistiques et dialectologique, 1929, p. 13-53.

-             J. VANNÉRUS, « Les noms des deux Meix luxembourgeois : Meix-devant-Virton et Meix-le-Tige », in Pays gaumais, 1952, 1-2, p. 6-11.

Archives :

-                 CAD =     liste du cadastre, cf. TCL, II, p. 317-318.

-                 CJ =        cadastre 1821 (cartes du Dr Jeanty publiées dans la revue Aux sources du Chiers).

-                 CV =       cadastre voies vicinales 1845.

-                 LJM =     livre journal des mutations, Messancy, 1841.

-                 RF =       vente des biens de l’abbaye de Clairefontaine (frimaire an VI), notaire Motté à Mondercange.

Autres sources :

-             AC =       communication d’Albert Conter.

-             CM =      communication de Christian Moïs.

-             GM =      communication de Gaston Mathay.

-             NB =       notes de Nicolas Bach.

Témoins :

-        Mme Josette Hames, née à Messancy en 1933.

-        M. Édouard Hennico, né à Messany en 1923.

-        M. André Welschen, né à Pétange (mais ayant toujours habité Messancy) en 1951.

Outre les témoins, il convient également de remercier Mme Sophie Kirsch-Hames ; MM. Christian Moïs, Nicolas Tarayre et Albert Conter pour leurs explications pertinentes.

Liste des abréviations :

° :      forme d’archive

# :      forme uniquement rapportée oralement

adj. :   adjectif

all. :   allemand

anc. :  ancien

cf. :    voir

comp. :  comparer

e. a. :  entre autres

fr. :    français

frcq. : francique

germ. :  germanique

l.-d. :  lieu-dit

litt. :   littéralement

lux. :  luxembourgeois

néerl. : néerlandais

N.-D. : Notre-Dame

n. l. :  non localisé

not. :  notamment

off. :   officiel

p. :     page, pages

p.-ê. :  peut-être

plur. : pluriel

prob. : probablement

s. f. :   substantif féminin

s. m. : substantif masculin

s. n. :  substantif neutre

top. :  toponyme

v. :     voir

vrais. : vraisemblablement


[1] Il s’agit des Carmes d’Arlon qui avaient des propriétés à Messancy tout comme les religieuses du couvent de Clairefontaine aussi citées à plusieurs reprises.