La Chiers : hydronymie, toponymie, histoire Ch. Moïs
La Chiers est une rivière transfrontalière de 127 km environ qui prend sa source à Oberkorn, au Grand-Duché de Luxembourg, traverse la Belgique à Athus, où elle reçoit comme affluent la Messancy, puis entre en France à Longlaville, y recevant le Brüll, ruisseau né à Aix-sur-Cloie. Elle poursuit son cours jusqu’à son confluent avec la Meuse à Remilly-Aillicourt (département des Ardennes). Elle coule d’abord en contrebas de la cuesta bajocienne puis de la cuesta de la Chiers (Longwy-Marville) formées de grès calcaires. Son lit est constitué de sable, de marne et d’argile et ne contient aucun gravier.
Dans cet article, nous étudierons principalement le début du cours de cette rivière, de la source à Longlaville sous ses aspects hydronymiques (noms de rivières) et toponymiques (nom de lieux) puis la Chiers dans l’histoire[1].
La rivière débute en amont d’Oberkorn (commune de Differdange), à la cote 352, où sort la source principale : Kohrspronck. Elle nait au pied de la côte gréseuse du Dogger moyen (grès Jurassique). Plusieurs petites sources secondaires l’alimentent dans la prairie en contre-bas.
Le site de la source a été aménagé par les Amis de l’histoire de Differdange (Déifferdanger Geschichtsfrënn) en 2008.
Le lieu de la source aménagé (cliché 2025)
A. Hydronymie (noms des rivières)
a. La Chiers
Nous ne disposons d’aucun texte ou d’aucune pierre gravée de l’époque romaine qui fasse mention du nom de cette rivière. Il apparait pour la première fois dans un texte officiel daté du 7ème siècle (sous la forme Chares) puis il faut attendre ensuite le 10ème siècle pour le retrouver dans une charte, sous les formes Cara et Carus, soit parfois au masculin, parfois au féminin. Il en va de même pour d’autres rivières comme la Semois dénommée Sesmara au IIème siècle et Sesmarus en 950[2].
Nous n’avons donc aucune preuve et aucune notion du nom donné à la rivière durant l’époque celte puis gallo-romaine (-400 à + 500).
Sur les plus anciennes cartes, c’est le mot « Chier » qui est inscrit (1579, 1607, 1679) et, ultérieurement, « Chiers ».
1. Hypothèse celte
Selon plusieurs auteurs, le nom viendrait du celtique KAR (pierre, pierreux) avec variante GAR … ou même d’une racine pré-indo-européenne !
Benoit M. et Michel C. admettent l’origine « kar » = gros gravier dans le lit des rivières. La Chiers, Cara, aurait donné Chière dont le « e » final aurait été remplacé sans raison par un « s »[3] !
Remarquons que le « Dictionnaire de la langue gauloise », ne mentionne pas cette racine Kar mais bien car-, caros = aimer, cher, aimable[4].
Le lit de la Haute-Chiers n’est pas couvert de gravier. Depuis sa source, la rivière coule sur des marnes sableuses (l03, l02, l01) de l’ère jurassique[5].
Cette origine du nom nous parait donc incompatible avec les réalités du terrain.
2. Hypothèse latine (tardif)
Le nom existait-il à l’époque romaine ? Rien ne le prouve. Les textes les plus anciens, rédigés au Moyen Âge, l’étaient en latin. Son nom apparait donc sous une forme latinisée qui a peut-être été « inventée » à cette période.
3. Apparition du nom dans les textes
Dans la poésie VII, 4 de Venance Fortunat, écrite vers 576, apparait parmi d’autres noms de rivières « Cares » qui a été traduite par « Chiers »[6].
La première mention dans un document officiel daterait de 636 : Carus[7].
Le 8 juin 935, la rencontre franco-germanique entre Raoul de Bourgogne (qui a des prétentions sur la Lotharingie) et Henri Ier l’Oiseleur, se passe au bord de la Chiers dans la région d’Yvois. La Chiers fait alors frontière entre la Lotharingie et la Germanie.[8]
En 947, entrevue entre Othon Ier et Louis IV à Douzy-sur-Chiers[9] (« Super Charam fluvium »).
Une charte d’Arnoul, évêque de Reims, permet la pêche dans la Chiers en 1015 « Simulque donavi piscationem Cari fluminis secus Duziacum (Douzy) decurrentis usque ad Mosam »[10]
Une chronique du 11ème siècle relate une rencontre de Othon et Lothaire à Margut en 980 « super Charum fluvium »[11]. C’est le masculin qui est utilisé.
Dans les chartes du Moyen Âge, l’adjectif latin « carus » signifie « cher, aimé, précieux ». Les versions françaises sont très claires. Au XIIIe siècle, l’adjectif « cher » s’écrit « chier » : Louis IX, vers 1250, écrit à son fils : « Tres chier filz, por ce que je desirre de tot mon cuer … »[12] ; en 1252, dans une charte du comte de Rethel : « por toute la terre que mes tres chiers frères Jehans, … »[13], en 1289, nous trouvons dans le cartulaire du Hainaut : « Nous, Jehan d’Avesnes, cuens de Hainnau, faisons savoir à tous …. que nos chiers foiaules Watiers, sires de Aienghien … » [14] ; en 1300, Philippe le Bel écrit « mes chiers et féaux frères » etc …[15]
4. Le nom sur les cartes géographiques[16]
1579, carte de Surhon-Ortelius : Chier flu.
1592, carte de Surhon (au niveau de Cons) : Chier flu. / Carus
1601, carte A. et F. Aertsen : Chier flu
1617, carte de Surhon – van den Keere : Chier flu. , Carus
1638, carte Mercator : Chère fl
1640, carte W. Blaeu : Chier fluvius
1661, carte originale de Wiltheim : Carus fluvius au niveau d’Yvois et au sud de Virton
(Vertunum)
1682, carte Janssonius : Chier flu. / Carus Latinis
1741, carte Seutter : Chiers fl.
1743, carte G-L Lerouge : Chier
1762, carte de Cassini : La Chiers (indique la source au nord de Pétange)
1777, carte de Ferraris : Kornbach (au niveau de Linger), La Chère (au niveau du moulin d’Athus)
Carte de Cassini 1762
5. Les dénominations germaniques
L’appellation locale récente est « Korn », « Kor », « Kuer » ou « Kohr ». Une charte de Anne de Hondelange datée de 1598 parle de « die Kahr ». « Korn » est également usité au XVIe siècle.
Certains auteurs font découler ce nom de la racine celte « Kar » mais on peut parfaitement trouver comme origine la racine latine « Carus » germanisée dans sa prononciation.
6. Textes plus tardifs
La visite canonique de 1570 situe Oberkorn « in Cara superiori » et Niederkorn « nyder Cara ».
La Convention des Limites qui définit la frontière entre la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg en 1842 fixe le point de départ au contact des territoires d’Athus, de Rodange et de la France « sur la rivière dite Chaire ou Chiers ».
Le Mémorial administratif du Grand-Duché publie le 25/10/1849 un règlement concernant le curage de la « Chière ».
7. Conclusions
- Nous n’avons aucune preuve du nom de la rivière à la période celtique ou gallo-romaine.
- Le premier nom, en latin selon l’usage des chartes de l’époque, date du VIIème siècle.
- La soi-disant racine celtique, proposée au 19ème siècle, voulant dire « pierreux », n’a aucun fondement géologique puisque la rivière coule sur un lit sablo-marneux. D’autre part, cette racine Kar a été critiquée par les spécialistes contemporains de l’onomastique.[17]
- Les noms de rivière (fluvius ou flumen en latin), au Moyen Âge, peuvent avoir une graphie indistinctement masculine ou féminine. C’est également le cas sur les cartes plus tardives (Ancien Régime). Nous avons ainsi tantôt Carus pour la Chiers, tantôt Cara. Il en est de même pour la Semois : Sesmarus ou Sesmara.
- Il est donc possible que le nom latin donné au haut Moyen Âge ait été Carus (ou Cara), signifiant « cher, aimable, agréable » et repris en français lorsque cette langue fut usitée pour les textes et chartes (à partir du Xe siècle mais surtout aux XIe et XIIe siècle) sous la forme « Chier » selon la graphie de l’époque[18].
- Ultérieurement, diverses variantes ont été utilisées dans des documents officiels : Chiers, Chière, Chières, Chaire.
Panneau sur le lieu de la source (cliché 2025)
b. Les affluents
1. Les affluents luxembourgeois
Trois petites rivières, au débit modeste, se jettent dans la Chiers peu après sa source : la Mierbaach (Hautcharage et Bascharage), la Rouerbaach (Sanem), la Reierbaach (Lasauvage). Elles sont elles-mêmes alimentées par de nombreux ruisseaux.
2. La Messancy[19]
« Le bassin de la Messancy couvre quant à lui une superficie d’environ 63 km² et comporte 59 km de cours d’eau classés à l’Atlas des cours d’eau, et est représenté par une seule masse d’eau (SC04R). La Messancy prend « ses » sources sur la commune d’Arlon. Trois ruisseaux venant de Toernich, Udange et Sesselich se rejoignent à Wolkrange. Le cours d’eau ainsi formé prend le nom de Messancy (à Differt n.d.r) après avoir reçu les eaux du ruisseau de Bébange. Après avoir traversé la commune de Messancy du Nord au Sud, la Messancy rejoint la Chiers dans laquelle elle se jette à Athus »[20].
Selon les critères géographiques contemporains, le cours de la Messancy pourrait prétendre au titre de la partie haute de la Chiers (débit, longueur). Mais de nombreux hydronymes anciens prévalent par tradition sur les concepts modernes. Pour autant que le nom latin ait été attribué dès l’époque romaine (ou même au Moyen Âge), ce nom Carus (ou Cara), devenu Chiers, de la rivière née à Oberkorn, a probablement été attribué en raison de la proximité avec le Titelberg et les différents gués qu’il fallait traverser alors que le cours d’eau passant par « Massenceium » (Messancy) n’avait pas d’intérêt stratégique à l’époque gallo-romaine et n’a donc pas reçu de nom spécifique. Il faudra attendre les cartes du 18ème siècle pour découvrir son nom qui découle du principal village traversé.
La Messancy est dessinée en 1661 sur la carte de Wiltheim, en 1727 sur la carte E.-H. Fricx et en 1735 sur la carte de P. van der Aa sans indication de nom. On la retrouve en 1741 sur la carte Seutter, sans indication de nom, avec une source sous Udange et une autre sous Weyler, au niveau de Sainte-Croix. La carte de Cassini de 1762 dessine la partie allant d’Athus à Messancy, sans nommer la rivière.
La première mention se trouve sur la carte de Ferraris (1777) : « Rui. de Messancy » à hauteur d’Athus puis de Messancy et Turpange[21].
Carte de Ferraris 1777
En 1857 fut dessiné un projet de canal reliant la Meuse à la Moselle utilisant notamment l’eau de la Chiers puis de l’Alzette[22]. Sur ce projet dû à J.B. Husson, la rivière est dénommée « Chière » et sa source est localisée au nord-ouest de Messancy, le cours partant d’Athus vers Oberkorn n’est pas représenté. On peut supposer que les ingénieurs ont alors considéré que la source de la Chiers était localisée vers Wolkrange.
En 1829, Clauteaux écrit « Le faubourg de Longwy est arrosé par la Chiers, rivière qui prend sa source à Messancy »[23].
Sur un plan du cadastre belge de 1845, concernant un projet de construction du moulin de Differt, la rivière est appelée « Chiers » par ce service.
La controverse « DU Chiers »
Ce nom (masculin) a été attribué en 1988 à la Messancy dans un article paru dans le premier numéro du bulletin du cercle d’histoire local (Aux sources DU Chiers), bulletin qui pris d’ailleurs cette dénomination.
Proposition d’Albert Bechet pour la première couverture de notre revue
Vers 1661, le père jésuite Alexandre Wiltheim publie une carte des routes romaines sur laquelle il indique également divers cours d’eau.
Carte originale de A. Wiltheim (ANLux)
En 1842, cette carte est rééditée par A. Neyen et dessinée par P. A. Kilian qui introduit des modifications et des ajouts.
C’est sur base de cette carte du 19ème siècle de Kilian que l’auteur de l’article attribue le masculin au nom Chiers pour la partie qui recouvre la Messancy[24], [25].
Tenant compte de l’imprécision que peut présenter une carte du 17ème siècle (à fortiori de sa réédition), ayant avant tout pour objet de montrer le tracé supposé de voies romaines, on peut déduire de l’examen minutieux de cette carte que
- La rivière actuellement dénommée « la Chiers » y est indiquée à deux reprises comme « Carus fluvius », c’est-à-dire un nom masculin en latin.
- L’affluent aboutissant à Athus, qui se divise lui-même en deux branches, ne porte aucun nom
- On voit la source de la rivière principale au sud-ouest de Celobrium (Soleuvre), ce qui est exact
- Mais le cours de la rivière se prolonge erronément par une branche dénommée « Cara » qui prendrait sa source au sud des sources de l’Alzette (Alizontia fluv.) ce qui est irréaliste.
En conclusion, le ruisseau de Messancy n’a jamais reçu de nom dans les textes anciens ni sur les cartes antérieures à celle de Ferraris (1777). Si, localement, on lui donnait parfois le nom de « klein Korn » (la petite Chiers), il faut bien admettre que rien ne permet de lui attribuer le nom « du Chiers » (au masculin), notion qui, malheureusement, a été reprise ensuite par plusieurs auteurs.
3. Le Brüll
Situé entre le bassin du Ton et celui de la Messancy, sur la commune d’Aubange, le bassin du Brüll, représenté par la masse d’eau SC38R, couvre 13,5 km², pour un linéaire de 9 km de cours d’eau classés à l’Atlas des cours d’eau. Il prend sa source sur la commune d’Aubange, au nord d’Aix-sur-Cloie et se jette dans la Chiers dans la zone des trois frontières (Belgique – France – Grand-Duché du Luxembourg)[26].
Le Brüll (ou Brühl en Luxembourgeois) alimente l’ancienne fontaine publique d’Aix-sur-Cloie (déjà signalée sur la carte de Ferraris en 1777) puis l’étang du Clémarais devant la tour aux Effraies et faisait tourner la roue de l’ancien moulin d’Aubange (rue François Gillet).
Il se jette dans la Chiers au lieu-dit Freihaut.
4. La Moulaine
Premier affluent coulant entièrement en France, la Moulaine, longue de 12 km, prend sa source à l’est de Tiercelet. Elle reçoit le ruisseau de Senelle qui alimentait une faïencerie et celui de la Côte Rouge (ou Crosnière) entre Saulnes et Longwy puis se jette dans la Chiers près de la gare de Longwy, ses derniers hectomètres étant couverts.
Son nom, Molismensis conventus en 1301, rappelle que son cours était jalonné de moulins[27].
c. Toponymie (noms de lieux)
La Chiers prend sa source au nord d’Oberkorn en un lieu dénommé « Kohrspronk » ou « Korspronk » selon deux panneaux sur place, « Koorspronk » selon la carte topographique luxembourgeoise et « Um Korspronk » selon le cadastre. On trouvera le toponyme « Op der Kor » à Pétange.
Plaque sur le site de la source
Carte topographique : sources de la Chiers (géoportail.lu)
Oberkorn ou Obercorn (luxembourgeois : Uewerkuer) et Niederkorn (luxembourgeois : Nidderkuer) sont deux sections de la commune luxembourgeoise de Differdange située dans le canton d’Esch-sur-Alzette (autrefois communes indépendantes, elles fusionnent en 1908).
Les localités d’Oberkorn et de Niederkorn tirent toutes deux leur nom de la rivière D’Kuer (également appelée Kar, Kor ou Korn en luxembourgeois), Chiers en français et Korn en allemand.
Oberkorn[28]
Une des premières mentions d’Oberkorn est Kar en 1236 et 1237 (l’église est incorporée à l’abbaye de Differdange). Peters von Kore, échevin à Luxembourg, signe un acte en 1376. En 1378, il est dénommé Pierre de Kare.
En 1473, nous avons Ouerkarre
Aux 17e et 18e siècles, nous trouvons Oberkorn.
Jusqu’au 19e siècle, la paroisse d’Oberkorn comprend les villages de Differdange, Lasauvage, Niederkorn, Oberkorn, Sanem.
Niederkorn
Nyederkair figure dans un acte de 1455. Le dénombrement des feux signale Nederkarre en 1473 et Niederkaer en 1479[29].
La graphie Niederkorn est usitée dès le 16e siècle
Bascharage et Hautcharage
C’est en 1281 que Bascharage est citée pour la première fois : avec les localités de Linger, Hautcharage et Pétange qui formaient la « Hoheit Kerschen », elle est affranchie au droit de Beaumont[30].
Le nom Niederkerse apparait dans une charte de 1282. En 1349 et 1362, nous avons la graphie Niederkersch que l’on retrouve encore en 1603.
Charaise apparait au XIVe siècle dans le commentaire d’un acte de donation à l’abbaye de Differdange daté de 1293 (désignée alors sous la forme Niederkersen et Karse)[31].
Kerchen et ses variantes découle du nom de la rivière.
Dans le livre terrier des comtes de Luxembourg dressé au premier quart du XIVe siècle, nous trouvons les dénominations françaises Charaize-la-deseurtraine (ou Charaise desore) soit Hautcharage et Charaise-dessous, soit Bascharage. Ils font partie de la prévôté de Luxembourg (vers 1311)[32].
En 1471 et 1568, Charraize est signalé comme relevant (en partie ?) de la prévôté de Longwy[33].
Dans les dénombrements des feux pour prélèvement des « aides » (impôts), nous trouvons en 1473 l’orthographe Ouerkersen, Olierkerschen = Hautcharage, Nederkersz, Niederkerschen = Bascharage[34].
En 1495 et 1525 : Oberkerssen et Niederkerssen, en 1537 : Nyederkerssen et Oberkerssen
Le moulin de Kerchen (= Charage) est signalé en 1569 et 1598.
Lors du traité des limites qui règle le problème des Terres communes, le 15/7/1602, le village de « Charaise » est rattaché à la prévôté d’Arlon (duché de Luxembourg). On retrouve Charaise la basse en 1602, Charraise bas dans un dénombrement de biens en 1605 et Cheraise en 1624.
Oberkerchen est usité en 1759.
Bascharage est l’appellation habituelle au cours de la période française (1795 – 1814) mais Charaise et Ober-Kerschen sont également utilisés.
A partir du 19e siècle, nous trouvons Bascharage et Hautcharage. Ces noms sont notamment utilisés dans le Mémorial administratif du Grand-Duché de Luxembourg (depuis 1814) et dans le Mémorial administratif de la province de Luxembourg (1831-1839).
En 2012, la commune de Bascharage fusionne avec celle de Clémency et prend le nom de Käerjeng. Elle comprend les sections de Fingig, Linger et Hautcharage.
La Messancy se jette dans la Chiers au sud d’Athus, au lieu-dit « Breid trug », à l’est du « Kor brüll » qui longe la Chiers[35].
Confluent, la Chiers étant à gauche (cliché 2015)
d. La Chiers dans l’Histoire
À l’époque gallo-romaine, la voie romaine Metz-Tongres passe par Oberkorn, Rédange et Pétange. Elle longeait la Chiers entre Oberkorn et Athus, passant en contrebas de l’oppidum du Titelberg[36]. « La voie pénètre en Belgique à Athus selon un parcours proche de la N872, en soulignant la frontière internationale entre les bornes 10 et 11 ; elle franchit la Chiers et contourne le ruisseau de Messancy. Ensuite pour traverser Messancy, deux itinéraires ont été proposés par Guerlange ou par Longeau ; ils se rejoignent à la limite avec le Grand-Duché de Luxembourg entre les bornes 46 et 47. Le premier chemine à l’ouest du village, en partie à travers champs et atteint la borne 44. Le second emprunte la route moderne ». [37]
Pendant le haut Moyen Âge, la Chiers fit frontière entre l’archevêché de Trèves et celui de Reims ainsi qu’entre la Lotharingie (Lorraine) et la Germanie. Plusieurs contacts entre les souverains de France et de Germanie eurent lieu dans des cités proches de la Chiers.
En 935, le roi des Francs Rodolphe (Raoul) de Bourgogne et le roi de Germanie Henri Ier se rencontrent sur le bord de la Chiers (Carus). Ils scellent un accord qui rend officiel l’appartenance de la Lotharingie au souverain saxon[38].
Othon Ier et Louis IV se rencontrent en 947 à Douzy-sur-Chiers.
Une entrevue est relatée à Margut entre Othon II, empereur de Germanie et Lothaire en juillet 980 « super Carum fluvium » d’après la Chronique de Sigebert de Gembloux, écolâtre à Metz (1083-1105)[39].
En août 1023, ce sont Henri II et Robert le Pieux, fils de Hugues Capet, qui se retrouvent à Yvois et Mouzon « pour parler de la paix »[40].
Yvois et Mouzon ont été choisis à plusieurs reprises comme lieux de rencontre : entre le roi Henri Ier et l’empereur germanique Henri III en 1043, 1048, 1056 ainsi qu’en 1187 entre Otton III et Hugues Capet[41].
En 1237, l’abbaye de Differdange reçoit le droit de patronage sur l’église de Kar[42] (Oberkorn).
De nombreux moulins ont été établis le long de la Chiers et de ses affluents dès la Moyen Âge.
Sous le Régime français, en 1795, Bascharage est chef-lieu de canton du département des Forêts. Mais en janvier 1802, cette fonction est attribuée à Messancy. La justice de paix est transférée de Bascharage à Messancy en décembre 1802.
La séparation entre la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg sera concrétisée par la « Convention des Limites », signée le 7 août 1843 à Maastricht, qui précise le tracé des frontières. Des bornes frontières sont placées en 1844. Réalisées en fonte, elles sont numérotées de 1 à 286 et pèsent 367 kg. Elles sont coulées par Cockerill à Seraing.
Borne 1 : c’est la première borne située au point de convergence de la frontière de trois pays : France, Belgique et Grand-Duché. Elle est double, en fonte, un exemplaire placé de part et d’autre de la Chiers à l’intersection des territoires de Rodange (L) Aubange (B) et Longlaville Mont-Saint-Martin (F).
Plusieurs industries profitent du cours de la Chiers. Les forges de Cons-la-Granville sont construites au début du 19e siècle. En 1881, une usine métallurgique est érigée à Gouraincourt (Longwy) à l’instigation de la famille Labbé de Gorcy et d’industriels belges (Ougrée-Marihaye). Elle porte le nom d’« usine métallurgique de la Chiers » puis « Chiers Châtillon ». Elle occupera jusqu’à 1600 ouvriers vers 1960[43].
En 1906, des techniciens français présentent un avant-projet de canalisation de la Chiers qui, de la frontière grand-ducale, rejoindrait la Moselle après un parcours de 51,5 km[44]. Le gouvernement luxembourgeois veut être partie prenante au projet. La guerre de 1914 met ce projet en veilleuse. Il est repris en 1919[45] mais, finalement, ne verra jamais le jour[46], la voie ferrée étant préférée. Ce projet avait déjà été envisagé en 1788 par l’ingénieur C. C. Robin de Betting puis en 1872 par l’ingénieur des mines Braconnier[47].
e. Addenda :
1. Boisson Claude Pierre. Notes méthodologiques sur les racines pré-indo-européennes en toponymie[48].
On se souvient du succès qu’avait remporté́ la fameuse base *KAR. A en croire Fouché, par exemple, cette base (peut-être conviendrait-il de dire : cette « archi-base ») se manifestait en réalité sous toute une famille d’avatars : *kar / *gar / *kal / *gal, plus toutes les variations imaginables par changement de voyelle, y compris avec le degré zéro comme *kr / *kl / *gr / *gl, voire des formes encore plus réduites telles que celles à une seule consonne, telles *ar / *al / *r / *1. A l’étalage de cette exceptionnelle débauche de formes censément parentes (et combinables avec d’autres bases) s’ajoutent deux principes méthodologiques souvent embrassés avec une confiance qui me parait excessive. Le premier c’est que nous avons là une base unique avec un sens fondamental unique, celui de « pierre », à partir duquel il serait possible d’obtenir comme mécaniquement des sens dérivés tels que : « montagne », « terrain pierreux », « haut plateau dénudé », etc. Le deuxième principe, c’est que les bases oronymiques se trouvent recéler en elles-mêmes une naturelle vocation hydronymique, et vice versa, ce qui fait que l’on pourra retrouver *KAR très aisément dans des noms de torrents ou de rivières.
Il y a longtemps que l’on a fait la critique des facilités proprement excessives que l’on se donne en acceptant de ranger comme variantes d’une même base une multiplicité étourdissante de formes parfois fort différentes, et à l’occasion réduites à une charpente consonantique fort ténue. Non que tel ou tel appariement n’ait point de précédent dans la littérature comparatiste la plus solide, mais on doit avouer son scepticisme devant l’accumulation vraiment luxuriante de variantes, surtout dans la nécessité où l’on est d’inférer très spéculativement le sens de ces bases, contrairement à ce qui se passe quand un comparatiste confronte les mots de plusieurs langues. La cause est entendue, qui nous incite à la réserve, et je n’y reviendrai pas.
2. Publication de R. Kirsch en 1999
Situation géographique
La « Messancy » est un affluent de rive droite de la « Chiers », elle-même affluent de la Meuse.
Le réseau hydrographique de la « Messancy » se situe en province de Luxembourg à savoir dans les communes d’Arlon, de Messancy et d’Aubange (Athus)
La source se situe par 49°40°10° de latitude Nord – 5°47’42° de longitude Est, à 440 m d’altitude.
Elle se jette dans la « Chiers » à Athus à 265 m d’altitude. Le dénivellement total est donc de 175 m et la longueur maximale développée du cours est de 15 km environ.
Le bassin de la Messancy couvre une superficie de 64 km2 environ.
Cours principal
La source principale se situe vers 440 m d’altitude dans une forêt de feuillus au sud d’Arlon. Après 625 m de parcours elle bénéficie des eaux d’une source secondaire située vers 400 m d’altitude dans la partie ouest de la même forêt. A ce niveau, le ruisseau prend son premier nom de «Flodenborn » et se situe déjà en pleine prairie.
Le Flodenborn reçoit après 2025 m les eaux de la « Hosterflass» et longe ensuite sur sa droite un bois et sur sa gauche une prairie.
Les eaux du « Danschenborn » viennent grandir le cours principal après 3200 m de trajet. Dans la suite, le cours principal ne coulera pratiquement qu’à travers prairies jusqu’à Athus.
Au km 3,700 le cours principal reçoit les eaux de l’« Odenbach» en même temps qu’il longe Wolkrange. Après avoir absorbé plusieurs sources secondaires et réuni leurs eaux avec le ruisseau « Königsborn » l’affluent porte le nom de « Schleichmühlerbach ». Après cette ultime union la rivière principale prend le nom d’ « Udingerbach ».
Le «Wolkringerbach » se jette dans le cours principal après que ce dernier a parcouru 5500 m et récolté les eaux du « Heverdingerbach » ainsi que les eaux d’un petit ruisseau. Peu après, c’est le tour du ruisseau de Bébange de se faire absorber.
C’est à ce moment que la « Messancy » prend conventionnellement naissance. Sur la rive gauche nous trouvons le « Danschenborn », affluent peu important dont la source se situe à 345 m.
Le « Schwewerbach », affluent le plus important de la région de Hondelange résultant de plusieurs sources secondaires dispersées dans la prairie. A ceux-ci n’oublions pas le « ruisseau de Sélange », le « Wassergrund », l’« Oderigergrund » et le « Wahler Gracht ».
1) Localités situées sur le cours principal
Wolkrange-Buvange- Differt- Messancy- Longeau- Athus
2) Localités situées sur les affluents
Toernich sur l’Odenbach – Udange sur l’Udingerbach – Guelff, Habergy, Bebange sur le Wolkringerbach – Hondelange, Turpange sur le Schwewerbach – Guerlange sur l’Oderingergrund.
L’évolution socio-économique de la région a incité la population à procéder à divers travaux pour détourner la rivière, créer des bassins de stockage et capter les eaux des différentes sources
- bassin de stockage d’eau à Athus
- construction de moulins comme activité agro-industrielle : moulins d’Habergy, Differt, Turpange, Longeau, Wolkrange.
- Pisciculture du moulin de Wolkrange
- Loisirs (pêche au lac de Messancy)
- Déplacement du cours lors de la construction de la ligne de chemin de fer à Messancy
3. Publication de P. Mathieu en 2018 (cours d’eau de la commune dans « Toponymie de Messancy »)
- Bebingerbach: ‘ ruisseau de Bébange’
- ruisseau de Bourwies (terrains humides), litt. ‘source des champs’ ou plutôt ‘prairie sur laquelle se trouve une source’
- Wolkringerbach, ‘ruisseau de Wolkrange’
- Oderingergrund, v. lux. Oder, ‘source’, LD, III, p. 244, soit ‘fond de la source’. Lire peut-être oderegergrund, ‘terre (parcoure par) des sources’. Oder est très fréquent en hydionymie; cf. BAHLOW.
- Heverdingerbach, ‘ruisseau de Habergy’
- Schwew(v)erbach ou Schiewerbach : ruisseau de Hondelange
- Gangericherbach
- Wassergrund : litt. ‘fond humide’
- Wahlersgracht, litt. ‘fossé des francophones, des Wallons’; lux. welsch, ‘français, wallon’; LD, IV, p. 435.
- Messancy (ruisseau de ) : die kleine Korn : litt. ‘la petite Chiers’ < rac. celt. *cara, ‘pierre’
- Udingerbach, ‘rivière d’Udange’
- Grendelbach, comp. Grendel que JASPERS relie au néerl. Grendel, ‘barrière’, JJJ, 297. Plutôt all. Grindel, ‘arbre de grosseur moyenne (qui peut être utilisé comme barre de fermeture), barrière’, GRIMM, 9, p. 372-374. On pourrait traduire plus simplement par ‘ruisseau qui marque la limite’.
- Munschbusch qui traverse Sélange doit être curé en 1826 (RH 555) (non localisé), litt. ‘bois des moines’ ?
- ruisseau du Frauenbour, litt. ‘source des femmes’
- ruisseau de la fontaine Houtenbour, lux. Bur, ‘fontaine ‘ et peut-être germ. * hulta, ‘bois’ comp. Houtaing, JJJ, p. 334.
- Dauschenborn ou Dauschebour ou Doueschenbour. Il existe une rivière nommée Dauschbur près de Dommeldange (LD, I, 186) qui tire son nom d’un lieu nommé Dauschkaul, litt. ‘carrière où l’on extrait des pierres de tuf’: Daustän (litt. ‘tuf’ mais aussi p.-ê. ‘schiste’; LD, I, 186). Cf. lux. Dausch II, ‘tuf’ dans le sens précis de dépôt de carbonate de calcium près des sources, notamment dans les grès luxembourgeois’; LD, I 186. La traduction par ‘tuf’ en français est trop simpliste et ne convient pas à la géologie, il faudrait voir par quel terme exact rendre ce type de roche.
- ruisseau d’Hosterflass (ou Osterflass), même racine que lux. fléissen, ‘courir (eau)’, cf. fléisse Waasser; LD, I, 391. La première partie pourrait simplement être le lux. Osten (all. Id.), ‘est’. À moins que l’on ne fasse un rapprochement avec Hostert, village voisin de Redange. Racine à déterminer.
[1] Pour des informations sur le cours moyen et inférieur, consulter : Dondelinger J.P, Dondelinger B. et Dondelinger D., Petites et grandes histoires de la Chiers et de ses affluents, Ed. Paroles de Lorrains, 2021
[2] Zanardelli T., La précelticité des noms de rivière en Belgique, Bull. Soc. d’anthropologie de Bruxelles T XV,
1896-7
[3] Benoit M. et Michel C., La Lorraine et ses noms de lieux – Meuse, Ed. Serpenoise 2008 p56
[4] Delamarre X., Dictionnaire de la langue gauloise – Une approche linguistique du vieux celtique continental,
Ed. Errance, 2003
[5] Carte géologique du Grand-Duché sur Geoportail.lu
[6] M. Gysseling, (1960) - Toponymisch Woordenboek van België, Nederland, Luxemburg, Noord-Frankrijk en West-Duitsland (vóór 1226) – Deer I : A-M, Belgisch Interuniversitair Centrum voor Neerlandistiek, Brussel, 1407p
[7] Zanardelli T., La précelticité des noms de rivière en Belgique, Bull. Soc. d’anthropologie de Bruxelles T XV, 1896-7 ; Meyers J., Studien zur Siedlungsgeschichte Luxemburgs, Verl. De Gryuter, 1932 (2011)
[8] Parisse M., Histoire de la Lorraine – L’époque médiévale, Ed. Serpenoise 1990.
[9] Flodoard, Chronique 947 in Lauer P., Les annales de Flodoard, Paris 1905
[10] Bur M., Chronique ou livre de fondation du monastère de Mouzon, Paris 1989, p190
[11] Chronique de Sigebert de Gembloux, écolâtre à Metz (1083-1105) citée par Vandermaelen P., Dictionnaire géographique du Luxembourg, 1838
[12]https://portail.biblissima.fr/ark:/43093/mdata58524f79fdd77255b6dbbc84483284e2614a2086
[13] Saint-Marceau, https://www.monfis-saint-marceau.fr/843-1789
[14] Devillers Léopold. Notice sur un cartulaire de la trésorerie des comtes de Hainaut. In: Compte-rendu des séances de la commission royale d’histoire. Deuxième Série, Tome 12, 1871. pp. 339-468;
[15] Nombreux examples dans Longnon J., Base de français médiéval – Chronique de Morée, Librairie de la
Société de l’Histoire de France/Librairie Renouard successeur, 1911. Publié en ligne par l’ENS de Lyon dans la Base de français médiéval, dernière révision le 4-1-2013, http://catalog.bfm-corpus.org/moree
[16] Van der Vekene E., Les cartes géographiques du duché de Luxembourg éditées aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, 2ème édition, Luxembourg 1980
[17] Voir Addendum 1) étude de Boisson C.P.
[18] Dictionnaire historique de la langue française, ed. Robert 1992, p 406 : Cher est issu (vers 980) du latin carus au double sens “chéri, aimé” et “précieux, coûteux”.
[19]Le sujet a déjà été abordé dans notre revue (Arendt F., L’ancienne commune de Wolkrange. Oro-hydrographie,
n° 3 1990 p4 à 8). Une bonne description synthétique de sa géographie y a été publiée par Kirsch Roger, La Messancy, Aux sources du Chiers n° 11, 1999 p9 et 10. Voir addendum 2)
[20] Contrat Rivière Semois-Chiers
[21] Pour l’hydronymie des affluents de la Messancy, voir Mathieu P., Toponymie de Messancy, CHMA n° 30,
2018, texte repris dans l’Addendum 3.
[22] AEA
[23] Clauteaux C., Essai sur l’histoire de Longwy, Metz 1829
[24] Bechet A., le ou la Chiers, Au sources du Chiers, n° 1 1988, p 6-9
[25] Cette carte ne figure pas dans l’ouvrage fondamental publié par E. Van der Vekene : Les cartes géographiques du duché de Luxembourg éditées aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.
[26] Contrat Rivière Semois-Chiers
[27] Benoit M. et Michel C., La Lorraine et ses noms de lieux – Meurthe et Moselle, Ed. Serpenoise 2006 p97
[28] Sauf mention particulière, les noms de lieux anciens pour les différents villages sont repris de chartes et actes en dépôt aux Archives Nationales de Luxembourg
[29] Grob J. et Vannerus J., Dénombrement des feux des duché de Luxembourg et comté de Chiny, Bruxelles 1921.
[30] Joset C.J., Les villes au Pays de Luxembourg (1196-1383), Bruxelles 1940 p59
[31] ANLux A-XXVII-042
[32] Grob J. et Vannerus J., Dénombrement des feux des duché de Luxembourg et comté de Chiny – Livre terrier des comtes de Luxembourg, Bruxelles 1921.
[33] « Fiedz de la prevosté et chastelainie de Longvic » [Longwy] (1216-1587), Gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
[34] Grob J. et Vannerus J., Dénombrement des feux des duché de Luxembourg et comté de Chiny, Bruxelles 1921
[35] Carte IGM Messancy 71/4 au 10.000, 1964
[36] Pour le Titelberg, voir Dondelinger J.P, Dondelinger B. et Dondelinger D., Petites et grandes histoires de la Chiers et de ses affluents, Ed. Paroles de Lorrains, 2021 p24-27
[37] Corbiau M.H., Les voies romaines par la Wallonie – La voie Metz-Trèves, SPW 2017
[38] Martino L., Histoire chronologique de Lorraine, ed. Place Stanislas 2009
[39] Vandermaelen P., Dictionnaire géographique du Luxembourg, 1838
[40] Barthélemy D., in https://www.france-memoire.fr/la-paix-de-dieu-serment-de-guerin-de-beauvais/; Voss I., La
rencontre entre le roi Robert II et l’empereur Henri II à Mouzon et Yvois en 1023, Annales de l’Est n°1, 1992
[41] Parisse M., Histoire de la Lorraine – L’époque médiévale, Ed. Serpenoise 1990
[42] Vannerus J., Les anciens dynastes d’Esch-sur-la-Sure, Ons Hemecht 1906 p398
[43] https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00113988
[44] Avenir du Luxembourg du 18/8/1906 et du 9/9/1908
[45] L’Indépendance luxembourgeoise du 16/2/1919
[46] Kanalprojekte in Luxemburg, MYCL Almanach 2008-2009
[47] http://projetbabel.org/fluvial/rica_chiers-riviere.htm
[48] In: Nouvelle revue d’onomastique, n°15-16, 1990. pp. 25-38; doi : https://doi.org/10.3406/onoma.1990.1043
https://www.persee.fr/doc/onoma_0755-7752_1990_num_15_1_1043