Récompenses et décorations au 19° siècle.
Ch. Moïs
Certains de nos concitoyens ont, depuis toujours, réussi à s’illustrer par leur générosité, leur courage ou leur inventivité. Quelques dossiers transmis à l’administration communale au siècle passé en vue de récompenser les plus méritants relatent leurs exploits.
Au mois de mai 1836, le gouverneur de la province informe le bourgmestre qu’une récompense de 50 f sera attribuée à Anne Fisch, journalière âgée de 33 ans et demeurant à Turpange. Elle s’est jetée à l’eau , profonde de 10 pieds, près du moulin de Turpange pour sauver la vie de Jean Nicolas Bosseler qui se noyait. Ce cultivateur et père de famille tentait lui-même de récupérer son frère tombé dans la rivière. Ce dernier a pu être ramené sur la berge mais est décédé une heure plus tard. Un comble: le frère de la victime n’a droit à aucune récompense officielle en raison des liens de parenté car le règlement l’interdit expressément !
Un maréchal ferrant de Sélange s’est illustré par son ingéniosité. Nicolas Biver, né le 22 octobre 1822, inventait et construisait divers instruments aratoires. En 1861, monsieur De Mathelin, membre du Conseil supérieur de l’Agriculture auprès du Ministre de l’Intérieur, propose de lui octroyer la Médaille agricole et industrielle. Déjà primé et médaillé à Messancy et Virton, Nicolas Biver est sollicité pour exposer à Londres en 1862 trois charrues, une machine à moudre le blé et deux herses de son invention. Le gouverneur de la province insiste pour qu’il se rende en Angleterre plutôt qu’à Metz comme il l’envisageait initialement « le Gouvernement attachant une grande importance à ce que la Belgique soit convenablement représentée ».
En 1867, un arrêté royal accorde une décoration civique au curé Knepper de Sélange. Il s’était particulièrement distingué auprès de la population lors de l’épidémie de choléra de 1866. L’écrin contenant la médaille ainsi que le diplôme sont remis au curé par le bourgmestre contre accusé de réception le 27 octobre 1867.
Le 3 novembre 1867, un violent incendie se déclare dans les dépendances de la ferme Lenger à Differt. Trois hommes vont se distinguer tout particulièrement : François Muller, menuisier né à Turpange en 1819, Nicolas Wagner, journalier né à Turpange en 1821 et Martin Hames, menuisier né à Hondelange en 1843. Au risque de leur vie, ils ont pénétré dans les bâtiments en flammes, sont parvenu à arrêter le feu et à sauver la récolte de grains. Ils ont été aidés par un nommé Hoffman, marchand ambulant sans domicile connu.
Le gouverneur s’informe également de l’acte de bravoure attribué au sieur Berveld, sous-brigadier des douanes à Messancy en 1874. Il a fait preuve de courage au cours d’un incendie et pourrait recevoir une récompense honorifique.
Signalons enfin que la Décoration agricole fut attribuée en 1848 à Michel Plun, garde-champêtre de Turpange; à Jean Kirsch de Messancy en 1851; à Nicolas Mertz de Messancy en 1856; à Nicolas Schneider de Messancy en 1856 également et à Charles Schneider de Messancy ( médaille d’argent) en 1861.
Sources : Archives communales de Messancy