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Notices explicatives des photos exposées pour le 30ème anniversaire

CIRCUIT « MESSANCY »

Carte : Conception Maison du Tourisme du Pays d’Arlon

A – Le château Tesch puis de Haebler (Hôtel de ville)

Château de Haebler en 1947

Le bâtiment est situé actuellement au 100, Grand-rue à Messancy.

Le notaire Jean Frédéric Tesch habitait une maison sur cette propriété, à la Rue Grande. Son fils Adolphe, notaire également, en devient propriétaire par succession en 1845. Il fait bâtir une nouvelle maison en 1850 avec, de l’autre côté de la rue, écuries et parc. Le notaire Jules Tesch, fils et successeur d’Adolphe, fit démolir cette maison pour construire le château actuel en 1898.

À la suite de la succession de Jules, sa veuve Suzette Muller devient propriétaire du domaine. Elle le vend en 1924 au baron de Haebler-de Suttner. En 1928, le baron de Haebler fait donation de la moitié du château à son épouse tout en restant usufruitier d’une moitié. Un incendie endommage gravement le bâtiment en fin novembre 1935.Le baron décède en 1936 et sa veuve devient entièrement propriétaire. Elle entreprend la reconstruction de l’immeuble en 1937. Elle décide alors de léguer le château à sa gouvernante, Frieda Job, qui en deviendra propriétaire en 1948. Celle-ci y demeure mais n’a pas de revenus pour entretenir le bâtiment. Pour apurer les droits de succession, elle doit vendre le parc et le bâtiment-ferme. Elle vivait dans la cave du château. Elle le vend à la commune de Messancy le 26 octobre 1970.

Des travaux d’aménagement du bâtiment sont effectués en 1972. Le 3 novembre 1973, les services communaux quittent les locaux de l’ancienne école des Dominicaines (rue de la Clinique) pour s’installer dans le nouvel « Hôtel de ville ».

A     Les Conscrits de 1930


Depuis le régime napoléonien, le recrutement de soldats se faisait sur base d’un contingent voté par le gouvernement et alimenté par un système de « tirage au sort » parmi les jeunes hommes âgés de 20 ans. Moyennant paiement, les conscrits pouvaient se faire remplacer par un autre citoyen ayant échappé au tirage au sort.

Sous la pression des événements qui précédèrent la première guerre mondiale, le Parlement vota en 1909 une loi supprimant le tirage au sort et le remplacement et instaurant le principe du service personnel obligatoire. Ce service était toutefois limité à un fils par famille. Ce n’est qu’avec la loi du 30 août 1913 que la Belgique adopta enfin le principe du service personnel, général et obligatoire. Il faut cependant noter que, malgré son caractère théoriquement universel, la loi ne s’appliquait qu’à 49 % des jeunes en âge de milice. Après la première guerre mondiale, la loi d’août 1921 alla dans le sens d’une plus grande universalité : elle affirmait à nouveau le principe du service généralisé et incorporait, par souci d’équité, les inaptes aux unités armées dans les services auxiliaires.

La durée du service militaire va évoluer au fil des années, augmentant dans les périodes de tensions internationales, 8 mois en 1928, 18 en 1936.

Grâce au Traité de Locarno, l’occupation de la Ruhr est levée en 1926 et celle de la rive gauche du Rhin en 1930. La durée du service militaire peut donc diminuer.

Tous les jeunes hommes de 20 ans, d’un même village, appelés sous les drapeaux formaient chaque année la « classe ». Avant de partir au service militaire, ils se rassemblaient pour des assemblées festives, arborant diverses décorations. « Je me souviens qu’à Athus, raconte Annie Heinen, les conscrits portaient de longs rubans de couleur attachés à leur pull ou veste ; dans les années 30, les rubans étaient attachés à leur casquette. On pouvait les couper en échange de quelques piécettes ».

A   Le Castel


Le bâtiment est situé au 108 rue Grande à Messancy

En 1867, à l’emplacement de l’ancienne ferme Hayertz, Jean-Baptiste-Victor Tesch, avocat à Arlon puis ministre de la Justice fait construire une maison dans le style Néo-Tudor. En 1892, à son décès, la propriété passe à sa fille aînée, Cécile Henriette, et à son beau-fils Hubert Muller, maître de forges originaire d’Esch sur Alzette. Le couple y habite à partir de 1904 en compagnie d’une gouvernante bavaroise et d’une cuisinière allemande. Cécile Tesch décède en 1916 et Hubert Muller en 1917. Le domaine reste en indivision entre les héritiers. En 1923, Edmond Muller, descendant, industriel de Esch-sur-Alzette, en devient seul propriétaire. En 1950, le « château » et ses dépendances sont rachetés par Clémentine, Thérèse et Victor Schmit qui transforment le Castel en hôtel-restaurant tenu par N. Dillembourg mais qui n’attira pas la clientèle espérée malgré le joli cadre du parc.  En1952, nouveau rachat par Georges Reckinger-Biever, industriel domicilié à Luxembourg qui en fait sa seconde résidence. Monsieur Reckinger possédait un cinéma près de la gare de Luxembourg. En 1960, l’État loue puis achète en 1961 le Castel pour y ouvrir, dès l’année suivante, une école primaire et maternelle qui passera à la communauté française.

Pour en savoir plus: Consulter notre chronique n° 13-2001

B      La fontaine – lavoir


Le lavoir se situait sur la petite placette qui s’étale au centre de l’actuelle rue de la Place (autrefois rue de la Fontaine ou rue de l’Hôpital).

Le bâtiment élevé dans la première moitié du 19ème siècle a été reconstruit en 1885 sur les plans du commissaire voyer.

Le lavoir comprenait alors cinq bassins dont deux bacs à laver et trois détrempoirs. Il mesurait 12,35 m de long sur 7,35 m de large. La toiture était soutenue par des colonnes de fonte remplaçant des colonnes de pierre. La toiture fut restaurée en 1911 et les murs crépis à la même époque.

Ce petit édifice a été démoli en 1957, sur demande de la commune, par Arthur Rix de Messancy. La place avait alors été aménagée en sauvegardant les bassins et la source naturelle qui alimentait le lavoir, source détournée par après par canalisation vers la rivière.

B   Salle Concordia


L’harmonie Concordia est issue de la société de musique crée au sein du corps des sapeurs-pompiers vers 1876. L’harmonie prend le nom de « Concordia » en 1881.  En juin 1921 est reçoit le titre de « Société Royale ».

Elle se constitue en asbl le 22 avril 1926 et ouvre une section dramatique en octobre 1927.

Présidents : Jules Tesch (1879), Nicolas Gries (1899), Adolphe Castilhon (1921), Lucien Schmit (1926), Paul Tréfois (1938), Joseph Hames (1951), Jean Reichling (1952), Albert Schwartz de 1965 à 1986,  Victor Sancova de 1986 à 2003, Edouard Scharff en 2003, Roland Depierreux après 2003.

Chefs de musique : M. Michaux, J.P. Kirsch, Léon Perbal, Jean Wirtz, Gustave Toully, Lucien Hosch, Marcel Laurent, Joseph Bayenet, René Weber, René Friob depuis 1988.

Activités spéciales : Participation à de nombreux festivals et fêtes musicales tant dans la région qu’à l’étranger. Animation d’une chorale d’enfants, de soirées théâtrales,

Invite des troupes de théâtre en luxembourgeois

Festivités du 125ème anniversaire au cours de l’année 2005.

Local : c’est en 1926 que débute la construction de la salle de musique sur la place au centre du village. Elle est inaugurée le 28/8/1927.

En mars 1976, ce bâtiment est démoli et la Concordia décide la construction de la nouvelle salle au coin de la Place et de la rue de la Trinité. Elle est inaugurée le 29 octobre 1976.

B Café restaurant Schneider- Welter


Situé au coin de la rue de la Gare et de la rue de la Place, c’était avant 1900 un hôtel appelé « Hôtel des voyageurs », transformé ensuite en café restaurant tenu par le couple Schneider-Welter. Jean-Baptiste Schneider est né à Messancy le 30/05/1873. En décembre 1903, il a épousé Virginie Welter née à Messancy le 29/08/1880. Les parents de la mariée étaient Conrad Welter et Marguerite Putz, tous deux domiciliés à Messancy.

À côté du café-restaurant se trouvait, début 1900, une quincaillerie vitrerie tenue par Conrad Welter, ferblantier originaire de Beaufort (GD Luxembourg).

Ce bâtiment est plus connu avant les années 2000 en tant que boucherie tenue par Armand Wagner, né en 1938, et sa sœur Marie Jeanne dite Jeanny née en 1944. On disait alors : « on va chez les Boyes ». La boucherie a cessé ses activités vers 2005.

B  La hämmelsmarsch


La Hämmelsmarsch en 1980

Le terme “Hämmelsmarsch” désigne à la fois un cortège de musiciens accompagnés de moutons ainsi qu’une mélodie. La Hämmelsmarsch (en français : la « marche des moutons ») est principalement jouée au Grand-Duché de Luxembourg et dans le Pays d’Arlon.

Lors des kermesses, les sociétés de musique locales passent dans les rues en jouant la célèbre mélodie. Elles profitent de l’occasion pour faire la quête et remplir les caisses de leur club. Anciennement, des moutons accompagnaient le déplacement (d’où le nom), mais ceux-ci ont quasiment disparu.

Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer l’origine de cette marche.

L’une d’elles situe l’origine de cette sortie folklorique au début du 14ème siècle : Jean Ier de Luxembourg, l’Aveugle, comte de Luxembourg et roi de Bohême, accorde aux bergers qui conduisent tous les jours paître les moutons dans leur localité, le privilège de collecter dans leur village, le dimanche de la fête patronale.

Une autre place l’origine au 17e siècle : les membres de la Confrérie Saint Sébastien gagnèrent un mouton au jeu de quilles de la “Schueberfouer”. Ce mouton fut joint au cortège et c’est ainsi que serait née la tradition du “Hämmelsmarsch”.

L’origine de la mélodie de la “Hämmelsmarsch” n’est pas connue. Il semblerait qu’elle rappelle la mélodie d’un carillon de la tour du château Mansfeld qui se trouvait à l’époque à Luxembourg-Clausen. Des paroles ont été écrites sur cet air par Michel Lentz  (écrivain luxembourgeois du 19e s).

Cette sortie profondément liée au folklore régional est encore pratiquée dans de nombreux village. A Messancy, elle a lieu à l’occasion de la petite fête, vers le 24 août (Saint-Barthélemy).

C              La villa Clainge


On constate que cet endroit fut de 1845 à 1894, une terre labourable dont les propriétaires successifs furent : 1) Jean Wagner, 2) la famille Scheer-Wagner, 3) la famille Dominique Royer-Meyer, et 4) Adolphine Lebrun.

En 1894, le notaire Albert Charles Louis Clainge-Lebrun, né en 1864, devient propriétaire du terrain et y fait construire une villa l’année suivante. Il est le premier notaire catholique, arrivé à Messancy le 21 mars 1893, venant de Liège. Il exercera jusque 1902. Il était aussi agent de la société Belge des Phosphates Thomas et il fera construire une petite entreprise de production d’engrais au lieu-dit « In Ellesch Bruch » entre la rue Émile Kirsch et le chemin de fer. Le notaire étant déjà en faillite en 1895, la villa est mise au nom de sa fille Hélène Adolphine Marie qui a 7 ans. Mais la fortune ne lui sourit pas et avant de quitter Messancy, sa fille (9ans) cède ses droits sur la villa en 1904 à des sœurs Dominicaines arrivées en 1903 à Messancy. Le notaire et sa famille quittent Messancy pour Bruxelles en 1904.

Les sœurs achetèrent la villa du notaire dans le but d’y fonder une école pour filles. En 1907, elles font construire une aile contre la villa et en 1911 elles y créeront un pensionnat. Elles resteront à Messancy jusque 1928. Elles seront remplacées en 1930 par les sœurs de la Doctrine Chrétienne qui étaient installées dans la grand-rue depuis 1882, dans une école fondée par le doyen Eicher.  Le doyen Poiré, après 1945, crée à la villa Clainge une section familiale ménagère, appelée aussi « ouvroir », dirigée par sœur Julienne. Le doyen Ries ouvre le 1er septembre 1961 une « section professionnelle secondaire inférieure familiale » comptant trois années d’études. Les sœurs de la Doctrine Chrétienne resteront à Messancy jusque 1976.

L’immeuble est resté la propriété de la communauté des sœurs jusqu’à l’acquisition en 1929 par la commune de Messancy qui y établit ses services administratifs. Ceux-ci déménageront pour le « château Haebler » en 1970.

Pour en savoir plus : Consulter la chronique du cercle d’histoire de Messancy n° 12-2000

D    L’école pour les filles


En 1833, la commune de Messancy construit un nouveau presbytère auquel elle adjoint une salle d’école mixte à l’emplacement de la grange et de l’étable de l’ancien bâtiment.

En 1867, grâce en partie à un don de 10.000 fr. de Nicole Tesch, la commune peut envisager de construire une école située dans la Grand-rue à proximité du presbytère. La réception des travaux se passa le 28 novembre 1870. Le 22 février 1891, le conseil communal décide de supprimer la section communale des filles car elle choisit d’adopter l’école libre privée des sœurs de la Doctrine Chrétienne. La section des filles occupe les bâtiments de la Grand-rue.

En 1930, les sœurs de la Doctrine Chrétienne quittent la Grand-rue et s’installent à la villa Clainge à la place des sœurs Dominicaines parties en 1928. Elles y resteront jusque 1976.

Le bâtiment devint ultérieurement le bureau de poste puis fut aménagé en logements.

Concernant l’enseignement et les écoles, vous pouvez consulter la chronique 12-2000 du cercle d’histoire de Messancy.

E    La gare


La gare vers 1913

Avant la venue du chemin de fer à Messancy, la rue de la gare s’appelait rue du Pont.

La voie ferrée Athus – Arlon fut construite entre 1861 et 1863. La rue qui mène de la Grand-rue au pont vers Clémency fut alors baptisée « rue de la Station » puis, ultérieurement, rue de la Gare. Le bâtiment de la gare fut construit en 1893-1894 et l’abri en 1895.

Un convoi de munitions américain explose sur la voie le 10 janvier 1945 et endommage la gare ainsi que plusieurs maisons du quartier. Les activités de la gare cessent en 1967. Le bâtiment est loué à G. Letecheur qui l’utilise comme hangar ; il sera démoli en 1976 après avoir été victime d’un incendie le 5 avril. La halte reste en fonction jusque 1980 environ. L’abri voyageur restauré grâce à de l’argent du syndicat d’initiative, sert à nouveau à la satisfaction de tous.

Source et pour en savoir plus : Consulter la chronique n° 13-2001du cercle d’histoire de Messancy.

E – Maison Mertz


Ce commerce était appelé vers 1900 « A la palette d’or » et était situé rue de la Gare. Ce fut un temps la quincaillerie du peintre et photographe Jean Nicolas Mertz, né à Messancy le 1° janvier 1879 fils de Jean, peintre à la rue Basse, et Catherine Sand. Jean Nicolas décède en 1942.

Généalogie de la famille : Jean Nicolas s’était marié en 1904 à Messancy  à Anne Marie SCHWARTZ, née à Messancy le 11 novembre 1880, et qui exerçait le métier de maîtresse de couture. Ils eurent plusieurs enfants et entre-autres, Georges Léon MERTZ né à Messancy le 17 octobre 1917, aussi peintre négociant au n° 35 rue de la Gare et marié à Eugénie THEIS. Ils eurent comme enfant Jean-Baptiste MERTZ, médecin, qui a exercé à Messancy.

Dans les années 70, la maison a été transformée en cabinet médical, toujours au n° 35.

F    Le château de Tornaco


Un château est connu à cet endroit depuis l’époque médiévale. De nombreux seigneurs vont se succéder.

Arnould François de Tornaco est devenu seigneur de Messancy par son mariage en 1734 avec Anne d’Henron dont le père avait racheté le château de Messancy. En 1753, il acquiert la seigneurie de Sanem et va y habiter après avoir rénové la demeure fortifiée. En 1758, il déclare posséder à Messancy un vieux château avec grange, écurie et bergerie de même que quelques maisons qu’il loue à des habitants du village. Il perçoit un cinquième du terrage et de la dîme de Differt. Il possède un sixième de la seigneurie et du moulin de Halanzy. Ses biens à Messancy comprennent notamment : une place proche du pont du château qui sert à y mettre le fumier, le grand verger avec une place qui a servi autrefois d’étang aboutissant des deux côtés au fossé du château, le jardin du château et un petit étang situé entre le fossé et la grange près du pont, d’autres petits jardins et vergers. Il est également propriétaire de terres sur Messancy et Guerlange, de bois à Differt, de prés à Turpange et Hondelange.

Le 11 novembre 1792, des charpentiers et maçons de Messancy établissent un devis pour la « restauration » de la résidence du baron Théodore François de Tornaco. Il semble que cette année-là fut en réalité construit un château de plaisance en remplacement de la bâtisse féodale. Il formait un U avec une façade d’honneur et les deux ailes latérales presque identiques. Les fossés mentionnés en 1758 disparaissent. Les bâtiments agricoles sont relativement peu importants.

F              Le château connu sous le nom de « de Mathelin »


Vue aérienne vers 1970. Le château avec ses deux tours et l’imposante ferme

En 1912, une reconstruction partielle avec amélioration est entreprise par Anatole de Mathelin.  Deux tours d’angle sont notamment construites. Les archives communales conservent un avant-projet dessiné par l’architecte Cupper de Bastogne dès 1909. Jean Cupper, d’origine prussienne mais naturalisé belge, devint architecte provincial. C’est en fait une modification assez importante du bâtiment qui lui a donné l’aspect connu avant l’incendie. L’avant-projet nous montre cependant un escalier d’honneur droit alors qu’il se présentait en demi-cercle. Lors de ces travaux, Anatole fait représenter le blason des de Mathelin et celui de son épouse Fanny Cornesse sur la tour Nord et saint Georges sur la tour sud (pierres aujourd’hui enlevées).

Anatole rédige un testament le 10 août 1919 par lequel Léopold et Isabelle, deux de ses enfants, reçoivent chacun une moitié du château et de la ferme. Il décèdera en 1923. Les fermiers et leur famille logent dans la petite aile du château. On connait comme métayers : Jean Pierre Hennico, Pierre Charles Hames, Ferdinand Halbardier de Toernich, Félix Schockmel et Raymond Tonneau de Waha.

Le 10 janvier 1945, lors de l’explosion accidentelle d’un train de munitions en gare de Messancy, le château subit des dégâts importants.

Avant sa mort en 1947, Léopold de Mathelin, sans descendant, avait rédigé un testament qui lègue ses biens à ses neveux et nièces. Ces héritiers, dont aucun ne demeure à Messancy, souhaitent vendre la propriété.

Le collège communal de Messancy se porte acquéreur. En sa séance du 22 février 1969, il présente un rapport sur les raisons invoquées pour l’achat de la propriété. Suite à plusieurs achats partiels, la commune en possède l’entièreté le 19 mars 1970.

La commune loue alors pendant une période assez courte les bâtiments agricoles à monsieur Bonneval qui les transforme en un manège à 8 chevaux. Le bâtiment est ensuite cédé à l’Intercommunale des Soins de Santé pour en faire un home pour personnes âgées. L’Intercommunale n’ayant pas réalisé ce projet, le château, par convention, redevient propriété de la commune. Par désintérêt, l’ensemble des bâtiments est laissé à un total abandon. Les herbes et arbustes envahissent la propriété ; des poutres, portes et boiseries sont volées.

Le château sera la proie des flammes le samedi 19 mai 1979. Les pompiers d’Athus et d’Arlon interviendront. Ne seront sauvées de la destruction complète en 1984 que les deux tours qui subsistent toujours dans le parc.

Pour en savoir plus : Consulter la chronique de notre cercle n° 17/2005

G   Passage à niveau rue de la Promenade


Avant 1861 et l’arrivée du chemin de fer, le « chemin n° 17 » (actuellement rue de la Promenade) traverse la rivière par un petit pont en bois (appelé Pont Nord), au nord du château, pour bifurquer en « chemin de Turpange » et « chemin de Sélange ».

La construction du chemin de fer impose le creusement d’un nouveau lit pour la Messancy.

Un nouveau pont de pierre est construit près du déversoir du moulin et un nouveau chemin (actuelle rue de la Station), permet de desservir la gare tout en reliant les deux ponts.

Deux passages à niveau barrent les routes vers Luxembourg et Sélange. Sur le chemin n° 17, après le nouveau pont et le passage à niveau, l’administration du chemin de fer construit une maisonnette pour la garde-barrière. Cette petite bâtisse, aujourd’hui disparue, a créé un coude au niveau de la rue, après le passage à niveau, coude qui subsiste aujourd’hui encore.

G – L’harmonie l’Émulation


L’Émulation en 1925

En 1883, une société portant le nom de « Fanfare de Messancy-Émulation » vint concurrencer la Concordia. L’histoire de ces deux sociétés de musique de Messancy est liée à la concurrence des deux notaires de Messancy, adversaires sur le plan professionnel et politique. Les notaires catholiques, dont maître de Gauquier, protégeaient « L’Émulation », tandis que les notaires libéraux occupaient les places d’honneur dans le comité de la Concordia. Faute de dirigeants actifs, les musiciens de l’Émulation ont peu à peu laissé tomber la société, laquelle clôtura ses activités vers 1933. Le dernier local de répétition était le théâtre et café de la Gaîté, rue neuve.

H – Le vieux moulin


Il est déjà question d’un moulin à Messancy en 1309. En 1463, lorsque Jean, seigneur de Messancy, partage ses biens entre ses deux filles, il stipule le moulin. En 1486, un acte d’héritage reprend une prairie sise auprès du moulin. En 1558, des hommes d’armes français appartenant aux troupes du Duc de Guise font des incursions dans la région et brisent les meules du moulin. À cette période, il était situé en dehors du village. En 1758, il est encore question d’un moulin et Arnould François de Tornaco, seigneur pour 3/4 de Messancy, tire 1/5 des revenus sur le moulin. La carte de Ferraris éditée en 1777, représente parfaitement le moulin et son canal.

Le 27 mars 1789, Jean François Perin, receveur des domaines au quartier d’Arlon, vend pour 2000 écus d’argent, aux habitants de Messancy, les 4/5 du moulin à l’exclusion du 1/5 que possédait le seigneur à la fin du régime autrichien. Les usagers sont donc majoritairement propriétaires et gestionnaires du moulin qui de seigneurial devient communal.

Les Thill, meuniers au moulin.

Par la suite, le moulin fut vraisemblablement confisqué vers 1795 par les Français et vendu à la famille Goeury, originaire d’Aubange. Jacques Goeury, imposé comme meunier avant 1824, vendra le moulin à Pierre Thill déjà repris comme propriétaire en 1824. Le moulin sera agrandi et amélioré par Pierre Thill en 1859. Charles Thill entre en possession du moulin par donation de son père en 1867.

Il se trouvait autrefois à l’extrémité du « Millewee » (chemin du moulin), impasse en cul-de-sac partant de l’actuelle rue du Castel, dénommé chemin n° 24 sur l’atlas des chemins de 1845. Par la création d’un nouveau tronçon en 1936, un accès vers la rue d’Arlon a désenclavé le moulin. Les terrains acquis par l’entrepreneur Deboulle furent lotis et bâtis. Le nom « rue Deboulle » fut ensuite appliqué à l’entièreté de cette voie, débaptisant malheureusement l’accès à ce site vital pour le village pendant de nombreux siècles.

Le moulin était alimenté directement par l’eau de la Messancy. Il était alors situé de l’autre côté de la rivière et accessible par un pont. Un canal de décharge parallèle à la rivière avait été creusé en amont du moulin.

En 1900, le moulin a été vendu à Hyppolite Callier, avocat à Gand et rédacteur en chef du journal « La Flandre Libérale », marié à Marie Laurent, nièce du ministre Victor Tesch. Monsieur Callier procèdera à la démolition du moulin et de la maison d’habitation afin de reconstruire la bâtisse que nous connaissons actuellement, au 21 rue Deboulle. André Lucien Callier, fils d’Hyppolite, hérite de la maison et du canal et les revend en 1932 à Jacques Sand-Michel. Une donation-partage entre sa veuve et ses enfants interviendra en 1949.

Source principale : Ce moulin a fait l’objet d’une étude publiée dans la chronique 19-2007 du cercle d’histoire de Messancy

H – La villa Callier


Arrière de la villa Callier avec l’étang

Le bâtiment est situé au 16 route d’Arlon à Messancy.

La villa fut construite en 1896 par Hyppolite Callier et son épouse Marie Laurent au lieu-dit « Im Muhlendrich » comme résidence de vacances sur des terrains acquis par Victor Tesch, oncle de Marie Laurent. La propriété comprend un parc et un petit étang. De l’autre côté de la rue (entre les maisons 15 et 17), une grille semblable à celle qui orne l’accès à la villa permettait de rejoindre un vaste jardin. En 1926, le domaine échoit entièrement par donation entre époux à Marie Laurent. Au décès de celle-ci en 1932, son fils André, industriel à Gand en devint propriétaire. La maison quitte alors la famille Callier : elle est vendue dès 1933 à Camille Collignon – Goebels, directeur des Ponts et Chaussées de Messancy. La maison fut endommagée par l’explosion du train de munitions en gare de Messancy le 10 janvier 1945. Elle est acquise en 1960 par Julien Coos, entrepreneur et son épouse Eugénie Hansen, tous deux nés à Messancy. Le docteur J. Tonneau la loue jusqu’en 1976. En 1979, elle devient propriété d’Édith Meunier-Coos. Elle est finalement acquise par le docteur Jean Rif en 1994 et la propriété est restaurée en 2004.

Pour en savoir plus: Consulter notre chronique n° 16 de 2004

I              Clique Dominique Savio


La clique en 1971

Au cours du décanat de l’abbé Julien Ries, l’activité culturelle de la paroisse se développe. Un Centre culturel des jeunes voit le jour en 1961. Des cours de solfège, danse et dessin sont organisés. Sous la direction du vicaire Aloïs Kottong, des garçons se rassemblent pour former une clique musicale. Ils y reçoivent une éducation instrumentale.

D’autre part, une section de patro pour les garçons est créée le 6 janvier 1960 par l’abbé A. Kottong sous le nom de « Dominique Savio ».

Le patro monte sa propre formation musicale appelée « Clique Dominique Savio ».

En 1974, après la création de la clique, les activités propres au patro cessent. Il faut attendre 1978 pour que les sœurs Omer-Marie et Théophile ne relancent une section appelée « Etoile des Jeunes ».

Le dernier chef de la clique était André Lentz, tambour Major à la Musique militaire d’Arlon. Le sous-chef était André Lucas de la rue d’Aubange, le président était François Kirsch, de la rue Émile Kirsch.

Source : Claude Furst, à la clique de 1974 à environ 1980.

I                Le football

L’équipe de 1942

Le club « Jeunesse Messancy » fut fondé en 1926.

Parmi les présidents, on note : Justin Hausmer, le docteur François Devresse, Narcisse Kirsch, le docteur Bernaerts, le docteur Ernest Durnholz, Victor Sancova, Elisée Villance, Thomas Fera.

Le club obtient le titre de « Royal » en 1951 (Royal Football Club Messancy).

Le stade porte le nom d’Edmond Bosseler, en souvenir d’un joueur tué le 10 mai 1940 sous l’uniforme des Chasseurs Ardennais.

Le football, sport déjà bien présent dans la région, connaît un succès tout particulier durant la guerre 1940-45. Chaque village possède son équipe et les matchs ont lieu tous les dimanches. Des équipes nouvelles se créent car les autres distractions pour la jeunesse sont très réduites. Les joueurs s’entraînent une ou deux fois par semaine, après le travail et sans moniteur qualifié. L’équipe de Longeau bénéficie cependant d’une salle de gymnastique aménagée dans le moulin Lippert.

Celle de Messancy dispose pour ses déplacements, qui la mènent dans toute la province, d’un camion de la firme Boset d’Aubange. En semaine, ce camion sert à livrer le charbon. Le dimanche matin, on y aménage des bancs en planches et l’équipe s’en va sur les routes poussiéreuses. Un comité dévoué organise la vie du club. Par tradition, chaque lundi de la fête un match oppose les vétérans en maillots zébrés, à l’équipe première, en maillots blancs. Le lundi 26 juillet 1943, deux membres de la Gestapo font une descente dans le village et, sous la menace de leur pistolet, rassemblent près de la gare tous les jeunes hommes présents à la fête. Ils les contrôlent sans inquiéter personne cependant puis se dirigent vers le terrain de football. La nouvelle s’y répand rapidement. Les joueurs en tenue sportive ramassent rapidement leurs effets civils et vont se réfugier à Turpange où les sinistres gestapistes ne les suivent pas. Les nombreux spectateurs présents s’éclipsent et en quelques instants la plaine est complètement déserte.

La Jeunesse Sportive disputera un match au profit des sinistrés de Marloie le 30 juillet 1944 et un autre entre équipe première et vétérans le dimanche 8 octobre 1944 au profit des sinistrés du village.

Retrouvez l’histoire de la RFC Messancy, commentée, au travers de la séquence du Défi Foot de Tv Lux, en cliquant sur le lien suivant http://www.tvlux.be/…/le-defi-foot-u13-messancy_13118.html

I            Les Scouts de Messancy


Pendant les vacances de 1941, de jeunes étudiants du village se retrouvent pour jouer ensemble ; au cours de ces sorties improvisées et inorganisées germe l’idée de faire du scoutisme. Le vicaire Raymond Hesse est sollicité et une patrouille « expérimentale » est créée. Des garçons plus jeunes demandent eux aussi à être admis dans la troupe. Les plus âgés, à l’origine du groupe, n’insistent pas longtemps alors que les plus jeunes s’accrochent. Les uniformes et les foulards sont confectionnés par les parents. La première sortie officielle a lieu le lundi de Pentecôte 1942 à Battincourt. Le 7 juillet, les trois chefs de patrouille font leur promesse. Au cours de l’été, du 6 au 14 août, un premier camp est organisé à Metzert dans la ferme Raths ; c’est le boucher Nicolas Scharff qui conduit les jeunes dans la vallée de l’Attert. En octobre, une petite revue baptisée « L’Étape » voit le jour.

Les réunions se tiennent dans l’ancienne classe contiguë au presbytère ou dans un local de l’Institut à Differt. La troupe prend pour nom « Les Compagnons de Saint Jacques ». Elle appartient à la 5ème Sud-Luxembourg et comprend trois patrouilles : les Castors, les Sangliers et les Faucons. Le chef d’unité est un Aubangeois, Lucien Schmit et l’aumônier bien sûr est l’abbé Hesse (Hérisson solitaire). Parmi les B.A.(Bonnes Actions) réalisées, relevons la vente de l’agenda au profit du  Service Social  des Chasseurs Ardennais.

Nous avons retrouvé comme membres de la troupe : Cousin René, Deboulle Nestor (staff), Eischen Jean, Garant G., Goffin Adolphe, Goffin Narcisse, Hennico Paul, Hennico Thierry, Hoffelt Adrien, Kettels Robert, Kolkes André, Kolkes Jean, Mathieu André, Mathieu Joseph, Mathay Louis, Mauer Josy, Niclou Lucien, Royer Raymond, Ruar Roger, Scharff Fernand, Schrobiltgen Jean, Thill Louis.

Notons encore que la troupe scoute, en 1944, prépare une pièce qui doit être présentée à Noël dans la salle de la Gaîté : « Notre Dame de la Mouise ». Au cours de l’offensive des Ardennes, l’armée américaine réquisitionne cette salle et la représentation n’eut jamais lieu.

Après la guerre, la troupe intègre des louveteaux dirigés par deux cheftaines.

Certains scouts auraient participé à un jamborée international dans la région liégeoise.

La troupe semble avoir cessé toute activité vers 1949 ou 1950.

Source : Chronique du cercle n° 14-2002

J      La villa « Les Buttes »


La Concordia chez le notaire Tréfois en 1947

Bâtiment situé au 91 route d’Arlon à Messancy. La villa est construite en 1913 par le notaire Castilhon-Dassonville, qui succède à Jules Tesch, sur une pâture au lieu-dit « Auf Hingen ». Ce terrain avait appartenu à Hubert Muller-Tesch puis, par héritage, aux enfants Collart-Muller. La famille Castilhon en prend possession en 1914, à la veille de la déclaration de guerre. Des vitraux devaient encore être placés mais ils se trouvaient dans un train bloqué par les troupes allemandes et furent remplacés par de simples vitres.

La maison était agrémentée d’une serre et d’un terrain de tennis. Une glacière de conception ingénieuse, creusée dans le sol à proximité, permettait de conserver jusqu’en mai ou juin les blocs de glace prélevés sur la Messancy gelée durant l’hiver. Le jardin et les communs étaient alimentés en eau par un puit creusé dans le bois Jongenbüsch.

La maison fut réquisitionnée en mai 1940 au profit d’officiers allemands.

La propriété est vendue en 1947 au notaire Valentin Paul Tréfois qui la remet en vente en 1951. Elle est acquise par Eugène Jungers, Gouverneur Général du Congo en retraite originaire de Messancy, et reviendra à son fils Jacques Jungers – Duren en avril 1958.

Sur des cartes postales anciennes, on retrouve d’abord la mention « Château Castilhon » puis « Les Buttes » puis « Château Jungers ». La dénomination « Les Buttes » semble être d’origine populaire en raison de la position de la villa sur la pente descendant du bois mais ce nom ne fut donné par aucun des propriétaires.

Notaire Castilhon

Le 7 mai 1873, Marie Cécile Émile Mathilde Tesch, née le 27 avril 1850, fille de Adolphe Tesch, notaire à Messancy, épouse à Arlon Camille Charles Alexandre Castilhon né le 18 novembre 1836.

Cette famille Castilhon est originaire du Sud de la France.

Camille et Mathilde ont 4 enfants : Marthe, André, Marguerite et Adolphe :

La famille demeure d’abord dans le château Tesch (Hôtel de ville) du 24 juillet 1912 jusqu’en 1914 lorsque la villa « Les Buttes » devient habitable.

Notaire Tréfois

Le notaire Castilhon remet son étude en 1937 au notaire Paul Valentin Tréfois, né à Bruxelles le 28/11/1910, époux de Jeanne Renée Ascarine. Paul Tréfois habite d’abord au village puis rachète la villa au décès du notaire Castilhon. Le notaire Tréfois devient président de la musique libérale Concordia. Il aime organiser des fêtes et des réceptions dans son parc. La mauvaise gestion de ses affaires l’oblige à quitter Messancy en 1951. L’étude est reprise par le notaire Oswald qui obtient l’autorisation de ne pas la laisser à Messancy mais de l’ouvrir à Athus.

Familles Jungers et Duren

Jean Pierre Jungers était né à Beckerich (GD de Luxembourg) le 2/11/1856. Seul de la fratrie à entreprendre des études, il obtint son diplôme de docteur en droit. Il demande la naturalisation belge et entre en fonction comme de juge de paix à Messancy le 20 juin 1886 en remplacement de monsieur Dubois. La famille habitait à Messancy une maison au coin des (actuelles) rues du Castel et Deboulle. Il y reste jusqu’en 1895 car il est alors nommé aux mêmes fonctions pour le canton d’Arlon. Il montera ensuite les échelons hiérarchiques pour devenir juge d’Instruction à Arlon, Président du tribunal de 1ère Instance de Neufchâteau puis conseiller à la Cour d’Appel de Liège, ville où il décède en 1920. Il avait épousé à Liège Marie-Louise Pétré le 5/10/1886 dont il eut deux enfants : Julienne Jeanne Louise et Eugène Jacques Pierre Louis né à Messancy le 19/7/1888.

Eugène entreprit les études de droit à l’Université de Liège, étant diplômé en 1910. Comme le Congo venait d’être légué à l’État belge par Léopold II, le gouvernement mettait en place une administration locale et faisait appel pour cela à de jeunes fonctionnaires. Eugène Jungers se présente et se voit confier un poste de magistrat. Jeune marié, à l’âge de 23 ans, il part vers des terres inconnues. Il fera toute sa carrière dans les colonies, devenant Vice-Gouverneur Général du Congo et Gouverneur des territoires sous –tutelle au Rwanda-Urundi de 1932 à 1946 puis Gouverneur Général du Congo du 31/12/1946 au 1/1/1952. Ayant toujours eu l’espoir de passer sa retraite dans son village natal, il acquiert la maison du notaire Tréfois et revient à Messancy jusqu’à son décès (à Bruxelles) en 1958.

Son fils Jacques avait épousé Marthe Duren, fille du docteur Albert Duren. Ce couple occupera la villa de Messancy.

- Famille Duren

Le 22 septembre 1826 naît à Dudelange Nicolas Duren qui y épouse en 1858 Suzanne Jauchem. De cette union vont naître deux enfants :

- Eugénie Suzanne, née à Bettembourg le 5/10/1864. Elle épouse Jean Pierre Schuman à Evrange (France) le 07/01/1837. Ils prénomment leur fils né à Clausen – Luxembourg le 29/06/1886 Jean-Baptiste Nicolas Robert. C’est sous ce dernier prénom qu’il sera connu.

- Nicolas, né à Bettembourg le 23/02/1859. Il part à l’université de Louvain à l’âge de 18 ans. Il passe d’abord les examens de candidat en Sciences Naturelles puis, en 1883, ceux de candidat en Droit. Il se tourne ensuite vers la médecine. Diplômé médecin, parfait bilingue, il viendra s’établir à Messancy. Il loue une chambre chez la veuve de l’entrepreneur Jean Chrysostome Guillaume. Il s’éprend d’une des filles de la maison et le 17 août 1889, le doyen Witry bénit son mariage avec Marthe Léonie Guillaume. Nicolas Duren acquiert l’ancienne maison d’école située au pied de l’actuelle rue de la Clinique et l’agrandit. Le couple aura trois enfants : Albert Nicolas (né à Messancy le 20/7/1891), Eugénie Suzanne (née à Messancy le 3/6/1893) et Robert René (né à Messancy le 9/1/1899).

Pendant la guerre 1914-18, les époux Duren sont emprisonnés par l’occupant à Arlon car ils avaient participé à une filière permettant à de jeunes belges désireux de se battre contre l’envahisseur de rejoindre la France. Mais suite à une supplique des habitants de Messancy réclamant leur médecin au village, ils seront libérés.

Albert Duren suit ses humanités au collège Notre-Dame de Belle-Vue à Dinant. Il entreprend également des études de médecine à Namur puis à Louvain où il obtient son diplôme en juillet 1914. En raison du conflit, il est engagé dans le 10ème Régiment de Ligne, devient médecin de bataillon en 1915 et participe à la bataille de l’Yser, ce qui lui vaudra d’obtenir la Croix de Guerre. Par le plus grand des hasards, l’aumônier de son unité est l’abbé François Poiré de Sélange qui deviendra doyen de Messancy en 1945. En 1917, à sa demande, il rejoint le service de santé des troupes coloniales. Après l’armistice, il est nommé médecin du camp militaire d’Irebu. Il rentre en Belgique en 1921 puis part au Brésil durant huit mois pour se perfectionner dans la connaissance des maladies tropicales. Il repart au Congo en 1922 pour y assumer de nombreuses charges dont celle de médecin hygiéniste principal et inspecteur du travail pour la province du Kasaï. Il revient en Belgique en 1929, appelé par le ministre des Colonies comme conseillé médical. Associé à son collègue le docteur Van Hoof, il élabore un plan décennal de développement de l’infrastructure médicale du Congo (1949 – 1958), connu sous le nom de « Plan Van Hoof – Duren ».

Il élabore notamment les statuts de la Fondation Père Damien pour la lutte contre la lèpre, il est administrateur de la Croix Rouge du Congo ainsi que commissaire du gouvernement pour l’Institut de Recherche Scientifique en Afrique Centrale et président de la Régie des Distributions d’eau et d’électricité du Congo et Ruanda.

Il épouse Henriette Monsen à Haine-Saint-Paul le 8/4/1922 et le couple aura 4 enfants. Albert Duren est décédé à Bruxelles le 23/6/1971.

– Liens de Robert Schuman avec Messancy.

Né à Luxembourg le 29/6/1886, Robert Schuman y passe toute son enfance. Ses brillantes études secondaires se déroulent à l’athénée de Luxembourg où il apprend l’allemand et le français, sa langue maternelle étant le luxembourgeois. Enfant unique, il a la douleur de perdre son père en 1900. Il demeure avec sa mère jusqu’à la mort accidentelle de celle-ci en 1911. Ayant effectué des études de droit en Allemagne, il présente l’examen d’Etat à Strasbourg et s’installe à Metz en 1912 comme avocat spécialisé en droit civil et commercial.

Il vient alors régulièrement à Messancy rendre visite à son oncle le docteur Nicolas Duren, sa tante Marthe et Albert, son cousin germain, avec qui il entretiendra une correspondance suivie et des liens d’une profonde amitié. Durant la guerre 1914-18, alors qu’Albert est bloqué au Congo, c’est lui qui fera passer la correspondance via la France ou la Suisse pour lui donner des nouvelles de ses parents et de Messancy. Robert Schuman souffre alors particulièrement de ces déchirures imposées par le conflit entre le Grand-Duché, la Lorraine, la France, la Belgique et l’Allemagne, régions où il a passé sa jeunesse. Il écrira notamment à son cousin, dans une lettre envoyée de Luxembourg au Congo le 25 juillet 1915 : « Mon cher, cher Albert, …Depuis, ma pensée et ma prière t’ont accompagné au-delà des frontières où je devine ta vie de sacrifices et d’idéalisme généreux. J’ai guetté cette occasion pour te dire mon amitié multipliée par les évènements de cette année, ma sympathie qu’aucun sentiment contraire ne trouble. Mon cher Albert, j’insiste sur ce point ; il est essentiel pour nos rapports de cousins et d’amis maintenant et plus tard. La voie est coupée entre nous pour le moment. C’est une force majeure qui ne peut altérer notre affection…. J’ai des devoirs qui ne sont pas les tiens mais qui heureusement ne se heurteront jamais contre ce qui t’est sacré ». Il sera particulièrement affecté par l’emprisonnement de son oncle et de sa tante.

Avec Jean Monet, il lance l’idée d’une paix durable entre l’Allemagne et la France puis une union entre toutes les nations européennes. Ils sont les pères de la CECA d’abord, de l’Union Européenne ensuite.

CIRCUIT   « VILLAGES »


A        Turpange : l’école des Sœurs Maristes


En 1902, le Président du Conseil français Émile Combes veut la séparation de l’Église et de l’État. Il décrète la fermeture de 9000 écoles tenues par des congrégations religieuses. Plus de 3000 frères ou pères, 40000 sœurs et 16000 enseignants laïcs perdent leur emploi. De nombreuses congrégations décident de s’exiler, notamment en Belgique, à partir de 1903, suite à la « Loi Combes ». C’est ainsi que les Pères maristes bien implantés à Differt depuis 1888 organisent l’accueil de Sœurs de la Providence de Créhen (Bretagne).

Parmi les six filles de la famille Migette de Differt, deux d’entre elles étaient entrées en religion chez les Sœurs maristes en France (Louise, Sœur St Théodore et Catherine, Sœur St Ignace). Elles connaissaient donc bien le Père Bériard, supérieur de l’Institut de Differt. Ce dernier, au courant de la situation particulièrement difficile des ordres religieux en France, écrivit à Sœur St Ignace pour lui proposer de leur trouver une maison en Belgique en cas d’expulsion. Après des contacts avec monsieur Donner, propriétaire des ardoisières de Martelange, c’est dans ce village que vinrent s’établir les premières religieuses maristes en 1903, y fondant la communauté « Notre Dame du Rosaire ».

L’abbé Camille Ensch est nommé curé à Turpange le 1er novembre 1907. Un de ses souhaits en arrivant dans sa nouvelle paroisse, est l’ouverture d’une classe pour les filles, classe qui serait tenue par des Sœurs. Des tractations s’engagent probablement dès 1908. Les Sœurs maristes ont déjà créé une école à Martelange en 1903, pourquoi pas une autre également à Turpange ? Le Père Bériard lui apporte son appui en 1909. Le Conseil communal de Messancy, pour sa part, se prononçait favorablement sur ce projet dès sa séance du 18 août 1908 : « Le conseil est d’avis que la section de Turpange jouisse d’une classe pour les filles dans un bâtiment qui sera construit à Turpange par des sœurs ».

Mais à ce moment, la congrégation a un autre objectif : l’ouverture d’une école et d’un noviciat à Habay-la-Neuve. La supérieure générale s’oppose au projet de Turpange et par lettre envoyée le 6 avril 1910, le curé Ensch lui exprime son vif regret et la supplie de revenir sur sa décision. Ce qu’elle fit dans les jours qui suivirent car elle donne rapidement son autorisation et dès le 22 avril, le curé Ensch lui expédie une missive pour la remercier chaleureusement.

Mais pendant cette période de tractations, le Conseil communal de Messancy n’était pas resté inactif et s’engageait aussi dans le processus de construction d’une école pour les filles. La délibération du Conseil du 14 février 1909 rapporte :

« Considérant qu’il est devenu nécessaire de bâtir un nouveau local d’école à Turpange dont le plan et devis est prévu et d’acquérir le terrain destiné à servir d’emplacement à ce bâtiment ;

Qu’il résulte des renseignements fournis par le Collège qu’une parcelle de terre convertie en jardin appartenant à Vve Jungers – Biren et enfants et pouvant convenablement servir à cet usage peut être acheté de la main à la main des dits Jungers – Biren et enfants ; ils offrent de vendre au prix de 250 f l’are

Vu le procès-verbal d’information du commodo – incommodo,

Décide de demander l’autorisation nécessaire pour pouvoir acquérir le terrain spécifié ci-dessus,

La dépense sera couverte par les subsides de l’État et de la Province et par un emprunt que la commune doit contracter après approbation par la Députation permanente,

Charge le Collège de procéder aux dispositions préliminaires pour réaliser le projet et délègue le Bourgmestre pour l’information. ».

Le Conseil communal a sans doute pris en compte les conditions déplorables imposées aux élèves dans la classe (mixte) attenante au presbytère. Le rapport scolaire de 1901 signale que 54 enfants suivent les cours sur une superficie règlementairement prévue pour un maximum de 33 élèves. L’inspecteur principal C. Dondaine écrivait d’ailleurs au gouverneur de la Province, le 14 septembre 1901 : « La commune de Messancy n’a pas dépensé un sou pour l’entretien de ses locaux scolaires depuis environ quarante ans. » Le Conseil souhaite sans doute construire une nouvelle classe et l’initiative du curé le pousse à concrétiser ce projet.

Des plans et devis sont même commandés à l’architecte Léon Lamy d’Arlon. La séance du Conseil tenue le 3 mars 1909 rapporte :  « Vu les plans et devis pour la construction d’un nouveau bâtiment d’école à Turpange se montant à la somme de 19.644 f 69 centimes, décide à l’unanimité d’approuver les plans modifiés et le devis ».

Mais, retournement de situation, ce sont finalement les Sœurs maristes qui achètent le terrain avec l’appui du Père Hérail, économe de Differt, et construisent immédiatement un nouveau bâtiment. L’achat, comme le veut la coutume mariste, est réalisé au nom de deux Sœurs de la communauté : Louise Chanvillard (Mère Ste Odile) et Philomène Péronnier (Mère St François de Sales), alors religieuses à Habay-la-Neuve. D’où venaient les fonds ? Certainement en partie de la congrégation. Mais les Sœurs ont aussi réalisé des emprunts, notamment auprès de certains particuliers de la commune et des Pères de Differt.

Lors de la séance du 20 août 1910, le Conseil communal note : « Comme le constate le rapport de monsieur l’inspecteur cantonal, la situation scolaire de Turpange sera dès cette année réglée de la façon la plus satisfaisante par la création d’une école des filles qui réalisera la séparation des sexes et, en plus, par la création d’une école gardienne ».

Cinq religieuses quittent l’école de Habay-la-Neuve pour animer celle de Turpange. Il s’agit de Peiffer Victorine, Sœur St Albert (née à Heinsch) qui sera directrice de la classe primaire, Feller Maria, Sœur St Aldegonde (née à Autelbas) qui dirigera l’école gardienne, Peronnier Philomène, Mère St François de Sales (née à Rochefort, France) qui sera la supérieure de la communauté de Turpange, Sautier Eugénie, sœur St Arsène (née à Lucerne, Suisse) et Lajarige Maria, Sœur St Firmin (née à Chaussenilles, France) qui est sœur auxiliaire et ne porte pas le même habit que les autres ; les trois premières Sœurs sont reprises dans les registres communaux comme  « religieuses – institutrices ».

Elles sont domiciliées officiellement à Turpange au 10 novembre 1910 dans la maison n° 37.

B     Sélange : l’ancienne école (La seconde école communale)


L’inspecteur provincial Grégorius alerte le gouverneur de la province par une missive du 28 juin 1860 : « La salle d’école de Sélange est mauvaise, manque d’air et de lumière et est trop petite pour la population scolaire qui la fréquente. Je vous prie donc, monsieur le Gouverneur, d’engager l’administration locale à prendre immédiatement des mesures pour la construction d’un local plus convenable. » L’avis de l’inspecteur semble surtout motivé par l’exiguïté des locaux (il y avait alors une population scolaire théorique de 95 enfants) que par l’état de ruine du bâtiment.

Le bourgmestre de Messancy Tewes et le secrétaire Kirsch sont cependant sensibles aux pressions provinciales et, après examen des comptes, estiment que la commune peut dégager en 1860 une somme de 11.000 f pour un nouveau bâtiment. Le conseil communal est d’accord pour un investissement limité à 13.000 f. La commune va donc solliciter de l’État un subside de 2000 f. Le conseil communal propose pour cette construction d’acquérir un terrain « à l’extrémité du village, sur le chemin de Turpange ; un terrain sec et aéré ». C’est une terre labourable de 22 ares.

L’architecte provincial Albert Jamot est pressenti pour dresser les plans. Il les remettra le 24 mai 1861. Un tel dossier devait être accompagné d’un plan général du village avec localisation des bâtiments publics existants. Ce plan fut dressé par le commissaire-voyer du canton d’Arlon Henri Joseph Collard en 1860 puis modifié et signé le 28 mars 1862. Celui-ci nous montre que la vieille école se situait au croisement des (actuelles) rue Haute et rue Sainte-Odile (qui n’était alors qu’un chemin).

Le projet de l’architecte Jamot est soumis à l’inspecteur provincial qui, tout en l’acceptant en juin 1861, regrette qu’il ne prévoie qu’une seule salle de classe. Les quelques mètres carrés non bâtis devaient devenir le jardin de l’instituteur qui disposait alors d’un logement à l’étage.

À la demande du conseil communal, un second projet est alors proposé par l’architecte Jamot le 28 juin 1862. Il est accepté par l’inspecteur et le ministre de l’Intérieur donne son approbation le 20 septembre 1862.

Mais deux événements surviennent dans les mois qui suivent la décision de construire. D’une part, la population et certains échevins s’opposent à l’emplacement choisi : l’école doit rester au centre du village, à l’emplacement de l’ancien bâtiment. Un bras de fer s’engage entre l’administration communale de Messancy et les Sélangeois. En sa séance du 9 mai 1862, le conseil communal prend la décision finale : l’école ne sera pas construite à la sortie du village vers Turpange mais sur un terrain appartenant à la section entre l’église et la cure. Elle comportera deux classes (pour filles et garçons) mais, vu les limites du terrain, ne pourra pas contenir de logement pour l’instituteur.

D’autre part, le gouverneur avertit l’inspecteur Grégorius en date du 6 octobre 1862 qu’on venait de lui rapporter que le bâtiment d’école de Sélange menaçait ruine. Les démarches administratives amènent alors l’administration communale à abandonner les locaux (enfin) reconnus comme dangereux. Un bail est passé entre Antoine Schmit, cultivateur à Sélange, et Antoine Schouweiler, échevin de la section, pour location d’une chambre dans la maison appartenant au premier nommé, située entre Ney et Frick, pour la tenue de l’école communale « en attendant la construction des nouveaux bâtiments ». Ce bail commencera le 1er janvier 1863 et se terminera le 1er septembre 1863, pour un loyer mensuel de 24 f.

L’adjudication des travaux se déroule à la maison communale de Messancy le 19 novembre 1862, sous la présidence du notaire Tesch.

Dans un courrier de l’inspecteur Grégorius expédié au gouverneur de la province le 9 janvier 1863, nous apprenons que la démolition du vieux bâtiment est déjà commencée. Les travaux ont été confiés à Jacques Erpelding, manœuvre à Sélange, pour le salaire d’1 f par jour. La durée de la démolition est estimée à 119 journées.

L’entrepreneur Muller demande la réception du chantier le 10 avril 1864 : il considère que les travaux sont terminés.

Il reste la formalité de réception définitive en présence de l’architecte. Le bourgmestre Welschen écrit au commissaire d’arrondissement en date du 7 octobre 1866 pour lui signaler que la maison d’école est terminée depuis plus d’un an et que l’architecte n’est toujours pas venu. Albert Jamot se déplacera finalement à Sélange le 5 février 1867.

Le bâtiment sera démoli en 1960 pour laisser place à un « abribus » et dégager le carrefour.

C    Hondelange – Le pigeonnier de l’ancien château


Le château :

Il y a peu de documentation sur l’existence d’un château à Hondelange avant le 15° siècle si ce n’est par l’abbé Maurice Muller :  « En 1479, la Seigneurie de Hondelange est signalée comme dépendante « avec son château » et ses dépendances du marquisat d’Arlon. Désormais, Hondelange subira le sort du pays d’Arlon et du Duché de Luxembourg jusqu’à son appartenance à la Belgique en 1830″ NB : Emile Tandel, dans les Communes Luxembourgeoise, Vol II, Arlon, pour 1479 parle de la seigneurie mais pas d’un château (Wurth – Paquet ?)

1553 - Il n’y a que les archives locales qui nous renseignent avec précision sur cette époque des de Lontzen. Le 8 mars 1553, « Guillaume et Philippe de Lontzen d’une part et Guillaume de Hondelange d’autre part, font le partage d’une terre de Hondelange, leur échue par la mort de leur cousine Marguerite de Hondelange. Les premiers auront la part du château de Hondelange où demeurait leur cousine, le second aura la maison sise près de la grange. Sont partagés en 2 parts égales : le jardin devant le château, les prés sis près du moulin de Turpange, le grand brule (pré) près de Turpange et le pré « in dem obersten Trouch ». Les terres sartables restent en commun. » (Maurice Muller)

Les derniers seigneurs :

Jean-François de Monflin marié le 26 avril 1727 à Anne Marie Le Bœuf décédèrent tous les deux au château, lui le 22 septembre 1753 et elle le 1° février 1772. Ils furent enterrés à Hondelange où l’on peut encore voir leur pierre tombale.

Leur fils, Louis Albert, seigneur de Hondelange de 1757 à 1773, lui succéda et fit, le 24 avril 1759, un dénombrement de son fief où il cite « un château environné de murs et de fossés ruinés ».

Sa fille, Marie Anne Joséphine, née le 3 juin 1734, épousa le 8 janvier 1762, Jacques Joseph Lebrum de Miraumont, né en 1764 et décédé à Bruxelles le 23 août 1796, qui fut le dernier seigneur à Hondelange. Il avait obtenu le château et les propriétés de Hondelange le 9 novembre 1785 au décès de Louis Albert de Monflin, son beau-frère, célibataire. Jacques Joseph Lebrum de Miraumont a eu 2 enfants : Ferdinand Joseph né à Bruxelles en 1765 et Anne Caroline née à Bruxelles en 1767.

Ferdinand Joseph, décéda au château de Hondelange le 15 novembre 1836.

De sa 1° épouse Marie Éléonore Françoise Joséphine d’Huart, il eut 5 enfants dont Anne Marie Caroline née à Bertrange en 1811, et décédée à Huy le 29 juillet 1882. C’est elle qui hérite du château.

Anne-Marie Caroline de Miraumont épousa le 21 juillet 1836 Adolphe Paul Dembinski, un Lituanien, lieutenant au 7° Régiment d’infanterie en Belgique. Le sieur Dembinski entra souvent en conflit avec les habitants de Hondelange et avec la commune. Il était impulsif et capable de tout. Employé à Stockem dans une papeterie, il se désintéressa du château qui ne cessa de se dégrader. En 1887, la commune signale que les maisons de Dembinski sont devenues des masures. Après le décès du couple Dembinski-Lebrun de Miraumont, leur fils Casimir hérite d’un château en ruine qu’il dû vendre en 1898 à Jean François ROTTY et son épouse Marie KUNSCH, institutrice, pour cause de dettes. Les terrains attenant au château c’est-à-dire plus de 7 hectares de prés situés au lieu-dit « Muhlenfeld » avaient déjà été acquis par le docteur Émile Wouters-Muschang en 1887.

En 1918, un soldat allemand a pris en photo le pigeonnier du château qui a été sauvé de la destruction.

De nos jours :

Des pierres avec inscriptions et blasons provenant du château se trouvent dans la cour de l’ancienne laiterie transformée en deux maisons d’habitation.

Jules Filbig né à Nothomb en 1891, instituteur retraité, avait épousé à Hondelange Jeanne Roty, peut-être la fille du couple Rotty-Kunsch ci-dessus. Monique Filbig, fille de Jules épouse à son tour Georges Jacques et une fille Jacques a construit sa maison à l’emplacement du verger de l’ancien château. (Source : Marie-Claire Blauen, Hondelange)

D    Wolkrange – Café Eischen-Willette


Photo prise en 1920, devant le café de Léon Eischen né à Wolkrange en 1887 et de son épouse Joséphine Willette née à Wolkrange aussi en 1887, à l’occasion de la fête paroissiale début mai. Cette photo a été publiée avec les noms, dans un livre de Jean Paul Muller. Déjà quelques musiciens accompagnaient les fêtards. Le porte-drapeau à gauche est Émile Muschang, né à Buvange en 1894 et époux de l’institutrice à Wolkrange Maria Boes, de 1915 à 1946. Léon Eischen est décédé en 1963 et son épouse en 1961. Un fils Léon Joseph Eischen est né en 1907 et est peut-être sur la photo à gauche à côté du porte drapeau.

Source : Jean Paul Muller, Nos Souvenirs, 1986, page 49

E    Habergy – Ancienne église démolie en 1910


Une porte datée de 1700, provenant de l’ancienne abbaye cistercienne de Clairefontaine détruite lors de la révolution Française, fut installée à l’église de Habergy en 1818 (Curé Nicolas Thill).

C’est le 6 juin 1906 que fut prise la décision de construire une nouvelle église à Habergy, dans un délai de trois ans. Les travaux sont adjugés à l’entrepreneur Alex Goffinet de Rossignol le 19 décembre 1909.

Le 16 janvier 1910, après avoir pris la décision de démolir l’ancienne église, le conseil affecte la salle de classe des garçons pour y célébrer les offices. Plusieurs antiquaires s’étant manifestés pour acquérir le portail de l’ancienne église, le conseil décide de le vendre au plus offrant car il n’est plus d’aucune utilité. C’est la ville d’Arlon qui la récupéra en la personne du bourgmestre N. Ensch-Tesch. La porte fut transportée sur la butte de St Donat. Il fit également restaurer les armoiries de Luxembourg dessinées dans le frontispice.

Source : Histoire administrative de Habergy – Chronique du cercle d’histoire de Messancy n° 24-2012.

F     Bébange : village et église


Au 16ème siècle, nous savons que le village ne disposait pas d’oratoire. C’est à partir de la visite canonique de 1737 que l’on mentionne une chapelle dédiée à Saint Hubert. C’est l’abbaye de Marienthal qui possède les dîmes. Au 18ème siècle, le chapelain dépend alternativement, un an sur deux, de Messancy et de Habergy. Les paroissiens doivent subvenir à l’entretien de leur chapelle mais participent aussi aux frais des deux paroisses titulaires.

En 1803, la filiale de Bébange dépend alternativement du point de vue religieux, de Messancy et d’Habergy, et possède un vicaire, Henry Claudy. Le maire Jean Guelff introduit une demande à l’évêché de Metz, afin d’obtenir la reconnaissance en tant que chapellenie.

En 1843 la commune de Habergy, dont dépend alors Bébange, décide de construire une nouvelle église à côté du presbytère. Les habitants s’opposent au choix de l’emplacement. Un premier projet est dessiné par monsieur Mathieu, conducteur des travaux à Virton. Un second est présenté, pour l’emplacement actuel, par l’architecte provincial Jamot en novembre 1846. Après quelques modifications, les travaux peuvent commencer en 1847. Ils ont été adjugés à Nicolas Lejeune, régisseur au moulin de Differt. L’édifice est de style néo-classique, bâti en calcaire local.

Une première cloche a été achetée en 1887 et une deuxième en 1901. En 1944, les allemands emportent les cloches qui seront conduite à Liège puis à Hambourg par bateau qui sera saboté dans le port. En 1945, elles seront récupérées et ramenées à Bébange.

L’église contient un retable bas-relief en grès daté de 1500 environ, de style gothique. Cette pierre, trouvée dans l’ancienne chapelle, fut placée devant l’autel de l’église nouvelle en 1847 puis dans le mur droit en 1931. Le Christ est entouré de ses apôtres, par groupes de deux séparés par des colonnettes.

Les vitraux représentent Saint Hubert, Saint Joseph, la Sainte Vierge.

Un cimetière existait autour de la chapelle au 18ème siècle. Il fut déplacé à côté de l’église de 1847 où subsistent quelques monuments anciens. Un nouveau cimetière fut créé sur la route de Differt en 1927.

Source principale : Messancy-Bébange – Églises et paroisses 1847-1997, ouvrage collectif de 1997.

G     Differt – Maison Migette puis des sœurs de Sainte Jeanne de Mauriac, puis café « Aux repos des voyageurs »


Une des maisons de ce groupe, la première venant de Buvange-Wolkrange, anciennement sur la route Longwy-Arlon qui passait par Differt, fut longtemps un relais de poste (auberge et courrier) tenu par Jean-Baptiste Migette né en 1754 et venu de France à Differt vers 1785. Il avait épousé, Marie Elisabeth Goeury née vers 1764. Jean-Baptiste Migette et son épouse décèderont à Differt en 1828. Ils eurent 8 enfants dont Pierre né en 1783 à Cons-la-Grandville marié à une française Marguerite Bernard qui reprendra l’auberge. Pierre décède en 1869 à Differt et son épouse en 1860. En 1891, Pierre junior né en 1822 s’est marié à Messancy en 1863 avec Joséphine Hemmer, il est signalé comme cultivateur à Differt. Pierre junior décède à Differt le 9-2-1903 et Joséphine Hemmer le 18-05-1901.

Ils auront 6 filles dont 2, Louise et Marie qui deviendront religieuses chez les Mariste à Martelange, Marie Joséphine Suzanne épousera André Didier de Buvange et les 3 dernières Marie Élise, Marie Josée et Marie Julie (artiste peintre) resteront célibataires et habiteront dans la maison Migette jusqu’à leur mort en 1942 et 1958 pour Marie Julie.

En 1908, chassées de France, arrivent à Differt des sœurs de Ste Jeanne de Mauriac. Les demoiselles Migette leur cèdent une écurie et un terrain à côté de leur maison ce qui permit à une douzaine de religieuses de s’installer provisoirement. Par après elles feront construire une maison à côté des Migette et une chapelle. Elles regagnèrent la France à la fin de 1918.

Le refuge quelles avaient habité deviendra après leur départ un café qui prit le nom de « Au repos des voyageurs »

Source : La chronique du cercle d’histoire de Messancy n° 25-2013.

Longeau : la chapelle provisoire  (hors circuit)


Une chapelle provisoire dédiée au Cœur Immaculé de Marie est construite en 1951. À cette époque, l’abbé Maurice Muller était curé de Guerlange, paroisse dont dépendait Longeau. Les habitants de Longeau souhaitaient avoir leur lieu de culte. Un comité s’est créé pour rentrer de l’argent.  C’est de cette époque que date la construction d’une salle de cinéma (devenue restaurant « La Tour de Pise ») et l’organisation de manifestations telles les courses de caisses à savon, les matchs de football, les fêtes champêtres (traditionnelles tartines au jambon). La chapelle fut édifiée sur un terrain qui appartenait à la famille Arend.

Elle était en bois et provenait d’anciens baraquements de l’armée américaine.

Il s’agit des mêmes bâtiments que l’on retrouvait un peu dans tous les petits villages et les écoles (IMMA, Frontières à Athus, …) Cependant, toute la partie du mur avant était en dur avec un petit clocheton ; on pouvait voir la cloche.

Il y avait des volontaires du village pour aider à la construction. À l’intérieur, il y avait une dalle en béton (rosé) que l’on avait lissé.

La sacristie se trouvait dans le fond et était séparée par des panneaux agglomérés en bois.

Il y avait une statue de chaque côté. Une sainte Vierge (donation de la famille Arend) et un Sacré Coeur du côté droit des hommes (offert par la famille Welschen).

On trouvait un confessionnal près de l’entrée. Un poêle à bois qui se trouvait au cinquième rang à droite, juste à côté de la place de l’instituteur Mr Schmit qui surveillait les enfants.

La chapelle en briques, orientée Est-Ouest, consacrée au Christ Ressuscité lui succède, bâtie en 1971 sur les plans de l’architecte  bruxellois L. Kroll.

Elle sera érigée en paroisse Saint Luc en 2010.

Source : Bruno Welschen